KIT CARSON

                      ARTICLE DE ROLAND ROTH 

 

19 38   Sa vie son histoire   9 68

                                                                                                                                                     

Christopher Houston Carson, plus connu sous le nom de Kit Carson, pionnier, trappeur, soldat et guide américain, est l’un des grands héros du Far West. 
Au début des années 1800, Kit Carson était un montagnard légendaire et un commerçant indépendant dans le Sud-Ouest américain. 
Il est devenu célèbre pour son commerce de fourrures et ses efforts de pionnier au Nouveau-Mexique et vers l’ouest jusqu’en Californie. Il a servi comme guide militaire des États-Unis, agent des Indiens des Etats-Unis et assistant célèbre pendant la guerre américano-mexicaine. 
Ses nombreux voyages et son expérience racontent l’histoire non seulement d’un homme, mais de nombreux peuples et cultures dans toute la région de ce qui allait devenir le Sud-Ouest des États-Unis.

       5 69                              son histoire                              31 24

                                                                                                                                                      28 svg 1

 

Kit Carson est né Christopher Houston Carson le 24 décembre 1809 dans le comté de Madison au Kentucky près de la ville de Richmond et il est mort le 23 mai 1868 à Fort Lyon dans le Colorado.
Il est un général et un pionnier de la Conquête de l'Ouest américain.

Christopher Carson grandit à Franklin dans le Missouri où sa famille s'installe deux ans après sa naissance. 
Il est le fils de Lindsey Carson, un paysan d'origine irlando-écossaise, un vétéran de la Révolution américaine qui combattit lors de la guerre d'indépendance sous les ordres du général Wade Hampton et de Rebecca Robinson Carson, la seconde épouse de Lindsey. 

La famille Carson a déménagé et s'installe dans le comté de Howard, dans le Missouri, après avoir reçu une proposition des fils de Daniel Boone, un autre aventurier célèbre, qui y avaient acheté des terres aux Espagnols avant la vente de la Louisiane en 1803.
Certains descendants du Missouri des Boone et Carson commencent à se marier entre eux. 

C’est là que le jeune Kit Carson a passé la majeure partie de sa petite enfance à Boone’s Lick. 
William Becknell, qui ouvrira la piste de Santa Fe en 1821, y habitait également. À son retour, la nouvelle de son voyage réussi attira l’attention et la nouvelle communauté de Franklin, dans le Missouri, près de Boone’s Lick, devint le berceau de la piste de Santa Fe.

En tant que membre d’une famille nombreuse, la survie à la frontière était la priorité et Carson n’a jamais appris à lire ni à écrire.

Le jeune Carson n'a que sept ans quand son père est tué par la chute d'un arbre alors qu'il est en train de défricher ses terres. Cette mort laisse la famille dans le dénuement et contraint le jeune Kit à abandonner l'école pour se consacrer aux travaux de la ferme et à la chasse.
Bien qu’elle soit sans le sou, sa mère s’est occupée seule de ses enfants pendant quatre ans avant de se remarier.

À 14 ans, Kit fait un apprentissage à proximité chez un sellier dans la sellerie Workman’s Saddleshop de Franklin. 
La localité est alors située à l'extrémité de la piste de Santa Fe qui s'est ouverte deux ans auparavant. 
À cette époque, nombre des clients de son employeur sont des trappeurs et des commerçants faisant la traite des fourrures qui lui racontaient des histoires sur la frontière. 

Elles vont nourrir son adolescence de leurs récits sur le Far West.

 

                Carson jeune                               29 25                               Kitcarsonyo

 

Kit ne s’entendait pas avec son beau-père et n’aimait pas le commerce de la sellerie.
À l’âge de seize ans, Kit Carson s'engage en secret comme palefrenier dans une grande caravane de marchands en partance pour Santa Fe où il arriva à destination en novembre 1826. 

De Santa Fe, Kit se dirigea vers le nord jusqu’à Taos où il travailla comme cuisinier, garçon de courses et réparateur de harnais. 
À cette époque, il mesurait à peine 1,65 m, pesait 63 kg et avait les jambes légèrement arquées. On le décrivait comme quelqu’un qui parlait doucement et qui avait une grande modestie naturelle.

Il passe l'hiver 1826-1827 avec Matthew Kinkead, un trappeur et explorateur, à Taos qui est alors la capitale de la traite de la fourrure dans le sud-ouest. 
Kinkead avait été un ami du père de Carson dans le Missouri et il transmet petit à petit son savoir de trappeur au jeune Kit qui apprend également l'espagnol et diverses langues amérindiennes comme le Navajo, l'Apache, le Cheyenne, l'Arapaho, le Paiute, le Shoshone et l'Ute.

Après avoir acquis de l'expérience sur la piste de Santa Fe et au Mexique lors de diverses expéditions, Carson est engagé par Ewing Young et une quarantaine d'hommes au printemps 1829. 
C’est sa première saison en tant que trappeur. 
Leur périple conduit les hommes dans une région du territoire apache alors encore inexplorée, le long de la rivière Gila. 
Le groupe est attaqué par des Apaches et c'est à cette occasion que le jeune Kit tue un homme pour la première fois.

À 19 ans, il fut embauché pour une expédition de piégeage de fourrures en Californie, où, malgré sa petite taille, il se révéla rapidement capable et courageux.

Entre 1828 et 1840, Carson utilisa Taos comme camp de base pour de nombreuses expéditions de piégeage de fourrures dans les montagnes de l’Ouest, de la Sierra Nevada en Californie aux montagnes Rocheuses. 
À cette époque, il rencontra d’autres pionniers célèbres dont Jim Bridger, Tom Broken Hand’ Fitzpatrick et le Dr Marcus Whitman. Son meilleur ami, Lucien Maxwell, qui possédait la plus grande concession foncière du Nouveau-Mexique, deviendra plus tard son beau-frère.

Durant l'été 1835, Kit Carson participe au rendez-vous annuel des trappeurs des montagnes qui se tient le long de la Green River dans le sud-ouest du Wyoming. 

Comme beaucoup de trappeurs blancs de l’époque, Carson s’est intégré au monde indien, voyageant et vivant beaucoup parmi eux. 

 

                            Magazine                                                  3 70                                                   Capture d e cran 2024 12 26 a 10 22 21

 

Kit s'éprend alors d'une jeune indienne Arapahoe nommée « Waa-ni-beh », (du nom de Singing Grass en Anglais) que l'on peut traduire approximativement par « vent qui chante » ou « herbe qui chante », dont la tribu campe à proximité. 
Waa-ni-beh semble avoir été assez attirante lors de ce rendez-vous puisqu'elle suscite également la convoitise d'un trappeur canadien-français, Joseph Chouinard. 
Lorsque Waa-ni-beh choisit Carson, Chouinard, jaloux, le provoque. Il s'ensuit un duel à cheval, les deux hommes chargeant pistolet au poing. 
Le tir de Carson arrache le pouce de son adversaire alors que celui-ci le manque. 
On dit que cet incident fut à la base de la renommée de Carson dans les montagnes.

Carson considère lui-même que ces années comme trappeur furent les plus heureuses de sa vie. 

Accompagné de Waa-ni-beh, il travaille alors pour la compagnie de la Baie d'Hudson avec le fameux Jim Bridger, piégeant des castors le long de la Yellowstone, de la Powder et de la Bighorn. 
Ils parcourent ce qui est aujourd'hui le Colorado, l'Utah, le Wyoming, l'Idaho et le Montana. 
Le premier enfant de Carson est une fille qui naît en 1837 et prénommée
Adaline

Quelque temps plus tard, en 1838, la femme de Carson Waa-ni-beh (Singing Grass) est prise de fièvre et meurt trois ans après leur mariage en donnant naissance à un deuxième enfant, un fils surnommé Infant Carson

À cette époque, les États-Unis traversent une sévère dépression. L'industrie de la fourrure est elle-même à un tournant car, d'une part, la mode en Europe n'est plus aux fourrures mais à la soie et, d'autre part, le commerce intensif des fourrures a dévasté les ressources en castors. 
Cette combinaison conduit à une demande restreinte de trappeurs. Kit Carson dira : « Le castor devint rare, il était nécessaire de se lancer dans autre chose ».

À l'été 1840, il participe au dernier rendez-vous des montagnes (toujours à Fort Bridger près de la Green River), puis part pour la garnison de Bent's Fort au Colorado où il est embauché et il est rapidement devenu chef chasseur. 

Sa fille Adaline ayant besoin d’une mère, Kit Carson a ensuite épousé, en 1840, une femme cheyenne appelée Making-Out-Road
Elle le quitte peu après pour suivre la migration de sa tribu en ayant rapidement divorcé de lui, après 14 mois, à la manière indienne en 1841.


Après son retour de Californie, Carson établit sa résidence permanente à Taos au Nouveau-Mexique.
Vers 1842, il rencontre et se fiance avec la fille d'une famille éminente de Taos : la très jeune Josefa Jaramillo qui n'a alors que 14 ans. 

Lorsque Maria Josefa Jaramillo est née le 19 mars 1828 à Santa Cruz, Santa Fe, Nouveau-Mexique, son père, Francisco Estevan Jaramillo, avait 41 ans et sa mère, María Polonia Vigil, 35 ans. 


Après avoir suivi le catéchisme du Padre Antonio José Martínez, Carson est baptisé dans la foi catholique et se marie pour la troisième fois avec Josefa qui
 a donc épousé le brigadier général Christopher Houston Kit Carson, 34 ans, le 6 février 1843 à Taos au Nouveau-Mexique. 


                     18 41                    Ils ont eu au moins 7 enfants !                 Josefa jpeg

 

Certains diront qu'ils élèveront huit enfants ( peut-être 9 ou 10 selon certaines sources) dont les descendants vivent encore au Colorado.

 

                                                      Capture d e cran 2025 01 05 a 09 53 20        La robe de Josefa.                                                                  Maria carson

 

La sœur de Josefa, Maria Ignacia Jaramillo était mariée au célèbre commerçant de fourrures Charles Bent qui deviendra plus tard le premier gouverneur du Nouveau-Mexique. 
La même année, Kit acheta une maison à Taos pour sa famille. 
À l’exception de sa date de construction en 1825, on sait peu de choses sur cette résidence de style colonial espagnol avant son achat par Carson. 
Aujourd’hui, la maison est un monument historique national et est l’un des seuls vestiges physiques de la vie de Carson.

Début 1842, Carson décide de repartir dans l'est afin de confier sa fille Adeline à des parents vivant à Franklin pour qu'elle puisse recevoir une meilleure éducation et faire ses études dans un couvent.

 

4 72   Au cours des années suivantes, Carson aida l'explorateur John C. Fremont   Cars

               Carson & Fremont

à se rendre en Oregon et en Californie en passant par une grande partie des montagnes Rocheuses centrales et du Grand Bassin. Son service auprès de Fremont, célébré dans les rapports et largement lus de ses expéditions, fit rapidement de Kit Carson un héros national, présenté dans la fiction populaire comme un homme des montagnes, robuste, capable d’exploits surhumains.

En plus de l'Anglais, l'Espagnol et les différentes langues indiennes, Kit connaissait même le language des signes utilisé par de nombreux Indiens des plaines. Carson a contribué à maintenir des relations pacifiques avec les tribus cheyennes et arapahos en tant qu'agent indien.

Cet été-là, il rencontre John C. Frémont sur un bateau fluvial à vapeur du Missouri à Saint-Louis. 
Frémont se prépare à conduire sa première expédition et cherche un guide pour se rendre à South Pass. 
Carson lui offre ses services car il a passé lui-même un certain temps dans cette région. 
Fremont engage alors Carson comme guide pour son expédition visant à cartographier et décrire les sentiers de l’Ouest menant à l’océan Pacifique.

Le voyage long de cinq mois, accompli avec 25 hommes, est un succès et le rapport de Frémont est publié par le Congrès des États-Unis. 
Il attirera une vague de caravanes d'émigrants partant pour l'Ouest, ces nouvelles terres promises.

Le succès de la première expédition de Frémont le conduit tout naturellement à en lancer une seconde en été 1843 afin de cartographier et de décrire la seconde moitié de la piste de l'Oregon, du South Pass au fleuve Columbia. 
Grâce à l'excellence de ses services lors de la première expédition, on fait à nouveau appel à Kit Carson pour servir de guide. 

Ce périple l’entraîne du Grand Lac Salé à l'Oregon, cartographiant les terres du Grand Bassin ce qui permit une meilleure compréhension de la géographie nord-américaine à cette époque. 
Sur le Grand Lac Salé, sur l'île Antilope (en Utah) une stèle commémore le passage de Kit Carson. 
Leur voyage les conduit également au pied des monts Rainier, Saint Helens et Hood.

L'un des buts de l'expédition est de découvrir la Buenaventura, un fleuve coulant d'est en ouest censé relier les Grand Lacs à l'océan Pacifique et dont l'existence est acceptée par de nombreux scientifiques à cette époque. 
Non seulement la seconde expédition de Fremont ne la découvre pas, mais elle permet d'établir que cette rivière mythique n'est qu'une légende.

L'expédition se retrouve bloquée par la neige dans la Sierra Nevada pendant l'hiver et manque de mourir de faim. 

Elle est ensuite attaquée dans le désert de Mojave par des indigènes qui tuent l'un de ses membres. 


Puis elle se retrouve en Californie. 
La menace d'une intervention militaire mexicaine pousse l'expédition plus au sud-est dans ce qui est aujourd'hui le Nevada, vers un point d'eau nommé Las Vegas. 


7 bents fort 1    Puis, la troupe part vers Bent's Fort et en août 1844 rentre un peu plus d'un an après son départ. 


Un autre rapport au Congrès est rédigé pour décrire la seconde expédition Fremont en 1845, forgeant la renommée de Frémont et Carson dans le pays.

Au printemps 1845, alors que Kit Carson se résout à commencer une carrière de paysan et construit un petit ranch le long de la Cimarron, il est à nouveau sollicité par Fremont pour une nouvelle expédition. 

 

                             5 69                                                14 53                                                6 73

 

Le 1er juin 1845, 55 hommes quittent Saint-Louis, guidés par Kit Carson, pour une troisième expédition. 
Son but officiel est de cartographier la source de la rivière Arkansas sur les pentes des montagnes Rocheuses. 
Mais en atteignant l'Arkansas, Fremont se dirige soudain droit vers la Californie. 

La notoriété de Carson s’est accrue à mesure que son nom a été associé à plusieurs événements clés de l’expansion vers l’ouest des États-Unis.

Cependant, la plupart de ses actions militaires furent dirigées contre les Indiens Navajos dont beaucoup avaient refusé d'être confinés dans une réserve éloignée et établie par le gouvernement.

Le contact entre les Navajos et l'US Army fut établi lors d'un raid navajo sur Socorro au Nouveau-Mexique.

 Le général Kearny, qui passait à proximité alors qu'il se rendait en Californie après sa conquête de Santa Fe, entendit parler du raid et envoya une note au colonel William Doniphan qui l'avait secondé à Santa Fe. 
Il demandait alors à Doniphan d'envoyer des troupes en territoire Navajo et d'obtenir un traité de paix avec eux.

Un détachement de 30 hommes prend contact avec les Navajos et entame des pourparlers avec le chef Narbona, à peu près au moment où Carson rencontre le général Kearny sur le chemin de la Californie. 
 

Doniphan informe les Navajos que leur terre se trouve maintenant sous souveraineté des États-Unis et que les Navajos et les Néo-mexicains sont dès lors les « enfants des États-Unis ». 
Les Navajos signent donc un traité connu sous le nom de traité de Bear Spring, le 21 novembre 1846. 
Le traité ne comporte que 5 articles qui prévoient que la paix et l'amitié doivent régner entre les Américains et le peuple des Indiens Navajos, que Navajos et Neo-mexicains font partie du peuple américain, qu'Amérindiens, Américains, Mexicains et habitants de la région peuvent se déplacer librement sans risquer d'être attaqués. 
Le traité prévoit également que les prisonniers doivent tous être rendus aux leurs, sans échange exact d'un pour un, enfin que tous les biens saisis à l'une des parties depuis le 18 août doivent être restitués à leur légitime propriétaire.

Malgré le traité, les raids continuent au Nouveau-Mexique, perpétrés aussi bien par les Navajos que par les Apaches Jicarilla ou Mescalero, les Utes, les Comanches et les Kiowas. 

Pendant ce temps, arrivant au début de l'hiver de 1846 dans la vallée de Sacramento, Fremont cherche à susciter la fibre patriotique des colons américains de la région. 
Il leur promet que si une guerre avec le Mexique commence, une force militaire américaine viendra les protéger. 
Carson servait toujours de guide à Fremont lorsque ce dernier rejoignit la rébellion de courte durée du Bear Flag en Californie, juste avant le déclenchement de la guerre américano-mexicaine en 1846. 
Carson servit pendant la guerre, jouant un rôle important dans la conquête de la Californie.

 

27 kearny 1  Carson dirigea également les forces du général américain Stephen Kearny en Californie lorsqu'une bande de Californio

dirigée par le Mexicain Andrés Pico lança un défi à l'occupation américaine de Los Angeles. 
Kearny, émerge comme le héros de la bataille de San Pascual.

Carson fuit alors la Californie et remonte vers le nord en direction de l'Oregon en installant son camp sur les rives du lac Klamath supérieur.

Lors d'une attaque contre les Amérindiens, Kit Carson échappe de peu à la mort grâce à l'intervention de Fremont qui abat un guerrier Klamath qui s'apprêtait à lui décocher une flèche empoisonnée.

Partant au sud depuis le lac Klamath, Fremont ramène alors son expédition dans la vallée du Sacramento où il provoque l'insurrection des colons américains puis prend le commandement de ce qu'on appellera la Bear Flag Revolt. 
 

Le 15 août 1846, le général Stephen W. Kearny prend Santa Fe et proclame le Nouveau-Mexique territoire des États-Unis.


Puis, Kit Carson est nommé lieutenant : c'est le début de sa carrière militaire.

L'unité de Fremont, à bord de l'un des navires de Stockton, débarque à San Diego et s'en empare le 29 juillet 1846. 
 
Il marche ensuite sur Los Angeles et s'en empare, puis le 17 août 1846, Stockton déclare la Californie territoire des États-Unis. 

Stockton et Fremont sont impatients d'annoncer la conquête de la Californie au Président Polk et souhaitent que Carson se charge de lui transmettre leur correspondance par voie terrestre. 
Carson accepte la mission et se fait fort de traverser tout le continent en seulement 60 jours. 
Il quitte Los Angeles accompagné de 15 hommes et de 6 Amérindiens Lenapes le 5 septembre 1846.

Trente-et-un jours plus tard, le 6 octobre 1846, Carson rencontre le général Kearny et ses 300 dragons dans le village abandonné de Valverde. 
Kearny avait reçu l'ordre de l'administration Polk de prendre le Nouveau-Mexique et la Californie et d'y établir un gouvernement. 

Carson retourne avec Kearny en Californie afin qu'il puisse y stabiliser la situation. 
Kearny fait suivre les correspondances de Stockton et Fremont par un autre courrier qu'il envoie à Washington.

 
Mais toutes les villes côtières sont alors à nouveau sous contrôle mexicain, à l'exception de San Diego où les Mexicains assiègent Stockton. 

Kearny parvient à rejoindre San Diego le 12 décembre, ce qui permet aux troupes américaines une rapide reconquête de la Californie.

Après la reconquête de Los Angeles en 1847, Fremont est nommé gouverneur de Californie par le commodore Stockton. 
Fremont envoie Kit Carson porter un message à Washington. 

Lorsqu'il arrive à Washington, Carson délivre son message au Secrétaire d'État James Buchanan, puis il rencontre le Secrétaire à la guerre William Marcy et le président James Polk.

Ayant accompli sa mission, Kit Carson reçoit l'ordre de retourner en Californie pour y porter des messages. 

Ses divers périples avec Fremont et ses incessants va-et-vient à travers l'Amérique donnent finalement envie à Carson de s'établir.

 

Depuis le rapport sur l'expédition Fremont de 1845, Kit Carson a aux États-Unis la stature d'un héros.              33 29        

 

En avril 1847, Kit Carson était loin de chez lui lorsque la révolte meurtrière de Taos éclata. Au cours de la révolte, son beau-frère, le gouverneur Charles Bent, fut assassiné alors qu’il protégeait Josefa et sa sœur d’une foule rebelle.

De retour à Taos, Carson qui était dévoué à sa jeune épouse Joséfa, décide en 1849 de devenir fermier en déclarant :
« Nous avions mené une vie nomade assez longtemps et maintenant était le moment, si jamais, de nous construire un foyer pour nous et nos enfants. »

Il investit alors 2 000 $ dans une ferme d’élevage et d’agriculture avec son vieil ami Lucien Maxwell. 
Située le long de la rivière Cimarron, à environ 65 km à l’est de Taos, les deux hommes achetèrent du bétail et des semences et embauchèrent des ouvriers pour ériger des bâtiments sur Rayado Creek. 
Bien que la région fût exposée aux raids des Indiens des plaines, elle était également située le long de la branche montagneuse de la piste de Santa Fe. 
Alors que Maxwell y installa sa famille en 1849, Carson était réticent, car Josefa devait donner naissance à un nouveau bébé. Cependant, il y construisit une petite maison.

En 1849, paraît la première nouvelle vantant son personnage, écrite par Charles Averill sous le titre de Kit Carson : The Prince of the Gold Hunters (Kit Carson : le Prince des chercheurs d'or). 
Ce type de westerns pour pulp magazines était connu sous l'appellation de blood and thunders ( « sang et fracas »). 

Cette année-là, en 1849, Carson fut appelé à guider les soldats sur la piste des Apaches Jicarilla et des Indiens Utes qui avaient commis le massacre des Blancs dans le nord-est du Nouveau-Mexique. 

 

          13 51                          2 73                         Capture d e cran 2024 12 26 a 10 21 00

 

C'est ce livre que Carson et le major William Grier retrouvent près du corps d'Ann White en novembre 1849. 
Madame White, sa petite fille et la servante avaient été kidnappées et gardées prisonnières par des Apaches Jicarillas quelques semaines auparavant et ne furent jamais retrouvées.
Elle voyageait alors avec son mari James White, un commerçant, vers Santa Fe, lorsqu'un groupe d'Amérindiens s'approche de leur campement. 
James White essaya de repousser les Amérindiens avec son fusil, mais ils attaquèrent et tuèrent tout le monde à l'exception de Madame White, sa fille et une domestique.

Carson et le major Grier traquent les Amérindiens pendant douze jours jusqu'à leur campement le long de la Canadian River. 
Carson veut attaquer immédiatement alors que Grier désire parlementer avec les Jicarillas. 
Ce désaccord tactique donne le temps aux Amérindiens de quitter leur campement et de s'échapper. 
Madame White ayant vraisemblablement tenté d'échapper à ses geôliers est retrouvée morte, le cœur transpercé d'une flèche.

Alors qu'ils fouillent les effets que les Jicarillas ont abandonné dans leur camp, l'un des hommes du major Grier découvre le livre qui appartenait à la famille White et dont le héros était Kit Carson. On montre alors le livre à Carson et pour la première fois il est personnellement confronté à sa propre légende.

Cet épisode hantera Kit Carson pendant de nombreuses années. 
Il déclarera « J'ai souvent pensé que Madame White, ayant lu ce livre, avait prié pour que je survienne, sachant que j'habitais dans les environs ». Sa peur était que le livre ne lui ait donné de faux espoirs. Il écrira plus tard « J'ai beaucoup regretté de n'avoir pu sauver la vie d'une personne aussi estimable ». 
Il était troublé par les implications et l'image fausse qui se développait autour de sa célébrité.

 

        Capture d e cran 2024 12 26 a 10 23 16                                  15 47                               Capture d e cran 2024 12 26 a 10 23 54 

 

Les raids continuent au Nouveau-Mexique, perpétrés aussi bien par les Navajos que par les Apaches Jicarilla ou Mescalero, les Utes, les Comanches et les Kiowas. 

Le 16 août 1849, l'U.S. Army entame une expédition au cœur du pays Navajo dans le but de les impressionner par la puissance militaire américaine, de cartographier la région en vue de prochaines opérations et d'y planifier la construction de forts. L'expédition est conduite par le colonel John Washington, gouverneur militaire du Nouveau-Mexique à cette époque. 
Elle est composée de près de mille fantassins (volontaires américains et mexicains), d'une centaine de chevaux et de mules, d'une caravane d'approvisionnement, de 50 éclaireurs indiens Pueblos et de quatre canons.

Les 29 et 30 août 1849, l'expédition de Washington, ayant besoin d'eau et de vivres, commence à piller des champs de maïs appartenant aux Navajos. 
Ces derniers réagissent en envoyant des guerriers à cheval aller et venir autour des hommes de Washington. 
Grâce à ses rapports, on sait que Washington justifiait ce pillage par le fait que les Navajos devraient d'une manière ou d'une autre payer les frais occasionnés par l'expédition. 

Washington, à ce stade, a toujours la possibilité de communiquer avec les Navajos malgré la tension causée par le pillage. 
Il leur affirme que les Blancs et eux peuvent « toujours être amis si les Navajos reviennent le lendemain avec leurs chefs pour signer un traité » et c'est exactement ce que les Navajos font.

Le chef Narbona vient à nouveau « parler de paix », accompagné de plusieurs autres chefs. 
Un accord est trouvé sur presque tous les points. 

C'est alors qu'un Néo-mexicain, pensant avoir reconnu le cheval qu'on lui avait dérobé parmi les chevaux Navajos, tente de le reprendre et une bagarre éclate. 
Le colonel Washington ordonne alors à ses hommes d'ouvrir le feu. Sept Navajos sont tués et les autres s'enfuient. 
Parmi les victimes on retrouve le chef Narbona qui a été scalpé par un Néo-mexicain. 
Ce massacre permit aux chefs navajos belliqueux comme Manuelito de renforcer leur influence vis-à-vis de ceux qui cherchaient la paix.

 

                                                                   34 manuelito 1                                                                                      Capture d e cran 2024 12 26 a 10 26 30

                                                                                Manuelito

 

Pendant les années qui suivent, Kit Carson est fermier et éleveur à Taos, et, dès 1853, il est également l’agent fédéral des affaires indiennes de la région nord du Nouveau-Mexique. 

En 1853, lui et son partenaire Lucien Maxwell, conduisirent un grand troupeau de moutons jusqu'en Californie où les prix de la ruée vers l'or leur rapportèrent un joli bénéfice. 

En 1854, Kit fut nommé agent fédéral indien pour les Utes et les Apaches à Taos, au Nouveau-Mexique, un poste qu'il occupa jusqu'à ce que la guerre civile lui impose de nouvelles fonctions en 1861. 
En tant qu'agent indien, il participe à plusieurs pourparlers de paix, en particulier avec les Indiens Utes dont il a la charge, mais il apporte également son aide à l'armée lors d'opérations de représailles qui suivent les raids des tribus les plus belliqueuses.

Ces années de service en tant qu'agent indien furent la période la plus longue passée à la maison avec sa famille. 

Lorsque éclate la guerre de Sécession, en avril 1861, Kit Carson, à 52 ans, démissionne de son poste d'agent fédéral et rejoint l'infanterie des volontaires du Nouveau-Mexique qui vient d'être créée par Ceran St. Vrain, un descendant d'aristocrates français ayant fui la Révolution française et il aida à organiser les volontaires de l'infanterie pendant la guerre civile.

Bien que le Territoire du Nouveau-Mexique autorise officiellement l'esclavage, sa géographie et son économie font que seule une poignée d'esclaves demeure sur son sol. 
Le gouvernement territorial et les leaders d'opinion accordent donc logiquement leur soutien à l'Union.

Le commandement des troupes de l'Union pour le Nouveau-Mexique est attribué au colonel de l'armée régulière Edward R. S. Canby du 19ème d'infanterie, stationné au Fort Marcy de Santa Fe. 
Carson, avec le rang de colonel des volontaires, commande les troisième et cinquième colonnes des forces de Canby composées d'environ 500 hommes.

Au début 1862, les forces confédérées du Texas, sous les ordres du général Henry Hopkins Sibley, entreprennent l'invasion du Territoire du Nouveau-Mexique. Leur but est de se saisir des riches terrains aurifères du Colorado.

En remontant le Rio Grande, les troupes de Sibley se heurtent aux forces de l'Union de Canby à Valverde le 21 février 1862. 
La bataille de Valverde, qui durera toute la journée, s'achève par la prise d'une batterie de six canons de l'Union par les Confédérés et par la retraite du reste des forces de Canby de l'autre côté du fleuve. 
L'engagement a fait 68 morts et 160 blessés. 
Les hommes de Kit Carson se battent jusqu'à ce que la retraite soit ordonnée, ils ne déplorent qu'un mort et un blessé.

Le colonel Canby n'a que peu de confiance en ces volontaires du Nouveau-Mexique recrutés à la hâte qui n'obéissaient pas aux ordres ou y obéissaient trop tard pour que cela soit utile. Cependant, dans son rapport sur la bataille, il recommande Kit Carson parmi d'autres officiers volontaires pour son « zèle et son énergie ».

Après la bataille de Valverde, le colonel Canby et la plupart des troupes régulières sont envoyés sur le front de l'Est, mais Carson et ses volontaires du Nouveau-Mexique se retrouvent occupés à gérer les troubles liés aux Indiens dans la région.


Tout au long de 1862,
les raids des Amérindiens sont constants et les demandes d'intervention de la part des Néo-mexicains sont de plus en plus insistantes. 

Le colonel Canby établit un plan visant à déporter les Navajos vers une réserve et l'envoie à ses supérieurs à Washington D.C. 
Mais cette année-là, Canby est promu général et envoyé dans l'est pour occuper ses nouvelles fonctions. 
Son poste de commandant du District fédéral du Nouveau-Mexique a été confié au brigadier-général James H. Carleton.

 

                                                                                     24 carleton 1           Le brigadier-général James H. Carleton.

 

Carleton pense que le conflit avec les Navajos est la cause du déprimant sous-développement du Nouveau-Mexique. 
Il se tourne alors naturellement vers Kit Carson pour l'aider à faire progresser le Nouveau-Mexique et sa propre carrière.
Carson est connu dans tout le pays et il a permis aux chefs militaires qui lui ont fait confiance de gagner du galon.

Carleton pense que le sous-sol du territoire navajo recèle de l'or et souhaite que les Amérindiens soient chassés afin de permettre son exploitation. 
Le général Carleton décide de déporter les Apaches Mescalero vers Bosque Redondo. 
Carleton donne l'ordre à Carson de tuer tous les hommes de la tribu et ajoute qu'il l'envoie pour les punir de leurs crimes et traîtrises.

Mais il accepte finalement la reddition de plus d'une centaine de guerriers mescaleros et achève toutefois sa mission au bout d'un mois.

À partir de 1863, sous les ordres de ses commandants de l’armée américaine, Kit Carson a mené une guerre économique brutale contre les Navajos pour tenter de les relocaliser, en traversant le cœur de leur territoire pour détruire leurs récoltes et en rassemblant leur bétail dont une partie a ensuite été donnée à ceux qui se sont rendus.

Lorsque Kit Carson apprend que Carleton projette de l'envoyer poursuivre les Navajos, il envoie à Carleton une lettre de démission datée du 3 février 1863. 
Carleton refuse cette démission et use de sa force de persuasion pour s'assurer la coopération de Carson. 
Dans un langage similaire à celui employé pour les Mescaleros, Carleton ordonne à Carson de conduire une expédition contre les Navajos et de leur transmettre le message suivant : 
« Vous nous avez trop souvent déçus, vous avez volé et tué notre peuple depuis trop longtemps pour que nous puissions encore vous confier votre propre pays. Cette guerre contre vous sera poursuivie, dût-elle durer des années jusqu'à ce que vous ayez cessé d'exister ou que vous soyez partis. Il n'y aura plus aucune discussion à ce sujet. »

Sur insistance de Carleton, Kit Carson entreprend une politique de la terre brulée, détruisant les champs et les foyers des Navajos, confisquant ou tuant leur bétail. 

Lorsque les Utes, les Pueblos, les Hopis et les Zunis, qui avaient été pendant des siècles la proie des pillards Navajos, ont profité de la faiblesse de leur ennemi traditionnel en suivant les Américains sur le sentier de la guerre, les Navajos n’ont pas pu se défendre. 

Kit Carson est en effet aidé par ces tribus amérindiennes, principalement les Utes. 
Carson est satisfait du travail que les Utes font pour lui, mais ceux-ci abandonnent très rapidement cette campagne lorsqu'ils apprennent qu'ils ne pourront pas conserver le butin pris aux Navajos.

Kit Carson a aussi des problèmes avec ses volontaires du Nouveau-Mexique. Des hommes désertent et des officiers démissionnent. 

Cette campagne contre les Navajos se déroule sans bataille majeure, elle est une suite d'escarmouches où Carson fait prisonnier chaque Navajo qu'il peut trouver. 
En janvier 1864, il envoie une compagnie au Canyon de Chelly pour y attaquer le dernier retranchement Navajo tenu par le chef Manuelito. 
Les Navajos sont contraints à la capitulation en raison de la destruction de leurs vivres et de leur bétail. 

Au printemps 1864, Carson a reçu l’ordre de forcer près de 8 000 Navajos, hommes, femmes et enfants et qui sont contraints à une marche d’environ 480 km vers Fort Sumner au Nouveau-Mexique. 
Les Navajos nommeront ce périple
« la longue marche »

 

     Long walk          16 48          Longue marche navaj


Beaucoup périssent en chemin ou pendant les quatre années de détention qui suivent. 
En effet, l'armée américaine n'était pas préparée à accueillir un grand nombre de Navajos et, en seulement deux ans, le site mal conçu devint infesté de maladies et le sol s'appauvri. 

En 1864, la plupart des Indiens se sont rendus à Kit Carson qui les a bien traités.

 

         Longu marche                         Longue                          Marche 1

 

Plus-tard, en 1868, après avoir signé un traité avec le gouvernement américain, les Navajos survivants sont autorisés à retourner dans une portion réduite de leur territoire ancestral situé le long de la frontière entre l'Arizona et le Nouveau-Mexique où se trouve aujourd'hui encore la réserve du peuple Navajo. 
Des milliers d'autres Navajos qui avaient fui vers les étendues sauvages, retournent sur leur terre natale aux alentours du Canyon de Chelly.

En novembre 1864, Kit Carson est envoyé par le général Carleton afin de négocier avec les autochtones de l'ouest du Texas. 
Carson et ses hommes se heurtent à une force de 1 500 guerriers Kiowas, Comanches et Cheyennes près des ruines d'Adobe Walls. Lors de ce que l'on nommera la bataille d'Adobe Walls, les forces amérindiennes, conduites par Dohäsan, mènent une série d'assauts contre les hommes de Carson qui sont appuyés par deux obusiers. 
Carson inflige de lourdes pertes aux assaillants avant de brûler leur camp et de rentrer à Fort Bascom.

Quelques jours après, le colonel John M. Chivington conduit les troupes américaines dans une action connue sous le nom de massacre de Sand Creek. 
Chivington se vante ensuite d'avoir surpassé Carson, il sera bientôt connu comme le grand tueur d'Indiens. 
Carson est outré par le massacre et dénonce ouvertement les actes de Chivington.

Cette campagne conduisit les Comanches à signer le traité de Little Rock de 1865. 
À la fin de la guerre de Sécession, en octobre 1865, le général Carleton a nommé Kit Carson au grade de brigadier-général « pour bravoure lors de la bataille de Valverde et pour conduite exemplaire et bravoure lors de la guerre contre les Mescaleros et les Navajos du Nouveau-Mexique ».

Kit Carson quitte l'armée et veut reprendre ses activités paysannes.

À l'été 1866, il s'installa à Fort Lyon au Colorado pour développer une ferme d'élevage et prit le commandement de Fort Garland. 

Des problèmes de santé l'obligèrent à démissionner l'année suivante et, à la fin de 1868, la famille déménagea à Boggsville, près de l'actuelle Las Animas, dans le Colorado. 

Au début de la même année, à la demande de Washington et du commissaire des Affaires indiennes, Carson se rendit à Washington D.C. où il escorta plusieurs chefs Utes pour rencontrer le président des États-Unis afin de plaider en faveur de l'aide à leur tribu. 

Bien que sa santé se soit à nouveau détériorée après ses voyages, il attendait une nomination comme agent indien pour les Cheyennes et les Arapahos au Colorado. 


Peu après son retour, sa femme Josefa décéda le 23 avril 1868 à Fort Lyon au Colorado, à l'âge de 40 ans, de complications lors d’un accouchement difficile. 
La tombe se trouve au cimetière de Kit Carson à Taos au Nouveau-Mexique.

Ce fut un coup dur pour Kit, ce qui l’affecte profondément. 

L’état de santé de Kit Carson s'altère aussi, il est rapidement admis au quartier de chirurgie de Fort Lyon où il mourut un mois plus tard, le 23 mai 1868 à l'âge de 59 ans. 
En présence du Dr Tilton et de son ami Thomas Boggs, ses derniers mots furent : « Au revoir, amis. Adios, compadres ». Carson est mort d'un anévrisme de l'aorte abdominale. 

 

       Derniers mots                 1 75               26 27  

 

Carson fut transporté à Boggsville où il est enterré avec les honneurs militaires aux côtés de sa troisième femme, Josefa.
Un an plus tard, les deux corps furent transportés et déplacés à Taos au Nouveau-Mexique.

Sur la tombe de Kit Carson à Taos au Nouveau-Mexique, cette simple inscription : Kit Carson / Died May 23 1868 / Aged 59 Years (« Kit Carson, mort le 23 mai 1868 à l'âge de 59 ans »). 
Le cimetière local devint bientôt le cimetière Kit Carson en l'honneur du célèbre pionnier.

           Tombe adaline                     Qu'est-il arrivé à Adeline Carson ?           Adaline

 

Appelée « Prairie Flower » par son père et considérée comme son enfant préférée, elle est arrivée sur le site aurifère de « Mono Diggins » avec son mari vers 1858. 
Elle est décédée à l'hiver 1859 à l'âge de 21 ans au domicile de ses amis connu sous le nom de Wilson Ranch.

 

Après sa mort, la maison de Kit Carson a changé de propriétaire plusieurs fois avant que la Bent Lodge #42, un ordre maçonnique, n’achète la maison en 1910. 
Carson a été le fondateur de l’ordre de son vivant à Taos au Nouveau-Mexique. 
Lorsque la Loge a acquis la propriété, la maison était en mauvais état, avec des fenêtres cassées, un toit effondré et une grande partie de l’espace utilisé comme écurie. 
La Loge a créé la « Kit Carson Memorial Foundation, Inc. » en 1952 pour collecter des fonds afin de restaurer la propriété.

 

11 64          10 65           8 62

 

Aujourd’hui, la maison en adobe représente l’influence espagnole de la fin du 18ème siècle combinée aux traditions et aux matériaux de construction traditionnels des Amérindiens. 
Les Carson n’ont pas modifié l’apparence espagnole de la maison pendant leur séjour là-bas. 
Alors que Kit Carson était souvent absent, lui, Josefa et sept de leurs enfants ont vécu dans cette maison pendant la majeure partie des 25 années suivantes. 
Aujourd'hui, la Kit Carson Memorial Foundation préserve soigneusement la maison ouverte au public en tant que maison-musée historique.

 

30 23                        Img 1991                        Img 1990

  Img 1992                           22 37                            Img 1986

 

37 16                 CONCLUSION : 


Kit Carson est toujours connu pour ses nombreux rôles de trappeur, d’explorateur, d’agent indien et de soldat. 
Avec ses formidables expériences de vie, il est devenu le symbole de l'Ouest américain.

 

Kit Carson, marié trois fois, était l’époux de Alice Waa-Nibe (Singing Grass) (1809–1839) de la tribu Arapaho, marié à Green River, Sweetwater, Wyoming en 1935, il a eu deux enfants : Adeline (Prairie Flower Stilts) Carson (1838–1859) et Infant Carson (1839–1843). Elle est décédée en donnant naissance à leur deuxième enfant.

Puis il a ensuite épousé une indienne Cheyenne nommée Making-Out-Road Carson, mariage soldé par un divorce.

Maria carson        Lors de son troisième mariage avec María Josefa Jaramillo Carson ils eurent les enfants suivants !! :


Juan Bautisto Carson (1845–décédé)
Charles Bent Carson (1849–1851)
Carlos Adolfo Carson (1850–1851)
William Julian Carson (1852–1889)
Teresina Carson (1854–1916)


Capture d e cran 2025 01 05 a 09 50 00             Christobal Charles Carson II (1858–1929)

 

 Charles Christopher "Chris" Carson, II (1861–1938)

Rebecca Lewis Carson (1864–1885)
Estefana Stella "Estifanita" Wood Carson (1866–1899)
Josefita "Josie" Carson (1868–1892)


 Voici ce que pensent les journalistes et écrivains au sujet de Kit Carson : 

Les contributions de Kit Carson à l'histoire de l'Ouest ont été réexaminées par des historiens, des journalistes et des activistes des peuples amérindiens dès le début des années 1960. 

Oscar Lipps présente Kit Carson sous un bon jour : 
« Le nom de Kit Carson est jusqu'à ce jour tenu en haute estime par tous les anciens de la tribu Navajo. 
Ils disent qu'il savait être juste et prévenant mais aussi qu'il savait parfaitement combattre les Indiens. »

Certains journalistes et écrivains depuis la fin des années 1980 proposent une vision un peu moins flatteuse de Kit Carson. 

Par exemple Virginia Hopkins mentionne que « Kit Carson fut directement ou indirectement responsable de la mort de milliers d'Indiens ». 

Tom Dunlay écrivit en 2000 que Kit Carson fut personnellement responsable de la mort de moins de cinquante Indiens et que Carson n'étant pas présent lors de la Longue Marche fatale des Indiens ou même à Fort Sumner, la responsabilité de ces milliers de morts incombent à l'US Army et au général James Carleton en particulier.

Ed Quillen, éditeur du magazine "Colorado Central" et chroniqueur au "Denver Post", écrivit que « Carson...trahit [les Navajos], les affamant et détruisant leurs fermes et leur bétail dans le Canyon de Chelly puis les forçant à marcher vers le camp de concentration de Bosque Redondo ». 

En 1970, Lawrence Kelly notait que le général Carleton avait indiqué à dix-huit chefs navajos que « leur peuple pouvait se rendre à Bosque Redondo où il serait nourri et protégé jusqu'à la fin de la guerre, et que s'ils ne le faisaient pas, ils seraient considérés comme hostiles ». 
L'appréciation d’Ed Quillen selon laquelle Bosque Redondo était un camp de concentration fut contestée car des Indiens pouvaient sortir du camp par exemple pour voler un millier de chevaux aux Comanches plus à l'est.

Le 19 janvier 2006, Marley Shebala, reporter-photographe au "Navajo Times", mentionnait l'épisode de Fort Defiance pour le peuple navajo en écrivant : « Carson ordonna à ses hommes de tirer sur tous les Navajos qu'ils pouvaient apercevoir, y compris les femmes et les enfants. » 
Cette vision de Carson est cependant peut-être faussée, si l'on en juge par la réaction de Carson aux ordres formels que lui donna le général James Carleton le 12 octobre 1862 à propos des Mescaleros : « Tous les Indiens mâles de cette tribu doivent être tués à quelque moment que ce soit et où que vous puissiez les trouver : les femmes et les enfants ne sont pas concernés par cet ordre, mais vous les ferez prisonniers et les nourrirez à Fort Stanton jusqu'à ce que vous receviez de nouvelles instructions ». Or, Carson refusa d'obéir à cet ordre et n'aurait probablement pas donné un ordre similaire en 1863 à l'encontre des Navajos.

Hampton Sides écrit que Kit Carson ressentait le besoin de créer des réserves pour les Indiens afin de les séparer et de les protéger de l'hostilité et de la culture des Blancs. 
Il pensait que la plupart des troubles causés par les Indiens dans l'Ouest étaient dus aux « agressions de la part des Blancs ». 
On dit qu'il voyait les raids contre les colonies des Blancs comme étant des actes désespérés « commis dans la nécessité absolue alors que la famine régnait. » 
Les terrains de chasse des Indiens disparaissaient au fur et à mesure de l'arrivée de vagues de colons blancs dans la région.


      Images 29                 KIT CARSON DANS LA CULTURE POPULAIRE 

 

          BANDES DESSINEES 

 

               Images 36                       Images 33                        Images 34                        Images 32         

 

En 1931, Kit Carson est le personnage central d'une bande dessinée de J. Carrol Mansfield intitulée High Lights of History ; 
elle est parue en épisodes qui furent ensuite rassemblés dans le Big Little Book, Kit Carson en 1933. 

En France Kit Carson apparaît pour la première fois dans la série " les cahiers d Ulysse" au n°1 Le Héros de la prairie en 1941.

Dès 1948, la série italienne Tex Willer met en scène Kit Carson qui y apparaît en tant que meilleur ami de Tex. 

En 1949, l'éditeur lyonnais Impéria entreprend la publication de petits formats, parmi lesquels pas moins de 552 numéros seront consacrés à Kit Carson. 

De 1950 à 1955, c'est Avon Publications aux États-Unis qui publie une série de 9 bandes dessinées consacrées au héros de l'Ouest.

 En 1953, Classics Illustrated, dans son numéro 112, publie The Adventures of Kit Carson de Rudolph Palais, basé sur l'ouvrage de John C. Abbott, Christopher Carson, familiarly known as Kit Carson, de 1873. Puis c'est Blazing the Trails West, toujours dans Classics Illustrated, qui comprend un chapitre sur Kit.

En septembre 1955, Dell Comics publie dans un numéro unique de Davy Crockett, King of the Wild Frontier une histoire de 17 pages mettant en scène Kit Carson aux côtés d'autres pionniers (John Colter, Daniel Boone et James Bowie) sous le titre Other Frontier Heroes.

Six Gun Heroes publie deux titres sur Kit Carson en 1957 et 1958, puis son numéro 10 en 1963. 

Dans Boy's Life on trouve une bande dessinée en série, intitulée « Old Timere Tales of Kit Carson » de mars 1951 à mai 1953. 

En 1970, on retrouve Kit dans divers numéros de Frontier Fighters et de Indian Fighter. 

En Angleterre, plus de 350 bandes dessinées périodiques et sept recueils annuels sur Carson sont publiés entre 1954 et 1960.

Il existe au moins 25 titres, en anglais, de nouvelles éditées depuis le Kit Carson, Prince of the Gold Hunters en 1849 jusqu'au Kit Carson, King of Scouts de 1923, ainsi que des livres pour enfants comme Adaline Falling Star publiée en 2000, de Mary Pope Osborne, qui raconte l'histoire de Carson et de son époque vue par les yeux de sa fille.

 Dans la nouvelle de Willa Cather Death Comes for the Archbishop, on retrouve également Kit Carson en tant qu'ami des Indiens, puis soldat. 
Il est présent dans de nombreux pulp magazines du xxe siècle, comme Comanche Chaser de Dane Coolidge, On Sweet Water Trail de Sabra Conner, On to Oregon de Honoré W. Morrow, The Pioneers de C. R. Cooper ou The Long Trail de J. Allan Dunn.

 

                                AU CINEMA 

 

                                 Unknown 12                                                Images 31                                               Images 35   

 

1903 : Kit Carson, réalisé par Wallace McCutcheon
1928 : Kit Carson, réalisé par Lloyd Ingraham
1933 : Fighting with Kit Carson, une série en 12 épisodes, refondue en un seul film, The Return of Kit Carson, en 1947.
1937 : The Painted Stallion, une série où Kit Carson, interprété par Sammy McKim, apparaît aux côtés d'autres célébrités de l'Ouest comme Davy Crockett et Jim Bowie.
1940 : Kit Carson, avec Dana Andrews

 

A LA TELEVISION 

Les Aventures de Kit Carson, diffusées aux États-Unis de 1951 à 1955 et en France à partir de 1960.

 

 

 

                                                                      THE END

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 07/01/2025