LES AMISH

 

                                                     ARTICLE & PHOTOS DE ROLAND ROTH 

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 QUELQUES GENERALITES 

 

La population des Amish est constituée par une communauté anabaptiste (signifiant : baptisé à nouveau) vivant de façon simple et à l’écart de la société moderne en Amérique du Nord et surtout aux Etats-Unis.

Leur vie est basée sur l'application des enseignements du Nouveau Testament de la bible.

La plupart des familles Amish parlent à la maison un dialecte

dit « allemand pennsylvanien » ou « Pennsylvania Dutch », un dialecte « Hoch Deutch » (haut-allemand) qui est assez proche du suisse allemand et même de l’alsacien.

Pour les Amish, la parole est dangereuse car elle peut véhiculer la violence, porteuse d'attaque, d'injure, d'impureté ou de méchanceté.

La première règle appliquée par les Amish est :

« Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ».

 

Ils n'utilisent pas l'électricité, ils vont à l’école jusqu'à l'âge de 14 ans, ils cultivent les champs avec des chevaux, ils se déplacent en buggy à chevaux, ils ne paient pas d'assurance sociale, ils ne cotisent pas pour une retraite et ils ne votent pas.

Pourtant, ils ont beaucoup d'argent, ils ne connaissent pas de chômage, ni de divorce et ils comptent surtout sur l'entraide familiale et communautaire pour surmonter les épreuves de la vie au  quotidien.

Leurs communautés sont autosuffisantes.

 

                                               

 

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 LEURS ORIGINES 

 

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Les racines des Amish sont européennes et trouvent leurs origines dans les communautés anabaptistes pacifiques des mennonites installées dans le sud-ouest de l’Allemagne et surtout en Suisse, plus particulièrement dans le territoire du canton de Berne.

 

En 1525, en Suisse, le groupe religieux appelé « Brethen » se sépara de l'église officielle.

Il est constitué d'anabaptistes, un courant protestant qui se distingue de la Réforme luthérienne et calviniste par le refus du baptême des enfants et qui prône le baptême volontaire et conscient des croyants adultes.
Ils rebaptisent ceux qui avaient été baptisés enfant, d'où le terme d'« anabaptiste » c'est-à-dire « rebaptiseur » ou baptisé à nouveau, (ou daïfer en Alsace).

Ils refusent également de porter l'épée, d'exercer une fonction publique et de prêter serment.

C’est une pensée essentielle de la Réforme radicale protestante qui sera interdite par l’Édit de Spire en Rhénanie le 4 janvier 1528.

 

En 1529, au moment où les Turcs sont aux portes de Vienne et menacent l'occident, cette tendance pacifiste sera jugée frondeuse, provocatrice et dangereuse et les anabaptistes vont être impitoyablement pourchassés et persécutés.

En 1529, l’empereur Charles Quint proclama :

« Tout anabaptiste, tout rebaptisé ayant atteint l'âge de raison, soit homme ou femme doit être mis à mort, soit par le glaive, soit par le feu, soit par tout autre moyen, sans aucune justice inquisitoriale préalable ».

 

Mais en 1614, les autorités suisses ont vite compris qu’en les mettant à mort, ils allaient transformer les anabaptistes en martyrs.

Ils changèrent donc de méthode de répression en appliquant la prison, les amendes, la confiscation des biens et l’exil. 

En 1635/36, dans le canton de Zurich, qui fut avec Berne le berceau de l'anabaptisme, eu lieu une augmentation de la persécution des anabaptistes qui sont considérés comme des rebelles à cause de leur position pacifiste.

Les adultes ont été enfermés, les enfants placés dans de nouvelles familles et les biens ont été saisis.

Une situation similaire s’instaura dans le canton de Berne en 1670/71.

Les excès des chanoines du patriciat de Berne en Suisse avaient provoqué deux révoltes paysannes principales au cours du 17ème siècle.

Certaines communautés de l’église réformée dissidentes ne se reconnaissent plus dans les valeurs de celle-ci et provoquent un exode et une émigration afin de pratiquer leur concept évangélique d’une vie simple refusant le baptême chez l'enfant et prônant le baptême chez l’adulte, la non-violence et l'application à la lettre des enseignements de la Bible.

 

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En 1648 l'Alsace devient française (mises à part certaines villes).

 

Cette immigration conduit ces dissidents, une soixantaine de familles en l’occurrence les mennonites regroupés en petites communautés, vers l’Alsace.

Elles sont accueillies à Strasbourg par les réformateurs Martin Bucer et Wolfgang Capiton, puis dispersées en Alsace.

Ces communautés tiennent des assemblées clandestines et sillonnent l'Alsace pour prêcher le pacifisme évangélique.

Certaines sont emprisonnées, en particulier à Riquewihr, où elles  étaient nombreuses, mais les exécutions sont exceptionnelles.

La province alsacienne entière fut terriblement dévastée, par la Guerre de Trente Ans et la population décimée tant par les maladies, la famine que par la guerre.

Après celle-ci, les autorités royales ou princières s’activèrent pour favoriser l'immigration en offrant des terres en friches et des exemptions d'impôts.

 

Ces mesures attirèrent encore d’avantage d’anabaptistes suisses.

Les mennonites s’installèrent ensuite surtout du côté de Sainte Marie-aux-Mines, dans les montagnes vosgiennes, notamment 

sur les terres du seigneur Comte de Ribeaupierre, un noble de confession protestante, mais aussi au Palatinat en Allemagne.

Ils restaurèrent les fermes et les moulins seigneuriaux.

 

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Ils bénéficièrent d'une exemption militaire en échange de la promesse de ne pas faire de prosélytisme.

On assista à un regroupement d'anabaptistes dans cette région d’Alsace où la tolérance religieuse fut reconnue.

Après avoir été citadin, l'anabaptisme devint rural.

 

C’est à Ohnenheim, un village d’Alsace qui faisait partie du canton de Marckolsheim et de l'arrondissement de Sélestat-Erstein, que les anabaptistes étaient les plus nombreux après Sainte Marie-aux-Mines. A Ohnenheim eut lieu le 4 février 1660, dans une ferme isolée (actuellement un moulin), un synode avec la signature de la Convention de foi commune des Amish toujours en vigueur actuellement dans les communautés américaines.

Ce texte fut ratifié par les nombreux représentants des communautés anabaptistes d'Alsace et aussi de Suisse sous la présidence de Jean-Paul Oser.

Les anabaptistes obtiendront le droit de se réunir dans des lieux isolés.

Les charges de prédicateurs, d'anciens ou de diacres vont être  électives.

Comme document, c’est la Bible qui est de rigueur, mais les anabaptistes se servent aussi d'un recueil de chants appelé « Ausbund ».

La plupart de ces chants ont été composés en prison par des coreligionnaires.

Ce recueil est toujours en usage chez les Amish.

 

Puis, à partir de 1693, le schisme arriva dans le groupe mennonite fondé un siècle plus tôt par le pasteur hollandais Menno Simonsz.

Suite à des inquiétudes concernant le relâchement doctrinal et le manque de rigueur au niveau de la discipline religieuse, un vieux mennonite venu de Suisse, le pasteur anabaptiste Jakob Amman (1645-1730), installé à Sainte-Marie-aux-Mines, instaura un débat avec l'ensemble des communautés anabaptistes.

Ce débat incluait aussi les communautés restées implantées en Suisse dans la région de Berne qui vivaient encore sous la persécution, alors que celles d’Alsace bénéficiaient d'une tolérance totale.

 

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Jacob Amman, que l'on nomme « le patriarche », s'offusqua du mode de vie de la communauté anabaptiste alsacienne.

Il demanda une plus grande rigueur dans la pratique de sa religion, en particulier une tenue vestimentaire plus imprégnée de simplicité.

 

Il y avait surtout six points principaux de désaccord au niveau de la doctrine qui divisait la communauté anabaptiste.

Faute d’accord entre eux, le schisme divisa la communauté anabaptiste.

La grande majorité des anabaptistes alsaciens devint à ce moment Amish (nom donné et dérivé du nom d’Amman).

Leur travail acharné sera récompensé par une éclatante réussite économique.

Ils sont devenus propriétaires de nombreuses fermes et domaines les plus importants de la vallée.

Leurs troupeaux aussi s’agrandissent et l’agriculture sera plus productive.

Ils obtinrent quelques avantages comme de ne pas servir dans les milices, de ne pas exercer la charge de receveur communal, de remplacer le serment par la « Handtreue » (taper de la main en signe d'engagement).

Une compensation financière leur est demandée en échange.

La réussite de ces anabaptistes ne tarde pas à susciter des convoitises.

 

Mais vers 1700, Jakob Amman et plusieurs de ses partisans regrettèrent cette division suite au schisme et ils avaient proposé de s'excommunier temporairement jusqu'à ce que l'unité soit retrouvée.

Il a voulu réformer et purifier les préceptes en introduisant de nouvelles règles, plus sévères encore, dont le fameux "shunning" ou exclusion de toute personne qui ne se conforme pas à la discipline religieuse et à l'éthique de la communauté.

Cette notion d'exclusion totale prônée par les Amish va permettre à ces communautés regroupées dans des régions isolées de résister à toute intégration et à toute influence venue de l’extérieur.

En 1712, Louis XIV prend un édit d'expulsion des anabaptistes d'Alsace.

 

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D’après certaines recherches, Jakob Amman serait décédé vers 1730 à Zellwiller dans le Bas-Rhin.

De nombreux mennonites et les Amish de langue suisse allemande quittèrent alors l’Alsace pour se réfugier dans des territoires non soumis au roi de France comme la principauté de Montbéliard, une enclave protestante indépendante ou le duché de Lorraine.

Puis, beaucoup émigrèrent vers les Pays-Bas où l’on trouve à l’époque une importante et prospère communauté mennonite.

Mais d’autres choisissent tout de même de rester autour de Sainte-Marie-aux-Mines, malgré l'ordre d'expulsion.

Donc suite à ce schisme religieux et à l'édit d'expulsion de Louis XIV, les Amish avaient répondu dès 1681 à l’invitation de William Penn, fondateur de la Société des Amis de Dieu, plus connu sous le nom de Quakers, et fondateur de l’un des premiers états des Etats-Unis, la Pennsylvanie.

 

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La seule condition pour les accueillir était la tolérance des autres.

Penn souhaitait créer une région où la liberté de culte serait un droit fondamental.

A partir de ce moment, les mennonites puis les Amish s'installèrent donc aux États-Unis en Pennsylvanie.

Le premier navire débarqua dans le Comté de Berks.

 

De 1817 à 1860 plus de 3 000 immigrants Amish arrivèrent principalement dans l'Ohio, mais aussi dans l'Indiana ainsi que dans l'Ontario au Canada.

 De 1860 à 1900, 50 familles supplémentaires quittèrent l'Europe pour les Etats-Unis.

En Pennsylvanie, les Amish sont surtout implantés dans une région bien industrialisée, la région de Lancaster et Strasburg, à une centaine de kilomètres de Philadelphie.

 

Après 1900, ceux qui restèrent en Europe furent progressivement mélangés avec le reste de la population.

En 1937, une colonie d’Amish du vieux continent rejoignit les rangs des Mennonites de Ernstweiler, une ville située dans les faubourgs de Zweibrücken ( Deux-Ponts) près de Sarrebrücken en Allemagne.

Les huttérites composent encore de nos jours l'une des trois principales anciennes sectes anabaptistes chrétiennes, avec les mennonites et les Amish.
C’est aussi la seule qui respecte encore rigoureusement un mode de vie communautaire.

Dans la communauté de Crystal Spring dans le Manitoba au Canada, aucune famille n’est propriétaire. Les Huttériste partagent tout, le travail, les repas (qui sont pris en commun mais séparément hommes et femmes), ils vivent en communautés fermées dans le monde moderne (machines, automobiles, électricité, etc…)

 

En 1528, près de 200 anabaptistes germanophones, pour échapper aux persécutions religieuses, fondent une société communautaire en Moravie (actuellement en République Tchèque).

Ces communautés, pures et dures, avaient à leur tête Jacob Hutter qui a créé les principes fondamentaux de cette doctrine Huttériste basée sur les enseignements des premiers chrétiens et encore respectée de nos jours.

Les huttérites tiennent également à conserver leur tenue vestimentaire, leurs coutumes, leur langue et le mode de vie simple et austère de leurs ancêtres.

 

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 LES AMISH EN FRANCE 

 

En France, en 1850, il y avait environ 5 000 Amish mais en 1900, il n'en restait plus que 3 000.

Pendant le 19ème siècle, 14 communautés avaient disparu.

Compte tenu de la disparité des familles éloignées les unes des autres, certaines communautés ne pratiquaient plus le culte qu'une fois par mois.

 

En 1907, en France, le terme « Amish » est progressivement remplacé par « Mennonite » suite à la réunification des deux mouvements.

Mais certaines traditions Amish perdurèrent encore quelques années comme le lavement des pieds.

Aujourd'hui encore des églises mennonites en France sont originaires des anciens Amish.

 

En France, les mennonites sont actuellement au nombre de 2050 environ et ils se répartissent dans 32 églises : la plupart se trouvent dans l'Est de la France (dont une à Strasbourg) et 3 en région parisienne.

Dans le monde (chiffres de 2003) ils sont 450 000 en Afrique, 208 000 en Asie, 139 000 en Amérique Centrale et Amérique du Sud, 450 000 aux

États-Unis et Canada, 53 000 en Europe soit en tout environ 1 300 000 personnes.

 

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 LEUR CULTURE 

 

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Les Amish sont regroupés en communautés dont l’autorité principale est le conseil presbytéral nommé aussi « conseil des anciens ».

Ce conseil fait appliquer une très forte discipline dont la sanction majeure est l'excommunication et l'exclusion sociale.

 

Les « conseils des anciens » se réunissent régulièrement afin de statuer sur toutes les innovations techniques et sociales.

Ils  interdisent le plus souvent d'y avoir recours.

De ce fait, les Amish refusent d'entrer dans le progrès technique et dans la société de consommation et conservent un mode de vie devenu de nos jours marginal, avec toutefois quelques pas en avant selon les communautés.

 

Les Amishs vivent « dans ce monde mais ne sont pas de ce monde ».

Par tradition, leur métier principal est l’agriculture.

Mais beaucoup d’hommes Amish, de nos jours, par suite de restriction de la terre travaillent aujourd’hui dans des usines ou sont entrepreneurs.

 

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En effet de plus en plus de petites entreprises voient le jour chez les Amish : les hommes fabriquent des meubles, les femmes font de l'artisanat, des conserves et des pâtisseries qu'elles vendent dans les boutiques destinées aux touristes.

En 1864, dans l’Indiana, un schisme se produisit avec comme meneur un certain Henry Egli qui prôna de se mettre à parler anglais et à envoyer ses enfants à l'école du dimanche, au lieu de leur donner l'instruction religieuse à la maison et en famille.

On a toutefois proscrit les bijoux, le tabac et l'alcool.

Mais la langue anglaise provoqua des rapprochements avec d'autres Mennonites.

Ce groupe a laissé tomber le mot « Amish » pendant le 20ème siècle, et se considère aujourd’hui comme Mennonite.

 

Un nouveau schisme se produisit en 1923 sous l’instigation de Moïse M. Beachy et qui se nomma « Beachy Amish ».

Ces nouvelles communautés, qui comptaient en 1991 environ 7228 membres, regroupèrent des Amish conservateurs mais aussi des gens voulant se rapprocher du monde moderne en utilisant l'électricité, les automobiles et des bâtiments du culte.

L’agriculture est très importante pour eux et leurs fermes se transmettent de père en fils, le plus souvent à l'aîné dès le mariage.

Le père se transforme alors facilement en sculpteur et fabrique de petits objets artisanaux en bois ou alors il devient tisserand.

 

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Les fermiers produisant sans moyens modernes et donc sans machines, leur agriculture reste simple et naturelle.

Ils cultivent surtout le tabac, le soja et le maïs.

Les labours se font à l'attelage tiré par des chevaux, sans tracteur (certaines communautés possèdent toutefois des tracteurs sans pneus, avec des roues en fer).

 

Les femmes s’occupent des repas, du lavage, des soins des enfants et elle font tous les travaux de couture en créant des couvertures « quilts », les  « patchworks », d’une très grande qualité et d’une beauté incomparable.

Ils ouvrent des magasins en ville où l'on peut se procurer  l'artisanat Amish.

Ils peuvent aussi s'occuper de magasins maraîchers et faire les marchés.

Ces magasins, par exception, sont parfois branchés sur des groupes électrogènes, si leur propriétaire n’est pas Amish.

Dans les parkings des centres commerciaux de Lancaster, il n'est pas rare de voir des amish en carrioles à chevaux (buggy).

Tout en étant autosuffisants, certains achètent quand même différents produits dans les magasins, tels que les couches jetables pour bébés ou des chaussures de sport pour les jeunes.

 

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Les Amish rejettent toute possession matérielle et ils ne possèdent rien de matériel de très grande valeur, excepté leurs

terres.

Les Amish sont des non violant qui suivent la règle de la « Gelassenheit », c’est-à-dire la résignation avec une pratique de la modestie, de la soumission, du refus du monde matériel, de l’acceptation de la douleur.

Leurs règles invitent tous les membres de la communauté à se baptiser dès l’âge de sa majorité si tel est leur choix.

Mais avant d'être baptisés, les jeunes adultes vivent une période appelée « rumspringa » qui commence dès l'âge de 16 ans.

Les jeunes Amish ont alors la possibilité de quitter la communauté pour découvrir le monde moderne, goûter à la liberté des «Anglais», s'acheter une voiture, une télévision, aller au cinéma, boire de la bière, porter des jeans... et faire ainsi leur choix en toute âme et conscience.

Mais seulement 10 % des jeunes vont quitter la communauté définitivement.

S'ils font ce choix de quitter la communauté même après avoir été baptisé auparavant, ils sont bannis et ne peuvent plus revenir voir leur famille.

 

Le mode de vie simple des Amish passe également par la façon vestimentaire. Il faut rester modeste.

Les hommes s’habillent de noir (sans boutons aux vêtements), se coiffent d’un chapeau et les hommes mariés portent la barbe (mais pas la moustache).. 
Pourquoi ?  à l’époque où ils avaient été pourchassés et chasser en Suisse, les militaires gradés portaient presque tous de grandes moustaches et sur leurs uniformes les boutons étaient bien astiqués et brillants. En signe de représailles, les Amish décidèrent de bannir ces deux signes ostentatoires.

 

Les garçons s'habillent comme leurs pères : pantalons noirs avec des bretelles et une chemise blanche.

Chapeau de paille les jours de la semaine et chapeau noir le dimanche.

 

Les femmes, quant à elles, s’habillent d’une robe longue simple avec des teintes uniformes, assez sombres.

La Bible condamne l'utilisation de vêtements d'hommes par les femmes et vice-versa.

Elles se couvrent la tête d’une capeline blanche, un genre de bonnet, une coiffe proche de la quichenotte du pays vendéen, en application d'une exhortation de l'apôtre Paul dans le Nouveau Testament.

Elles ne portent pas de bijoux, sans coquetterie quelconque et ne se maquillent pas.

Les femmes gardent toute leur vie leurs cheveux attachés en chignon.

Évidemment la contraception n'existe pas et les femmes accouchent à la maison.

 

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Les Amish se déplacent en carrioles tirées par des chevaux : le buggy.

Ce moyen de locomotion atypique se noie facilement dans le flot des voitures américaines modernes et compte tenu des embouteillages, les buggys circulent aussi vite que les voitures et polluent nettement moins.
L’odeur du crottin est très répandue dans les villes et campagnes, mais elle est sûrement moins néfaste à l’environnement et à la santé que la pollution moderne.

Le système de la vie familiale des Amishs est du type patriarcal. Les hommes vaquent aux gros travaux comme la culture des champs.

Tous les produits qu’ils mangent ou boivent proviennent uniquement de leur propre production.

Dans chaque ferme quatre à cinq générations vivent ensemble : des petits-enfants aux arrière-grands-parents.

 

                           

 

Les habitations des Amish sont en général des maisons ne possédant ni eau courante, ni électricité.

Il n’y a donc forcément pas de télévision, pas de radio, pas de téléphone, pas d'ordinateur.

Dans les maisons, les plus traditionalistes s’éclairent encore avec des lampes à huile, mais beaucoup utilisent maintenant des lampes au propane, ainsi que des réfrigérateurs et des cuisinières au propane.

 

Les intérieurs des maisons Amish sont très colorés, les murs étant souvent peints de couleurs vives.

Les meubles sont en bois, simples, rustiques et fonctionnels.

Les matelas des lits sont souvent emplis de paille, que l'on change, deux fois par an.

 

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Dans les fermes et maisons, on peut voir partout ces cordes à linge suspendues de vêtements qui flottent au gré du vent car bien sûr il n’y a pas de séchoir.

 

Concernant l’éducation, les Amish ont des écoles à eux qui n'ont qu'une seule pièce et une seule institutrice.

Ces écoles sont administrées par une commission scolaire formée de parents d’élèves Amish.

L’école accueille en général environ 35 élèves.

Ceux-ci fréquentent l'école dès l'âge de cinq ou six ans et terminent leur instruction scolaire à la huitième année soit à 14 ans.

L'enseignement est dispensé en anglais, alors qu'à la maison, les jeunes parlent leur dialecte allemand.

A 14 ans, les garçons commencent à travailler à la ferme et les filles à la maison.

Les Amish s'opposent à l'éducation supérieure.

 

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Les Amish n’ont pas de chef à proprement parler, pas de leader et pas d’écrivains.

Tout le monde se situe à un même niveau.

Par contre l’ensemble des communautés fait référence à leur père fondateur du premier mouvement Amish, Jakob Amman (1645-1730).

 

Au niveau langue (voir plus haut), ils utilisent le haut-allemand pour leurs cérémonies religieuses et la lecture de la Bible.

Dans leur vie quotidienne, les Amish parlent le « Pennsylvania Dutch ».

L’anglais est pour eux une langue étrangère qu’ils ne parlent qu’avec les gens étrangers à leur communauté.

Chaque communauté Amish est indépendante et possède sa propre tradition.

Les communautés communiquent entre elles, mais il n'existe aucune organisation régionale ou nationale.

Chaque communauté est dirigée par un évêque, un prêcheur et deux niveaux de diacres.

Les femmes sont silencieuses pendant les cultes, sauf pour chanter.

Mais elles participent comme les hommes à l'élection des dirigeants de la communauté.

 

Au niveau du culte, les Amish pratiquent au printemps et à l’automne un service de communion suivi d’une cérémonie de lavement des pieds (après la lecture du verset Jean 13 : Jésus lave les pieds de ses disciples) mettant en avant la modestie et l’humilité.

 

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Dans la campagne de Lancaster et ailleurs, les clochers sont inexistants.

Les Amish ne possèdent pas d'église ou d'édifice central pour le culte et célèbrent leurs offices religieux un dimanche sur deux, à tour de rôle, dans les maisons appartenant aux membres de la communauté.

Les Amish se marient entre eux, dans une grande sobriété.

Les conjoints doivent être baptisés.

Les mariages ne sont pas arrangés.

 

Tous les deux dimanches, le Church Wagon déménage les bancs dans une maison privée où sera célébré l'office religieux qui dure quatre heures.

L’office consiste en un grand sermon qui parle de la création du monde jusqu’à la mort de Jésus.

Par contre les Amishs célèbrent également les fêtes du calendrier chrétien traditionnel incluant un jour de jeûne, le 11 octobre, pour la fête de l’archange Saint Michel.

 

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Il est interdit dans leur croyance d’écouter toute sorte de musique.

Les Amish refusent aussi d’être pris en photo.

Les photos de famille, photos d'anniversaire, photos de mariage et autres n'existent donc pas.

Même les poupées offertes aux enfants n'ont pas de visage.

 

Le nombre total d’Amishs de l’ancien Ordre (Old Order) fut :

- 123 000 membres en 1992,

- 227 000 en 2008

- 281 675 en 2013

et il se répartit sur environ 30 états des Etats-Unis ainsi que dans la province de l’Ontario au Canada. 


Les Amish sont les plus nombreux dans trois états :

la Pennsylvanie et l’Ohio avec environ 65 000 personnes, l’Indiana avec environ 49 000 membres.

Mais depuis 1992, on trouve également des Amish dans l’Arkansas, le Colorado, le Maine, le Mississippi, le Nebraska,  l’état de New York, à Washington et en Virginie-Occidentale.

Cette expansion était nécessaire à cause du prix des terres agricoles devenu trop cher dans certains états, notamment dans le comté de Lancaster en Pennsylvanie.
 Les Amish du comté de Lancaster sont environ 36 000 individus, soit 15% de la population totale du comté.

La population Amish double tous les vingt ans avec en moyenne cinq enfants par famille mais aussi très souvent une dizaine.

Vu l’augmentation rapide de la communauté Amish, va-t-elle disparaître un jour sous l'influence de la modernité de la société américaine ?  pas sûr !

Depuis les années 2010, on voit des familles isolées s’installées entre autres dans le Wyoming où la communauté s’agrandi régulièrement depuis.

 

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 LES AMISH AU CINEMA ET A LA TELEVISION 

 

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Différents films ont été tournés avec comme centre d’intérêt les Amish.

Parmi eux on trouve :

- Un film dramatique de 1985 « Witness » tourné dans la communauté Amish de Lancaster County en Pennsylvanie avec Harrison Ford.

- Le film pour la télévision de 1992 « Harvest of Fire » concernant un agent du FBI qui investit sur un suspect dans une communauté de fermiers Amish.

- « Devil's Playground » de 2002, un documentaire sur un groupe d’adolescents Amish qui dépeint leur dilemme personnel avec deux mondes, le monde « anglais » et la décision sur l'opportunité ou non d'être baptisé comme membres adultes de l'église.

- Le film « Kingpin » (1996) sur un ancien entraîneur champion de bowling coachant un jeune Amish pour gagner un tournoi de boules afin de récolter assez d'argent pour sauver la ferme de sa famille.

- En 2007, un film de Michael Landon Jr. « Saving Sarah Cain », basé sur le roman « Le rachat de Sarah Cain » par Beverly Lewis, montrant l'enlèvement de jeunes enfants Amish. 

- En 2010 : « The Heritage of Lancaster County » séries de Beverly Lewis.

 

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 Télévision : 

 

En 1988 sur NBC « Aaron's Way »

En 2004 « Grey's Anatomy »

En 2009 sur BBC2 (UK)  « Trouble in Amish Paradise »

En 2011 « Leaving Amish Paradise »

En 2010 sur the UK's Channel 4 : séries de documentaires sur les Amish

En 2012, « Out of Order » par le National Geographic Channel

En Septembre 2012, sur TLC une « reality television series » sur les Amish

 

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Date de dernière mise à jour : 18/09/2022