BUFFALO SOLDIERS

Buffalo          ARTICLE DE ROLAND ROTH   

 

 

Buffalo Soldiers (les soldats bisons) est un surnom qui fut donné aux membres du 10ème régiment de cavalerie de l'armée des États-Unis et qui fut créé le 21 septembre 1866 au Fort Leavenworth, dans le Kansas par le colonel Grierson.

Ce terme fut également attribué au 9ème régiment de cavalerie et aux 24ème et 25ème régiments d’infanterie.

Ces quatre unités composées uniquement de soldats noirs connues sous le nom de Buffalo Soldiers étaient parfois stationnées à Hawaï, au Kansas, au Texas, en Arkansas, en Arizona et au Vermont. 

 

Capture d e cran 2020 08 17 a 11 57 44      C’est Fort Huachuca dans l’Arizona

qui revendique le statut de véritable domicile de ces régiments car c'est le seul endroit à avoir hébergé les quatre unités.

Les Amérindiens Kiowas donnèrent ce surnom au régiment de cavalerie suite à des affrontements avec eux dans l'ouest du Kansas. 

Le terme fait référence soit aux cheveux bouclés des soldats noirs, qui, selon eux, ressemblaient à la crinière des bisons d'Amérique du Nord ou soit à des caractéristiques plus générales : les soldats se battaient comme des bisons, les animaux sacrés des Indiens, avec la même férocité, force et endurance…

… ou alors tout simplement du fait que les soldats se couvraient de peaux de bisons durant l'hiver.

 

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Il y a aussi l'histoire suivante qui circule comme étant une origine possible du nom de Buffalo Soldiers.

Charles Hancock, président de l'Association des Buffalo Soldiers du sud-ouest, raconte qu’un certain John Randall, un soldat de la 10ème cavalerie qui a escorté des civils lors d'une partie de chasse, furent attaqués par environ 70 guerriers Cheyenne. Les civils ont été tués immédiatement, tout comme le cheval de Randall.

En utilisant son cheval comme bouclier, Randall a combattu les guerriers, en tuant 13, jusqu'à l'arrivée du renfort. Il a été touché deux fois et fut poignardé plusieurs fois, mais il a continué à se battre.

Les Indiens ont commencé à raconter l'histoire de cette nouvelle race de soldats qu'ils ont rencontrée et qui avaient combattu comme un bison blessé. 

En effet en 1867, les guerriers indiens Cheyenne ont appelé les soldats noirs les « Wild Buffalo » un surnom donné pour leurs capacités de combats féroces mais furent bientôt surnommés familièrement « Buffalo Soldiers » par leurs homologues blancs.

Dans l'U.S. Army, ces unités constituaient des régiments d'Afro-Américains qui furent créés pendant la guerre de Sécession pour se battre dans l'armée de l'Union contre les Sudistes.

Lors de la guerre civile, il y avait des régiments de volontaires comme le 54ème régiment d’infanterie de l'armée de l'Union du Massachusetts et le 5ème United States Colored Cavalry ou encore les nombreuses unités des United States Colored Troops toutes composées de soldats noirs menés au départ par des officiers blancs.

Les troupes Afro-Américaines étaient souvent confrontées à des préjugés raciaux extrêmes de la part de l'establishment de l'armée. 

De nombreux officiers, dont George Armstrong Custer, ont refusé de commander des régiments Noirs, même si cela leur a coûté des promotions en grade. 

De plus, les Afro-Américains ne pouvaient servir qu'à l'ouest du fleuve Mississippi car de nombreux Blancs ne voulaient pas voir des soldats noirs armés dans ou à proximité de leurs communautés.  

 

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Les Buffalo Soldiers furent validés par le Congrès des États-Unis en tant que premiers régiments composés uniquement de Noirs intégrés à l'armée régulière américaine.

Leur salaire modeste mais honorable à l'époque était de 13,00 $ par mois.

Après la guerre civile, le Congrès réorganisa l'armée, en autorisant la création de deux régiments noirs de cavalerie sous les noms de 9ème et 10ème de cavalerie des États-Unis et quatre régiments noirs d'infanterie, les 38ème, 39ème, 40ème et 41ème régiments d'infanterie. 

En avril 1869, les 38ème et 41ème régiments fusionnèrent en 25ème régiment d'infanterie basé à Fort Clark au Texas.

Certains des officiers blancs qui commandaient ces troupes noires comme Benjamin Grierson, Ranald Slidell Mackenzie, James S. Brisbin, étaient connus pour apprécier et bien traiter leurs troupes Afro-Américaines. 

Avant sa retraite, le général William Hoffman posté au Fort Leavenworth dans le Kansas était, par contre, connu pour maltraiter ses soldats Afro-Américains.

Il y eut aussi quelques officiers noirs comme Henry O. Flipper, le premier diplômé Afro-Américain de l'Académie militaire de West Point ou Charles Young. 

 

Flipper   Henry Ossian Flipper est né en esclavage en Géorgie le 21 mars 1856.

Il a fréquenté l'université d'Atlanta, puis a été nommé à West Point par le représentant américain James C. Freeman. 

Quatre autres cadets Afro-Américains fréquentaient déjà l'académie mais rencontraient d'énormes difficultés en raison de l'hostilité des autres cadets (blancs). 

Flipper a surmonté ces problèmes et, en 1877, il est devenu le premier de la promotion à obtenir son diplôme. 

Il a été nommé sous-lieutenant et affecté au 10ème régiment de cavalerie, devenant ainsi le premier officier noir à commander des soldats dans l'armée américaine régulière. 

Mais certains officiers blancs ont continuellement harcelé et diffamé Flipper ce qui a abouti, alors qu’il a servi avec distinction, à une cour martiale et à son renvoi de l'armée en 1882. 

En 1999, le président Bill Clinton a réparé cela et a gracié Flipper à titre posthume.

Les régiments des Buffalo Soldiers étaient en garnison dans les régions du sud-ouest des États-Unis et dans les Grandes Plaines, de 1866 jusqu'au début des années 1890.

                        

En août 1867, le 10ème de cavalerie qui était basé à Fort Leavenworth au Kansas reçut l'ordre de se rendre à Fort Riley au Kansas, avec la tâche de protéger le chemin de fer du Pacifique qui était en construction à l'époque.

Avant de quitter Fort Leavenworth, certaines troupes ont combattu des centaines de Cheyenne dans deux batailles distinctes près de la rivière Saline.

Avec le soutien du 38th Infantry Regiment, qui a ensuite été regroupé dans le 24th Infantry Regiment, le 10ème de cavalerie repoussa les Indiens hostiles.

La cavalerie n'a perdu qu'un homme et plusieurs chevaux malgré un équipement de qualité inférieure et un nombre largement inférieur. Ce n'était qu'une des nombreuses batailles à venir.

Le rassemblement du 9ème de cavalerie a eu lieu à la Nouvelle-Orléans en Louisiane en août et septembre 1866. Les soldats ont passé l'hiver à s'organiser et à s'entraîner jusqu'à ce qu'ils reçoivent l'ordre de rejoindre San Antonio au Texas en avril 1867 avec leur commandant, le colonel Edward Hatch

Entraîner les soldats inexpérimentés et pour la plupart sans instruction du 9ème de Cavalerie était une tâche difficile. Mais le régiment était disposé, capable et surtout prêt à affronter n'importe quoi quand on lui a ordonné de se rendre dans l'ouest du Texas.

La mission principale des soldats était de sécuriser la route de San Antonio à El Paso, de restaurer et de maintenir l'ordre dans les zones perturbées par les Amérindiens dont beaucoup étaient frustrés par la vie dans les réserves indiennes et les promesses non tenues du gouvernement fédéral. 

 

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Les soldats noirs, confrontés à leurs propres formes de discrimination de la part du gouvernement américain, ont été chargés d'éliminer un autre groupe minoritaire (les Amérindiens) au nom de ce gouvernement.

A cette époque, ils participèrent aux guerres indiennes, des campagnes militaires qui duraient quelques décennies. 

Les 9ème et 10ème régiments de cavalerie ont mené des campagnes contre les tribus amérindiennes sur la frontière occidentale qui s'étendait du Montana au nord-ouest au Texas, au Nouveau-Mexique et à l'Arizona dans le sud-ouest. 

En outre, des soldats Afro-Américains s'étaient récemment retrouvés face à des Amérindiens pendant la guerre civile lorsque certaines tribus se sont battues pour la Confédération.

Pendant les guerres indiennes, environ vingt pour cent des soldats de cavalerie américains étaient Noirs et se battaient dans plus de 177 combats. 

Les Buffalo Soldiers ont combattu les Amérindiens parce que c'était pour eux le moyen de gagner leur propre liberté et ils ont donc de ce fait contribué à l'extinction des Amérindiens.

Ce qui est peu connu, c’est le fait que les Buffalo Soldiers ont participé au désamorçage de la guerre du comté de Johnson en 1892 dans le Wyoming, qui opposait les petits agriculteurs à de riches éleveurs et à une bande d'hommes armés. 

 

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Depuis leurs origines jusqu'au milieu des années 1890, lors de l’immigration vers l'ouest, les régiments noirs furent chargés d'escorter et de protéger contre les Indiens et les voleurs les colons et autres pionniers, les équipages de chemin de fer et les diligences, de construire des forts et des routes et d'escorter le courrier américain de l’United States Postal Service.

Les Buffalo Soldiers ont protégé les voyageurs de l’Old West.

En dehors des campagnes militaires, les Buffalo Soldiers se rendaient également utiles le long de la frontière par exemple par la construction de routes, par la cartographie des régions, par la pose de centaines de miles de câbles téléphoniques, par le contrôle des Amérindiens hostiles, par l’arrestation des révolutionnaires mexicains, des "outlaws" (les bandits blancs), des « comancheros » (les trafiquants d'alcool et d'armes) et des voleurs de bétail (les rustlers). 

Ils construisaient ou réparaient également les bâtiments des postes et forts militaires et ont contribué à fonder de petits villages qui sont devenus par la suite des villes.

Après les guerres indiennes en 1890, les Buffalo Soldiers restèrent actifs et participèrent à Cuba à la guerre hispano-américaine au cours de laquelle ils furent décorés de cinq autres « Medal of Honor ».

Au total, environ vingt Buffalo Soldiers reçurent la « Medal of Honor », la plus haute distinction militaire américaine.

Ils participèrent aussi à l'expédition punitive de 1916 à Mexico ainsi qu'à la guerre américano-philippine.

Certains Buffalo Soldiers furent impliqués dans des émeutes raciales dans la ville de Río Grande en 1899, à Brownsville (Texas) en 1906 et à Houston en 1917.

 

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En 1899, certains d’entre eux ont été les premiers gardes forestiers (ranchers) Afro-Américains de la Sierra Nevada en Californie, au parc national de Yosemite, au parc national de Sequoia et au parc national de Kings Canyon.

Ils ont également combattu les incendies de forêt et les braconniers dans ces parcs nationaux.

Selon le National Park Service, des Buffalo Soldiers logeaient au poste de l'armée au Presidio à San Francisco pendant l'hiver et servaient de gardes forestiers dans la Sierra Nevada en été.

Au début du 20ème siècle, les Buffalo Soldiers furent plutôt utilisés comme travailleurs et troupes de service à la place d'unités de combat.

La première unité de Buffalo Soldiers qui a pris sa garnison à Fort Huachuca en Arizona, un fort dans les montagnes Huachuca du sud-est de l'Arizona près de Sierra Vista, était la 24ème Infantry de 1892 à 1896. 

La 25ème Infantry et la 9ème Cavalry ont commencé à arriver après la guerre hispano-américaine en 1891, avant de partir pour les Philippines en 1900. La 10ème de cavalerie est venue du Vermont à partir de la fin de 1913.

 

  

 

Young    Le colonel Charles Young

Il était l'un des personnages les plus remarquables des Buffalo Soldiers à Fort Huachuca. 

Il était le troisième diplômé Afro-Américain de West Point, l'Académie militaire des États-Unis, le premier surintendant noir d’un parc national américain, le premier attaché militaire noir, le premier soldat noir à atteindre le grade de colonel dans l'armée américaine et l'officier noir le plus haut gradé dans l'armée régulière jusqu'à sa mort en 1922.

Il est né le 12 mars 1864. 

Il s'est inscrit à l'Académie militaire des États-Unis sous les encouragements de son père qui avait échappé à l'esclavage en ayant servi dans l'armée pendant la guerre de Sécession.

Charles Young a obtenu son diplôme en 1889. 

Il a dû attendre trois mois pour avoir sa première affectation car l'armée ne permettait pas à l’époque aux officiers noirs de commander des troupes blanches. 

Il fut en premier affecté à la 10ème de cavalerie stationnée dans le Nebraska avant leur déménagement à Fort Huachuca en Arizona. 

Il a également servi dans la 9ème de cavalerie et la 25ème d’infanterie ainsi que dans la 9ème d’infanterie volontaire de l'Ohio pendant la guerre hispano-américaine.

En 1916, le général John Pershing est entré au Mexique avec les Buffalo Soldiers pour tenter de capturer ou de tuer Pancho Villa.

Charles Young, en tant que major, a mené ses troupes lors de la recherche de Pancho Villa et il a commandé une charge contre les forces de Pancho Villa à Aguas Calientes au Mexique et il n'a subi aucune perte. 

Quand la 13ème unité de cavalerie avait été bloquée par les troupes gouvernementales mexicaines, Young a conduit ses troupes pour les relever avec succès. 

Il a été promu lieutenant-colonel pour ses efforts.

En 1917, il a été nommé colonel et il a brièvement servi comme commandant du fort Huachuca. 

Mais, courant de cette année-là, il a été diagnostiqué avec de l'hypertension artérielle et fut contraint de prendre sa retraite mais certains pensaient qu'il avait été obligé de démissionner en raison de préjugés raciaux.

Pour tenter de prouver son aptitude militaire, Young, alors âgé de 53 ans, est monté à cheval chez lui dans l'Ohio et s'est rendu au département de la guerre à Washington DC où il s'est vu refuser la possibilité de servir et commander des troupes Afro-Américaines pendant la Première Guerre mondiale.

Il était l'un des trois seuls officiers noirs de l'armée à l'époque. 

Mais il a tout de même été rappelé pour être affecté comme attaché militaire au Libéria en 1919.

Young est décédé le 8 janvier 1922 lors d'une expédition de recherche au Nigeria. 

Charles Young a un monument national à Wilberforce dans l’Ohio.

 

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Les Buffalo Soldiers ne participèrent pas directement à la Première Guerre mondiale car la politique raciste du Président Woodrow Wilson a conduit à l'exclusion des régiments noirs du corps expéditionnaire américain. 

Mais des sous-officiers furent affectés à d'autres unités noires destinées au combat comme le 317ème bataillon du génie.

Certaines troupes noires furent placées sous commandement français pendant la durée de la guerre. C’était la première fois que des unités américaines avaient été placées sous le commandement d'une puissance étrangère. 

Les Buffalo Soldiers ont pris part à la bataille d'Ambos Nogales qui fut la seule bataille de la Première Guerre mondiale sur le sol américain lors du conflit entre les États-Unis et le Mexique et qui aurait été provoquée par des instigateurs allemands le long de la frontière mexicaine le 27 août 1918.

Par la suite, pendant la Seconde Guerre mondiale, les 9ème et 10èmerégiments de cavalerie furent dissous et les soldats ont été affectés à diverses unités. 

Le 24ème régiment d'infanterie avait combattu lors de batailles dans le Pacifique.
La 92ème division d'infanterie, surnommée la division «Buffalo Division», a combattu lors de l'invasion de l'Italie sur le front de l'Europe dans les Apennins.

En 1948, le président Harry Truman a publié un décret éliminant la ségrégation raciale dans les forces armées américaines.

Le 24ème régiment d'infanterie fut le dernier régiment de Noirs à participer au combat lors de la guerre de Corée. 

Il fut dissout en 1951 et les soldats furent affectés à d'autres unités en Corée et dans l'armée régulière.

Les dernières unités entièrement noires ont été dissoutes dans les années 1950.

Les Buffalo Soldiers avaient les taux de désertion militaire et de cour martiale les plus bas de leur temps.

Treize hommes de troupe et six officiers issus de ces régiments furent décorés par la « Medal of Honor », la Médaille d'honneur du Congrès, une récompense décernée en reconnaissance de la bravoure au combat.

 

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Mark Matthews, le dernier Buffalo Soldier survivant, est décédé le 6 septembre 2005 à l'âge de 111 ans. 

Il est enterré au cimetière national d'Arlington à Washington DC.

Un monument est dédié aux Buffalo Soldiers à Fort Leavenworth et une statue commémorative à Junction City au Kansas.

Le futur chef d'état-major des armées des États-Unis, Colin Powell, fit le discours d'inauguration en juillet 1992.

 

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Aujourd'hui, il existe un certain nombre d’autres monuments et de musées qui commémorent les Buffalo Soldiers, notamment à Tucson en Arizona et à Washington DC.

Le Buffalo Soldier National Museum se trouve à Houston, au Texas.

 

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Cathay Williams (1844 - 1892) est une soldate américaine qui a rejoint l'United States Army sous le nom de William Cathay. Elle est la première Afro-Américaine à s'être engagée dans l'armée, et la seule documentée à avoir servi dans l'armée américaine en se travestissant.

Cathay Williams naît à Independence (Missouri), fille d'un homme libre et d'une esclave, ce qui fait aussi d'elle une esclave. Pendant l'adolescence, elle est esclave de maison dans la plantation Johnson près de Jefferson City (Missouri). 
En 1861, au début de la Guerre de Sécession, les forces de l'Union occupent la ville. 
À cette époque, les esclaves capturées sont considérées comme des biens de contrebande par l'Union, et sont souvent obligées de rejoindre l'armée pour la soutenir en tant que cuisinières, blanchisseuses ou infirmières. 
À dix-sept ans, Williams rejoint le 8th Indiana Volunteer Infantry Regiment, dirigé par le colonel William Plummer Benton.

Pendant plusieurs années, Williams voyage avec le 8e régiment d'Indiana, accompagnant les soldats dans l'Arkansas, la Louisiane et la Géorgie. 
Elle est présente à la bataille de Pea Ridge et pendant la campagne de Red River. 
Elle est transférée vers Little Rock, où elle voit des soldats afro-américains en uniformes, ce qui pourrait l'avoir inspirée à rejoindre l'armée. 
Elle part ensuite à Washington, où elle sert sous les ordres par le général Philip Sheridan. 
À la fin de la guerre, elle travaille à Jefferson Barracks.

Les femmes n'ont pas le droit de devenir militaires, mais Cathay Williams rejoint l'armée régulière des États-Unis sous le pseudonyme de John Wiliams le 15 novembre 1866 à St. Louis, Missouri. 
Elle passe pour un homme et est enrôlée pour trois ans. 
Elle est affectée au 38e régiment d'infanterie après un court examen médical. 
Seules deux autres personnes sont au courant de cette dissimulation d'identité, son cousin et un ami, tous les deux soldats dans son régiment.

Peu après, dans le Nouveau-Mexique, Williams est atteinte de la variole et est hospitalisée. Probablement à cause des séquelles de la maladie, de la chaleur de la région, ou des effets de plusieurs années à servir l'armée, elle se fatigue très vite et est fréquemment hospitalisée. 
Un jour, le médecin découvre enfin qu'elle est une femme, et en informe le capitaine Charles E. Clarke, le commandant, qui la renvoie de l'armée, le 14 octobre 1868.

 

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Après la guerre, elle devient cuisinière à Fort Union puis à Pueblo (Colorado). 
Elle se marie, mais son conjoint la quitte en volant son argent et ses chevaux. Elle le fait arrêter.

Elle part ensuite à Trinidad, toujours au Colorado, où elle vit de son activité de couturière, et peut-être en tenant un hôtel. C'est à cette époque que son histoire devient publique. 
Un reporter de St. Louis entend parler d'une femme afro-américaine qui aurait servi dans l'armée, et vient l'interviewer. 
Son histoire est publiée dans The St. Louis Daily Times le 2 janvier 1876.

Fin 1889 ou début 1890, Cathay Williams est hospitalisée un certain temps. 
En juin 1891, elle demande une pension d'ancien combattant pour son handicap, dont on ne connaît pas les détails à ce jour. 
D'autres femmes soldats ont déjà reçu des pensions : Deborah Sampson en 1816, Anna Maria Lane, et Mary Hayes McCauley (connue sous le nom Molly Pitcher) s'étaient travesties pendant la Guerre d'indépendance.

En septembre 1891, un médecin de l'armée l'examine. 
Il constate qu'elle souffre de névralgie et de diabète, que tous ses orteils ont été amputés et qu'elle ne peut marcher qu'avec une béquille. 
Il décide cependant qu'elle n'est pas éligible à une indemnité de handicap et rejette sa demande.

La date exacte de la mort de Williams est inconnue, mais elle est estimée à 1892. Son lieu de sépulture est inconnu : sa tombe n'a été marquée que d'un morceau de bois, détruit depuis.

En 2016, un buste en bronze de Cathay Williams entouré d'un petit jardin de roses est inauguré au Richard Allen Cultural Center de Leavenworth au Kansas.
 

                                        

 

 

                                                                                            THE END

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 26/04/2024