CAPITOLE DES ETATS-UNIS / WASHINGTON DC
ARTICLE & PHOTOS DE ROLAND ROTH
Le Capitole des États-Unis, qui est le siège du Congrès des États-Unis composé du Sénat et de la Chambre des représentants, est situé dans la capitale fédérale, à Washington D.C.
La construction avait commencé en 1793 et s'acheva en 1812.
Plusieurs autres villes furent la capitale des États-Unis avant que celle-ci ne soit installée à Washington.
Au moins huit bâtiments différents ont abrité le siège du pouvoir législatif pendant la guerre d’indépendance américaine (1775-1783) et les premières années de la République américaine.
Le Congrès des États-Unis et ses prédécesseurs s’étaient réunis à Philadelphie au Carpenter’s Hall, à l’Independence Hall et au Congress Hall, à New York City au Federal Hall, et un certain nombre d’autres endroits comme à York en Pennsylvanie, à Lancaster en Pennsylvanie, dans le Maryland State House à Annapolis et au Nassau Hall à Princeton dans le New Jersey.
En septembre 1774, ce fut d’abord Philadelphie qui a joué le rôle de capitale et de lieu de réunion du Congrès. C’est là que les représentants des 13 colonies en guerre contre le Royaume-Uni avaient tenu leur première réunion au Carpenters' Hall.
De mai 1775 à mars 1781, le Second Congrès continental se réunissait également à Philadelphie dans l’Independence Hall où fut signée la Déclaration d'indépendance en 1776 et votée la Constitution américaine plus tard en 1787.
Après avoir adopté les statuts de la Confédération à York en Pennsylvanie, le Congrès de la Confédération a été formé et convoqué à Philadelphie de mars 1781 à juin 1783, quand une foule de soldats en colère a convergé vers l’Independence Hall, exigeant le paiement de leur solde pendant la guerre d’indépendance américaine.
Le Congrès a demandé que John Dickinson, le gouverneur de Pennsylvanie, prenne les dispositions pour que la milice défendre le Congrès contre les attaques des manifestants dans ce qui est connu sous le nom de la mutinerie de Pennsylvanie de 1783.
En conséquence, le 21 Juin 1783, le Congrès a été forcé de fuir à Princeton dans le New Jersey. Puis, ses membres se sont réunis à Annapolis dans le Maryland et Trenton dans le New Jersey avant de se retrouver à New York.
Mais, en 1785, suite à la défaite américaine de Brandywine en 1777 et de la prise de Philadelphie par les armées anglaises, le Congrès continental avait dû quitter la ville pour s’installer à New York pour siéger au Federal Hall.
Le Congrès des États-Unis fut mis en place lors de la ratification de la Constitution des États-Unis et a officiellement siégé le 4 mars 1789.
La ville de New York resta le siège du Congrès jusqu’en juillet 1790 quand la Loi sur la capitale des Etats-Unis fut adoptée afin d’avoir une capitale permanente.
La décision de localiser la capitale était controversée, mais Alexander Hamilton a mené les négociations pour trouver un compromis. Dans celui-ci, le gouvernement fédéral reprendrait la dette de guerre contractée pendant la guerre d’indépendance américaine en échange du soutien des États du Nord pour localiser la capitale le long de la rivière Potomac.
En 1790, Thomas Jefferson déménagea le Congrès à Philadelphie au Congress Hall et pendant dix ans elle sera la capitale provisoire des États-Unis pendant les travaux du Capitole à Washington.
C’est ici que fut élaborée en 1790, la Déclaration des droits, le « Bill of Rights », c'est-à-dire les dix premiers amendements à la Constitution américaine.
George Washington posa la première pierre du Capitole des États-Unis le 18 septembre 1793.
Le Français Pierre Charles L’Enfant s’est vu confier la tâche de créer le plan de la ville pour la nouvelle capitale.
Le site choisi par l'ingénieur français pour construire le Congress House, (le Capitole) était Jenkins Hill, une colline surplombant la rivière du Potomac de 27 mètres, situé à 1,6 km de la Maison-Blanche, le siège du pouvoir exécutif.
Pierre L'Enfant avait prévu que le bâtiment se situera à l'est de la Pennsylvania Avenue, le reliant à la Maison du Président avec un espace public et une large « grande avenue », actuellement le National Mall, s’étendant vers l’ouest à la rivière Potomac.
Mais l'ingénieur français refusa de donner les plans du bâtiment et de se soumettre à l'autorité des commissaires nommés par George Washington et suite à ces désaccords il fut donc révoqué.
Thomas Jefferson voulait que le bâtiment législatif soit appelé le « Capitol » plutôt que le «Congress House».
Le mot « Capitol » vient du latin et il est associé au Temple de Jupiter Optimus Maximus sur Capitoline Hill, l’une des sept collines de Rome.
Le nom de « Capitol » a depuis été adopté dans les capitales individuelles des États des États-Unis.
Le secrétaire d’État américain Thomas Jefferson proposa un concours d’architecture de design en mars 1792 pour réaliser les plans du Congrès et de la « Maison du Président » et les candidats avaient jusqu’au 15 juillet 1792 pour déposer leurs projets. Pour cela ils recevraient une récompense de 500 dollars ainsi qu'une parcelle de terrain dans la ville.
Au moins dix personnes ont soumis des plans pour le Capitole.
La soumission la plus prometteuse a été déposée par Stephen Hallet, un architecte français. Cependant, les plans de Hallet comprenaient trop d’influence française et le projet fut jugé trop coûteux.
La conception gagnante pour le Capitole des États-Unis, soumise le 31 janvier 1793, fut finalement le bâtiment dessiné par un architecte amateur américain William Thornton qui était aussi médecin, inventeur et peintre.
Il présenta ses plans en octobre 1792 en recevant beaucoup d’éloges par George Washington et Thomas Jefferson pour la grandeur, la simplicité et la beauté de son projet.
Les plans d’origine de William Thornton s’inspiraient de la grande colonnade Est du Louvre et pour la partie centrale du Panthéon de Paris ainsi que du Panthéon de Rome.
Son projet avait reçu officiellement l’approbation de George Washington par une lettre datée du 5 avril 1793. Jefferson soumit les plans à une commission afin de les améliorer et d’en limiter le coût.
Thornton fut donc le premier architecte du Capitole et il a été plus tard le premier surintendant de l’Office des brevets des États-Unis.
Pour consoler Stephen Hallet, le perdant de la soumission initiale, les commissaires l’ont nommé pour examiner les plans de Thornton, élaborer des estimations de coût et servir en tant que surintendant de la construction.
Hallet s’est attelé à apporter des modifications drastiques à la conception de Thornton qu’il considérait comme trop coûteuse.
En juillet 1793, Jefferson convoqua une commission de cinq membres comprenant Hallet et Thornton, ainsi que James Hoban, l’architecte gagnant du « Palais du Président », pour avancer sur le projet.
Le plan révisé a été accepté par le secrétaire Jefferson et le Président Washington qui voulaient conserver une partie des plans originaux de Thornton.
La conception originale de celui-ci a été plus tard modifiée par le célèbre architecte américano-britannique Benjamin Henry Latrobe Sr., d'origine française et huguenote, émigré aux États-Unis en 1795.
Puis c’est Charles Bulfinch, un architecte américain né à Boston, qui remodifia les plans.
L’actuel dôme en fonte et la nouvelle extension sud de la Chambre ainsi que la nouvelle aile nord du Sénat ont été conçus par Thomas U. Walter et August Schoenborn, un immigrant allemand, dans les années 1850 et ont été achevés sous la supervision d’Edward Clark.
Pierre-Charles L’Enfant obtint en novembre 1791 un bail des carrières à l’île Wigginton et le long des rives de la rivière Aquia en Virginie pour utiliser les pierres pour les fondations et les murs extérieurs du Capitole.
L’arpentage était en cours peu de temps après que les plans du Capitole ait été accepté lors d’une conférence avec Jefferson.
Le Président George Washington, habillé en costume maçonnique de la loge d’Alexandria, avec huit autres francs-maçons vêtus également d’habits maçonniques, posa la première pierre de l’édifice au cours d’une cérémonie le 18 septembre 1793.
La pierre a été réalisée par l’orfèvre Caleb Bentley.
Cette pierre (pas sûr que ce soit l’originale) se trouverait près de l’Old Supreme Court dans un passage de l’United States Senate Gallery du Capitole et elle a été gravée de symboles maçonniques.
La construction fut entreprise par Stephen Hallet travaillant sous la supervision de James Hoban qui était également occupé à la construction de la « Maison du Président » (plus tard connue sous le nom d’ « Executive Mansion »).
Hallet modifia la conception de Thornton pour la façade orientale et créa une cour centrale carrée flanquée de deux ailes qui abriteraient les assemblées législatives.
Mais Hallet fut congédié par le secrétaire Thomas Jefferson le 15 novembre 1794.
George Hadfield fut embauché le 15 octobre 1795 à la tête du chantier comme surintendant de la construction, mais il démissionna trois ans plus tard, en mai 1798, parce qu’il n’était pas satisfait du plan de Thornton et de l’avancement des travaux ainsi que de la qualité du travail accompli jusqu’à présent.
L’aile nord du Sénat a été achevée en 1800.
Le Sénat et la Chambre ont partagé une partie de l’aile nord jusqu’à ce qu’un pavillon temporaire en bois soit érigé sur le futur site de l’aile de la Chambre des Représentants.
Cette aile sud de la Chambre des représentants ne fut finalement achevée qu’en 1811, avec une passerelle temporaire en bois couverte reliant les deux ailes aux chambres du Congrès où la future section centrale avec rotonde et dôme sera enfin terminée.
Bien que le bâtiment de l’aile du Sénat fut incomplet, le Capitole a tenu le 17 novembre 1800 sa première session du Congrès des États-Unis avec les deux chambres.
La construction accueillait alors la Cour suprême, la bibliothèque du Congrès et les cours de justice du District de Columbia.
L’Assemblée législative nationale a été déplacée prématurément à Washington à la demande pressante du président John Adams dans l’espoir d’obtenir suffisamment de votes du Sud pour être réélu pour un second mandat en tant que Président.
Pendant plusieurs décennies, à partir de l’automne 1800, le Capitole a été utilisé pour les services religieux du dimanche.
Les premiers services ont été effectués dans une salle dans l’aile nord du bâtiment.
De 1807 à 1857, ils ont eu lieu dans la Chambre de l’époque appelée maintenant Statuary Hall.
Le podium du Président a été utilisé comme chaire du prédicateur.
Peu de temps après la fin de la construction, le Capitole fut partiellement brûlé le 24 août 1814 par les Britanniques durant la guerre de 1812.
C’est une averse orageuse qui permit l'extinction de l'incendie.
George Bomford et Joseph Gardner Swift, tous deux des ingénieurs militaires, furent appelés à aider à reconstruire le Capitole.
La reconstruction du capitole débuta en 1815 et dura près de quatre années jusqu’en 1819.
Pendant la reconstruction, le Congrès se réunissait dans le Old Brick Capitol, une structure temporaire financée par des investisseurs locaux.
La reconstruction fut supervisée par deux grands noms de l’architecture américaine :
Benjamin Latrobe (1764-1820), un ami de Thomas Jefferson, qui s’occupa de l’aménagement intérieur et de
l'aile Sud à partir de 1804, puis de la reconstruction du bâtiment après l’incendie.
La construction s’est poursuivie jusqu’en 1826 avec l’ajout de la section centrale avec des marches et un portique à colonnes ainsi qu’une rotonde intérieure s’élevant au-dessus du premier dôme bas du Capitole.
Latrobe est surtout lié à la construction originale et de nombreuses caractéristiques intérieures innovantes.
Charles Bulfinch (1763-1844), son successeur entre 1818 et 1829, fut engagé par le président James Monroe pour édifier un péristyle en rotonde à hautes colonnes surmonté d’un dôme au centre du bâtiment.
Entre 1825 et 1835, le sculpteur italien Luigi Persico réalisa le fronton de la façade orientale (Le Génie de l'Amérique) et des niches qui encadrent l'entrée vers la rotonde du Capitole (La Guerre et La Paix).
En 1844, Persico mettait en place deux groupes de statues qu’il avait sculptées pour décorer l'escalier menant à cette entrée (La Découverte de l'Amérique).
Horatio Greenough sculpta « La Rescousse » qui fut installée en 1853.
Contrairement à un mythe populaire, les lois sur la hauteur des bâtiments de Washington D.C. n’ont jamais fait référence à la hauteur du Capitole.
En effet, le Capitole n’est que la cinquième structure la plus haute de Washington.
Au début des années 1830, le Capitole mesurait 88 mètres de hauteur, 229 mètres de long et 107 mètres de large.
Lors des années 1850, le Capitole a été agrandi et une partie des travaux de construction a été effectuée par des esclaves. Initialement, il était prévu d’employer des ouvriers venant d’Europe mais le recrutement était difficile.
Alors les Afro-Américains, certains libres et d’autres asservis, composaient la majorité de la population active et furent employés pour la construction.
Durant les années 1850, le bâtiment fut pas mal agrandi par Thomas U. Walter (1804-1885) assisté par Richard Morris Hunt (1827-1895) car l'arrivée de nouveaux États au sein de l'Union accroissait le personnel politique en fonction.
La première pierre de ce nouveau chantier fut posée le jour de la fête nationale, le 4 juillet 1851 par le Président Millard Fillmore.
Thomas U. Walter utilisa pour les murs du marbre blanc de l'île de Brač en Croatie qui fut bien plus résistant que le grès du bâtiment d'origine. L'architecte restaura également la bibliothèque du Congrès qui avait été détruite par un incendie en 1851.
L’agrandissement de 1850 a plus que doublé la longueur du Capitole.
Un nouveau dôme fut construit à partir de 1856 qui s'inspira du Panthéon de Paris ainsi que du dôme de Mansart aux Invalides à Paris que l’architecte avait visité en 1838.
Sa structure, réalisée en fonte, pesait alors trois fois plus que le premier dôme et avait un diamètre de 30 mètres supplémentaires.
Son édification exigea environ 4 041 tonnes de fonte et coûta 1 047 291 $.
Cette rotonde comprend 108 fenêtres sur trois niveaux, 36 au niveau du péristyle, 36 au deuxième étage et 36 au niveau du dôme.
Le Dôme a été surmonté depuis 1863 d’une statue en bronze de 5,94 mètres de haut et pesant 6,8 tonnes, un genre de statue de la liberté représentant « Libertas », une déesse romaine, réalisée par Thomas Crawford.
La première réunion de la chambre des représentants a été tenue leur le 16 décembre 1857 et les sénateurs durent attendre le 4 janvier 1859.
En 1861, les travaux du Capitole furent interrompus lors de la guerre de Sécession et celui-ci servit de cantonnement militaire, d'hôpital et même de boulangerie.
Les travaux furent finalement achevés en 1868 sous la direction d'Edward Clark.
L'éclairage électrique fut installé dans les années 1880.
Les terrasses en marbre furent aménagées entre 1884 et 1891.
En 1898, le Capitole fut endommagé par une explosion liée au gaz. La bibliothèque du Congrès déménagea ses ouvrages en 1901.
En 1909 on inaugura un système de transport intégré au site, le métro du Capitole, avec trois lignes et six stations qui permettaient de relier les différentes bâtiments et salles du Capitole
Les colonnes du portique oriental, édifiées en 1828, furent reconstruites en 1904 selon les plans des architectes Carrère et Hastings.
En 1935, la Cour suprême quitta le Capitole pour emménager dans son propre bâtiment situé derrière la façade est.
La façade occidentale a été rénovée entre 1983 et 1987.
On dénombre dans le Capitole pas moins de 540 pièces, environ 850 portes, des kilomètres de couloirs et 658 fenêtres dont 105 se trouvent uniquement dans le dôme.
Au 20ème siècle, un réseau de tunnels fut conçu pour relier le Capitole aux différents bureaux et annexes situés dans les quartiers proches.
En 2007, la Chambre des représentants a voté un ensemble de mesures visant à faire du Capitole un bâtiment « vert » avec l’installation de panneaux solaires sur le toit du Rayburn Building ainsi que le remplacement de 30 000 ampoules, la mise en place d'une pompe à éthanol, le remplacement du charbon dans la centrale à vapeur assurant le chauffage et la climatisation par du gaz naturel, la mise en place d’un petit train électromagnétique qui relie entre eux les différents bâtiments.
Le centre d’informations touristiques sous le Capitole (Capitol Visitor Center) avait ouvert ses portes fin 2008.
Des salles d’expositions et des restaurants furent également prévus.
On peut voir jusqu’à quatre drapeaux des États-Unis sur le Capitole.
Les drapeaux y flottent en permanence depuis la Première Guerre mondiale et sont hissés lorsque les assemblées siègent en session.
La salle des séances de la Chambre des représentants compte 448 sièges permanents. Contrairement aux sénateurs, les représentants n'ont pas de places spécifiquement attribuées.
La salle est ornée de 23 portraits en relief des plus célèbres législateurs à travers l'histoire.
De tous ces portraits, celui de Moïse est situé en face de l'estrade où siège le Président de la Chambre.
Ces 23 portraits sont :
George Mason
Robert-Joseph Pothier
Jean-Baptiste Colbert
Le roi Édouard Ier d'Angleterre
Le roi Alphonse X de Castille
Le pape Grégoire IX
Saint Louis
L'empereur Justinien Ier
Tribonien
Lycurgue
Hammurabi
Moïse
Solon
Papinien
Gaius
Maimonide
Soliman le Magnifique
Le Pape Innocent III
Simon V de Montfort
Hugo Grotius
Sir William Blackstone
Napoleon Ier
Thomas Jefferson
Chambre du Sénat (Senate Chamber)
L'actuelle salle des séances du sénat a été inaugurée en 1859. Elle est ornée de bustes de marbre blanc représentant les vice-présidents des États-Unis qui ont présidé cette chambre.
Old Senate Chamber
L'ancienne chambre du Sénat achevée en 1819 se trouve au nord de la rotonde et avait d'abord accueilli les séances du Sénat jusqu'en 1859. Mais elle est devenue trop petite car chaque État était représenté par 2 sénateurs au Congrès et l'Union s'était élargie.
La salle a ensuite accueilli les réunions de la Cour suprême jusqu'en 1935.
Elle fut restaurée en 1976 pour le bicentenaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis et on peut y voir un portrait de George Washington peint par Rembrandt Peale.
Old Supreme Court Chamber
L'ancienne chambre de la Cour suprême, imaginée par Benjamin Henry Latrobe, possède un plafond voûté en demi-cercle.
Elle abrita la Cour suprême de 1819 à 1859.
Le mur occidental est doté d'une cheminée surmontée d'une horloge datant de 1837 avec au-dessus un bas-relief en plâtre sculpté par Carlo Franzoni en 1817 représentant une allégorie de la Justice.
La chambre comporte les neuf bureaux des juges de la Cour suprême qui y siégèrent de 1819 à 1935.
Dans les couloirs du premier étage dans l’aile du Sénat connu sous le nom de Brumidi Corridors, on peut voir les grands moments et personnages de l’histoire américaine.
En effet, les peintures murales de l’artiste italo/grec-américain Constantino Brumidi (1805-1880) comptent parmi les œuvres les plus remarquables du Capitole avec comme principales figures Benjamin Franklin, l’inventeur John Fitch ou encore Robert Fulton.
Il y a aussi l’achat de la Louisiane et Brumidi avait laissé des espaces libres pour pouvoir compléter ultérieurement cette galerie avec d’autres évènements. Après la mort de l’artiste on a ajouté l’épopée du Spirit of Saint Louis, le premier atterrissage sur la lune et l’équipage de la navette Challenger.
Brumidi réalisa également plusieurs peintures qui ornent la rotonde centrale avec la fresque représentant l’apothéose de George Washington terminée en 11 mois et située à 55 mètres au-dessus du sol.
Brumidi a peint la frise, commencée en 1878 et terminée qu’en 1953, qui court le long de la base du dôme qui représente un des grands évènements de l’histoire américaine dans l’ordre chronologique de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 au vol des frères Wright à Kitty Hawk en 1903.
La rotonde abrite sur le côté est encore huit autres peintures de l’histoire américaine représentant des épisodes de l’époque coloniale :
le baptême de Pocahontas par John Gadsby Chapman, l’embarquement des Pères pèlerins par Robert W. Weir,
la découverte du Mississippi par William Henry Powell, l’arrivée de Christophe Colomb par John Vanderlyn.
Sur le côté ouest sont exposés des œuvres de John Trumbull sur la révolution américaine : la Déclaration d’Indépendance, la reddition de John Burgoyne, la reddition de Lord Cornwallis et le général George Washington renonçant à sa charge.
La galerie du Hall of Columns, située au premier étage de l'aile des représentants, longue de 30 mètres, abrite une collection de statues.
Elle comprend deux œuvres données par chacun des 50 États pour honorer des personnages ayant joué un rôle important dans leur histoire.
Ainsi, l’État d’Hawaii est représenté par une statue en bronze du roi Kamehameha (1959) et une autre du Père Damien, le symbole de la lutte contre la lèpre.
La centième et dernière acquisition de la collection est une statue de Popé, l’Amérindien qui dirigea la révolte des Pueblos contre l’occupation espagnole en 1680.
Elle fut donnée par l’État du Nouveau-Mexique le 22 septembre 2005.
Au sous-sol une crypte a été aménagée sous la rotonde pour accueillir la dépouille du premier président américain George Washington, mais ses dernières volontés furent respectées et il fut inhumé sur son domaine de Mount Vernon.
La crypte sert de nos jours de lieu d’exposition sur l’histoire du Capitole. Une étoile incrustée dans le sol marque le point où Washington D.C. est divisé en quatre secteurs.
Dans la crypte se trouve une statue, un buste d’Abraham Lincoln, sculptée par Gutzon Borglum en 1908, en une seule pièce à partir d’un bloc de six tonnes de marbre.
John Gutzon de la Mothe Borglum (1867-1941) est un artiste et sculpteur américain qui devint mondialement célèbre pour son œuvre du Mont Rushmore qui représente quatre grands présidents américains. Ces quatre visages de 18 mètres de haut se situent dans l'État du Dakota du Sud dans les collines des Black Hills.
Le piédestal du buste de Lincoln a été spécialement conçu par le sculpteur et installé en 1911.
Le buste et le piédestal ont été exposés dans la Rotonde pendant de nombreuses années jusqu’en 1979, puis, après un réagencement de toutes les sculptures, ils ont été déplacés dans la crypte.
Dans les sous-sols du Capitole se trouvent deux baignoires en marbre qui constituent les restes des bains du Sénat.
Ces bains étaient conçus pour les membres du Congrès et leurs invités. Les installations comprenaient plusieurs baignoires, un salon de coiffure et un salon de massage.
Un escalier escarpé en métal de 365 marches mène du sous-sol à une passerelle extérieure au sommet du dôme du Capitole.
En général, les corps des Présidents américains décédés sont exposés dans la rotonde pour leur dernier hommage public.
Douze présidents y ont été exposés ainsi dans la rotonde, plus récemment celui de George H. W. Bush.
Le Hall des Colonnes abrite vingt-huit colonnes cannelées et des statues de la « Collection Nationale Statuary Hall ».
Les extérieurs du Capitole, le Capitol Grounds, couvrent environ 274 acres soit 1,11 km2, composés principalement de pelouses, de passerelles, de rues et des zones de plantation.
Plusieurs sculptures monumentales étaient situées sur la façade est sur la pelouse du Capitol comme « The Rescue » et George Washington.
L’aménagement actuel a été conçu par le célèbre architecte paysagiste américain Frederick Law Olmsted qui a effectué l’aménagement paysager de 1874 à 1892.
Le Capitole de Washington, D.C. ainsi que les jardins qui l'entourent ont été le lieu de nombreux événements importants dans la vie politique américaine :
l'Inauguration Day, jour où le président des États-Unis et le vice-président prêtent serment et prennent leurs fonctions. la prestation de serment se fait sur les marches du Capitole.
l'Independence Day (fête nationale américaine)
le concert du Memorial Day
les hommages de la nation aux grands hommes décédés :
le sénateur Henry Clay fut le premier en 1852 ;
le président Abraham Lincoln (1865)
le représentant Thaddeus Stevens (1868)
le président James Garfield (1881)
le président William McKinley (1901)
le président Warren Harding (1923)
le président William Howard Taft (1930)
le président John F. Kennedy (1963)
le général Douglas MacArthur (1964)
le président Herbert Hoover (1964)
le président Dwight Eisenhower (1969)
le sénateur Everett Dirksen (1969)
le directeur du FBI J. Edgar Hoover (1972)
le président Lyndon Johnson (1973)
le vice-président Hubert Humphrey (1978)
le représentant Claude Pepper (1989)
le président Ronald Reagan (2004)
le président Gerald Ford (2006)
le président George H. W. Bush (2018)
l'architecte de Washington, Pierre Charles L'Enfant (1909)
les officiers de la police du Capitole, Jacob Chestnut et John Gibson (1998) morts pendant la fusillade du Capitole
l'icône des droits civiques Rosa Parks (2005).
Le 19 décembre 1960, le Capitole a été déclaré Monument historique National par le National Park Service.
Avec l’utilisation d’Internet, un appel d’offres a été approuvé en 2001/2002 pour un contrat d’installation du réseau de communication avec le wifi et le téléphone mobile dans le Capitole et les annexes, puis dans le nouveau Capitol Visitor Center.
Le 24 septembre 2015, le Pape François a été le premier Pape à prononcer un discours devant le Congrès.
La sécurité du Capitole est assurée par la police du Capitole. Cette agence fédérale de police qui comprend
1 700 personnes assure la sécurité du Capitole et de ses environs et la sécurité rapprochée de certains sénateurs ou représentants ainsi que de personnalités invitées par le Congrès.
Depuis sa construction, le Capitole, étant le lieu du pouvoir fédéral, fut à plusieurs reprises la cible d’attentats.
En effet, ce n'est pas la première fois que l'édifice est visé.
Tout d’abord, en août 1814, les Britanniques avait déclenché l'incendie du Capitole et de la Maison-Blanche durant la guerre de 1812 déjà citée plus haut.
Puis, en janvier 1835, la première tentative d'assassinat d'un Président américain s’est produite devant le Capitole contre le Président Andrew Jackson qui en échappa par chance.
En juillet 1915, Erich Münter, ancien professeur d'allemand à l'université Harvard, avait placé une bombe dans la salle de réception vide du Sénat. La déflagration avait fait exploser les fenêtres et les portes ne blessant personne.
Il était un espion du gouvernement allemand et a été également connu sous le nom de Frank Holt. Il s’était échappé de Washington et avait posé une bombe incendiaire sur un navire américain qui transportait des munitions vers la Grande-Bretagne en guerre.
Il a ensuite blessé par balle le magnat de la finance J.P. Morgan avant d'être finalement arrêté. Erich Münter s'est suicidé en détention.
En 1954, plusieurs nationalistes portoricains ouvrirent le feu sur les membres du Congrès depuis la galerie des visiteurs.
Le 1er mars 1971, une autre bombe a été déposée dans les toilettes pour hommes du Sénat qui explosa dans les sous-sols du Capitole causant des dommages avoisinant les 200 000 dollars.
L'attentat fut revendiqué par « The Weather Underground », un groupe de terroristes qui était contre l’envoi par le Président Richard Nixon de troupes américaines et sud-vietnamiennes au Laos lors de la guerre du Viêt Nam.
La bombe a traumatisé les membres du Congrès et le chef de la police du Capitole, James Powell a demandé à repenser complètement la sécurité du Capitole.
En 7 novembre 1983, une bombe explosa dans le hall situé à côté du bureau du sénateur Robert Byrd en provoquant des dégâts majeurs dans l'aile nord du Sénat. Un groupe appelé « Armed Resistance Unit » revendiqua l'attentat.
Le 24 juillet 1988, le Capitole fut le siège d'une fusillade qui fit deux morts (des policiers) et trois blessés.
Le tireur avait fait la queue devant le Capitole et en arrivant à un poste de contrôle de sécurité avait sorti son arme et avait abattu un policier, Jacob Chestnut.
Un touriste a été blessé lorsque d'autres agents ont tiré sur l'assaillant, un certain Russell Weston qui a couru vers une porte menant au bureau du sénateur du Texas, Tom DeLay.
L’inspecteur John Gibson, qui faisait partie du service de sécurité du sénateur DeLay, a échangé des tirs avec Weston qui l’a abattu.
D'autres officiers ont finalement réussi à neutraliser le tireur.
Russell Weston est un schizophrène paranoïaque, aujourd'hui âgé de 64 ans, se trouve dans un hôpital psychiatrique de haute sécurité.
En 1990, trois membres de l’« Armed Resistance Unit » firent un attentat à la bombe suite à l’invasion de la Grenade.
Le 24 juillet 1998, Russell Eugene Weston Jr. tira à l’intérieur du Capitole en tuant deux officiers de police. Ses motivations restent obscures.
En 2001 : On dit que le Capitole a été l’une des cibles des attentats du 11 septembre 2001 :
le vol 93 d’United Airlines qui fut détourné par des pirates de l'air, s’est finalement écrasé près de Shanksville dans le comté de Somerset en Pennsylvanie après que les passagers aient tenté de prendre le contrôle de l’avion.
Un des responsables des attaques, Khalid Cheikh Mohammed, a précisé que le bâtiment du Capitole était la cible du 4ème avion.
En 2004, le Capitole a été brièvement évacué après qu’un avion transportant le gouverneur du Kentucky de l’époque s’était égaré dans l’espace aérien restreint au-dessus du district de Columbia.
Le 17 février 2012, un immigré marocain vivant illégalement aux États-Unis fut arrêté alors qu'il s’apprêtait à perpétrer un attentat-suicide contre le Capitole.
En mars 2016, une fusillade isolée s’est produite et une passante a été blessée par la police. Un homme pointant une arme à feu a été abattu et arrêté dans un état critique par la police municipale de Washington D.C.
Le 6 janvier 2021, des manifestants pro-Trump ont fait irruption dans le Capitole à Washington, suspendant la session du Congrès américain destinée à certifier la victoire de Joe Biden aux élections présidentielles.
L’intrusion a été déclarée comme étant une atteinte contre la démocratie dans ce bâtiment plus que symbolique.
Après chaque élection présidentielle, le Congrès se réunit au Capitole pour valider les votes des grands électeurs, état par état, et proclamer officiellement le nom du nouveau Président.
C'est cette certification que les manifestants pro-Trump ont interrompue en faisant irruption dans le Capitole.
Une ’’vétéran’’ de l'US Air Force et trois autres manifestants pro-Trump ainsi qu’un policier sont morts lors des violences de la soirée.
Pas moins de 191 500 drapeaux ont été installés sur le National Mall, devant le Capitole à Washington, pour l'investiture le 20 janvier 2021 du nouveau et 46ème Président des Etats-Unis, Joe Biden. Crise sanitaire oblige, ces derniers ont remplacé un public qui ne pouvait pas assister à l'événement.
Une cinquantaine de colonnes de lumière représentant les différents États du pays, furent disposées de part et d'autre.
La cérémonie a fait l'objet d'une surveillance étroite suite à l'assaut du 6 janvier 2021 du Capitole par les partisans du Président sortant, Donald Trump.
“O say, can you see by the dawn's early light”.
La pop-star américaine Lady Gaga a été choisie par la nouvelle administration présidentielle démocrate pour chanter l'hymne américain « The Star-Spangled banner » au Capitole, lors de cette investiture de Joe Biden.
En 2017, aucune célébrité musicale américaine n’avait pris le risque de chanter pour Donald Trump.
Par la suite, la star Country Garth Brooks a chanté a cappella "Amazing Grace".
Date de dernière mise à jour : 21/01/2021