LES ANIMAUX AUX ETATS-UNIS 2ème PARTIE
ARTICLE & PHOTOS DE ROLAND ROTH
ANIMAUX DES USA
LES OURS AMERICAINS
LE GRIZZLI
Le grizzli est, après l’ours blanc, le plus gros carnivore terrestre d’Amérique du Nord.
II se distingue par une bosse formée aux épaules par les muscles de ses pattes antérieures massives, une face un peu bombée et de très longues griffes aux pattes avant.
Son pelage va de la couleur crème au jaune-ivoire ou vers le noir.
Les grizzlis ont généralement une fourrure de couleur claire ou grisâtre sur la tête et les épaules.
Certains individus peuvent peser jusqu’à 500 kg. Un mâle moyen pèse entre 250 et 350 kg tandis que la femelle pèse la moitié.
On trouve aussi l’ours brun qui est avec le grizzli l’une des espèces d’ours d’Amérique du Nord. Les deux autres sont l’ours blanc et l’ours noir.
Le grizzli a d’abord été considéré comme une espèce propre à l’Amérique du Nord et différente de l’ours brun d’Europe tout en lui étant très semblable.
Henry Kelsey est le premier explorateur blanc à avoir signalé des grizzlis dans son journal de voyage qu’il avait aperçus le 20 août 1691 près d’un endroit qui s’appelle maintenant The Pas, dans le Centre-Ouest du Manitoba au Canada.
Les capitaines Lewis et Clark ont donné une description détaillée des grizzlis dans leur journal de voyage en 1805.
On trouvait le grizzli en grand nombre en descendant vers le sud jusqu’en Californie et au Mexique et l’aire de répartition de cet ours couvrait la moitié occidentale de l’Amérique du Nord, environ jusqu’à la limite orientale du Manitoba.
À mesure que les populations humaines ont augmenté, l’aire de répartition du grizzli a diminué. Elle ne couvre plus que le Nord-Ouest de l’Amérique du Nord.
D’après les données de 1985, la population de grizzlis serait répartie comme suit : 1 200 en Alberta, 6 500 en Colombie-Britannique, de 4 000 à 5 000 dans les Territoires du Nord-Ouest, de 5 000 à 8 000 au Yukon, 15 000 en Alaska et moins d’un millier au Montana, au Wyoming et en Idaho.
Le grizzli vit le plus souvent en solitaire. La superficie de son domaine vital est généralement de 200 à 600 km2 pour les femelles et de 900 à 1 800 km2 pour les mâles.
Les déplacements des mâles se font souvent en fonction de la recherche de femelles réceptives au moment de la saison de reproduction.
Les déplacements des grizzlis sont étudiés au moyen de petits émetteurs intégrés dans des colliers que l’on passe au cou de l’animal.
Les grizzlis parcourent quelques fois jusqu’à 250 km au cours d’une année.
Dans les régions montagneuses, les femelles accompagnées de leurs petits ou les jeunes adultes indépendants, fréquentent surtout les terrains accidentés où les mâles adultes n’aiment pas s’aventurer.
Ces mâles préfèrent le fond des vallées, se déplaçant sur les plus beaux sentiers et les cols les plus accessibles. Les mâles adultes s’attaquent parfois aux petits et aux jeunes adultes, et c’est pourquoi les femelles et les jeunes adultes les évitent le plus possible.
Animal des contrées sauvages, le grizzli ne peut survivre que dans des régions relativement peu perturbées. Les humains constituent pour lui la plus grande menace, non pas tant par la chasse sportive qu’en raison de l’augmentation des populations humaines qui entraînent un rétrécissement continuel de son habitat.
Les ours noirs se sont adaptés aux humains et à leurs activités, mais les grizzlis avec leur sens prononcé de leur territoire n’ont pas réussi à s’habituer à la civilisation.
Ils causent parfois des dégâts aux cultures des fermiers et aussi au bétail ce qui donne des conflits avec les hommes et ceci au détriment des grizzlis.
C’est pour cela que leur territoire en Amérique du Nord a diminué de plus de la moitié alors que celui des ours noirs est resté stable.
Le grizzli est rarement belliqueux. Sa taille lui permet d’éviter de se battre avec les autres animaux et il évite tout contact avec l’homme sauf si on le provoque.
Le grizzli est classé parmi les carnivores mais il est surtout un omnivore qui se nourrit de divers aliments d’origine végétale ou animale et les végétaux constituent de 80 à 90% de son régime alimentaire.
Au printemps, ils fouillent fréquemment le sol à la recherche de racines d’une légumineuse, le sainfoin.
Cette racine est riche en protéines, en glucides et en minéraux. Elle est consommée en grande quantité en avril et en mai et elle constitue également un substitut aux baies.
Vers l’été, le régime alimentaire du grizzli se compose en grande partie d’agrostides, de prêles, d’oseille et d’autres plantes feuillues.
Au printemps, pendant une brève période, les grizzlis dévorent les nouveau-nés du wapiti, de l’orignal, du cerf et du caribou avant que ces jeunes animaux deviennent trop agiles et trop rapides pour être capturés par un ours.
Dès fois, le grizzli peut s’attaquer à des animaux adultes ou encore au bétail.
Son odorat est très développé et il peut sentir un animal mort à de grandes distances.
Le grizzli chasse aussi de plus petits mammifères comme le mouton, le faon et il mange des baies, des racines, des insectes, des champignons et des plantes. Il accumule environ 200 kg de graisses pour pouvoir hiberner l'hiver. Le grizzly est un animal dit "opportuniste", il saisit donc toutes les occasions qui se présentent à lui.
S’il en trouve en quantités suffisantes, le grizzli mange des fourmis, des abeilles ainsi que d’autres insectes adultes ou à l’état de larve.
Les grizzlis vivant à côté des rivières, attrapent du poisson dont la truite et le saumon au moment de la migration.
Mais le grizzli aime bien les baies (les shépherdies du Canada, les bleuets, les gueules noires, les airelles canneberges, les petites poires et les camarines) qui demeurent l’élément le plus important de son alimentation à l’origine de l’accumulation de graisse nécessaire à la survie de celui-ci pendant l’hiver.
Le grizzli profite également de la nourriture et des détritus des humains et fréquente les terrains de camping ou les décharges.
Il incombe donc aux gestionnaires de la faune et au public de veiller à ce que les ours n’aient pas accès à la nourriture destinée aux humains.
Lorsqu’il est jeune, le grizzli n’a pas d’autre ennemi naturel que l’homme.
Le grizzli ne se reproduit que tous les trois ou quatre ans.
La saison des amours est de mi-mai à mi-juillet. La femelle ne peut accoucher qu'à partir de 3/4 ans.
Le grizzli a un faible taux de reproduction et la femelle n’a aucune portée avant d’avoir atteint l’âge de quatre à sept ans. La plupart des femelles cessent de s’accoupler après l’âge de vingt ans et elles n’auront tout au plus que quatre à cinq portées au cours de leur vie.
Après 6 à 8 mois de gestation, la femelle met bas.
Les jeunes oursons naissent dans une tanière habituellement en janvier ou en février et
ils ne pèsent environ que 400 à 500 g et mesurent moins de 22 cm.
La portée compte généralement deux petits, mais elle peut varier entre un et quatre.
L’ourse allaite ses petits pendant environ 18 mois.
La croissance des oursons est très rapide et quand ils quittent la tanière avec leur mère au printemps, ils pèsent déjà environ 8 kg.
Pendant l’été, ils prennent du poids et approchent les 45 kg lorsqu’ils regagnent la tanière pour affronter l’hiver prochain.
Ils restent en général avec leur mère jusqu’au mois de juin de leur troisième année.
On a pu établir que les ours en liberté peuvent vivre jusqu’à 25 ans.
Le grizzli engraisse grâce à la nourriture qu’il trouve en été, ce qui lui permet de tenir tout l’hiver dans sa tanière qu’il intègre, pour les femelles, vers la mi-novembre, selon leur état physique et les conditions météorologiques et les mâles ne gagnent leurs tanières qu’à la fin de novembre ou au début de décembre pour en ressortir souvent dès le mois de mars.
Les femelles restent dans leur tanière jusqu’à ce que leurs petits aient atteint une taille raisonnable, à la fin d’avril ou au début de mai.
Mais les grizzlis n’hibernent pas vraiment.
Lors d’une hibernation des ours, une baisse importante de la température corporelle et du rythme respiratoire sont observés.
Mais chez le grizzli, la température corporelle ne diminue que de quelques degrés et le rythme respiratoire ne descend que légèrement au-dessous de la normale.
Il n’y a pas de profond sommeil hivernal chez le grizzli et l’ours noir qui sont tout au plus léthargiques et qui peuvent même rester actifs tout l’hiver.
Les Amérindiens communiquaient leur histoire, leurs pensées, leurs idées et leurs rêves de génération en génération par le biais de symboles et de signes tels que le symbole de l’ours américain.
Une grande partie des symboles amérindiens étaient des représentations géométriques de corps célestes, de phénomènes naturels et aussi de dessins d’animaux.
Les animaux étaient considérés comme des guides spirituels. Parmi ces signes, le symbole de l’ours était très important car il représentait un protecteur et un gardien symbolisant le courage, la force physique et le chef meneur.
Certaines tribus indiennes avaient même de grands guerriers sous le nom de Grizzly.
Une partie des Indiens d’Amérique croyaient qu’il était possible d’avoir du pouvoir d’un ours en rêvant de lui, en le tuant et le mangeant voire même en le touchant ce qui devait rendre un guerrier invincible.
Ils croyaient aussi que l’ours avait un pouvoir spirituel en portant un collier de griffes d’ours autour du cou signifiant la protection et une bonne santé pour le porteur.
Le symbole de l’ours apparaît dans toutes les cultures amérindiennes et leur rappelle de protéger leur mode de vie, de se battre pour ce qui est juste tout en rétablissant l’équilibre dans leurs communautés.
Chaque année, des agents de la protection de la nature capturent ou abattent des grizzlis comme prédateurs ou parce qu’ils deviennent une menace pour l’homme.
On estime que la population du grizzli en Amérique du Nord serait de 30 000 à 45 000 individus vivant à l’état sauvage.
à suivre : 3ème PARTIE : L'OURS NOIR
Date de dernière mise à jour : 18/02/2024