DREAMCATCHER

 

 ARTICLE DE ROLAND ROTH 

 

  5 4      CAPTEUR DE REVES ou ATTRAPPE-REVES 

 

Le dreamcatcher (en anglais) ou capteur de rêves fait partie de la culture amérindienne et culture des Premières Nations d'Amérique du Nord.

Il trouve son origine dans la culture Ojibwé et il est connu sous les appellations : asabikeshiinh ou Asibikaashi, asubakacin, bwaajigengwaagan ou encore White Earth Band, Curve Lake Band ou dream snare ce qui signifie «araignée» ou « charme de la toile d'araignée ».

Les Ojibwés, Ojiboués ou Anishinaabes sont des Amérindiens qui forment le troisième groupe autochtone le plus important aux États-Unis, derrière les Navajos et les Cherokees. Ils sont répartis de façon sensiblement égale entre les États-Unis et le Canada.

 

12 4    Qu’est-ce qu’un attrape-rêves ?    13 2

 

L’attrape-rêves est un objet artisanal qui protège son détenteur pendant son sommeil en filtrant les mauvais rêves et les rêves inutiles et ne laissant passer que les bons rêves.

On entend par mauvais rêves, ceux qui sont inutiles et pas seulement les cauchemars, puis les premiers rayons du soleil du matin les brûlent.

Le dreamcatcher, cet objet artisanal composé en général d’un cerceau de saule sur lequel est tissé une toile de corde ou tendons, est un réseau de fils en forme de filet qui reproduit une toile d'araignée et qui est utilisé comme un protecteur pour les nourrissons et les enfants.

Le capteur de rêves peut également inclure des objets sacrés tels que des plumes ou des perles.

Les décorations qui le composent sont différentes pour chaque capteur de rêves.

Traditionnellement dans la culture autochtone, les dreamcatchers sont souvent suspendus comme protection du côté où le soleil se lève au-dessus d'un berceau de bébé.
L’attrape-rêves capte les songes envoyés par les esprits, conserve les belles images de la nuit et détruit les mauvaises visions et rêves qui se sont installés dans les perles et les fils de la toile, à la première lumière du jour.

 

On retrouve désormais le capteur de rêves dans l'artisanat de la plupart des cultures nord-amérindiennes.

En effet, de nombreuses légendes de différentes tribus varient selon celles-ci et les époques dont elles sont originaires incluent le fonctionnement du capteur de rêves avec souvent de nombreux points communs entre elles.

Mais chaque tribu amérindienne possède sa propre légende sur les attrape-rêves et il existe beaucoup de tribus à travers le continent américain.

Ces légendes permettent d'expliquer la transmission du capteur de rêves aux humains.

Les rêves, les songes, les araignées sous forme animale ou divine y tiennent une place primordiale, de même que les grand-mères et les chamanes, les medecine-men, etc…

Ainsi, les mères et les grands-mères tissent des « toiles d'araignées » pour les enfants et les nourrissons accrochées au berceau généralement au nombre de deux. 

Autrefois, ce filet de toiles était fait de fibre d'ortie. 

 

Selon les Amérindiens, le rêve permet l’échange entre l’homme et le Grand Esprit.

Par exemple, selon la culture de la nation huronne, les humains font tous partie du Grand Esprit, créateur de la terre, de la nature, des animaux et des hommes.

Le Grand Esprit nous suggère des rêves afin que les hommes puissent mieux se comprendre.

Selon cette culture, le rêve est le lien qui permet l'échange entre l'Homme et le Grand Esprit et il est l'expression des besoins de l'âme.

Le rêve permet de se libérer et d’assurer son équilibre.

 

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Plusieurs légendes amérindiennes décrivent l’origine du dreamcatcher dont en voici quelques-unes :

 

Pour la tribu Ojibwé, toutes les nuits une araignée tissait une toile afin de piéger au matin les premiers rayons du soleil et ramenait ainsi le soleil dans le village.

Cette toile protégeait les enfants des mauvais rêves.

Quand la tribu Ojibwé se dispersa, l’araignée ne pouvant plus fabriquer de toile pour toutes les familles éparpillées et enseigna aux femmes des villages le tissage d’attrape-rêves afin pour reproduire cette toile protectrice.

Alors la fabrication d’attrape-rêves commença dans les villages.

Les femmes y ajoutèrent des plumes qui volaient dans l’air au-dessus des berceaux des bébés.

Dans cette légende, le cercle en saule représente le soleil.

Les 8 points de contact représentent les 8 pattes de l’araignée.

 

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Une deuxième légende de la tribu Ojibwé raconte, quant à elle, qu’il y a très longtemps les animaux parlaient aux humains.

Une grand-mère partageait ainsi son tipi avec une araignée nommée Iktomi.

Cette dernière lui enseigna comment tisser une toile pour protéger tous les enfants de la tribu des mauvais rêves qui les hantaient.

On rajouta à ces toiles des symboles comme la perle centrale qui représente l’araignée.

La grand-mère qui se prénommait Nokomis transmit son savoir de fabrication de l’attrape-rêves aux autres femmes de la tribu.

Symboliquement, cette légende amérindienne invite l’homme au respect des animaux et de la nature pour vivre en harmonie avec eux et nous apprend comment en protégeant une araignée nous protégeons le monde et le cycle de la nature.

 

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Une autre légende indienne du capteur de rêves raconte une autre histoire :

Un chasseur était parti plusieurs jours loin de sa famille et de sa tribu afin d’apporter de la nourriture pour les prochaines lunes.

Il traversa rivières et fleuves avec courage, déterminé à trouver du gibier dans les environs.

Après plusieurs jours de marche, se dirigeant vers une montagne, il était épuisé et s’aventura dans une grotte immense en quête de quelques heures de sommeil à l’abri des bêtes sauvages.

Au lieu de trouver le calme et la tranquillité, il y trouva à la place un esprit malveillant, une sombre présence dans ces profondeurs de la grotte.

C’est alors qu’une bête monstrueuse surgit avec des yeux couleur de sang, un poil noir et des crocs prêts à mordre.

L’homme, pris de panique, s'enfuit alors de la grotte, abandonnant son arc derrière lui, avec une minuscule lueur d’espoir de survie.

De retour au village, l’homme n’avait ni nourriture, ni arme pour chasser d’autres bêtes et il était terrorisé à l’idée de retourner à la chasse.

Le soir, il n’arriva pas à trouver le sommeil.

S’ensuivirent alors plusieurs nuits de cauchemars car il était hanté par la vision de cette créature au poil noir prête à le dévorer.

Il était incapable de trouver un sommeil paisible.

Lunes après lunes, l’homme ne pouvait plus dormir sereinement.

Plusieurs soleils passaient et rien n’y changea.

Un soir, épuisé après une journée de chasse en forêt, exténué, il tomba de sommeil au pied d’un arbre.

Il s’endormit sur le sol couvert de branchages.

Les premières lueurs du jour apparaissant à l’aube, l'homme se réveilla impressionné, reposé, calme et il s’étonna d’avoir dormi toute la nuit sans sursaut ni cauchemar.

Il leva les yeux et aperçut une toile d’araignée où perlait la rosée du matin.

Une araignée avait en effet tissé une magnifique et grande toile juste au-dessus de lui.

Le chasseur en déduisit que cette araignée avait tissé sa toile afin de protéger son sommeil et filtrer ses mauvais rêves.

La nuit d'après, aucun cauchemar !

Depuis, l'homme s’endormit toujours sous la toile qui, le matin venu, s'illuminait des rayons du soleil.

Il rentra chez lui et il raconta son aventure à son peuple.

Le Grand Esprit expliqua à l’homme que les forces positives et négatives influençaient fortement les hommes et qu’ils avaient besoin d’un filtre pour ne garder que les bonnes énergies.

C’est alors que la tribu commença la fabrication d’attrape-rêves.

 

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Le cerceau en saule de l’attrape-rêves représente le cycle de la vie.

Le cercle de la vie englobe la terre, le soleil, la lune, les planètes, le cycle du jour et de la nuit, les saisons etc..

En forme de cercle, le cerceau du dreamcatcher prend parfois la forme d’une goutte.

Le trou au centre de l’attrape-rêves est le passage pour les rêves.

Les perles représentent la rosée du matin. La grosse perle que l’on trouve au centre du tissage représente l’araignée qui elle-même représente le Grand Esprit selon certaines tribus amérindiennes.

Les plumes représentent l’air et ont comme fonction de laisser glisser les rêves jusqu’au dormeur et détenteur de l’attrape-rêves faisant ainsi le lien entre les hommes et le Grand Esprit.

 

On peut imaginer qu’étant en pleine forêt sous un arbre, le chasseur a aperçu des plumes d’oiseau au-dessus de la toile ou encore prises dans la toile.

Le nombre de points de contact avec le cerceau a une signification différente :

– 7 points de contact représentent les 7 fondements de la culture amérindienne.

– 8 points de contact correspondent aux 8 pattes de l’araignée.

– 13 points de contact représentent les 13 phases de la lune.

 

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Le dreamcatcher a été adopté par le mouvement Pan-Indien des années 1960 et 1970 comme symbole d'unité entre les différentes cultures amérindiennes et symbole général d'identification des cultures des Premières nations.

Les dreamcatchers continuent d'être utilisés de manière traditionnelle dans les cultures d'origine amérindienne.

Le dreamcatcher est actuellement populaire en tant qu’objet artisanal autochtone largement commercialisé depuis les années 1980.

Mais divers types de capteurs de rêves inondent le marché dont beaucoup ne ressemblent guère aux styles traditionnels et sont fabriqués avec des matériaux qui vont à l'encontre du but recherché.

Les Amérindiens pensent que l’attrape-rêves doit être fabriqué pour soi-même ou offert directement de la personne qui l’a fabriqué à la personne qui le reçoit.

Ils pensent également que les attrape-rêves commercialisés passent par de trop nombreuses mains et perdent ainsi leur « pouvoir » et leur efficacité.

En Europe, le dreamcatcher est détourné de son utilisation d’origine et il est plutôt connu en tant qu’objet de décoration tendance.

Il est commercialisé en masse que ce soit en magasins de souvenir, sur les marchés ou sur internet.

 

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                                                                          THE END