LE KU KLUX KLAN
ARTICLE DE ROLAND ROTH
Le KU KLUX KLAN est une société secrète américaine fondée par des vétérans sudistes après la guerre de Sécession (1865) suite à la défaite des troupes Confédérées contre les unionistes (Yankees). Cette création se situe pendant une période tendue de l'histoire des États-Unis avec l'assassinat du Président Abraham Lincoln en 1865, les massacres des Noirs à Memphis et à La Nouvelle-Orléans en 1866 et la procédure de destitution du président Andrew Johnson de 1867 à 1868.
La victoire des nordistes a confirmé le maintien des ex-États confédérés de 1860 dans l'Union et l'abolition de l'esclavage.
Le Klan n’est pas d’accord avec les récentes lois qui accordent aux Noirs des droits presque semblables à ceux des Blancs.
Le Ku Klux Klan souhaite avoir un impact sur le résultat des élections et va influer par toutes sortes de moyens comme l’intimidation, le chantage et la corruption pour faire triompher aux élections les États sécessionnistes.
Le Ku Klux Klan prône la suprématie de la « race » blanche sur les autres « races » comme les Noirs (descendants des anciens esclaves), les Asiatiques (immigrés chinois et japonais), les Hispaniques (Mexicains, Cubains, Portoricains et autres gens issus d'Amérique latine), la communauté Arabe ainsi que généralement l'antisémitisme, l'anticatholicisme dont les immigrés d'obédience catholique comme les Polonais, les Italiens et les Irlandais, l'antiorthodoxie comme les Européens orientaux tels les Grecs, les Roumains, les Yougoslaves, les Russes ou les Ukrainiens, l'anticommunisme et l'homophobie.
L'histoire du Ku Klux Klan (KKK) se divise en deux périodes bien précises.
Le premier Klan est né dans la nuit du 24 au 25 décembre 1865, quelques mois après la fin de la guerre de Sécession.
Dans le Sud défait, touché par le chômage et la misère, des jeunes vétérans de la Confédération s'ennuyaient et se déguisaient à Pulaski, une petite ville du Tennessee, ceci pour faire peur aux Noirs que venait d'émanciper, cette même année, le 13ème amendement de la Constitution.
Le 24 décembre 1865, six d'entre eux qui habitaient la ville de Pulaski, J. Calvin Jones, Frank O. Mccord, Richard R. Reed, John B. Kennedy, John C. Lester et James R. Crowe se réunirent pour fonder une association en voulant prolonger ainsi leur fraternité d'armes.
Les compères contribuèrent à fonder « l'Invisible Empire du Sud » et baptisèrent la communauté le Ku Klux Klan.
Etant un ancien élève du Collège du Kentucky, John B. Kennedy fait adopter les deux premiers mots du mot grec kyklos signifiant « cercle ».
James R. Crowe le scinda en deux et en change la finale, obtenant « Ku Klux » en observant que les fondateurs sont d'ascendance écossaise, ce qui amène John C. Lester à y ajouter une évocation du « clan » (écossais) en l'harmonisant à l'orthographe générale avec un « K ».
Crowe a eu l'idée de déguiser les membres ainsi que leurs chevaux avec les draps et les taies raflés dans la maison d'un de leurs hôtes.
Le Ku Klux Klan (KKK) vient de naître ...
Mais la farce du départ va bientôt changer de nature.
Les parades masquées organisées par les six compères ont comme but de terroriser les Noirs qui sont persuadés de croiser les fantômes de confédérés morts au combat.
Très vite, l’organisation des encagoulés, pour poursuivre leur mascarade, espèrent remettre au travail dans les plantations les quatre millions de Noirs que le Président Abraham Lincoln a affranchis par la Proclamation d'émancipation du 1er janvier 1863.
Sous prétexte du maintien de l'ordre, le Klan continua à effrayer les Noirs en leurs faisant croire qu’ils avaient un pouvoir surnaturel.
Les Klanistes cachaient des os de squelette sous leurs « robes » pour serrer la main des anciens esclaves ahuris, avec des courges habilement masquées puis soudainement retirées et qui évoquaient la légende du « cavalier sans tête ».
Le Klan recrutait parmi les Blancs du sud dans toutes les classes sociales et il devait son efficacité à ses hauts dignitaires dont la plupart était d'anciens officiers confédérés.
Le général Lee, l’ex-commandant en chef des armées du Sud, fut pressenti pour être le premier Grand chef du KKK mais il déclina l'invitation, tout en acceptant d'en être le président « invisible ».
Nathan Bedford Forrest
Le Klan s'organisa donc et la convention de 1867 nomma à sa présidence le général Nathan Bedford Forrest, un ancien général de cavalerie de l'armée confédérée.
Cet ancien général a amassé une fortune comme marchand d'esclaves à Memphis/Tennessee et ses troupes avaient massacré les soldats noirs qui se sont rendus à Fort Pillow aux cris de « Tuez les Négros ! ».
Forrest prit alors le contrôle de l'organisation en proclamant une constitution qui fixa les buts et le fonctionnement du Ku Klux Klan. Le Klan se définissait comme étant une « institution chevaleresque, humanitaire, miséricordieuse et patriotique ».
Il se fixa comme « but sacré » le « maintien de la suprématie de la race blanche dans cette république ».
Un organigramme fut créé, avec à sa tête le premier « Grand Sorcier du Ku Klux Klan ».
Avec l'aide plus ou moins ouverte de notables civils ou militaires de l'ancienne confédération sudiste, le Klan va se transformer en une armée secrète de résistance du Sud.
En 1867, George Gordon rédigea avec John Calvin Brown le « Prescript », un texte fondateur du premier Klan.
Un organigramme fut arrêté sous la forme d’une hiérarchie médiévale.
Son édition a été révisée en 1868.
Un questionnaire a été conçu et soumis aux nouveaux membres avant leur admission, afin de vérifier si les idées du candidat sont en adéquation avec celles du Klan, en particulier sur la supériorité des droits des Blancs sur ceux des Noirs.
L'Empire du KKK, commandé par le Grand Sorcier, se divisa en royaumes, en dominions, en provinces et en tanières.
Chaque Etat devint un royaume gouverné par un Grand Dragon. Chaque district est un dominion et fut dirigé par un Grand Titan. Chaque comté ou province a été placé sous l'autorité d'un Grand Géant.
Le tout forma « l'Empire invisible » dominé par le Grand Sorcier.
Il existe d’autres « grades » : Grand Moine, Grand Scribe, Grand Turc, cyclopes, dragons, génies, hydres, furies, sentinelles ….
Une proclamation des principes fondamentaux du Klan mit en place des règlements et les dix questions posées aux postulants.
Au début, le Klan recruta surtout dans le Tennessee, l'Alabama et la Caroline du Nord. Puis le réseau s’élargissaitt dans d’autres états du sud comme le Texas ou la Louisiane.
En Louisiane furent créés les « Chevaliers du Camélia blanc », au Texas les « Chevaliers du Soleil levant », ailleurs les « Visages pâles », la « Fraternité blanche », la « Ligue blanche », etc.
Dans tous les états, ces organisations du Klan avaient le même but : Celui de défendre la suprématie des Blancs dans le Sud pour discriminer les Noirs, pour les écarter de leur présence dans les milices locales et leur participation à la vie politique.
Comme l’esclavage a été aboli, il s’agissait de réinstaurer les frontières raciales entre Noirs et Blancs par la violence et par l’intimidation.
Le devoir sacré de tout klaniste fut le maintien de la suprématie de la race blanche afin de reconstruire le Sud.
Le Klan se forgea ainsi une solide notoriété dans les Etats du sud.
Eviter les dénonciations et garder le secret est impératif pour la communauté.
Cet anonymat fut garanti par le port de cagoules, une sélection impitoyable avec l'intronisation initiatique et l'usage de titres ésotériques.
Les membres du Ku Klux Klan portèrent en effet une capuche ou cagoule blanche pointue sur leur tête avec une grande robe assortie.
Ces costumes sont copiés des « capirotes » portés par les processionnaires espagnols.
Leurs chevaux étaient parfois déguisés de la même façon.
Leurs « chevauchées » avaient pour but de terroriser les Noirs très superstitieux en leur faisant croire qu'ils sont les fantômes des soldats confédérés morts au combat et venus se venger.
Dissimulé et vêtu ainsi, le klansman lynche, tue, pille, fouette, mutile ou noie, intimide en pensant être dans son bon droit et pour la justice de sa cause.
Dans toutes les classes de la société blanche du Sud le succès du Klan est grandissant.
A Athens/Alabama on introduisit en premier le châtiment physique en plongeant dans une source glacée un Noir que l'on a vu monter à cheval avec une institutrice.
Les « Athéniens » sont suivis par des centaines d'autres groupes plus ou moins autonomes qui élargissaient la gamme des violences.
Pour le Klan, le Noir n'est pas le seul ennemi mais il y a aussi ses alliés blancs du Bureau des affranchis, de l'Union League, les scalawags qui sont des sudistes partisans des idées du Nord et les carpets-baggers, ces aventuriers du Nord venus s'installer dans le Sud et qui sont aussi dangereux.
La violence du Klan ne connaissait plus de limites et l'anonymat permettait à tous les voyous d'accomplir leurs forfaits.
En 1868, le Tennessee vota une loi pour maintenir la paix publique. L'Alabama, l'Arkansas, la Caroline du Nord et du Sud, le Mississipi suivront en 1871-1872.
Au cours du premier semestre de 1868, le Grand Sorcier parcourut ses Etats en appelant à la mobilisation. Chacun de ses passages fut suivi par une vague de violences au nom de « l'inquiétude » des citoyens américains. Le KKK extrayait illégalement des prisonniers noirs de leur cachot pour les pendre aux arbres.
Il y a le cas de Perry Jeffers.
Il était installé avec sa femme et ses sept fils sur une plantation de Georgie comme métayer (Noir) et il avait une excellente réputation auprès de son patron.
Mais le Klan décida de lui faire payer sa réussite.
L'un des fils Jeffers riposta à l'attaque et provoqua un mort du côté du Klan.
En l'absence du père Jeffers, le Klan reviendra en force et pendit sa femme puis brûla son plus jeune enfant sur un bûcher constitué par les meubles de sa maison.
L'épouse fut sauvée in extremis par le docteur Darden qui a été tué ensuite par le Klan.
Affolé, Jeffers voulut s'enfuir en Caroline du Sud et il prit alors le train avec ses fils. Mais son wagon fut pris d'assaut par des membres du Klan qui les firent descendre au dernier arrêt de Georgie.
Quelques heures plus tard, on retrouva leurs cadavres criblés de balles.
Les instituteurs venus des états du Nord qui enseignaient aux Noirs dans les Etats du Sud étaient également visés par le Klan car si les Noirs s'instruisent, le retour à l'esclavage est impossible !
Les instituteurs étaient alors considérés comme des traîtres, responsables de la décadence et on les insultait avec des lettres de menace et des mises en demeure.
Les écoles furent incendiées, les instituteurs pillés ou assassinés.
Beaucoup s'en vont. Certains idéalistes s'obstinèrent à rester comme John Dunlap, le principal de la First Coloured School qui ne pensait pas à ce qui l’attendait.
Près de cinquante Klanistes masqués à cheval et armés de pistolets étaient apparus un soir devant sa maison.
Ils avaient tiré deux fois sur Dunlap à travers la fenêtre, puis, le séquestrèrent et l’entrainèrent à plusieurs centaines de mètres de là.
Ils l’avaient planté debout au milieu de la route en baissant son pantalon et en retroussant sa chemise au-dessus de sa tête.
Puis ils donnèrent chacun cinq coups de fouet en lui disant qu’ils arrêteraient s’il quittait l’état.
Dunlap, recouvert de plaies ouvertes, le quitta sans attendre.
En 1869, le Grand Sorcier, Nathan Bedford Forrest, procéda à la dissolution solennelle de l'organisation.
Mais en réalité, Forrest a bluffé et son intention réelle était d'enfoncer le Klan dans une clandestinité toujours plus grande tout en poursuivant ses agissements.
Le 31 mai 1870, le Congrès américain adopta des mesures de répression, les lois du Force Acts, qui dénoncèrent la « rébellion contre le gouvernement des États-Unis ».
Ces lois permettaient au Président de proclamer la loi martiale, de punir les coupables, leurs complices et ceux qui auraient refuser de les dénoncer.
Le président Ulysses Simpson Grant a appliqué la loi dans plusieurs cas.
Puis le sénateur républicain Stephens sera poignardé en plein tribunal. C’en était trop !
Face à de telles exactions, le gouvernement décida de réagir fermement.
Le 20 avril 1871, le Président, le général Ulysses S. Grant, fit voter une loi dite « loi Ku Klux » ou « The Klan Act » au Congrès des États-Unis pour abolir le Ku Klux Klan.
Six mois plus tard, Grant décrèta la loi martiale dans neuf comtés de Caroline du Sud. L’armée envoyée sur place procéda à des milliers d'arrestations.
Mais faute de preuves, la plupart des détenus seront relâchés.
Les membres du Klan s'éparpillèrent dans de nouveaux organismes : White League, Shot Gun Plan, Rifle Club.
Le Klan fut anéanti et disparut rapidement.
Il a été officiellement interdit en 1877
Le Klan devint alors un contre-pouvoir clandestin fondé sur le racisme.
La renaissance de l'activité politique du Klan va se faire en 1915.
William Joseph Simmons, un ancien prédicateur laïque, l'exhuma de l'oubli à Atlanta en Géorgie en se servant, par un biais inattendu, de l’énorme succès rencontré par le film controversé de David Wark Griffith « The Birth of a Nation » (Naissance d'une nation) d'après le roman « The Clansman » de 1905 du révérend Thomas Dixon.
Dans ce film du cinéma muet, le réalisateur ne dissimula pas sa sympathie pour les Sudistes et prit ouvertement parti pour le Ku Klux Klan.
Le président des Etats-Unis Woodrow Wilson soutiendra aussi le film.
Une section féminine existait même dans le Ku Klux Klan durant les années 1910-1920, le « WKKK ».
Le pasteur évangélique William J. Simmons restaura alors l'Ordre des chevaliers de l’Empire invisible.
Mais le mouvement ne se développa pas et il déclina même à la fin de la Première Guerre mondiale.
Le Président Woodrow Wilson, puis ses successeurs, patronnèrent discrètement le mouvement qui prit une ampleur considérable en quelques années et ne concerna plus uniquement le Vieux Sud.
Deux nouveaux associés de Simmons, l'ancien journaliste Edward Y. Clarke et la riche veuve Elizabeth Tyler prirent le Klan en main.
William joseph simmons
Ils augmentèrent la cotisation à 10 dollars et feront du porte à porte pour recueillir les adhésions au Klan.
Chaque adhérent du Klan devait payer cette cotisation et acheter son vêtement de membre auréolé de symboles divers.
En 1922, H. W. Evans, un dentiste du Texas, deviendra le Sorcier impérial.
Les membres font principalement partie de la petite bourgeoisie, rurale et citadine, protestants de classe moyenne assez éduqués avec un slogan : l'Amérique d'abord ! ( bien connu par un certain Président du 21ème siècle ).
La recette du Klan est la suprématie blanche et le racisme anti-Noirs en y rajoutant le rejet violent du catholicisme jugé trop envahisseur. L'immigration massive aux Etats-Unis l'incita également à cultiver l'antisémitisme et la xénophobie.
Contrairement à l'ancien Klan, le Grand Sorcier voulait légaliser le KKK en proposant ses services aux pouvoirs publics, ce qui allait à l’encontre des traditions d’origine du Klan.
Clarke devint chef d'état-major et installa son QG à Atlanta.
Il réinstaura les anciennes subdivisions et le rituel d'initiation et multiplia les parades où il fit brûler de gigantesques croix.
Les membres qui exercèrent une fonction au sein du Klan touchèrent un salaire fixe.
En un an, le Sud est gagné et le Nord est séduit par le Klan où les Noirs pauvres s'entassèrent dans les quartiers des villes.
Le Klan, qui comptait 100 000 membres en 1920, en aura près de 5 millions en 1925 en s’implantant dans le Midwest, notamment dans l’Ohio, en Indiana, en Oklahoma, au Colorado, en Californie et en Oregon.
Etant alcoolique, William J. Simmons fut destitué et remplacé par le dentiste franc-maçon (32ème degré) Hiram W. Evans de Dallas au Texas et qui devint Sorcier Impérial. Il congédia également Clarke et Tyler.
En 1924, lors des élections, onze gouverneurs et de nombreux sénateurs reçurent l'investiture du Klan.
Le QG de l’organisation déménagea à Washington DC.
En 1925 une loi limitant l'immigration fut votée.
Pour démontrer sa force, le Klan organisa une parade monstre dans la capitale.
Comme la police et les élus locaux restèrent relativement neutre, le Klan, qui fut très bien armé, continua d’intimider les Noirs et se livra à des attentats, à des exactions cruelles envers eux en les pourchassant, en les torturant ou en les assassinant.
Mais le Klan, au nom de la moralité s'occupa aussi des médecins véreux, des prostituées et des marginaux divers.
Tous ceux qui fraternisèrent avec les Noirs, que ce soit des hommes de loi, politiciens et pasteurs, eurent les cheveux rasés, furent marqués au front des trois initiales KKK, fouettés ou encore enduits de goudron dans lequel on enfonça des plumes.
En 1922, un fait retentissant a été la torture de deux Afro-Américains à Mer Rouge en Louisiane.
Pour contrecarrer les agissements du Klan, la Louisiane vota une loi anti-masques interdisant de porter des masques (ou cagoules) en dehors de la Toussaint et de Mardi gras avec la publication de la liste des membres du Klan.
Ce type de lois sera ensuite adopté par d'autres Etats.
Mais le Klan parvint à dominer les assemblées législatives du Texas, de l'Oklahoma, de l'Arkansas, de la Californie, de l'Oregon, de l'Indiana, de l'Ohio. En 1923, le gouverneur de l'Oklahoma qui était hostile au Klan fut visé par une procédure d'impeachment, c'est-à-dire de destitution par la législature de l'État.
Des membres du Ku Klux Klan s'associèrent dans les années 1920 et 1930 à des milices patronales pour réprimer des grèves et agresser des syndicalistes.
À partir de 1926, le Klan déclina car les adversaires du Klan comme les journalistes, les politiciens, les hommes d'Église, les enseignants ont été nombreux à lutter contre l'Invisible Empire.
La perte de respectabilité du KKK jointe à des divisions internes grandissantes, entraînèrent ainsi l'effritement de son influence tout en continuant à mener des expéditions punitives
En 1929, une commission des activités anti-américaines de la Chambre des Représentants fut créée afin de lutter contre le Klu Klux Klan
Dans les années 1930, le nazisme allemand attira le KKK.
Le docteur Colescott avait racheté le Klan à Evans en 1939.
Des alliances entre klanistes se formèrent avec le Bund germano-américain de l'Etat du New Jersey.
Mais de nombreux adhérents s'enrôlèrent dans l'armée pour lutter contre le péril japonais.
Harry S. Truman, ancien sympathisant du Klan, vice-président de Franklin Roosevelt en 1944, voulait ainsi attirer les électeurs du sud.
Mais il a tout de même permis aux Afro-Américains de devenir officiers dans l'armée au cours de son deuxième mandat.
Le coup de grâce à l'empire invisible fut donné en 1944 par le service des Contributions directes qui lui réclama 685 000 dollars impayés depuis 1920.
Etant incapable de régler cette somme, le Klan est mort pour la seconde fois.
Malgré de nombreuses tentatives de résurrection à un niveau plus local que national, le KKK ne rencontra plus le succès d'avant-guerre.
Car les mentalités évoluèrent et puis le soldat Noir a bien montré lors de la guerre qu'il était capable de verser son sang à l'égal du Blanc.
Stetson Kennedy contribua à démystifier l'organisation du Klan en livrant tous ses secrets dans son livre « J'ai appartenu au Ku Klux Klan ».
Dans les années 1950, la promulgation de la loi contre la ségrégation dans les écoles publiques souleva à nouveau les passions et le Klan s’anima encore par des bagarres, des dynamitages de maisons et des crimes au cours d'émeute raciales avec 29 tués de 1956 à 1963 dont 11 Blancs.
Le Klan s’attaqua aussi au communisme, aux Indiens ou au catholicisme.
Mais rien n'y fait, le déclin du Klan fut amorcé depuis la fin des années 1960 alors qu’il ne comptait déjà plus qu'une dizaine de milliers de membres (en 1967 entre 10 000 et 30 000 membres actifs).
Mais le Ku Klux Klan sera encore à l'origine de nombreux actes terroristes dirigés contre les Noirs dans les États du Mississippi et de l'Alabama à partir de la fin de 1964 et dans ceux de la Louisiane et de la Géorgie après avril 1965.
Le 14 octobre 1966, la condamnation du « sorcier impérial », Robert Shelton, pour outrages au Congrès ainsi que l'offensive dirigée par le Président Johnson contre le Klan, ont eu pour but de mettre fin à l'impunité des crimes racistes dans le sud des États-Unis. L'influence du Klan qui reste alors limitée, est devenue simplement un groupuscule d'extrême droite comparable aux néo-nazis avec lesquels il fraye parfois.
Dans les années 1990, on estimait à 3 000 le nombre des membres d'un groupe se référant au Ku Klux Klan, mais un rapport national publié en février 2007 estima que ce nombre a augmenté depuis l’année 2000.
Il compterait actuellement 5 000 à 8 000 membres qui s'organisent avec divers mouvements boneheads (skinheads nazis) dans des actions militantes comme des organisations de rassemblements, des campagnes de recrutements, des distributions de tracts et des pamphlets racistes.
Lors de la campagne présidentielle américaine de 2016, des membres éminents du Ku Klux Klan, entre-autre son ancien patron David Duke, prirent le parti de Donald Trump et le félicitèrent pour sa victoire, donnant ainsi une dimension politique au Klan.
Le Ku Klux Klan existe encore de nos jours dans de nombreuses organisations toujours actives aux États-Unis réparties à travers divers États. Certains groupes particuliers contiennent qu'une dizaine de membres tandis que d'autres sont de véritables organisations.
Le Ku Klux Klan possède actuellement son quartier général à Zinc, dans le comté de Boone, dans l'Arkansas, à 30 km au nord de Harrison, qui est également considéré par de nombreux médias comme la ville la plus raciste des États-Unis.
Son actuel leader est Thomas Robb.
Les plus importantes organisations sont :
- Bayou Knights of the Ku Klux Klan localisé au Texas, en Oklahoma, en Louisiane et dans d'autres régions du sud des États-Unis.
- Church of the American Knights of the Ku Klux Klan
- Imperial Klans of America
- Knights of the White Kamelia
- Knights of the Ku Klux Klan, dirigé par le directeur national le pasteur Thomas Robb, est basé à Zinc dans l'Arkansas qui est considérée comme la plus grande organisation portant le nom de Ku Klux Klan aux États-Unis.
Elle se considère elle-même comme la « sixième zone du Klan » et continue d'être un groupe raciste.
Date de dernière mise à jour : 27/03/2020