JAMES BOWIE

                                                                                                        
                             JAMES BOWIE

James « Jim » Bowie était un pionnier et un explorateur qui a joué un rôle de premier plan dans la révolution texane, culminant avec sa mort lors de la bataille de l'Alamo à San Antonio. 
James Bowie est devenu une légende du Texas et un héros du folklore américain.

Dans les plaines sauvages du Kentucky, dans le comté de Logan, un 10 avril 1796, (certains historiens avancent 1797) naquit un garçon qui allait devenir une légende : 
                                             Son nom : James Bowie. 

Dès son enfance, Jim apprit à survivre dans un monde rude : la chasse, la pêche, les longues marches dans les bois épais. 

James Bowie (Jim) est né de Rezin Bowie Sr. et d'Elve Catesby Jones Bowie. 
Sa famille était d’origine écossaise-irlandaise.

Il était le neuvième d'une famille de dix enfants. 
En 1810, la famille déménage à Madrid, dans le Missouri, où elle vit pendant deux ans avant de déménager à nouveau en Louisiane en 1802 où les terres étaient plus fertiles, mais où la loi était souvent celle du plus fort.

Ils ont déménagé plusieurs fois avant de finalement s'installer dans le sud-est de la Louisiane. 
Le père, Rezin Bowie Sr. a acheté 640 acres sur la rivière Vermilion et a développé une plantation près d'Opelousas où il a cultivé du coton et de la canne à sucre, élevé du bétail et acheté et vendu des esclaves.

Élevés à la frontière, les enfants Bowie ont travaillé dur, défrichant la terre, plantant des cultures, pêchant, chassant et gérant une ferme et une plantation. 
James savait chasser avant même de savoir lire et manier une arme avant de savoir écrire son nom.
Tous les enfants ont appris à lire et à écrire, mais James et son frère aîné Rezin ont également appris à lire, à écrire et à parler couramment l'espagnol et le français.

Dès son enfance, James est également devenu compétent avec les pistolets, les fusils et les couteaux et avait la réputation d'être intrépide et il apprit à survivre dans un monde rude, dans les régions frontalières : chasse, trappe, pêche, longues marches dans les bois épais, maniement des armes. 

Jeune homme, il a été décrit comme mesurant 1m 83, pesant environ 82 kg, ayant les cheveux clairs, les yeux gris et un tempérament rude.
En effet, James était grand, robuste, avec un regard dur. 
Il avait le goût du risque et parfois celui des affaires douteuses. 

James Bowie a d'abord fait fortune dans la contrebande d'esclaves qui s'est développée après 1807 lorsque le Congrès des États-Unis a interdit les traites négrières.
Dans les années 1810–1820, il participa à divers business douteux, notamment, avec ses frères, il se lança dans la traite illégale d’esclaves, une activité dangereuse mais lucrative malheureusement répandue à l’époque.
Pourtant, ce n’est pas pour ses commerces que son nom allait passer à la postérité… mais pour sa bravoure au combat.

Il se fit surtout connaître pour son tempérament violent et courageux. 
Il participa à des duels et à des rixes, ce qui renforça sa réputation d’homme dangereux.

James et son frère aîné Rezin s'enrôlèrent dans la milice de Louisiane à la fin de 1814 pour combattre dans la guerre de 1812, mais ils arrivèrent à la Nouvelle-Orléans trop tard pour participer à des combats. 
Par la suite, James Bowie s'est installé dans la paroisse de Rapides où il a subvenu à ses besoins en sciant des planches et du bois d'œuvre et en les faisant flotter dans le bayou pour les vendre. 
Il a également investi dans l'immobilier sur le Bayou Boeuf et possédait et échangeait des esclaves tout comme son père l'avait fait.

En juin 1819, il rejoint la « Long Expedition », un effort pour libérer le Texas de la domination espagnole. 
Après avoir capturé des indiens Nacogdoches, le groupe rencontra peu de résistance et déclara le Texas comme étant une république indépendante. 
L'étendue de la participation de Bowie n'est pas claire, mais il retourna en Louisiane avant que les troupes espagnoles ne repoussent l'invasion.

À un moment donné, James et ses frères John et Rezin ont fait la connaissance de Jean Lafitte, le légendaire pirate de la côte du golfe du Mexique impliqué dans la contrebande illégale d'esclaves et ils devinrent l'un des principaux clients du pirate qui s'était installé dans l'embouchure du Mississippi, profitant du statut encore vague de la Louisiane après son rachat à la France en 1803.
Peu de temps après, Laffite livrait des esclaves dans la baie Vermilion. 
Les frères déclaraient alors qu'ils les avaient « trouvés » et les avaient vendus aux enchères. 
Après avoir gagné 65 000 $, ils ont quitté l'entreprise. Par la suite, ils se lancent dans la spéculation foncière et, en 1825, établissent la plantation de canne à sucre Arcadia d'environ 1 800 acres près de la ville de Thibodaux, en Louisiane.

Le 19 septembre 1827, Bowie est impliqué dans le légendaire « Sandbar Fight » à Natchez dans le Mississippi, (un duel collectif sanglant sur un banc de sable du fleuve Mississippi), une rixe qui allait changer sa vie.
Samuel Levi Wells III et le Dr Thomas Harris Maddox avaient convenu de se battre en duel.
Bowie était là au nom de Wells. Lorsque les duellistes ont échangé des coups de feu, aucun des deux n'a touché l'autre, mais l'enfer s'est déchaîné.

Bien que la bataille du Sandbar ait duré moins de dix minutes, le général Samuel Cuny et le major Norris Wright étaient morts et Jim Bowie et Alfred Blanchard étaient blessés. C’était une mêlée sanglante.
Jim Bowie fut blessé plusieurs fois et survécut à plusieurs coups de feu et de couteau, mais il continua à se battre. 
Bowie à terre, couvert de sang, attrapa son immense couteau de chasse et terrassa son adversaire.

Ce jour-là, sa réputation d’homme invincible naquit, et son arme devint célèbre : le couteau Bowie.

Des témoins oculaires qui se souvenaient du « grand couteau de boucher » de Bowie ont commencé à faire connaître les prouesses de Bowie avec la lame mortelle, capturant l'attention du public et lançant la légende de la réputation de Bowie comme le plus redoutable combattant au couteau du Sud. 
Bientôt, les hommes ont demandé aux forgerons et aux couteliers d'en faire un « couteau Bowie ». 
Cet événement fit entrer son couteau Bowie dans la légende.
Ce couteau était une grande lame de combat, robuste, à moitié sabre, qui devint très populaire sur la frontière américaine et passa dans le folklore américain comme symbole de courage et de survie.

Mais l’esprit de James Bowie n’était pas fait pour les duels seulement. 
Il rêvait d’un pays libre, d’un territoire nouveau. 

Ce qui scella la réputation de James Bowie, ce fut son rôle dans la révolution texane.

Homme de l’Ouest, aimant l’aventure, à l'âge de 34 ans, James et un ami de Thibodaux en Louisiane, nommé Isaac Donoho, se rendirent donc au Texas en janvier 1830 où ils présentèrent une lettre d'introduction à l'empresario Stephen F. Austin à Nacogdoches. 
James prêta serment d'allégeance au Mexique le 20 février, puis se rendit à San Antonio au Texas où il présenta une fois de plus sa lettre d'introduction à des Mexicains riches et influents.
Au Texas, cette terre immense où les colons américains se battaient pour se libérer du joug mexicain, Bowie se fit soldat. 
À Concepción (mission), à Bexar (San Antonio), il mena ses hommes avec le courage d’un lion.

Le groupe de Bowie poursuivit ensuite jusqu'à Saltillo au Mexique, la capitale de l'État de la colonie du Texas. 

Bowie a renoncé à sa citoyenneté américaine et est devenu citoyen mexicain le 30 septembre 1830. 
Il s'associe ensuite à Juan Martín de Veramendi pour construire des filatures de coton et de laine à Saltillo. 
En tant que citoyen mexicain, Bowie avait le droit d'acheter jusqu'à 11 lieues de terres publiques et convainquit davantage de Mexicains de demander des subventions, qu'il leur acheta. 
Au fil du temps, il possédait quelque 700 000 acres. 
Le gouvernement mexicain a finalement adopté des lois en 1834 et 1835 qui ont mis fin à une grande partie de la spéculation foncière.
Entre-temps, les frères Bowie vendirent en mars 1831 la plantation de canne à sucre d'Arcadia, d'autres terres et 82 esclaves pour 90 000 $. 

Le mois suivant, le 25 avril 1831, Bowie épousa la fille du vice-gouverneur de la province, petite fille du leader espagnol Angel Navarro, Maria Ursula de Veramendi, âgée de 19 ans, la fille de son partenaire d'affaires. 
Le couple aura deux enfants. Bien que le couple ait construit une maison à San Antonio sur un terrain que Veramendi leur avait donné, près de la mission de San José, ils ont emménagé dans la maison des parents de Maria peu de temps après.

Sa gloire au Texas s'accrut à la suite de son expédition manquée pour retrouver une mine perdue légendaire.
Peu de temps après son mariage, Bowie est devenu fasciné par l'histoire de la mine « perdue » de Los Almagres (également connue sous le nom de mine perdue de San Saba et de mine perdue de Bowie), qui serait située au nord-ouest de San Antonio, près des ruines de la mission espagnole Santa Cruz de San Saba. 
Après avoir obtenu l'autorisation du gouvernement mexicain de monter une expédition à la recherche de la légendaire mine d'argent, Bowie, son frère Rezin et dix autres personnes se mirent en route pour San Saba le 2 novembre 1831. 

Le 19 novembre, à six miles de leur objectif, ils furent attaqués par un groupe de raids d'environ 160 Indiens Caddo et Apaches. 
Connu sous le nom de bataille de Calf Creek, alors que les Indiens encerclaient les hommes, le combat a duré 13 heures. 
L'un des hommes de Bowie, Tom McCaslin, a été tué et deux autres ont été blessés. 
Mais les Indiens subirent d'autres pertes, 40 morts et 30 blessés et fuirent rapidement la région.

Bowie et ses hommes ont commencé la longue marche de retour à San Antonio après avoir perdu leurs chevaux. 
Entre-temps, un groupe de Comanches amis entra à San Antonio, apportant la nouvelle de l'attaque et les citoyens pensaient que les membres de l'expédition Bowie avaient dû périr. 
Le 6 décembre 1831, les habitants de San Antonio furent surpris lorsque Bowie et ses hommes arrivèrent.

En 1832, Bowie est élu commandant d'une milice citoyenne, avec le grade de colonel, pour maintenir la paix et protéger les colons des attaques d'Indiens hostiles. 
Pendant ce temps, il sera dans plusieurs affrontements. 
Cette milice sera plus tard connue sous le nom de Texas Rangers.

Quelques mois plus tard, en septembre 1833, une épidémie de choléra atteint le Texas. 
Craignant que la maladie n'atteigne San Antonio, Bowie envoya sa femme enceinte Maria Ursula Bowie et leur fille à Monclova au Mexique qui était devenue la nouvelle capitale de la colonie du Texas pour se réfugier chez ses parents et son frère John. 

Mais le choléra frappa Monclova, et, entre le 6 et le 14 septembre 1833, sa femme Ursula, leur fille, son frère et ses parents moururent tous du choléra. 

James Bowie, qui était en affaires, apprit la nouvelle en novembre car à cette époque il se trouvait à Natchez dans le Mississippi et souffrait de la fièvre jaune. 

À partir de ce moment-là, il commença à boire fortement et négligea son allure.

L'année suivante, en 1834, le gouvernement mexicain fit passer de nouvelles lois pour autoriser la vente de terrains au Texas et il se remit à ses activités de spéculations foncières et fut nommé délégué foncier du Texas et commissaire des terres chargé de promouvoir la colonisation et l'installation dans les terres achetées par John T. Mason.
Sa nomination prit fin brutalement en mai 1835 lorsque le président Antonio López de Santa Anna abolit le gouvernement du Texas de Coahuila y Tejas (on écrit Tejas ou Texas) et ordonna l'arrestation de tous les Texans (Bowie y compris) qui faisaient affaire à Monclova. 
Bowie fut forcé de s'enfuir de Monclova et de retourner dans les terres des « Anglos » (désignant les immigrants anglo-saxons du Texas).

Les « Anglos », commencèrent à se révolter et à prendre le parti de la guerre contre Santa Anna.
Bowie travailla avec William B. Travis, le chef du parti pour la guerre, afin de gagner du soutien. 
Il visita en outre plusieurs villages amérindiens dans l'est texan afin de persuader les tribus amérindiennes, réticentes, de combattre avec eux contre le gouvernement mexicain. 
Santa Anna répondit à cette agitation en ordonnant la levée d'un grand nombre de troupes au Texas.

À la fin d'octobre 1835, une armée d'hommes dirigée par Stephen F. Austin et James Fannin, dont faisait partie Bowie, marcha sur San Antonio où les contacts de Bowie parmi la population s'avérèrent extrêmement utiles. 

La révolution texane commença le 2 octobre 1835 avec la bataille de Gonzales. Stephen F. Austin forma une milice de 500 hommes (parfois nommée « Armée texane ») pour marcher sur les forces mexicaines à San Antonio. 
Le 22 octobre 1835, Austin demanda à Bowie, devenu colonel volontaire de la milice et à James W. Fannin d'explorer les environs des missions de San Francisco de la Espada et San José y San Miguel de Aguayo afin d'y trouver des réserves de forces de volontaires. 
La mission partit avec 92 hommes, beaucoup d'entre eux étant des membres d'une milice de volontaires, les « New Orleans Grays », qui venaient d'arriver au Texas. 
Après avoir découvert une bonne position défensive près de la Mission Concepción, le groupe demanda à l'armée d'Austin de les rejoindre.

Le 28 octobre, la bataille de Concepción, qui s'est déroulée sur le terrain de la Mission Concepción, à deux miles au sud de San Antonio, a eu lieu. 

À cette époque, l'armée texane était divisée, certains à Concepcion et d'autres campaient à l'extérieur de San Antonio. 

Au matin brumeux du 28 octobre 1835, le général mexicain Domingo Ugartechea et le général Martín Perfecto de Cos conduisirent une force d'infanterie de près de 400 hommes et de cavaliers et deux petits canons contre les forces texanes pour attaquer les Texans campés à Concepción.

Bien que l'armée mexicaine réussisse à attendre la portée de 200 m, les positions texanes défensives les protégeaient du feu car les Texans se mirent à l'abri dans un ravin en forme de fer à cheval.
Au moment où les Mexicains s'arrêtèrent de tirer pour recharger leurs canons, les Texans montèrent sur un promontoire et liquidèrent quelques soldats mexicains. 
Les Texans sortirent de l'impasse peu après que Bowie ait mené une charge pour s'emparer des canons mexicains. 
Ugartechea fit retraite avec ses troupes et se retira après trois heures de combat finissant ainsi la bataille de Concepción par une victoire des Texans.

Les pertes mexicaines comprennent une dizaine de tués et 39 blessés, dont certains mourront plus tard. 
Les pertes du Texas comprennent un tué et un blessé. 

Un des hommes de Bowie le complimenta plus tard en le considérant comme 
« un leader né », ne dépensant jamais une balle inutilement ou mettant en danger en vain une vie, qui répétait constamment « Mettez-vous à l'abri les gars, et gardez vos réserves de feu : nous n'avons pas un homme à gaspiller. »

Ce fut la première grande bataille de la révolution texane.
Bowie a été salué comme un héros. 

James Bowie a également été impliqué dans la bataille de « Grass » le 26 novembre 1835, qui est devenue le dernier engagement lors du siège de San Antonio.

Une heure après la fin de la bataille de Concepción, Stephen F. Austin arriva avec les restes de l'armée texane et commença le siège de San Antonio de Béxar où le général Martín Perfecto de Cós, commandant général des forces mexicaines au Texas et ses troupes, étaient en garnison. 

Deux jours plus tard, le 30 octobre 1835, Bowie démissionna de l'armée d'Austin parce qu'il n'y avait pas de charge officielle et n'appréciait pas les « missions mineures d'exploration et d'espionnage ».

Le 3 novembre 1835, le Texas se déclara État indépendant, et un gouvernement provisoire fut formé avec Henry Smith de Brazoria, élu gouverneur provisoire.

Austin demanda à être relevé de ses fonctions dans l'armée et Sam Houston fut nommé chef de l'armée. 
Edward Burleson fut choisi comme commandant temporaire des troupes de San Antonio. 
Houston offrit à Bowie une commission comme officier dans son état-major, mais Bowie rejeta l'offre, expliquant qu'il voulait prendre part aux combats. 
Il s'engagea donc dans l'armée comme simple soldat, sous les ordres de Fannin.

 Il se distingua à la bataille de Grass Fight le 26 novembre 1835. 
Le Mexicain Cos avait envoyé environ 187 hommes pour couper de l'herbe afin de nourrir les chevaux. 
Alors que ceux-ci retournaient vers San Antonio, Bowie prit avec lui 60 cavaliers pour les intercepter, pensant qu'ils emmenaient une cargaison précieuse. 

Les Mexicains accélérèrent leur marche, espérant atteindre l'abri de la ville, mais Bowie et sa cavalerie les prirent en chasse. À la fin de la bataille, les Texans avaient deux hommes blessés mais avaient capturé beaucoup de chevaux et de mules.

Peu après, Bowie quitta San Antonio, Ben Milam conduisit un assaut sur la ville. 
Dans la bataille qui s'ensuivit, les Texans n'eurent à déplorer que peu de blessés, tandis que l'armée mexicaine perdit beaucoup de troupes.
Cos se rendit et retourna à Mexico, emmenant avec lui les dernières troupes mexicaines du Texas. 
Croyant que la guerre était terminée, beaucoup de volontaires texans quittèrent l'armée et retournèrent dans leurs familles.

Au début du mois de janvier 1836, James Bowie alla à San Felipe et demanda au conseil de l'autoriser à recruter un régiment. 
Il fut à nouveau renvoyé parce qu'il n'était pas « un officier du gouvernement ou de l'armée ».

                                           La bataille de Fort Alamo

Le général Sam Houston apprit que le général mexicain Santa Anna commandait une large force pour reprendre San Antonio.

En janvier 1836, Jim Bowie fut nommé commandant des volontaires texans à Fort Alamo (à San Antonio) et était à la tête du groupe de volontaires de la garnison de l'Alamo. 
Il arriva avec 30 hommes, le 19 janvier 1836 et ils retrouvèrent 104 hommes équipés de quelques armes et canons mais peu de provisions et de poudre. 
Les rebelles texans se retranchèrent dans cette ancienne mission fortifiée.

Houston savait qu'il n'y avait pas assez d'hommes pour tenir la position du fort, il avait donc donné à Bowie l'ordre de récupérer l'artillerie et de faire exploser la fortification afin de ne pas la laisser aux mains des Mexicains. 
Mais Bowie et le commandant d'Alamo, James C. Neill, constatant qu'ils ne pouvaient pas emporter l'artillerie, décidèrent de ne pas détruire le fort. 

Grâce aux relations de Bowie par son mariage et grâce à sa parfaite maîtrise de l'espagnol, la population majoritairement mexicaine de San Antonio fournit régulièrement aux retranchés des informations sur les mouvements de troupe de l'armée mexicaine. 
Après avoir appris que Santa Anna se dirigeait avec 4 500 hommes sur la ville, Bowie écrivit plusieurs lettres au gouvernement provisoire pour lui demander de l'aide dans la défense de Fort Alamo et particulièrement des hommes, de l'argent, des fusils et de la poudre à canon.

Dans une autre lettre adressée au gouverneur Smith, il réitéra son point de vue que : 
« Le salut du Texas dépend dans une grande mesure de notre capacité à défendre Béxar de la portée de nos ennemis. 
La ville sert de garde-frontière et, si elle venait à passer aux mains de Santa Anna, il n'y aurait plus d'autre bastion depuis lequel le repousser et l'empêcher de poursuivre sa marche. » 
La lettre à Smith se termina par les mots « Le colonel Neill et moi-même en sommes venus à la résolution solennelle que nous préférerons mourir dans ses fossés plutôt que de les abandonner à l'ennemi. »

Le lieutenant-colonel William Travis arrive en février pour prendre le commandement de l'Alamo, amenant avec lui un groupe de troupes de l'armée pour renforcer les effectifs défendant le fort.

Le 3 février 1836, Davy Crockett arriva avec trente hommes du Tennessee. 
James C. Neill partit en congé, le 11 février, pour rendre visite à sa famille malade et il laissa le commandement à William Travis, un membre de l'armée régulière. 
Bowie était plus âgé que Travis et disposait d'une meilleure réputation ; il se considérait en outre comme colonel, rang qui le rendait supérieur à Travis, qui n'était que lieutenant-colonel. 
Il refusa d'obéir à Travis, qui décida de s'en remettre à une élection afin que les soldats choisissent eux-mêmes leur commandant. 
Ceux-ci choisirent Bowie, ce qui rendit Travis furieux. 
Bowie fêta son élection par une grosse beuverie qui causa de nombreux dommages dans San Antonio notamment lorsque Bowie et ses hommes relâchèrent des prisonniers détenus dans les prisons locales qui attaquèrent des citoyens. 
Travis en fut dégoûté, mais, deux jours plus tard, les hommes se mirent d'accord pour un commandement conjoint : Bowie commanderait les volontaires et Travis commanderait l'armée régulière ainsi que les cavaliers.
 
Les murs de pierre de l’ancienne mission allaient devenir son dernier foyer.

Le 23 février 1836, les cloches de San Fernando sonnèrent l'alarme à l'approche des Mexicains dirigés par le général Santa Anna. 
Travis ordonna à toutes les forces texanes de se réfugier dans le fort Alamo. James Bowie rassembla en hâte des provisions et un troupeau de bétail qu'il mit à l'abri dans le camp. 
Craignant pour la sécurité de la famille de sa femme à San Antonio, Bowie invita ses cousines Getrudis Navarro et Juana Navarro Alsbury ainsi que le fils de cette dernière, un bébé de dix-huit mois, Alijo Perez Jr., à rester à l'intérieur des murs de Fort Alamo. 
Il amena également plusieurs serviteurs noirs, certains travaillant au Palace Veramendi. 
Bowie et Travis commencèrent à envoyer des courriers pour demander d'urgence des provisions et de l'assistance. 
Travis envoya le lendemain, le 25 février 1836, Juan Seguin sur le cheval de Bowie afin de recruter des renforts et 32 hommes supplémentaires arrivèrent.

Bowie tomba malade et deux docteurs, y compris le chirurgien du fort, furent incapables de diagnostiquer sa maladie. 
Travis redevint alors le seul commandant des forces quand Bowie dut s'aliter. 

Santa Anna et son armée commencèrent le siège d'Alamo le 24 février 1836. L'armée mexicaine leva le drapeau rouge pour prévenir les défenseurs qu'aucun quartier ne serait fait.

James Bowie, gravement malade, affaibli par la fièvre (probablement de tuberculose ou de typhoïde), trop faible pour se lever, passa ses derniers jours alité ne pouvant plus se battre debout. 
Bowie n’abandonna pas pour autant.

Le 26 février, David Crockett rapporta que Bowie, bien que souffrant gravement de sa maladie, continuait à ramper depuis son lit vers midi chaque jour et se présenter aux habitants d'Alamo, ce qui relevait le moral de ses camarades. 
Selon la légende, Travis a tracé une ligne dans le sable et a dit aux hommes de la traverser s'ils voulaient rester et se battre.
À la demande de Bowie, Crockett et plusieurs autres portèrent son lit de l'autre côté de la ligne car Bowie était trop faible pour marcher. 

Lorsque l’armée mexicaine du général Santa Anna lança l’assaut final et attaqua l’Alamo le 6 mars 1836, Bowie était alité mais ne baissa pas les bras et il continua à se battre depuis son lit jusqu’au bout, en gardant ses armes à portée de main, pistolets et couteau, avant d’être tué.

Le 6 mars 1836, les flammes dévorèrent le fort Alamo. Mais de ces ruines naquit une légende.

Celle d’un homme qui n’avait jamais reculé, pas même face à la mort.
Jim Bowie mourut ce jour-là.

En dépit des récits contradictoires sur sa mort, le plus répandu (et probablement le plus véridique) affirme qu'il fut tué sur son lit, appuyé contre le mur, se défendant avec ses pistolets et son fameux couteau.

Les 188 défenseurs restants dont James (Jim) Bowie, Davy Crockett et William Travis, furent tués, mais leur noms entrèrent dans la légende.

Voir aussi mon article : Davy Crockett

Jim Bowie n’était pas seulement un aventurier ou un bagarreur. 
Il devint, par sa mort héroïque, le symbole d’un peuple prêt à tout sacrifier pour sa liberté. Et son couteau, brillant sous le soleil du Texas, demeure encore aujourd’hui l’un des emblèmes de l’esprit pionnier américain.

Bien que sa vie ait été marquée par la violence et parfois par des activités controversées, sa mort héroïque à l’Alamo a fixé son image dans l’histoire.

Aujourd’hui encore, au Texas, on murmure son nom comme on murmure celui des héros :
Jim Bowie, l’homme au couteau, le guerrier de l’Alamo.

                 Au cinéma

James Bowie fut incarné au cinéma par :

Alan Ladd dans « La Maîtresse de fer » en 1952 ;
Stuart Randall (en) dans « Le Déserteur de Fort Alamo » en 1953 ;
Sterling Hayden dans « Quand le clairon sonnera » en 1955 ;
Richard Widmark dans le film de et avec John Wayne, « Alamo » en 1960.
Jason Patric dans « Alamo » de John Lee Hancock en 2004

A la télévision

James Bowie a été interprété par Chris Browning dans l'épisode 5 de la saison 1 de la série Timeless en 2016.