BUFFALO BILL's WILD WEST SHOW
ARTICLE DE ROLAND ROTH
BUFFALO BILL et son WILD WEST SHOW …..
….. en Alsace, en France, en Europe.
William Frederick Cody voit le jour le 26 février 1846 à Leclaire (comté de Scott) dans le territoire de l’Iowa.
A 11 ans, le jeune Cody fut engagé comme aide charretier dans les convois de marchandises se déplaçant dans les régions éloignées de l’ouest américain.
Cela fut une aventure extrêmement risquée et dangereuse car les convois étaient très souvent attaqués, pillés, les gens étant dépouillés, voire tués.
Les sociétés qui affrétaient ces convois étaient payées, peu importe si la marchandise arrivait ou non à destination.
L’employeur de Cody était alors la société de transport « Russell, Majors and Waddell » du Nebraska.
Pour transporter leurs marchandises, celle-ci possédait 6 250 chariots, 75 000 bœufs pour les tirer et un personnel de 8 000 hommes.
Le jeune William Frederick Cody débuta réellement sa vie aventureuse et tumultueuse dès l’âge de quatorze ans.
A cet âge-là, il faisait partie de la ruée vers l'or à Pikes Peak dans le Colorado.
Peu de temps après, en 1860-61, Cody fut employé par l’éphémère Pony Express dépassé par l'implantation du télégraphe.
Le fameux Pony Express, cette entreprise postale qui distribuait le courrier dans les régions sauvages de l’Ouest, faisait appel à des cavaliers parcourant, au grand galop, des étapes de 72 km.
A chaque relais, ils changeaient de cheval pour une monture fraîche, puis repartaient aussitôt pour une nouvelle étape.
Puis, en 1864, Cody fut éclaireur et scout pour l’armée, au « 7th Kansas Volunteer Calvary », pendant les guerres indiennes, cumulant les faits d'armes téméraires et ayant pour mission de repérer les pillards, faciliter le passage des rivières et diriger les transports.
Sa réputation lui vaut, entre autres, d'être réquisitionné par le général Philip H. Sheridan du 5ème de cavalerie US pour l'accompagner en tant qu’éclaireurs, lors d'une expédition contre un soulèvement indien, durant l'automne 1868 et l'hiver suivant.
Il devint chef des éclaireurs et participa à seize batailles pour recevoir la médaille d'honneur du Congrès américain en 1872. Cette récompense lui sera retirée en 1916, un an avant sa mort, parce qu'il n'était pas membre régulier de l'armée.
Mais elle lui fut rendue, à titre posthume en ….. 1989.
La campagne du « 5th US Cavalry » s'acheva en juillet 1869 par la victoire de Summit Springs (Colorado) ramenant une paix relative dans les plaines de l'Ouest.
Il accumula aussi les records tant dans le nombre de bisons ou d'indiens abattus.
On raconta que Cody tuait jusqu’à 12 bisons par jour et qu'il en aurait abattu 4280 en 17 mois.
Mais, comme il était payé à la pièce, il est possible qu'il ait gonflé les chiffres dans ses factures.
Il fut un tireur remarquable, un baroudeur intrépide, un cavalier increvable dans le nombre d'heures et de miles parcourus à cheval.
de gauche à droite : Elisha Green/Wild Bill Hickok/Buffalo Bill Cody/
Texas Jack Omahundro/Eugene Overton
Il était en compétition avec Bill Comstock, un chasseur (massacreur !) de bisons comme lui et Cody tua 69 bisons contre 48 en une journée.
William F. Cody s'illustra dans ce dernier métier qui lui valait son surnom.
Ce surnom « Buffalo Bill » vient du fait qu’il approvisionnait en viande de bisons les ouvriers travaillant dans les chemins de fer de la « Kansas Pacific Railway ».
Son nom en langue indienne Sioux fut « Pahaska » (traduction : cheveux longs).
Après la guerre civile, il se maria, le 6 mars 1866, avec Louisa Frederici, à St-Louis (Missouri).
BUFFALO BILL, à travers les âges !
En 1869, suite aux hauts-faits des exploits de Cody, celui-ci rencontra l’écrivain Edward Zane Carroll Judson connu sous son nom de plume de Ned Buntline, qui pour son prochain roman voulait raconter les exploits de Buffalo Bill.
De retour à New-York, Ned Buntline publia une première série romanesque «Buffalo Bill, The King of Border Men » dont les éléments relatés dans le récit sont plus attribuables à l'imagination de l'écrivain qu'à la réalité des événements, à part le nom du héros.
Ned Buntline emprunta largement aux aventures de Wild Bill Hickok en les attribuant à Cody et la confusion des genres des deux « Bill » s’installa.
En racontant ses aventures des terres lointaines peu civilisées du Far West, Buntline contribua à l’avenir médiatique de Buffalo Bill et le fit entrer dans la légende de l’Ouest au même titre que Davy Crockett, Daniel Boone, Kit Carson et Wyatt Earp.
D’autres écrivains populaires ou des journalistes avides de sensationnel ont déversé dans les états de l'Est des portraits souvent plus épiques que véridiques sur les exploits de Buffalo Bill et d’autres hommes de l’Ouest.
Dès mai 1869, soit quelques mois avant la rencontre Cody-Buntline, le général Sheridan réquisitionne à nouveau Cody pour des missions bien particulières.
Il s'agissait non plus d'accompagner l'armée comme scout, mais de servir de guide à quelques expéditions prestigieuses.
Il fallait accompagner pour des safaris, dans l'Ouest américain, de grosses fortunes de la Nouvelle-Angleterre ainsi que le Grand Duc Alexis, fils du tsar Nicolas II de Russie.
Ce safari fut surnommé : la « Chasse des Millionnaires ».
Anecdotes sur ces expéditions/safaris :
En été 1871, lors du premier safari de luxe, Buffalo Bill, chevauchant un magnifique étalon blanc, inaugura une tenue de circonstance, un costume d'apparat de « vaqueros » mexicain surmonté d'un spectaculaire chapeau, commandé sur mesure à la compagnie Stetson.
Sheridan organisait surtout ses parties de chasse avec l'idée stratégique de poursuivre un plan de pacification des Indiens en épuisant leurs réserves de gibier.
Une douzaine d'invités de marque dont James Gordon Bennett Jr. du journal « New York Herald » furent accompagnés lors de safaris, de maître queux français, avec seize chariots remplis de vaisselle fine, d'argenterie …., dont l'un était réservé au champagne sur lit de glace.
Le bilan pour la pacification ! : 600 bisons et 200 orignaux abattus en 10 jours.
Au centre de ce massacre trône un Buffalo Bill mirobolant, le portrait idéal de l’homme de l'Ouest.
La seconde chasse, celle du Grand Duc Alexis, permettra à Cody de peaufiner son dispositif.
Celui-ci réquisitionna une centaine de valeureux guerriers Sioux, pour offrir au fils du tsar Alexis, un spectacle haut en couleurs, de danses de guerre indiennes typiques, avant bien sûr d'initier le royal personnage aux rudiments de la chasse aux bisons.
En costume d'opérette, avec les danses folkloriques indiennes et la chasse aux bisons en spectacle, Buffalo Bill, avec quelques années d'avance, posa les jalons de son business bientôt florissant, les prémices de son futur « Buffalo Bill's Wild West Show ».
Lors de l’hiver 1872, Buffalo Bill fut invité par James Gordon Bennett Jr., l’ancien participant à ses safaris, pour se rendre à New-York.
Pendant ce temps, l’écrivain Ned Buntline avait composé une adaptation théâtrale de son roman « Buffalo Bill, The King of Border Men ».
Sachant que Buffalo Bill était à New York, Buntline organisa un coup médiatique en invitant sur scène Cody, lors d’une représentation, pour serrer en personne la main du grand Buffalo Bill.
Cette occasion réunissait ainsi le personnage authentique et l'acteur et permettait à Cody d’assister à ses propres exploits théâtralisés.
Puis par la suite, en 1873, Cody accepta de venir jouer son propre rôle sur les planches, en s’improvisant comme acteur, dans la pièce de Buntline « The Scouts of the Plains » avec John B. « Texas Jack » Onohundro.
Pendant une dizaine d’années (entre 1872 et 1882), Cody raconta ainsi pendant l'hiver, comme acteur sur les planches de l’est, ses aventures du Far West.
En été, par contre, il continua sa vie de scout et à participer à diverses expéditions d'explorations et de guerres contre les Indiens, sous le commandement du colonel George Armstrong Custer.
En 1875, il s'installa avec sa famille à Rochester, état de New York. Mais suite à la mort de son fils, il repartit alors vers l'Ouest et fonda, en 1878, un ranch dans le Nebraska, le « Scout's Rest Ranch » (le ranch du « repos de l'éclaireur ») et il s’est vu bientôt appointé comme colonel de la garde nationale de cet état.
Depuis cette époque, on l'appelle « colonel Cody », un grade qu'il n'a jamais eu dans l'armée, car il n’avait jamais fait partie des troupes régulières, mais uniquement des éclaireurs (scouts).
Il passa les mois d'hiver dans son ranch avec une partie de sa troupe et il y recevait ses amis.
En juin 1876, Cody écourta ses représentations pour être rappelé dans l'armée comme éclaireur par le major général W. Merritt qui fut confronté à un nouveau soulèvement indien pour une campagne faisant suite à la défaite du général Custer à Little Bighorn.
William Cody fit lui-même le récit d'un combat qui l'aurait opposé à un chef Cheyenne Yellow Hair : Cody que tira en premier avec un fusil et ensuite poignarda le chef au cœur et finalement le scalpa.
D'autres décrivent la rencontre comme un combat à mains nues, le chef Indien étant Yellow Hand.
D'autres encore disent que Cody souleva simplement le scalp de la victime après sa mort.
Mais Cody avait su enjoliver l'évènement pour en faire un mélodrame lors de sa saison théâtrale l’hiver prochain :
Il arbora comme preuve le scalp sur scène en intitulant son répertoire « Buffalo Bill's First Scalp for Custer « (Premier scalp de Buffalo Bill pour Custer).
En 1879, Cody, comme personnage public, commença à parler pour la première fois des droits des Indiens et publia la première et la seule autobiographie authentique.
Comme il n’y avait pas de spectacle prévu pour animer la fête nationale du 4 juillet 1882, il demanda aux autorités le pourquoi de la chose et il se vit répondre : « il y aura un spectacle et c'est vous qui allez l'organiser ».
C’est donc à l'occasion de la fête nationale du 4 juillet 1882, que Buffalo Bill releva le défi avec succès et monta à North Platte au Nebraska, son premier spectacle de la pratique du quotidien des cowboys qui fut celle de dompter des chevaux sauvages et de capturer les bouvillons.
On dit qu’il inventa ainsi le rodéo.
Il rajouta des courses de chevaux et des tireurs d'élite.
Fort de son expérience théâtrale, Cody se lança pour devenir lui-même producteur de spectacles.
En 1883, il s'associa à un dentiste du Nebraska, un tireur d'élite amateur et Cody fonda le premier Wild West Show.
Ce spectacle en plein air, beaucoup plus adapté aux dimensions de l'Ouest et à ses propres ambitions qu'un théâtre fermé qui devenait vite trop étroit pour représenter les grandes plaines de l’Ouest.
Ce « cirque » itinérant était un projet pour relater le récit surprenant de ses exploits personnels et aussi de montrer au monde l'authenticité et les réalités méconnues du Far-West.
Les tableaux présentés dans le « Buffalo Bill's Wild West » voulaient montrer les multiples facettes de la vie dans l'Ouest, aussi bien la vie quotidiennes que la vie domestique des pionniers et aussi les échauffourées de toutes sortes.
Buffalo Bill semblait tenir à la fonction éducative de son spectacle.
William Cody avait mis toute son énergie dans son entreprise.
Il s’était allié à un auteur-producteur-metteur en scène et à un agent qui a le génie de la publicité et il devint un véritable show man.
Le Buffalo Bill Wild West Show captiva les audiences et tourna à travers l’Amérique du Nord (surtout l’Est) et le monde pendant 30 ans, de 1883 à 1913.
Le spectacle débuta le 19 mai 1883 à Omaha dans le Nebraska.
Il toucha ainsi plus de 50 millions de spectateurs dans 1000 grandes villes et douze pays dans le monde.
Dans ce grand show, les spectateurs assistèrent pendant trois heures, dans les cris et la poussière, à une attaque de diligence par les Indiens, au combat de Custer, à la chasse aux bisons, à des acrobaties à cheval et plus encore, avant de voir défiler le grand chef Sitting Bull en personne.
Les chapeaux des cow-boys sont impeccables, tandis que les indiens apparaissent dans leur grand costume de cérémonie, emplumés de la tête aux pieds, constituant le clou du spectacle.
Les Indiens perçoivent un bon salaire de 25 dollars par semaine, alors que le chef Sitting Bull reçoit 50 dollars.
Par ailleurs, il aura aussi l'exclusivité du bénéfice de la vente de ses photographies et autographes.
Lors du spectacle, Cody présente lui-même Sitting Bull comme l'équivalent d'un chef d'état.
Mais le chef ne participa pas aux tournées européennes, déclarant que la tente sioux, le « wigwam » est le meilleur endroit où puisse vivre un Peau-Rouge.
Il disait avant de regagner sa réserve (citation) « Je suis fatigué de dormir dans des maisons et de voir toute cette agitation et cette multitude de gens ».
Cody organisa, dirigea et anima donc ce spectacle populaire western du Wild West Show jusqu'à la veille de sa mort.
Il refusa le terme de « cirque » ou de « show » pour qualifier le Wild West.
Il préférait celui d' « History » (histoire).
En France, on dirait une « revue ».
C’est sur les conseils de Mark Twain, que Cody va exporter son grand show de l’autre côté de l’Atlantique.
Le « Buffalo Bill's Wild West » a séjourné de longues périodes en Europe, plus de dix ans en accumulant les trois périodes :
de 1887, de 1890 à 1891 et de 1902 à 1906.
Toute la troupe incluant 200 passagers et 97 Amérindiens, 18 bisons, 181 chevaux, 10 wapitis, 4 ânes, 5 vaches Texas Longhorns, 2 chevreuils, 10 mulets, et la diligence concorde de Deadwood (South Dakota) a traversé l'Atlantique sur plusieurs navires.
Ils ont ensuite présenté leur show en Angleterre pendant six mois.
Le spectacle était présenté en 1887 pour l'Exposition américaine « American Exhibition », en Angleterre, avec un million de spectateurs lors des représentations.
Il était précédé par une immense campagne publicitaire, du jamais vu : Londres fut couverte d'affiches.
Des tribunes de 30 000 places ont été dressées à Kensington.
La reine Victoria assista au spectacle et s’était fait présenter la troupe.
Cette même année, pour le jubilé d'or de la Reine Victoria, celle-ci avait commandé deux représentations spéciales à Cody et sa troupe au château de Windsor.
Buffalo Bill et le Wild West Show avaient fait partie de la délégation officielle américaine.
Avec sa tournée en Europe, Buffalo Bill a créé le mythe de l'Ouest américain à l'étranger et Il a représenté le cow-boy comme une icône américaine.
En visitant l’Europe, Cody a transmis aux peuples d'Angleterre, de France, d’Espagne, d’Italie, de Belgique, des Pays-Bas et d’Allemagne un avant-goût de l'Ouest sauvage et romantique du Far West américain.
Le succès va grandissant à l’image d’une l’organisation du spectacle de plus en plus énorme.
Cody est venu en superstar et en vendeur/représentant de l’Amérique, répandre sur le Vieux continent, la légende fabuleuse du Nouveau monde.
Cette fois-ci, seize bateaux traversaient l’Atlantique avec 800 hommes à bord dont 100 indiens avec femmes et enfants dont certains guerriers avaient combattu à la bataille de Little Big Horn, 500 chevaux, des bisons et tout le reste du matériel du Wild West Show.
En Europe, pour un séjour de près de 6 mois, la troupe se déplaçait dans trois trains spéciaux comprenant les 50 wagons ramenés des États-Unis.
La tournée du Wild West Show de 1889 en France, visitée par quelque 32 millions de personnes, démarra à Paris pour l’exposition universelle commémorant le 100ème anniversaire de la Révolution française.
Ensuite la troupe se déplaça vers Orléans, Lyon, Saint-Étienne, Marseille…
Puis ce fut le tour de l'Italie : à Rome la troupe stationna au Colisée et elle fut reçue par le Pape Léon XIII.
Il paraît que l’on avait largement « briefé » les Indiens de la troupe pour qu'ils se tiennent correctement devant sa Sainteté le Pape.
Ceux-ci furent curieux de rencontrer « le grand sorcier blanc ». Mais les Indiens déclarèrent par la suite que le Pape ne vaut rien, car il n’a pas pu empêcher la mort de l'un des leurs, gravement malade et qui est mort au camp pendant leur visite au Saint-Père.
La tournée se poursuivit vers Naples, Florence, Venise…
Ensuite le show se déplaça en Allemagne : Wiesbaden, Cologne, Aix-la-Chapelle ….. et notamment à Strasbourg (Strassburg), l’Alsace étant annexée à l’Allemagne à l’époque : le Reichsland Ellsass.
Elle arriva à Strasbourg en octobre 1890 et restera jusqu’au printemps 1891.
En effet, après la conquête de l’Ouest, le célèbre cow-boy était bien prêt pour la conquête de l’Est …. de la France.
Le Wild West Show fut un spectacle étonnant pour l’époque qui a recréé l’atmosphère de l’Ouest américain dans toute sa splendeur et son authenticité.
Le spectacle représente, sur un rythme effréné, une reconstitution de la vie pittoresque d’autrefois des plaines de l’Ouest américain.
On y voit des scènes
- de la vie des pionniers avec les thèmes de la chasse au bison,
- - des manœuvres de la cavalerie,
- des parades,
- des courses et exhibitions de cavaliers de diverses nationalités,
- une attaque d’une maison de pionniers par les Indiens,
- le convoi d’émigrants,
- le Pony Express,
- le célèbre tireur d’élite Johnny Baker,
- Buffalo Bill dans ses exercices de tireur à cheval,
- des chevauchées et des tirs de colts et de winchesters
- l’attaque de la diligence de Deadwood avec la vraie diligence, « The original Deadwood Coach »
- le dressage de chevaux sauvages et rétifs,
- les jeux du lasso par les Mexicains,
- une partie de footbal joué par des chevaux etc ....
Le clou du spectacle est la reconstitution du dernier combat du Général Custer lors des guerres indiennes qui se déroulèrent dans le Montana au bord de la rivière Little Bighorn le 25 juin 1876.
L’ouverture du spectacle se faisait toujours au son de l’hymne américain (l ‘American Anthem), la « Star Spangled Banner », (la « La Bannière pailletée d’Etoiles », et il se termina par le salut d’adieu de toute la troupe.
L’animation musicale fut assurée par le « Cowboys Band » dirigé par William Sweeney, un orchestre de 36 musiciens et qui donnait un concert 30 minutes avant chaque représentation en exécutant des morceaux classiques et populaires.
En France, des morceaux choisis dans le répertoire de Jacques Offenbach rythmaient le spectacle.
Autour du chapiteau principal, d'autres tentes étaient installées avec des attractions de variétés, mais aussi la vente de bière, de glaces et de produits divers comme des cartes postales, des livres sur la vie de Buffalo Bill, des boîtes à tabac, des paquets de cigares ou des savons à son effigie.
En effet, William Cody fut également un as du marketing et de la publicité :
ses programmes du show et ses prospectus étaient truffés d'annonces payantes qui vantaient des dizaines de produits locaux ou américains, tels que des armes ou encore les fameux chapeaux Stetson.
Le programme officiel se terminait par la phrase : « le colonel Cody ne se sert que du fusil Winchester et de munitions Winchester dans tous ses exercices ».
Avant d’assister au grand spectacle du Wild West Show, le public pouvait visiter, près de l’entrée principale, les attractions annexes : le Side Show (plutôt spectacle de cirque).
On pouvait y voir Mlle Octavia, charmeuse de serpents, Fred Walter l’homme bleu, le Professeur Griffin avaleur de sabre, le grand orchestre de lapins du Professeur Sackatto, le géant Aaron Moore de 2,50 m, la Princesse Nouma Hawa d’une taille de 50 cm, le théâtre de singes, les prestidigitateurs de toutes sortes .....
La présence de vrais Indiens, les Sioux, constituait le clou du spectacle et qui fascinent et attirent le plus de monde.
Ces fameux Indiens excitaient la curiosité, drapés dans leurs costumes multicolores, avec leur teint rouge, bariolé de rayures jaunes et leurs plumes.
Leur look évoqua le souvenir des lectures des histoires terribles de Fenimore Cooper.
Le passage du cirque est précédé par une gigantesque campagne publicitaire par voie d’affichage concernant une floraison d'affiches de grande taille aux figurations très suggestives de l’Ouest américain sur les murs et les vitrines dans les villes.
Le show se fait sous un immense chapiteau de 125m de long sur 40m de large.
Le savoir-faire américain souligne avec quelle rapidité sont montés, les cuisines, la forge, les écuries, l’armurerie, les vestiaires, les tentes des Cowboys et les tipis des Indiens.
D’ailleurs pas loin de là, stationnent une multitude de chariots et de tentes individuelles ou collectives, de tipis des Indiens qui servent d’habitat au personnel et aux animaux.
La troupe ne comprend pas moins de 800 personnes, 500 chevaux de selle et de trait ainsi que des bisons animaux mythiques de l’Ouest américain.
Installé dans les 24 000 places des gradins, le public assista à une exhibition composée de 24 tableaux.
Le prix d'entrée au show du Wild West varie de 1,50 F à 8,00 F. selon que l'on soit assis sur de rudes bancs de bois ou alors confortablement installés dans les loges.
En tout cas, tout le monde profitera émerveillés par les époustouflantes cavalcades, de la poussière soulevée par les cavaliers, de l’odeur de crottin des chevaux, de la fumée et des coups de feu des colts et des winchesters.
La première représentation à Strasbourg (Stassburg) eut lieu le 21 octobre 1890.
Sur 3 jours à guichets fermés, la troupe fit deux spectacles quotidiens jusqu’à 22h, à raison de 20 000 spectateurs par spectacle.
Grâce au service exemplaire et méthodique des placiers, on trouve immédiatement la place mentionnée sur les billets.
La troupe resta à Strasbourg du 21 au 26 octobre 1890.
L’arène et les tribunes étaient implantées devant l’actuel Conseil de l’Europe.
Il avait donné un spectacle de son cirque sur la place Lenôtre, attenante au parc de l’Orangerie.
Cette place n’existe plus se situait au bout de l’allée de la Robertsau, à l’endroit même où fut érigé par la suite le Conseil de l’Europe.
Les Alsaciens s’y pressèrent en masse pour voir de près ces cow-boys et Indiens américains qui, jusqu’à l’a même année en 1890, se combattaient réellement.
Alors qu'il était à Strasbourg, Buffalo Bill apprit que dans certains articles concernant sa tournée, la presse américaine avait affirmé que les Indiens du show étaient maltraités et discriminés.
Ces comptes-rendus tracassèrent Buffalo Bill, qui considérait les indiens comme ses amis.
Il décida alors de retourner aux États-Unis afin de prouver le caractère mensonger de ces comptes-rendus,
La troupe du « Buffalo Bill Wild West » que Cody confia à son associé Nate Salsbury, prenait alors ses quartiers d’hiver dans l’ancien monastère d’Ehl, près de Benfeld avec ses animaux et une trentaine de personnes dont des Indiens et ceci durant près de 6 mois.
Pendant que tout ce personnel retapait le matériel et se préparait pour la suite de la tournée, Buffalo Bill, partit aux Etats-Unis appelé également à la rescousse par le Major-Général Nelson A. Miles pour dissuader les indiens, menés notamment par Sitting Bull, de repartir sur le sentier de la guerre.
Là-bas, la « Ghost Dance » des Sioux et autres tribus indiennes avait ravivé les tensions avec le gouvernement et l’armée.
La révolte du grand chef Indien « Sitting Bull » qui s’était insurgé avec « Kicking-Bear » et « Short-Bull » entrèrent en insurrection sous le nom de « Guerre de la danse des esprits ».
Elle se termina par la mort de Sitting-Bull et le 29 décembre 1890 par le sanglant massacre des Sioux à Wounded Knee, dans le Dakota du Sud, où environ 153 Indiens furent massacrés dont 62 femmes et enfants par les mitrailleuses Hotchkiss flambant neuves de la cavalerie américaine. L’armée captura les chefs Kicking- Bear et de Short-Bull, et obtint la reddition à Pine Ridge de 15000 Peaux-Rouges.
Buffalo Bill arriva trop tard, mais en bon « business man », il négocia la vie de 28 chefs Indiens en proposant de les inclure dans son show et les emmener en tournée en Europe, et ceci contre une forte caution, en leur sauvant ainsi la vie.
Il emmènera donc une partie d’entre eux en Alsace, au quartier d’hiver de la troupe à Benfeld à la fin de l’hiver.
Le peuple Indien lui saura toujours gré de la façon dont il les a traité.
Une fois retourné en Alsace, Buffalo Bill reprit la saison 1891 de son spectacle et il partit de Strasbourg après les représentations prévues pour des villes allemandes, belges et anglaises.
En attendant, 3 nouveaux jours de show furent programmés entre le 19 et le 22 avril 1891 à Strasbourg.
La presse locale, la « Hagenauer Zeitung » du jeudi 9 avril 1891 relatait que les Indiens de la troupe du Wild West Show sont des prisonniers de guerre que Buffalo Bill a réussi à faire libérer pour participer à ce show « avec l'autorisation exceptionnelle du Gouvernement des Etats-Unis ».
Avec un argument de poids: cela évitait qu'ils soient considérés comme des martyrs de la cause indienne.
On vient de partout et on se presse pour voir les Sioux rebelles, avec leurs chefs Short Bull, Kicking Bear ou Lone Bull.
On se précipita à Strasbourg pour voir les Indiens Sioux danser l’Omaha Dance, le Corn Dance et le War Dance en chantant et en poussant des cris en l’honneur de Cody, pour remercier « Pahaska », comme ils l’appellent.
Cody en personne présenta son Congrès des Roughs Ridders of World.
Buffalo Bill, sur son célèbre cheval blanc nommé Isham, saluait la foule d'un grand coup de chapeau et paradait avec le drapeau américain bariolé d’étoiles et avec une fanfare.
Les Indiens, les Cowboys, les Mexicains et les squaws des Peaux-Rouges ont excité l’intérêt et la curiosité du public, qui parfois oubliait d’applaudir.
Les spectateurs n’avaient réellement pas le temps de réfléchir, la plupart des numéros du programme défilaient comme un tourbillon de vent.
Voici ce que Robert Redslob a décrit dans son livre “Sous les regards de la Cathédrale, souvenirs du vieux Strasbourg” (éditions Sutter 1957, pages 82-83) pour évoquer le souvenir du spectacle de Buffalo Bill à Strasbourg :
« Nous arrivons à la place Lenôtre.
Elle a été, dans notre enfance, le théâtre d'exploits comme Strasbourg n'en a plus jamais vu d'aussi glorieux.
Un jour Buffalo Bill est venu.
Oui, Buffalo Bill en personne avec ses Indiens et ses cow-boys.
Ceux qui n'ont pas vu cette splendeur ne peuvent l'imaginer dans le plus audacieux de leurs rêves.
Des Indiens tatoués, couverts de plumes, avec de longs manteaux rouges flottants, lancés à une allure vertigineuse de leurs montures, jetaient des lassos, noués autour de leurs bras, sur des buffles qui fuyaient éperdus.
Il y avait aussi des batailles en règle.
Une diligence archaïque s'avançait en cahotant, tirée par six chevaux.
Elle était bondée, jusque sur le toit, d'Américains à l'ancienne mode, avec chapeaux gris hauts-de-forme, sacs de voyage brodés et longues-vues.
Tout à coup un rideau rouge s'ouvre au fond, près des remparts.
Des Indiens arrivent sur leurs chevaux, ventre à terre, et se précipitent sur la voiture de poste.
A leurs coups de fusil on répond, depuis l'impériale, par des crépitements de pistolets.
Au moment où les Indiens vont avoir le dessus, le rideau rouge se sépare à nouveau et les cow-boys s'élancent à la rescousse.
Combat héroïque entre brigands et sauveurs.
Les coups de feu éclatent.
Les gentlemen sur le toit du coche reprennent courage; ils braquent et déchargent leurs revolvers.
A la fin, naturellement, les Indiens s'enfuient.
La diligence, rassérénée, reprend sa course vacillante.
Jamais depuis la bataille d'Arioviste on n'a vu un spectacle aussi pittoresque en Alsace.
Je me suis toujours efforcé, dans la vie, de ne pas céder à des sentiments de jalousie.
Mais pour une fois j'ai été vraiment subjugué par l'envie.
C'était quand je voyais mes condisciples, les fils du vice-consul d'Amérique, M. Kruger, assis dans le même landau que Buffalo Bill.
M. Kruger était de Strasbourg.
Il jouissait dans notre ville d'une popularité insigne.
Il aimait raconter ses souvenirs de la guerre de Sécession, à laquelle il avait participé comme aumônier.
On disait de lui que c'était le plus américain des Alsaciens et le plus Alsacien des Américains.
Ah, ce Buffalo Bill ! Quelle grande figure !
Il a hanté mon enfance, et il me hante encore.
J'ai parlé de lui à M. Tyson, le président du Collège de l'Europe libre.
Lui aussi a connu Buffalo Bill.
Nous avons communié dans un même souvenir, ce qui a scellé entre nous une amitié indissoluble. »
Pendant ce temps, les officiers prussiens du Kaiser, présents en Alsace/Moselle, suivaient d’étape en étape le Wild West Show.
Ils relevèrent sur leurs carnets de notes, le moindre détail, la façon et l’ordre dans lequel le camp est monté, le nombre de personnel nécessaire, le temps passé à monter, à démonter et comment sont chargés et déchargés les trains, comment sont embarqués et débarqués les chevaux.
Le diamètre des cordes, les dimensions des caisses, les équipements... Tout est inspecté, dessiné, documenté.
Voici un de leur rapport : (citation)
« STRASSBURG 1890
Diligence. Indiens. Cowboys. Pas de charge de cavalerie au sabre entre Cowboys et Indiens, Des fusils. Marque : Winchester 94 dans leur étui de selle. Pas d’uniforme. Des franges aux manches des vestes. Fument du tabac blond et des herbes dans des longues pipes. Pistolets : marque Colt dans leur étui de ceinture, crosse à portée de main. Chapeaux à large bord. Marque : Stetson. Selles : possèdent une corne à l’avant. Éperons : à molette tige longue. Mors : à branches. Race des chevaux : appaloosa ou quarter horse. Les Indiens : des plumes et des peintures de guerre. Montent à cru. Armes : lances emplumées, fusils Winchester 94. Ils adorent ça dans le Reichsland Ellsass. »
Le rapport secret remonta à Berlin.
« Oui, je connais, dit le Kaiser, c’est Buffalo Bill, il est passé à Paris, à l’exposition universelle en 1889, quatre cent Indiens et Cowboys, puis sont descendus à Lyon, Marseille, Naples, Rome, ont vu le pape, Florence, Bologne Venise, j’ai voulu qu’ils passent en Allemagne, Munich, Dresde. Vous savez qu’il y a beaucoup d’Allemands chez les cowboys, d’ailleurs la femme de Buffalo Bill est une Allemande, une Lorraine ! Tiens, faites-moi donc un rapport détaillé sur la race de chevaux appaloosa et le quarter horse. Et sur la Winchester 94. Convoquez l’ambassadeur américain à Berlin, au fait, ces… sauvages… ils ont un ambassadeur ? ».
En 1885, Buffalo Bill n'hésita pas à inclure dans sa troupe le chef des Sioux, Sitting Bull lui-même, (mais pas en Europe), avant que celui-ci ne se fasse tuer en 1890 lors du soulèvement Indien menant au massacre de Wounded Knee, comme plus tard, il invitera en 1904 le chef des Apaches, Geronimo.
Essentiellement composé de numéros équestres et de prouesses à la carabine et au revolver, le Wild West ne met pas seulement en scène le monde du Far West des Indiens et des Cowboys.
Buffalo Bill met un point d’honneur à maintenir « L’entente Cordiale » entre les nations.
Le show comprenait des éléments aussi disparates que des cosaques en tenue caucasienne, des Japonais, Français, Arabes, Hongrois, Allemands....., des Cowboys disputant une partie de soccer, le football européen ….
Tout ce monde se côtoyait quotidiennement et, pas moins de 12 langues différentes sont parlées
Il y avait aussi Annie Oakley qui montra son adresse au tir en chevauchant une bicyclette.
Cette dernière fut sans conteste la personnalité la plus remarquable de ce show.
Pour juger de l’habileté extraordinaire au tir d’Oakley, on peut voir des films tournés par le grand Edison en 1894. cliquez
Elle intégra donc le « Buffalo Bill Wild West Show » en 1884, avec son mari Frank Butler, qui deviendra aussi son manager, .
Elle fut surnommée « la petite femme au tir sûr », car elle qu'elle doit au grand chef Sitting Bull
Son talent de la plus fine gâchette du Far West attire les foules, avides de voir ses exploits :
à 28 mètres de distance, elle touche 4472 des 5000 boules de glace lancées en l'air. À la même distance, elle coupe une carte à jouer en deux par son côté le plus fin.
Un de ses tirs les plus célèbres restera celui qui enlevait les cendres d'une cigarette dans la bouche de son mari.
Lors d'une tournée en Europe, elle expérimenta d'ailleurs sa précision dans ce domaine avec le kaiser d’Allemagne, Guillaume II, qui tenait cette fois-ci la cigarette dans sa main.
Pendant sa tournée en France en 1889, Annie Oakley n'a eu aucune difficulté pour être acclamée par les spectateurs en liesse qui lançaient leurs chapeaux en l’air.
Le président de la République Française, Sadi Carnot, lui proposa une poste dans l'armée française et le roi du Sénégal voulait l’acheter pour 100 000 Francs .
Quand Oakley a refusé, le monarque tomba à genoux en lui baisant la main.
En 1901, elle fut grièvement blessée dans un accident de train, ce qui entraîna cinq grosses opérations.
Mais elle s’était étonnamment bien rétablie et avait repris sa carrière de « tireuse d’élite ».
Elle se déplaça beaucoup moins vers la fin de sa vie.
A 62 ans, elle toucha encore 100 cibles d'argile d'affilée à près de 15 mètres de distance.
Elle meurt à Greenville dans l’Ohio à 66 ans.
En France et en Alsace, le «Buffalo Bill’s Wild West and Congress of Rough Riders of the World» s’est déplacé grâce à trois trains spéciaux.
Le premier train était composé de 3 wagons de nuit, de 7 wagons pour chevaux, d’un wagon pour les ouvriers et de 7 wagons pour le matériel.
L’ensemble de ces 18 wagons avait une longueur totale de 296 mètres et pesait 382 tonnes.
Le second train était formé d’un autre wagon pour les chevaux, de 14 wagons pour le matériel et d’un wagon pour les bagages avec une longueur totale de 264 mètres et pesant 357 tonnes.
Quant au troisième train, il comprenait 5 wagons de nuit, 10 wagons pour les chevaux et un wagon pour le matériel publicitaire
soit 16 wagons représentant 247 mètres de longueur pour un poids de 301 tonnes.
Enorme, pour l’époque !
Suite au passage du show dans la région, de nombreux bistrots et restaurants d’Alsace prendront le nom de Buffalo Bill.
à PARIS
En 1895, Cody avait construit son TE Ranch et contribua à fonder la ville de Cody dans le Wyoming.
Il y construisit l’Irma hôtel pour sa fille Irma.
En 1896, le Wild West show de Cody sera à nouveau de passage dans la capitale, à Paris, et aussi en Bourgogne, à Dijon.
Après 1898, le show de Buffalo Bill rassembla des cow-boys, des Indiens, mais aussi des cavaliers mexicains et arabes, des cavaliers prussiens, des lanciers britanniques, des cosaques du Caucase et des gauchos d'Argentine, ce que le colonel Cody appella « the rough riders » (le congrès mondial des cavaliers sauvages).
Buffalo Bill y participa en tant que spécialiste du tir.
Il utilisa indifféremment n'importe quelle arme, que ce soit un Derringer, un Colt, un fusil de chasse, une carabine ou une arme de guerre.
Il tirait sa cible aussi bien à pied, à cheval, au grand galop en tenant sa carabine d'une seule main.
D’autres tireurs talentueux et célébrités participèrent au spectacle du « Wild West Show » au cours de ses 30 années d’existence.
Il y eu, entre autres, le célèbre as de la gâchette et joueur de cartes
Wild Bill Hickok, marshall et héro de roman,
Calamity Jane (Martha Cannary) la « frontiers woman » notoire, cavalière qualifiée et experte en tir au fusil et revolver,
Gabriel Dumont (leader de la nation métis du Canada),
les chefs indiens Geronimo, Chief Joseph et Rains in Face qui aurait tué le général Custer à Little Big Horn,
sans oublier la fameuse Annie Oakley, (déjà citée plus haut), la plus grande experte au tir de l'histoire,
ainsi que les tireurs(ses) Lillian Smith, Bessie et Della Ferreet, Seth Clover et Johnny Backer cliquez.
On y voyait aussi le célèbre Sitting Bull (Taureau assis), le grand chef Sioux qui participa en 1885 aux tournées du Wild West Show aux Etats-Unis et au Canada, mais il n’était pas autorisé à se rendre en Europe.
Certains Cowboys notables ont également pris part à ces shows comme Buck Taylor, surnommé « The First Cowboy King », Bronco Bill, James Lawson ( « The Roper » ), Bill Bullock, Tim Clayton, Coyote Bill, et Bridle Bill.
Certains hommes célèbres ou comédiens et acteurs ont participé au spectacle comme Will Rogers, Tom Mix, Pawnee Bill, James Lawson, Bill Pickett, Jess Willard, Mexican Joe, le capitaine Adam Bogardus, Ralph et Nan Lohse , Antonio Esquibel et « Capt. Waterman and his Trained Buffalo ».
Une troisième tournée sera organisée en France en 1905.
La tournée du Buffalo Bill’s Wild West débutera le 2 avril 1905 à Paris.
Le « Buffalo Bill’s Wild West and Congress of Rough Riders of the World » sera installé au Champ de Mars de Paris avec un succès colossal où la cavalerie de la troupe participa au pied de la tour Eiffel au grand cortège du carnaval de Paris pour la mi-carême devant 3 millions de spectateurs.
Les bureaux de Buffalo Bill étaient situés au 45, Avenue Rapp.
L’artiste peintre Rosa Bonheur avait fait son portrait équestre.
La tournée se poursuivra ensuite dans 114 villes françaises.
Le public Français attendait avec excitation et impatience cet événement confirmé par les affiches collées un peu partout et relayé par les quotidiens locaux.
Cette tournée fut la dernière en France.
Le spectacle a été joué deux fois par jour, par n’importe quel temps et éclairé par des systèmes spéciaux d’éclairage électrique ».
La vision vieillissante du Far-West fut remplacée dans les dernières tournées du Wild West, par la mise en scène de faits plus contemporains comme le massacre de Wounded Knee en 1890, ou la bataille de la colline de San Juan à Cuba lors de la guerre hispano-américaine en 1898, ou la guerre des Boers en Afrique du Sud, ou encore la bataille de Tien-Sin et le siège de Pékin en 1900.
On est loin du Far-West.
En novembre 1905, le Wild West hivernera à Marseille.
Une forte et belle amitié s’était tissée entre le célèbre camarguais Folco de Baroncelli, précurseur des Droits de l’Homme, et les indiens Sioux.
Il les invita souvent dans son mas.
En mars 1906, après cette pause, hivernale, la tournée reprit en Europe la route vers l’Italie puis l’Autriche, la Hongrie, l’Allemagne...
En 1908, Buffalo Bill et Pawnee Bill fusionnèrent leurs deux spectacles pour devenir le « Buffalo Bill's Wild West and Pawnee Bill's Far East ».
Buffalo Bill joua le Père Noël, en 1912, pour les enfants des mineurs à Oracle en Arizona.
En 1913, le Wild West Show sera quasi en faillite à Denver au Colorado.
Cody constitua alors une société de cinéma pour produire un film sur les guerres indiennes.
En 1914, le « Wild West Show » de Cody se joignit pour deux ans avec le « Sella-Floto cirque.
Le Wild West Show contribuera à développer le grand mythe du Far West au cinéma avec ses figures mythiques des géants de l’Ouest.
Une nation a besoin de héros et Buffalo Bill a joué ce rôle de légende vivante.
Le Cowboy a créé le Wild West Show, qui a montré à l’Amérique le visage qu’elle voulait contempler d’elle-même.
L’aventure du Buffalo Bill’s Wild West a duré 30 ans.
Mais il fut incapable de bien gérer la fortune accumulée par ses spectacles.
Cody arrêta de jouer son rôle, quant à l'âge 70 ans et l'arthrose aidant, il était incapable depuis plus d'un an d'assumer son personnage.
William Frederick Cody, alias Buffalo Bill meurt ruiné chez sa soeur, l'année suivante, le 10 janvier 1917 à Denver au Colorado.
A la nouvelle de sa mort, un hommage lui fut rendu par le roi d’Angleterre George V, par le Kaiser impérial allemand Wilhelm II et par le président des Etats-Unis Woodrow Wilson.
Le 15 janvier 1918, Cody aura des funérailles quasi nationales,
qui eurent lieu à Denver dans la salle de Elks Lodge.
Le gouverneur du Wyoming John B. Kendrick, un ami de Cody, conduisit le cortège funèbre.
Il est enterré à la « Lookout Mountain » à Golden, Jefferson County, au Colorado (à côté de Denver).
Sa femme Louisa Cody meurt en 1921 à Cody au Wyoming et sera enterrée à côté de Buffalo Bill au « Lookout Mountain ».
Le 4 Juillet 1927, le musée « Buffalo Bill » a été inauguré à Cody dans le Wyoming.
Williams F. Cody « Buffalo Bill » est devenu une légende de l’Amérique.
Pourtant, ne faut-il pas se poser la question suivante ?
Selon certains, son spectacle de « cirque » mettait en scène les Amérindiens, les natifs de l’Amérique, comme étant de vulgaires sauvages qui s'attaquaient délibérément et sans raison aux pauvres et honnêtes pionniers et attaquaient aussi les convois et les diligences pour leur seul plaisir.
Les Indiens voulaient bien partager mais pas l'homme blanc.
Ne faut-il pas se rappeler que lors de la colonisation des Etats-Unis, l’homme blanc a quasi exterminé les soi-disant « peaux-rouges » et sauvages, ces Indiens d’Amérique, en leur pillant leurs terres et les plaçant dans des réserves comme du vulgaire bétail ou des animaux de zoo, les privant ainsi de leurs besoins vitaux, tels que les bisons qui furent massacrés intentionnellement pour les réduire à la famine, bisons qui avaient pratiquement disparus.
Etaient-ce bien les Indiens les « sauvages » ?
Ce furent bien eux, les perdant et les humiliés de la Conquête de l'Ouest.
Mais passons …..
Buffalo Bill et les autres ne faisaient ne faisaient selon eux, qu’exécuter les ordres pour massacrer les bisons car ils étaient bien au contraire de fervents défenseurs des Indiens et des bisons !
Il fallait bien nourrir les 1200 ouvriers de la Kansas Pacific Railway !
Pour se racheter, Buffalo Bill fit alors son propre élevage de bisons et les réintroduisit dans le parc du Yellowstone.
Des remords ?
Vie privée de William Frederick Cody :
Cody est le quatrième d'une famille de huit enfants.
Son père Isaac Cody était originaire du Kansas.
Sa mère d’appelait Mary Ann Bosnell Laycock Cody.
Isaac Cody fut blessé par des adversaires pro-esclavagistes après un discours pendant les troubles qui précédèrent la guerre de sécession.
Bill avait des frères et sœurs :
Kathra (1835-1858)
Julia (1843-1928)
Sam (1841-1853)
Eliza (1848-1902
Helen (1850-1911)
Charles Cody (1855-1926).
Les origines de Cody sont assez controversées
Même les sources référencées par les sérieux Mormons se perdent en noms d’épouses, en générations de Frederici et en origines supposées.
Son père, Isaac Cody est né en 1811 à Toronto au Canada,
mais la famille Cody est originaire du Massachusetts, un état peuplé par les premiers immigrants en Amérique, celui où les pères pèlerins du Mayflower ont débarqué.
Les Cody, depuis trois générations, deux Philip et un Joseph sont nés respectivement en 1700, en 1729 et en1770 dans les villes d'Oxford, Ipswich, Beverly du comté d'Essex.
Les Cody peuvent se prévaloir d’être depuis au moins l’an 1700 en Amérique.
Le père de Joseph Cody serait originaire de Saint Pierre dans l’ île de Jersey.
LOUISA Irma, William et Louisa IRMA
William F. Cody s’est marié le 6 mars 1866 avec Louisa Maude Frederici (1843-1921), dont la famille était originaire de Cappel en Lorraine.
Le couple avait vécu, à ses débuts, dans la maison paternelle de Louisa aux Etats-Unis.
William songea à mener une vie « rangée ».
Ce ne fut pas le cas !
Pour contenter sa femme, il prit un temps la direction d'un hôtel, mais ne pouvant rester en place, il reprit vite du service dans l'armée.
Il confia sa femme à ses sœurs.
Louisa Cody devra s'y faire : comme elle ne voulait pas suivre son mari, elle a du se résigner à en être souvent séparée.
Au cours de sa seconde tournée européenne et étant de passage à Metz, dans la plaine du Ban Saint-Martin, les 1er et 2 septembre 1906, il a peut-être eu l'occasion de rencontrer la famille de sa femme, les Frederici à Cappel en Lorraine ?
Frederici est la forme latine, déformée par les registres paroissiaux locaux, du patronyme ancien et régional de Friedrich fréquent en Lorraine germanophone.
D’autres supposent que les Frederici sont originaires du sud de la France ou peut-être de l’Italie.
La famille Frederici avait émigré aux USA.
Le beau-père Frederici est mort à North Platte dans le Nebraska, en novembre 1905.
La descendance du couple Cody/Frederici:
Arta Cody (1866-1904)
Kit Carson Cody (1870-1876)
Orra Maude Cody (1872-1883)
Irma Louisa Cody Garlow (1883-1918)
Irma Hotel à Cody
Le fils Kit est mort d’une scarlatine en avril 1876 et la fille Orra en 1883.
Leur plus jeune fille, Irma a épousé le 24 février 1903, à 20 ans, à North Platte dans le Nebraska, Clarence Armstrong Stott.
Elle fut veuve assez rapidement et elle se remarie le 16 mars 1908 à North Platte avec Frederick Harrison Garlow, originaire de l'Iowa.
Ils auront deux fils, Frederick en 1911 et William en 1913.
Ce dernier (petit fils de Buffalo Bill) est mort le 18 septembre 1992 à Cody dans le Wyoming et sa tombe se trouve au Old Trail Tpwn Cemetery de Cody.
Il eut lui-même des enfants :
John Reese Garlow né le 3 août 1943 à Mineral Wells, Texas.
Kit Carson Cody né le 22 avril 1945 à Orlando, Floride.
Barry Garlow Cody né le 25 février 1947 à Cody, Wyoming.
On ignore si l'épouse de Buffalo Bill, Louisa, l'a suivi dans ses tournées européennes.
On peut supposer que du fait que le ranch de Cody au Nebraska ait été confié à la sœur de celui-ci et à son mari, que Louisa Cody, sa femme, avait suivi son mari lors de certaines de ses tournées, au moins durant la tournée européenne qui dura quatre ans.
Le père de Louisa, John Francis Frederici, qui les a suivis depuis dix ans au Nebraska, participa peut-être lui aussi à cette tournée européenne.
On peut aussi supposer que sa femme et le beau-père faisaient partie du voyage car ce n’était pas anodin que Cody ait choisi de passer les quartiers d'hiver de sa troupe à Benfeld en Alsace, facilitant le déplacement de ses proches jusqu'à Cappel (Moselle) pour voir le village et rencontrer la famille.
Mais rien n'est sûr.
Tombe de Buffalo Bill
William Frederick Cody a inspiré de nombreuses chansons, des films, des bandes télévisées et des séries télévisées qui ne cessèrent de proliférer jusqu’à nos jours.
Buffalo Bill devint, surtout pour le cinéma, une figure emblématique.
Beaucoup de films évoquant le Far West et qui firent recettes furent tournés sur lui et sur les autres personnages mythiques et géants de l'Ouest américains.
Le metteur en scènes William Wellman, a réalisé notamment un film en 1944 du nom de « Buffalo Bill », qui retrace la vie de William Frederic Cody.
Les acteurs principaux du film furent Joel McCrea et Maureen O'Hara.
Au village de Disneyland Resort à Paris, on peut voir un spectacle équestre, le Wild West Show, qui évoque le grand Buffalo Bill qui a marqué son époque et la nôtre.
Date de dernière mise à jour : 28/01/2022