L'ASSASSINAT D'ABRAHAM LINCOLN
Qui était Abraham Lincoln ?
Le seizième Président des États-Unis, Abraham Lincoln, est né le 12 février 1809 dans le comté de Hardin au Kentucky et il est mort assassiné le 15 avril 1865 à Washington D.C.
Il a été élu Président à deux reprises, en novembre 1860 et en novembre 1864.
Il est le premier Président républicain de l'histoire des Etats-Unis et fut le dirigeant des États-Unis pendant la pire crise de l’histoire du pays, la guerre de Sécession. Il a réussi à préserver l'Union.
Lors de cette guerre civile, il sortit victorieux de celle-ci et il fit ratifier le 13èmeamendement de la Constitution des États-Unis pour abolir l’esclavage.
Il ne termina pas son second mandat car il fut assassiné cinq jours plus tard, suite à un complot organisé par des confédérés.
Lincoln était né dans une famille modeste dans le Kentucky.
Après son adolescence, il apprit le droit tout seul, en autodidacte et devint avocat itinérant.
Abraham Lincoln fut un avocat de province éloquent et il s’est lancé petit à petit vers ses premiers mandats politiques.
Il dirigea pendant un certain temps le parti « whig » et fut élu dans les années 1830 à la Chambre des représentants de l'Illinois, puis à celle des États-Unis plus tard dans les années 1840.
Lincoln s’opposait à l’extension de l’esclavage dans les nouveaux États fédérés. Il se forgea une notoriété nationale en 1858 suite à une série de débats contre Stephen A. Douglas qui était un défenseur du droit des États à introduire (ou non) l’esclavage sur leur territoire.
Devenu ainsi populaire à l’échelon du pays, Lincoln fut choisi par le nouveau Parti Républicain pour être candidat de celui-ci aux élections présidentielles de 1860.
Il remporta la plupart des États du Nord mais il n’avait pas eu les voix des États du Sud favorables à l’esclavage.
Elu en novembre 1860, il débuta son mandat le 4 mars 1861.
LA MAISON DE LINCOLN SA MAISON NATALE
Cette élection de ce républicain abolitionniste à la présidence entraîna immédiatement la sécession de sept États esclavagistes du Sud qui formèrent les États confédérés d'Amérique.
Ceux-ci furent bientôt rejoints par d’autres États.
Les tentatives de compromis et de réconciliation de la part de l’Union ne servaient à rien.
L’attaque du fort Sumter le 12 avril 1861 par les troupes confédérées amène une grande partie des Etats du Nord à se regrouper pour réunir la nation et pousser Lincoln à mettre en place son effort de guerre.
Le Sud, quant à lui, entra en état d’insurrection.
Lincoln permet alors l’arrestation et la détention sans procès de nombreux suspects de sympathisants sécessionnistes.
La guerre de Sécession va débuter.
La Proclamation d'émancipation en vigueur le 1er janvier 1863 concernant l’abolition de l’esclavage encourage les États du Nord à abolir progressivement l’esclavage.
Plus tard, en décembre 1865, cette proclamation conduira à un processus de la ratification du 13ème amendement de la Constitution par le Congrès, donnant la liberté à tous les esclaves du pays.
Lors de l'élection présidentielle de 1864, les Démocrates ayant comme candidat le général George McClellan feront campagne pour la paix entre le Nord et le Sud.
Au début de cette guerre civile, Lincoln nomma des généraux dont Ulysses S. Grant.
L’Union, sous son commandement, met en place un blocus naval pour supprimer les échanges commerciaux avec le Sud.
William Tecumseh Sherman marcha inexorablement sur Atlanta.
Entre-temps, une succession de batailles victorieuses assureront à Lincoln sa réélection en 1864.
Ulysses S. Grant essaya continuellement de s’emparer de la capitale des Confédérées, Richmond en Virginie, et poussa Robert E. Lee dans ses derniers retranchements. Le général Grant arrivera à réaliser son but en 1865 et la victoire militaire est à portée de main.
Après la défaite des États confédérés en 1865, Lincoln appelle à l’apaisement et se veut conciliant avec le Sud.
Mais son projet de reconstruction du pays ne verra pas le jour car le 14 avril 1865 il sera assassiné par un partisan sudiste John Wilkes Booth.
Lincoln est le premier Président américain a être assassiné.
Il fut souvent controversé au cours de ses quatre difficiles années de pouvoir, mais il a été considéré après sa mort comme l’un des plus grands Présidents et comme un martyr et un héros de l'histoire des États-Unis. Il fut souvent comparé à George Washington.
Récit de l’assassinat d’Abraham Lincoln et de ses suites
Résumé en bref : L’assassinat d'Abraham Lincoln a eu lieu le 14 avril 1865 à Washington DC.
Il sera tué par balle dans la nuque et mourut le lendemain alors qu'il assista dans sa loge à la représentation de la pièce de Tom Taylor « Our American Cousin » (Notre cousin d'Amérique) au théâtre Ford à Washington DC en compagnie de son épouse et de deux autres invités.
John Wilkes Booth est l’assassin du Président Lincoln. C’est un acteur et un sympathisant de la cause confédérée.
Il avait recruté plusieurs complices dont Lewis Powell et George Atzerodt qu'il avait chargé d'assassiner respectivement le secrétaire d'État William H. Seward et le vice-président Andrew Johnson.
Par ce triple meurtre, J.W. Booth espérait renverser le gouvernement de l'Union.
Le complot échoua malgré la mort de Lincoln :
Lewis Powell agressa W.H. Seward mais celui-ci se remit de ses blessures et George Atzerodt fut pris de panique et s'était enfuit de Washington sans avoir pu voir le Vice-Président Andrew Johnson.
Après l'attentat sur Lincoln, une grande chasse à l'homme se mit en place par l'armée.
Powell est arrêté le 17 avril 1865 et Atzerodt le 20.
Après son forfait, l’assassin Booth et un de ses complices, David Herold, se retrouvèrent dans le Maryland et parvinrent à échapper à leurs poursuivants jusqu'au 26 avril 1865.
Finalement, l’armée parvint à les retrouver et à les encercler.
Herold se rendit mais Booth refusa et il fut abattu.
De nombreux suspects furent alors arrêtés dont sept hommes et une femme qui seront jugés par un tribunal militaire le 9 mai 1865.
Le 30 juin, la cour donna son verdict en condamnant les huit prévenus dont quatre d'entre eux seront condamnés à la peine de mort et exécutés par pendaison le 7 juillet 1865.
Qui était cet assassin ?
Avant son méfait, John Wilkes Booth (10 mai 1838 – 26 avril 1865) a été un acteur de théâtre qui avait un certain succès dans le Maryland selon les critiques de l’époque.
Il était membre d'une famille d'acteurs. Son talent et sa santé mentale ne seront remis en cause qu'après la conspiration et l’assassinat.
Il s'intéressa à la vie publique et à la politique dans les années 1850 et rejoignit le parti des « Know Nothing » ce mouvement américain qui s'opposa à la politique d'immigration vers les États-Unis.
Booth était aussi un fervent partisan de l'esclavage.
En 1859, il rejoignit une milice de Virginie qui participa lors d’un raid sur l'arsenal fédéral de Harpers Ferry à la capture de l'abolitionniste John Brown.
Lors de la guerre de Sécession, il travailla pour les services secrets confédérés et rencontra à Montréal certains de leurs chefs comme Jacob Thompson et Clement Claiborne Clay.
Mais certaines sources indiquent qu'il n'existe aucune preuve de cette implication de Booth dans les services secrets confédérés.
Il éprouvait une profonde frustration à la suite de la défaite des Sudistes à l'issue de la guerre de Sécession (1861-1865) et il s’opposa à la décision de Lincoln d'étendre le droit de vote aux esclaves récemment émancipés.
Booth, sudiste convaincu, préparait de longue date un attentat contre Abraham Lincoln car il pensait que seule la disparition de Lincoln pourrait renverser le cours de la guerre civile.
Après avoir imaginé de l’enlever, il finit par se décider de l’abattre au lendemain d’un discours dans lequel le Président affirmait sa volonté de donner le droit de vote aux Noirs.
Le meurtre de Lincoln n’était qu’un des trois attentats prévus ce soir-là.
Booth se mit à conspirer dans le but de tuer le Président Abraham Lincoln et d'autres proches personnalités comme le vice-président Andrew Johnson, le secrétaire d'État William Seward et le secrétaire à la Guerre, Edwin Stanton.
Les conjurés, tous Sudistes, comptaient bien déséquilibrer l’ensemble du pouvoir Yankee.
Alors que l'armée sudiste de Virginie du Nord du général Lee avait capitulé quatre jours plus tôt, l'armée du général confédéré Joseph Johnston affrontait toujours l'armée de l'Union dirigée par le général Sherman.
Booth, lui, pensait que la guerre n'était toujours pas terminée et voulait aider les Confédérés de par sa conspiration.
De tous les conspirateurs, Booth a été le seul à atteindre son but.
Après l'attentat contre Lincoln, Booth fuira à cheval vers le sud du Maryland et trouva refuge dans une ferme du Nord de la Virginie où il fut repéré et abattu par des soldats de l'Union, à peine deux semaines plus tard.
L’ironie du sort veut que le frère de Booth, Edwin Booth, avait sauvé la vie du fils du Président Lincoln quelques années auparavant alors que celui-ci, étant tombé sur une voie ferrée, risquait d'être heurté par le train arrivant en gare.
Revenons au contexte de la conspiration de John Wilkes Booth
Au début de la guerre de Sécession, le gouvernement fédéral refusa toute négociation avec le Sud sur d'éventuels échanges de prisonniers.
En 1862 cependant, les généraux des deux camps trouvèrent un accord concernant l’échange qui devait se dérouler immédiatement après chaque bataille et ceci jusqu’à 1863.
À partir de cette période, le Nord commença à refuser les échanges pour des raisons stratégiques mais également parce que les Confédérés refusèrent de livrer les prisonniers afro-américains.
En mars 1864, le général Ulysses S. Grant, commandant en chef des armées de l'Union, arrêta tout échange de prisonniers de guerre.
ULYSSES S.GRANT
C'est à ce moment-là que John Wilkes Booth élabora un plan d'enlèvement du président Lincoln pour l'emmener dans le Sud en tant qu’otage afin de forcer le Nord à revenir à sa politique d'échange de prisonniers.
Pour cela, Booth mit en place un cercle de conspirateurs en recrutant Samuel Arnold, George Atzerodt, David Herold, Michael O'Laughlen, Lewis Powell et John Surratt.
La mère de ce dernier, Mary Surratt, quitta sa taverne de Surrattsville dans le Maryland pour ouvrir une pension à Washington. Booth lui rendit visite à de nombreuses visites et ce lieu devint pour les conspirateurs une base opérationnelle dans la capitale fédérale.
Le 4 mars 1865, Booth assista à la cérémonie d'investiture du second mandat de Lincoln comme invité de Lucy Hale à laquelle il s'était fiancé en secret.
Celle-ci est la fille du sénateur John Parker Hale qui devint plus tard ambassadeur des États-Unis en Espagne.
Le 17 mars 1865, Booth informa ses complices que Lincoln assistera à une représentation de « Still Waters Run Deep » au Campbell Military Hospital.
Les conspirateurs de Booth reçoivent alors pour consigne de se joindre à lui afin de tendre une embuscade au Président sur le chemin du retour de l'hôpital.
Mais Booth apprend que le Président a changé d'idée et se rendra au « National Hotel » pour une cérémonie organisée par des officiers du « 142nd Regiment Indiana Infantry ».
Le 9 avril 1865, l'Armée confédérée de Virginie du Nord, la principale force des Sudistes, se rendit à l'armée du Potomac après la bataille d'Appomattox Court House.
Le président confédéré Jefferson Davis et son gouvernement étaient en fuite.
Booth continua de croire en la cause et lorsqu'il apprit que le général Robert Lee s'était rendu, Booth abandonna son plan d'enlèvement et se décida pour un assassinat.
Le 11 avril 1865, Booth est présent quand Lincoln prononça un discours devant la Maison-Blanche et déclara soutenir l'idée d'accorder le droit de vote aux Noirs.
Furieux, Booth décida définitivement de tuer le président et quelques membres du gouvernement afin d'endeuiller les célébrations de la victoire des Nordistes et de désorganiser l'administration fédérale.
Le 14 avril, vers midi, Booth se trouvait au théâtre Ford de Washington afin d'y retirer son courrier et il apprit que le président Lincoln et le général Ulysses S. Grant assisteront à la représentation de « Our American Cousin » de Tom Taylor le soir même.
Le moment tant attendu est arrivé !
Il connait très bien les lieux car il y avait travaillé plusieurs fois en tant que comédien, notamment en mars 1865.
Il est persuadé que s’il tue le Président et le général Grant en même temps et que ses complices tuent le vice-président Andrew Johnson et le secrétaire d'État William Seward, le gouvernement de l'Union sera paralysé pour un bout de temps afin de permettre à la Confédération du Sud de repartir.
Dans l'après-midi, Booth se rend à la pension de Mary Surratt et lui demande d'envoyer un paquet à sa taverne de Surrattsville dans le Maryland et de dire au gérant de préparer les armes et les munitions qu'il y avait déposées.
À sept heures du soir, Booth retrouva ses complices et ordonna à Powell, armé d'un revolver Whitney modèle 1858, de tuer Seward et à Atzerodt, armé d’un revolver et d’un couteau de tuer Johnson au Kirkwood Hotel de Washington.
Je passe sur la tentative d'assassinat de Seward par Powell ainsi que la renonciation d'Atzerodt à assassiner Andrew Johnson.
Booth prévoit de tirer sur Lincoln avec son Derringer à un coup, puis de poignarder le général Grant.
MARY
Abraham Lincoln et son épouse Mary Todd Lincoln se préparent à assister à la représentation de théâtre.
Le général Grant et son épouse ont décliné l'invitation des Lincoln mais Booth ne le savait pas et c'est finalement le major Henry Rathbone et sa fiancée Clara Harris qui se joignirent au couple présidentiel.
Le président et la première dame arrivent en retard au théâtre Ford alors que la représentation avait déjà débuté.
Ils ont été retenus à la Maison-Blanche par le sénateur du Missouri John B. Henderson.
Les époux Lincoln gagnèrent la loge présidentielle.
Le spectacle est interrompu brièvement pour leur arrivée et les spectateurs applaudissent.
La loge est gardée par le policier John Frederick Parker, un garde du corps affecté à Lincoln.
Pendant l'entracte, Parker est allé boire un verre à la taverne voisine avec le cocher de la berline de Lincoln.
On ne sait pas s'il est retourné ensuite au théâtre, mais il n'est certainement pas à son poste quand Booth entra dans la loge.
Vers 21 heures, le 14 avril 1865, Booth, connu des employés et familier des lieux, arriva à l'entrée des artistes.
Il pénétra dans l'antichambre de la loge présidentielle et bloqua la porte au moment où madame Lincoln et son époux se tiennent la main.
Il est environ 22 heures 15.
Dans la loge, Booth armé d'un couteau dans sa main gauche pointa de sa main droite un pistolet sur la nuque du Président Lincoln qui se recula dans les bras de sa femme.
Un dialogue de la scène 2 de la pièce fait toujours éclater de rire les spectateurs. Booth compte sur le brouhaha pour couvrir la détonation.
Booth tira à bout portant sur la tête du président et l’atteint derrière l’oreille gauche.
Sa femme et la fiancée du major Rathbone poussèrent des cris de peur.
Mortellement blessé, Lincoln s'effondra sur son siège.
Juste à côté, le Major Rathbone se lève brusquement et bondit pour empêcher Booth de s'échapper qui lui assène un violent coup de poignard dans le bras.
Rathbone réagit et tenta d'attraper Booth qui veut enjamber la balustrade de la loge présidentielle.
Booth lui donna un nouveau coup et entreprit de sauter sur la scène.
Rathbone se redressa rapidement et saisit le manteau de Booth alors qu'il s'apprêtait à sauter du rebord de la loge.
Rathbone cria : « Arrêtez cet homme ! »
Mary Lincoln et de Clara Harris hurlèrent ce qui fait comprendre aux spectateurs que toute cette agitation ne fait pas partie du spectacle.
L’éperon d'équitation de Booth s'est pris dans une tenture et il tomba à l'étage inférieur en faisant une chute d’environ 3,6 m.
Il a atterri la tête la première au beau milieu de la scène devant les comédiens sidérés. Le péroné de son pied gauche est fracturé juste au-dessus de la cheville.
La jambe brisée, il parvint à se relever en brandissant son couteau et en s'écriant :
« Sic semper tyrannis ! » la devise latine de la Virginie qui signifie « Ainsi en est-il toujours des tyrans ! »
Certains diront qu’il a ajouté : « Le Sud est vengé ! »
Malgré sa blessure, il courra ensuite sur la scène et s’enfuira par la porte par laquelle il était entré dans le théâtre et où l'attendait son cheval. Il sauta sur sa monture et il s'enfuyait bride abattue.
Quelques spectateurs se lanceront à sa poursuite mais ne parviendront pas à l'attraper.
Booth galopa jusqu'au Navy Yard Bridge qui traverse l'Anacostia et disparut.
Au théâtre Ford, la situation fut dramatique pour le Président Lincoln.
Un jeune chirurgien militaire en permission qui assista au spectacle, Charles Leale, fendit la foule en effervescence pour rejoindre la loge présidentielle.
La porte était bloquée de l’intérieur et Rathbone retira la cale pour permettre l’accès à la loge à Leale.
Le docteur Leale découvrit que Rathbone avait une blessure profonde au bras qui saigna abondamment.
Il ne s'attarda pas sur lui et alla directement vers Lincoln, affalé sur son siège, paralysé et respirant à peine et retenu par sa femme Mary.
Il allongea le président sur le sol et un autre médecin qui se trouvait parmi le public, le Dr. Charles Sabin Taft arriva dans la loge.
Leale et Taft découpèrent le col de la chemise de Lincoln et Leale découvrit les dégâts faits par la balle à l'arrière du crâne près de l'oreille gauche. Il sortit un caillot ce qui améliora la respiration.
Il prononça : « Sa blessure est mortelle. Il lui sera impossible de guérir ». Un troisième médecin s’est joint à eux.
Vu son état, le Président ne peut pas être transporté à la Maison-Blanche avec un attelage.
Les médecins, aidés par quelques soldats, décidèrent de le transporter dans une maison, la Petersen House, face au théâtre et ils le déposèrent sur le lit d'une chambre au premier étage.
Puis Lincoln sombra dans le coma.
Les trois médecins ont été rejoints par le chirurgien général de l'Armée des États-Unis Joseph K. Barnes, le major Charles Henry Crane, le Dr Anderson Ruffin Abbott et le Dr Robert K. Stone.
Crane est l'assistant du chirurgien général Barnes et Stone est le médecin personnel de Lincoln.
Les fils du président, Robert et Thomas Lincoln, vinrent également sur les lieux ainsi que le secrétaire à la Marine Gideon Welles et le secrétaire à la Guerre Edwin M. Stanton, alors que la First Lady Mary Lincoln pleura dans l'un des salons.
Plus rien ne peut être fait pour le président :
à 7 h22 du matin du 15 avril 1865, Lincoln meurt, âgé de 56 ans, 2 mois et 3 jours.
La nouvelle arriva en Europe dix jours plus tard, par le paquebot « Australasian », puis fut télégraphiée par Reuters pour l'édition du 27 avril 1865 du quotidien « Le Temps ».
Revenons à la fuite de l’assassin Booth ….
Booth a donc sauté sur son cheval et s’est dirigé au grand galop vers le Navy Yard Bridge pour quitter la ville pour le Maryland.
David Herold, un complice conspirateur, passe le même pont moins d'une heure plus tard et rejoint Booth.
Après avoir récupéré les armes et les provisions cachées à Surattsville, Herold et Booth se rendent chez un médecin, le docteur Samuel Mudd, qui constate la fracture de la jambe de Booth, lui fixe une attelle et lui donne une paire de béquilles.
Les deux fugitifs restent une journée chez le Dr. Mudd, puis demandent à un homme de les conduire à la maison du colonel Samuel Cox, un sympathisant de la cause sudiste.
Cox les cache dans sa ferme de Rich Hill tout en organisant leur fuite vers la Virginie.
Le 21 avril 1865, Thomas A. Jones leur fait traverser le Potomac avec une petite embarcation.
Booth et Herold seront en cavale jusqu'au 26 avril quand l'armée les découvre dans la grange d’une ferme d'un certain Richard Garrett.
Herold se rend dès l'arrivée des soldats mais Booth refuse de sortir de la grange.
Les soldats firent feu sur le bâtiment.
Le soldat Boston Corbett se faufile par derrière et tire sur Booth qui est touché à la gorge et s'effondre.
Il meurt allongé sur le porche de la ferme des Garrett, deux heures après avoir été touché.
Que s’est-il passé après la mort du Président Lincoln ?
Le 19 avril 1865, des millions de gens se pressèrent lors de la procession funèbre de Lincoln dans les rues de Washington.
Le 21 avril, la dépouille mortelle du Président fut transportée en train sur un parcours de 2 700 km pour Springfield dans l’Illinois.
Tout au long du trajet du train des millions d'Américains se recueillirent sur son passage.
Le convoi s'arrêta à Baltimore, Harrisburg, Philadelphie, New York, Albany, Buffalo, Cleveland, Columbus, Indianapolis et Chicago avant d'atteindre, le 3 mai 1865, la ville de Springfield dans l'Illinois.
Abraham Lincoln est enterré à Springfield dans une crypte fortifiée bâtie en 1901 (suite aux menaces proférées contre sa dépouille). Auparavant, son cercueil avait été déplacé 17 fois depuis son enterrement initial en 1865 et ouvert à 5 reprises : le 21 décembre 1865, le 19 septembre 1871, le 9 octobre 1874, le 14 avril 1887 et le 26 septembre 1901.
Le gouvernement n’a pas été déstabilisé suite à l’attentat.
Dans les semaines qui suivirent la mort de Lincoln, les principaux chefs sudistes se rendirent les uns après les autres.
Le 26 avril 1865, le général sudiste Joseph E. Johnston se livre au général nordiste William Tecumseh Sherman.
Deux mois plus tard, le 23 juin 1865 avait lieu l'ultime reddition du général de brigade Stand Watie.
Le Vice-Président Andrew Johnson a prêté serment tout de suite après la mort de Lincoln.
Il sera l'un des présidents les plus impopulaires de l'histoire des États-Unis.
La Chambre des Représentants vota son « impeachment » en 1868, mais le Sénat refusa à une voix près la procédure.
William Seward se remit de ses blessures et continua à servir pendant toute la présidence de Johnson en tant que secrétaire d'État.
En 1867, c’est lui qui négocia l'achat de l'Alaska avec la Russie.
Quelques mois après le drame, John Thomson Ford se vit contraint de renoncer à rouvrir son théâtre suite à une vague d'indignation.
En 1866, le gouvernement fédéral lui racheta le bâtiment pour le transformer en immeuble de bureaux.
En 1893, ce bâtiment s'effondra, tuant 22 employés.
Il fut ensuite utilisé comme entrepôt, puis resta inoccupé jusqu'à sa restauration.
En 1968, le théâtre Ford a ré-ouvert ses portes en tant que salle de conférence et aussi de musée.
La loge présidentielle n'a plus jamais été occupée.
En 1896, la « Petersen House » est achetée par le gouvernement pour en faire un mémorial.
De nos jours, le théâtre Ford et la « Petersen House » sont gérés par le « Ford's Theatre National Historic Site ».
Que sont devenus les conjurés de l’attentat ?
Lewis Powell erre dans les rues de Washington pendant trois jours avant de retrouver le 17 avril 1865 la maison de John Surratt déjà occupée par la police et il est arrêté.
Atzerodt s'est caché dans une ferme à Georgetown, mais il y est aussi arrêté le 20 avril 1865.
Les autres conspirateurs, à l'exception de John Surratt, sont appréhendés avant la fin du mois d’avril.
Celui-ci s’est enfui en Europe, puis en Afrique, avant d'être finalement capturé en novembre 1866.
Surratt est ensuite jugé pour le meurtre de Lincoln, mais un témoin affirme l'avoir vu à Elmira dans l'État de New York le jour même de l'attentat.
Le jury n’arrive pas à se décider pour un verdict : Surratt est acquitté et vivra en liberté jusqu'à sa mort en 1916.
Suite au chaos après l'assassinat, des dizaines de présumés complices ont été arrêtés et jetés en prison.
Toutes ceux que l’on soupçonna avoir quelque chose à voir avec l’assassinat ou qui ont eu un contact de près ou de loin avec Booth ou Herold sont mis en prison.
Le nombre des suspects et présumés complices se limita finalement à huit et sont jugés par un tribunal militaire :
Il s’agit de sept hommes et une femme dont Samuel Arnold, George Atzerodt, David Herold, Samuel Mudd, Michael O'Laughlen, Lewis Powell, Edmund Spangler et Mary Surratt.
Le procès débuta le 9 mai 1865 et durera près de sept semaines en voyant défiler 366 témoins.
La Military Commission (tribunal militaire) est composée de 10 officiers supérieurs.
Le verdict prononcé le 30 juin 1865 déclare tous les accusés coupables.
Mary Surratt, Lewis Powell, David Herold et George Atzerodt sont condamnés à mort par pendaison.
Samuel Mudd, Samuel Arnold et Michael O'Laughlen sont condamnés à la prison à vie.
Mudd échappe de justesse à la mort, le jury ayant rejeté la peine capitale par cinq voix contre quatre.
Edmund Spangler est condamné à six ans de réclusion.
Après avoir condamné Mary Surratt à la pendaison, cinq des jurés signèrent une lettre demandant la clémence, mais le nouveau Président Johnson refusa la grâce.
Mary Surratt, Powell, Herold et Atzerodt seront pendus au « Old Arsenal Penitentiary », le 7 juillet 1865.
Mary Surratt a été la première femme a être exécutée par le gouvernement américain.
O'Laughlen meurt en prison de la fièvre jaune en 1867.
Mudd, Arnold et Spangler font l'objet d'une grâce présidentielle en février 1869.
W.H. Seward Major Rathbone Andrew Johnson
Le major Rathbone qui fut gravement blessé au bras dans la loge du théâtre Ford par Booth, se remit de ses blessures et épousa Clara Harris.
Il fit une belle carrière et venait d’être nommé consul en Allemagne quand il fut saisi d’une crise de folie furieuse : il abattit sa malheureuse femme Clara et faillit assassiner ses enfants, rata son suicide et finit ses jours dans un asile d’aliénés.
LE RÊVE D'ABRAHAM LINCOLN
Abraham Lincoln avait fait un célèbre rêve, qui, comme pour Jules César, lui annonçait sa mort.
Le 11 avril 1865, lors d’une soirée, Abraham Lincoln reçoit ses invités à la Maison-Blanche.
Le Président est d'humeur sombre.
Le Président raconte alors son rêve qu’il a fait quelques jours plus tôt, juste au moment où la guerre prenait fin.
Le Président Lincoln raconte :
« Il y a dix jours, j’étais très soucieux, j’attendais des dépêches venant du front. Je me suis couché très tard, et me suis endormi immédiatement.
J'ai fait alors un rêve qui me poursuit depuis lors.
J’étais dans ma chambre. « J'entendais des sanglots, c'était comme si un grand nombre de gens pleuraient doucement ; mais cette foule éplorée restait invisible à mes yeux.
Je suis passé dans une autre pièce ; il n'y avait personne, pourtant les mêmes bruits de pleurs me suivaient à mesure que j'avançais à travers la Maison Blanche ».
« Chaque objet m'était familier, mais je ne pouvais voir nulle part ces gens qui se désolaient comme si leurs coeurs allaient se briser.
J'étais intrigué et inquiet.
Qu’est-ce que tout cela pouvait signifier ?
Je suis entré dans le Salon Est. Une surprise m'a serré le coeur.
Sur un catafalque reposait un cadavre sous un suaire.
Des soldats semblaient monter la garde et une multitude de gens contemplaient tristement le corps dont le visage était caché.
- Qui est mort à la Maison Blanche ai-je demandé à un soldat ?
- Eh bien, Monsieur, c’est le président qui est mort, il a été assassiné.
Un long sanglot de douleur est alors monté de la foule et cela m'a immédiatement réveillé ».
Le Président raconte alors qu’il a pris sa bible sur sa table de chevet et qu’il l’a ouverte au hasard, pour tomber chaque fois sur un passage où il était question de rêves ou de visions.
Puis il conclut :
« Je ne me suis pas rendormi cette nuit-là, et même si ce n'était qu'un rêve, il m’a étrangement dérangé. Mais, bon, allons ! N'en parlons plus ».
Trois jours plus tard, le vendredi saint 14 avril 1865, Lincoln se rend au théâtre Ford de Washington et on connait la suite …..
Pour quelle raison le Président n’a-t-il pas tenu compte de son rêve et pourquoi n’a-t-il pas pris les précautions nécessaires en s’exposant publiquement au théâtre ?
Sans doute est-ce parce qu’il ne croyait pas aux rêves, comme il l’a dit.
LES HOMMAGES A ABRAHAM LINCOLN
Lincoln fut l’un des Présidents américains les plus admirés de l’histoire des États-Unis.
On lui rendit hommage de différentes façons :
En mars 1867, l'association du « Lincoln Monument » s’est fixée comme but la création d'un mémorial dédié au Président, le « Lincoln Memorial » à Washington.
Le projet a été agréé par le Congrès des États-Unis.
En 1901, un site lui fut dédié sur un terrain qui était alors une zone marécageuse de Washington et se trouve aujourd'hui dans le West Potomac Park.
Le Congrès donna son accord définitif pour la construction du mémorial le 9 février 1911.
La première pierre fut posée le jour anniversaire de la naissance de Lincoln, le 12 février 1914.
Les travaux ont été retardés en raison de la Première Guerre Mondiale et ce n'est que le 30 mai 1922 que le « Lincoln Memorial », conçu par Henry Bacon, fut inauguré et ouvert au public.
Londres abrite également une tour en mémoire d'Abraham Lincoln, la « Lincoln Memorial Tower ».
Lincoln a donné son nom à la capitale de l’État du Nebraska.
Son effigie est apparue sur un billet de 100 $ émis le 10 mars 1863 en Louisiane qui a été un des premiers billets de banque émis par le gouvernement américain.
Elle apparaît aussi sur la pièce de 1 ¢ comme sur le billet de 5 $,
Son portrait fut sculpté, avec trois autres Présidents célèbres, sur le mont Rushmore dans le Dakota du Sud.
Depuis sa mort, environ 16 000 livres lui auraient été consacrés.
Le musée Abraham Lincoln de Springfield dans l'Illinois est l'un des principaux musées consacré au Président.
L’anniversaire de sa naissance a été déclaré jour férié jusqu’à la création du « Presidents Day » (jour des présidents), jour férié destiné à honorer tous les Présidents des États-Unis.
Le 12 février 2009, plusieurs cérémonies célébrant le bicentenaire de la naissance de Lincoln eurent lieu au « Lincoln Memorial » dans la capitale fédérale américaine.
Le théâtre Ford, lieu de son assassinat, a organisé un gala pour fêter sa réouverture en 1968 après les travaux de rénovation qui coûtèrent plusieurs millions de dollars.
La marine américaine a honoré sa mémoire en nommant des navires « USS Abraham Lincoln ». Il s'agit d'un sous-marin lance-missiles et d'un porte-avions nucléaire.
Environ 5 000 Américains participèrent dans la Brigade Abraham Lincoln, aux brigades internationales pendant la guerre d'Espagne (1936-1939).
L'État de l’Illinois est surnommé « Land of Lincoln » (la terre de Lincoln) appellation qui a été reprise sur les plaques d'immatriculations de cet État.
Lincoln Park, nommé en son honneur, est le plus vaste parc urbain public de la ville de Chicago (Illinois) et deuxième plus grand du pays après celui de Central Park de New-York.
Il abrite également le Lincoln Monument, une statue de bronze haute de 3,7 m en hommage à Lincoln.
Plusieurs statues de Lincoln trônent à travers la ville de Chicago, notamment à Grant Park.
Le « Lincoln Center for the Performing Arts » est un centre culturel de New York qui fut construit dans les années 1960.
Abraham Lincoln a été le premier des quatre Présidents américains qui moururent assassinés au cours de leurs mandats :
- Abraham Lincoln (1809-1865), qui a aboli l’esclavage en 1865 et s’est fait tuer par John Wilkes Booth.
- James Garfield (1831-1881) en 1881 se fait assassiner par Charles J. Guiteau, paranoïaque et furieux de ne pas avoir été nommé comme consul à Paris.
- William McKinley (1843 – 1901) en 1901 meurt de deux balles tirées dans l’abdomen par un anarchiste, Leon Czolgosz.
- John F. Kennedy (1917-1963) le 22 novembre 1963 est tué par Lee Harvey Oswald, à Dallas dans sa voiture présidentielle, une Lincoln !
Coïncidences entre Abraham Lincoln et John F. Kennedy
À la suite de l'assassinat de John F. Kennedy le G.O.P. ( Congressional Committee Newsletter ) a lancé une légende urbaine sous forme de comparaisons entre l'assassinat de Lincoln et celui de Kennedy en y trouvant plusieurs coïncidences.
Ces coïncidences ont été relayées par plusieurs médias et dont certains auteurs, comme Jonathan C. Smith qui ont montré le caractère aléatoire.
En lisant les biographies des deux présidents américains qui ont marqué l’histoire de l’Amérique, Abraham Lincoln et J.F Kennedy, on constate des similitudes curieuses, véridiques et troublantes concernant leurs personnalités et leurs destins :
Kennedy et Lincoln sont tous les deux des Présidents américains qui sont morts assassinés.
Abraham Lincoln fut élu au Congrès en 1846
John F. Kennedy fut élu au Congrès en 1946
Abraham Lincoln fut élu Président en 1860
John F. Kennedy fut élu Président en 1960
Les noms de Lincoln et de Kennedy contiennent chacun 7 lettres.
Les deux présidents luttaient pour les droits civils.
Leurs deux épouses ont perdu des enfants alors qu’elles vivaient à la Maison Blanche.
Les deux présidents furent assassinés un vendredi.
Les deux présidents furent touchés à la tête.
La secrétaire de Lincoln s’appelait Kennedy
La secrétaire de Kennedy s’appelait Lincoln
Les deux présidents furent assassinés par un sudiste.
A ces deux présidents succédèrent deux présidents sudistes.
Les deux successeurs s’appelaient tous les deux Johnson.
Andrew Johnson, qui succéda à Lincoln, était né en 1808
Lyndon Johnson, qui succéda à Kennedy, était né en 1908
John Wilkes Booth, qui assassina Lincoln, était né en 1839
Lee Harvey Oswald, qui assassina Kennedy, était né en 1939
Les deux assassins sont connus par leurs trois noms.
Les noms des 2 assassins comportent chacun 15 lettres
Kennedy fut tué dans une voiture de marque « Lincoln. »
Booth s’échappa d’un théâtre et fut retrouvé dans un entrepôt
Oswald s’échappa d’un entrepôt et fut retrouvé dans un théâtre
Booth et Oswald furent assassinés avant leur procès.
Date de dernière mise à jour : 30/12/2019