L'HISTOIRE DE HARRY WASHINGTON

 ARTICLE DE ROLAND ROTH 

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               L’extraordinaire histoire d’un esclave de George Washington.

 

On ignore son vrai nom ! 

Le maître donne à  l'esclave un nom choisi par lui-même, un nom issu de sa propre tradition qui n'exprime que lui-même, annulant toute appartenance passée et affirmant par là son pouvoir absolu.

Harry Washington (né vers 1740- mort aux alentours de 1800) était un loyaliste noir de la guerre d'indépendance américaine, réduit en esclavage par le planteur de Virginie George Washington qui deviendra plus tard le premier Président des États-Unis. 

Harry Washington était un esclave marin (terme désignant les esclaves américains nés en Afrique et non en Amérique du Nord), né près du fleuve Gambie en Afrique de l'Ouest vers 1740, fut capturé et traversa l’Atlantique dans les cales d’un navire négrier. 
Harry été vendu comme esclave à un planteur de la Chesapeake Bay. 

Il fut ensuite acheté en 1763 par George Washington qui possédait des plantations en Virginie. 
Harry va donc travailler dans l'une des plantations de Washington à Mount Vernon dans la colonie de Virginie, dans le Grand Marais Dismal du sud-est de la Virginie et du nord-est de la Caroline du Nord.

 

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En 1771, il s'échappe de Mount Vernon et se réfugie à New York, mais retourne plus tard chez les Washington. Il travaillait alors dans les écuries de Mount Vernon, s'occupant des chevaux de George Washington.

Le 7 novembre 1775, John Murray, gouverneur royal de la colonie britannique de la Virginie, signe la « Dunmore's Proclamation »
Ce texte déclare la loi martiale et promet la liberté à tout esclave rebelle qui rejoindrait les troupes britanniques dans leur optique de mater la rébellion américaine. 

La nouvelle se répand dans les plantations et Harry fuit à nouveau au mois d'août 1776, en montant avec deux autres fuyards sur un des navires de guerre britanniques qui remonte le Potomac. 
Il rejoint alors le régiment éthiopien de Virginie composé d'esclaves en fuite et créé par le gouverneur royal Lord Dunmore pendant la guerre 
d'indépendance américaine.

 

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                                                                                                                         Lord Dunmore                              

 

Entre 80.000 et 100.000 esclaves l'auraient imité. 

Mais Harry faisait partie des Black Pioneers, une troupe qui ne combattait pas. Ils étaient payés, leurs officiers étaient blancs mais les sergents et caporaux étaient noirs. 


Capture d e cran 2024 11 12 a 11 03 37           On pense qu'Harry était caporal chez les Black Pioneers.

 

Ceux-ci  portent un uniforme qui mentionne « Liberty to Slaves » mais sont chargés du nettoyage des rues ! 

 

Capture d e cran 2024 11 12 a 11 16 23               Harry suit les troupes d'Henry Clinton jusqu'à Charleston. 


Les Britanniques perdent la ville en décembre 1782 et le régiment d'Harry part pour New York. 


Pendant la guerre d'indépendance américaine, arrivé à New York à la fin de 1776, Harry Washington servit comme caporal dans les pionniers noirs loyalistes attachés à une unité d'artillerie britannique. 
Les Britanniques occupèrent la ville de New York pendant une grande partie de la guerre.

 

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Dès 1781 et la capitulation de Cornwallis à Yorktown, d'anciens esclaves fuient à travers la Virginie. 

Des centaines de soldats noirs de Cornwallis sont capturés par leurs anciens maîtres parmi lesquels Thomas Jefferson et George Washington.
Le général George Washington avait entre-temps récupéré la plupart de ses esclaves, mais pas Harry.
À la fin de la guerre d'indépendance américaine quelque 3 000 loyalistes noirs furent évacués de New York par les Britanniques et réinstallés en Nouvelle-Écosse au Canada. 

La Couronne britannique accorda là-bas des terres aux loyalistes.   

 

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Dans le cadre de la politique du général Sir Guy Carleton, Harry Washington a été inscrit sur la liste des personnes à évacuer dans le « Registre des Noirs »
L'information est consignée dans le « Book of Negroes », un registre listant les 3.000 loyalistes noirs. 

À côté du nom de Harris, il est noté: « 43 ans, chic type. Ancienne propriété du Général Washington, l'a quitté il y a sept ans ».

Les Britanniques demandaient à chaque esclave de montrer un certificat de liberté. Harry en avait un !  


En juillet 1783, il a pris place sur le navire britannique l' « Abondance » pour la Nouvelle-Écosse au Canada, comme deux autres anciens esclaves de Mount Vernon, un homme et une femme.

 

Capture d e cran 2024 11 12 a 11 13 17        Harry Washington arrive à  Birchtown où sont installés 1500 loyalistes noirs.

 

Les vivres commencent à manquer. 
Trois ans plus tard, les habitants vendent même leurs habits pour acheter de la farine. Il fait très froid ! 
La vie est si dure que Thomas Peters, un autre éminent « black loyalist », entreprend un long voyage vers Londres où il dénonce les conditions de vie de ceux qui se sont battus pour la Couronne.

Harry a vécu plusieurs années à Birchtown en Nouvelle-Écosse au Canada qui était devenue la plus grande ville afro-américaine libre d'Amérique du Nord. 
Harry Washington y a épousé Jenny, une autre esclave affranchie, et ils ont commencé à planifier leur avenir.

 

13 48                On lui a raconté que le Royaume-Uni avait envoyé des Noirs en Sierra Leone en Afrique. 


Ils étaient morts mais la colonie existait toujours. 
Les Anglais ont promis d'envoyer les colons de Nouvelle-Écosse là-bas et de leur offrir des terres en pensant que l'esclavagisme était un péché dont il fallait se laver.

Mécontents des conditions de vie en Nouvelle-Écosse en 1792, le couple, Harry et Jenny, fait partie des 1 192 esclaves affranchis noirs choisis pour émigrer vers la Sierra Leone en Afrique de l'Ouest où les Britanniques avaient établi cette nouvelle colonie d’anciens esclaves libres d'origine africaine.
Ils s'entassent dans quinze navires au large d'Halifax.

 

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John Clarkson, grand abolitionniste, a été dépêché sur place pour organiser la traversée. 
Avant le départ, il confie à chaque famille un certificat indiquant la terre gratuite qu'elle recevra une fois en Afrique. 
En mars, les colons fondent Freetown, actuelle capitale de la Sierra Leone.

 

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Harry crée une ferme en utilisant les techniques agricoles apprises chez les Washington à Mount Vernon.
Il fait pousser du café et élève ses enfants issus de l’union avec Jenny, l’ancienne esclave rencontrée à New-York.

Tout se passe bien jusqu'au départ de Clarkson pour l'Angleterre. Sur place, les autorités expriment leur mécontentement : on aurait aimé que Clarkson fasse de la « Sierra Leone Company » une entreprise profitable. La gouvernance de la colonie change et commence à réclamer les loyers.
La « Sierra Leone Company », qui dirigeait la colonie pour le compte du gouvernement britannique, exigeait des colons qu'ils paient des impôts pour l'utilisation de leurs terres qui restaient la propriété de la compagnie.

En 1800, Harry Washington faisait partie des centaines de colons qui se soulevèrent dans une brève insurrection contre les autorités coloniales britanniques à cause d’un problème de fiscalité. 
Les rebelles formèrent un gouvernement provisoire et rédigèrent un ensemble de lois qu'ils affichèrent sur la porte du bureau d'un administrateur de la compagnie.

 

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La « Sierra Leone Company » répondit en envoyant un détachement de marrons-noirs jamaïcains contre les rebelles. 
Lors des procès qui suivirent la défaite de la rébellion, Harry Washington est arrêté, jugé par un tribunal militaire, expulsé de Freetown et il fut parmi les rebelles condamnés au bannissement à Bullom Shore, une zone plate mais fertile au nord de la nouvelle colonie. 

Il devint l'un des deux dirigeants de cette nouvelle colonie avant de mourir de maladie en l'an 1800, juste quelques mois après George Washington.

Ses descendants et ceux d’autres Afro-Américains exilés constituent une partie du peuple créole de la Sierra Leone.

 

                                                                          

 

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Date de dernière mise à jour : 12/02/2025

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