LA DECLARATION D'INDEPENDANCE DES ETATS-UNIS
ARTICLE DE ROLAND ROTH
LA DECLARATION D’INDEPENDANCE DES ETATS-UNIS
La Déclaration de l'indépendance est aussi le point de départ de la « Guerre d'Indépendance américaine », qui oppose les treize colonies britanniques d'Amérique suite à leur rupture à la monarchie britannique qui reconnaitra la nouvelle nation en signant le 3 septembre 1783 le traité de Versailles.
Ce conflit avait pour origine la Tea Party de Boston.
En effet, la Grande-Bretagne avait imposé à ses colonies d’Amérique, sans les consulter, des clauses protectionnistes et de monopole au niveau du commerce du thé entre elles et les futurs états indépendants, ce qui provoque le mécontentement des colons.
En 1774, un premier congrès des représentants des colons décide de ne plus acheter de produits anglais.
La monarchie britannique envoie alors des soldats pour mater la rébellion et imposer ses décisions.
Un deuxième congrès des colons organise une armée dont le commandement est confié à George Washington.
Les premiers combats entre les colons et les soldats britanniques ont lieu à Lexington en avril 1775.
L’affaire de la Tea Party, une série de crises entre la métropole et les colonies, le Parlement britannique votant de lourds impôts et taxes frappant les colonies, furent le point de départ de la Révolution américaine en 1775, puis de l'Indépendance des Etats-Unis d'Amérique en 1776.
En France, elle influença beaucoup les rédacteurs de la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen » votée en août 1789.
En 1776, certains événements présentirent la Déclaration d’Indépendance.
Les voilà :
Le 1er janvier, après la marine, c’est au tour de l’armée de terre de saluer les nouvelles couleurs américaines.
La bannière des « Insurgents » flotte désormais fièrement au-dessus des lignes, narguant les Britanniques assiégés depuis 7 mois à Boston.
Le 10 janvier 1776, Thomas Paine, proche des Francs-Maçons, prend parti pour les insurgés et publie « Common Sense »,« Le Sens commun », un pamphlet publié pour la première fois sans nom d’auteur pendant la révolution américaine et qui remporte un vif succès avec environ
500 000 exemplaires vendus.
Thomas Paine a bénéficié, lors de sa rédaction, des commentaires de Benjamin Rush.
Son livre aura une immense popularité.
Il est un plaidoyer pour dénoncer l’administration britannique vers une rupture avec la Grande-Bretagne et George Washington s’en est inspiré.
Une deuxième édition parut très rapidement, suivie d’une troisième, avec un rapport sur la valeur de la marine britannique, d’une annexe et d’une réponse à la critique par les quakers parue le 14 février 1776.
Dans ce petit livre, il estime qu’il est ridicule qu'un petit pays comme la Grande-Bretagne gouverne et impose des lois à l'immense et lointaine colonie américaine.
Le 23 janvier, dans le Massachusetts, sous la pression du Congrès continental, le tribunal demande l’éviction du gouverneur royal britannique.
Le 6 avril, le Congrès ouvre tous les ports américains au commerce international sauf avec la Grande-Bretagne.
Le 9 avril à Philadelphie, le Congrès appelle de tous ses vœux la fin de la traite des Noirs.
Le 2 mai, en France, la compagnie Hortalez, fondée par Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, l’auteur du célèbre Barbier de Séville, dissimule une officine de la diplomatie secrète française qui permettra au gouvernement français d’aider discrètement les Insurgés américains.
Beaumarchais a obtenu de Louis XVI la somme d’un million de livres pour acheter des armes.
Le 14 mai, le Congrès vote le principe du désarmement de tous les loyalistes ou tories, fidèles à la Grande-Bretagne.
Le 12 juin 1776, la Virginie se dote d'une Déclaration des droits de l'État de Virginie (Virginia Declaration of Rights).
Le Second Congrès continental, composé de délégués des Treize colonies réunis à Philadelphie, décide de rédiger la Déclaration d'indépendance.
Le 28 juin, à Philadelphie, parmi les 55 délégués du Congrès continental, beaucoup sont impressionnés par le projet de la Déclaration d’Indépendance présenté et rédigé dans ses grandes lignes par Thomas Jefferson.
Thomas Jefferson (1743-1826)
C'est un Virginien âgé de 33 ans en 1776 et a eu une formation d’avocat.
C’est un « Homme des Lumières », qui a beaucoup lu et fut influencé par la pensée des philosophes Alfred F. Jones, John Locke et Henry Home.
Jefferson fut également un planteur qui possédait des esclaves.
Thomas Jefferson fut aussi influencé par la Ligue des Iroquois, confédération pacifique organisée autour d'une constitution, la « Grande loi de l'Unité » ou Gayanashagowa.
Il a réussi à définir et à justifier simplement et avec éloquence le droit à l’indépendance des colonies comme un droit naturel.
La date de sa publication n’a pas été arrêtée.
La déclaration d’indépendance est un texte politique qui doit être adoptée à l’unanimité par les 13 colonies.
Les membres du Congrès ont souhaité encore y apporter quelques modifications.
Le 29 juin, à l’instar de la Caroline du Nord, la Virginie a décidé de s’émanciper et à proclamer son indépendance en adoptant une constitution républicaine.
C’est George Mason, un compagnon d’arme de George Washington, qui a rédigé les textes.
La constitution est très libérale puisque le gouverneur, élu chaque année, n’a pas le droit de véto et ne peut pas s’opposer aux décisions du Sénat et de la Chambre.
La présentation du texte final de la déclaration au Congrès est faite par John Trumbull.
LA DECLARATION D’INDEPENDANCE (texte : cliquez)
Finalement, le 4 juillet 1776, après trois jours de débats, le document définitif, écrit sur du papier de chanvre, fut approuvé et signé par 56 délégués réunis à l'Independence Hall.
L’Independence Hall ou Pennsylvania State House est un bâtiment construit en briques rouges entre 1732 et 1753 à Philadelphie (Pennsylvanie) où fut signée la Déclaration d’indépendance et fut adoptée la Constitution américaine.
Indepedence Hall (Philadelphie) Nous tenons ces vérités pour évidentes
que tous les hommes sont créés égaux
Jefferson fait six copies du manuscrit du 28 juin et il souligne les passages éliminés.
Le congrès continental a ainsi adopté la Déclaration d’Indépendance.
La Déclaration d'Indépendance des États-Unis d'Amérique, par laquelle les treize colonies britanniques d'Amérique du Nord ont fait sécession de la Grande-Bretagne le 4 juillet 1776, a ainsi formé les « États-Unis d'Amérique ».
Ce texte est influencé par la philosophie des Lumières et se réfère aussi à la Révolution anglaise de 1688.
Les délégués du Congrès continental ont apposé leurs signatures sur la déclaration d’indépendance.
John Hancock, le président du Congrès, griffonna son nom en gros caractères au centre de la page « Voilà, dit-il, j’espère que le roi George pourra lire cela ».
Un comité avait été chargé de rédiger la Déclaration d'Indépendance, mais c’est bien Thomas Jefferson que l’on peut considérer comme étant le principal auteur de celle-ci.
Dans ce comité on trouvait aussi John Adams (le futur président de 1797 à 1801), Benjamin Franklin, Robert Livingston et Roger Sherman.
L'inspiration première de ce texte pourrait se référer d'un texte du philosophe anglais John Locke.
John Locke (1632-1704) a tiré les leçons de la révolution de 1688 qui a chassé le roi Jacques II et l’a remplacé par Guillaume et Mary.
C’est à ce moment que les Anglais adoptent un « Bill of Rights », une déclaration des droits de l’homme qui inspirera les Américains en 1790-1791.
En 1690, Locke publie son Traité sur le gouvernement civil « Les hommes étant tous libres, égaux et indépendants, nul ne peut être dépossédé de ses biens et assujetti au pouvoir politique d’autrui sans son consentement ».
La Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis est universelle.
Elle s'adresse à l'opinion de l'humanité et elle énonce que tous les hommes sont créés égaux.
Mais il faut noter que ce texte oublie volontairement les esclaves d'origine africaine qui sont alors très nombreux dans les colonies anglaises d'Amérique ainsi que les Amérindiens dont les colons convoitent les territoires et qui ne sont pas considérés comme les égaux des Blancs.
La Déclaration est ensuite envoyée à l’imprimerie pour être largement diffusée.
La nouvelle de la Déclaration d’indépendance a pris 29 jours pour parcourir la distance de Philadelphie à Charleston, le même temps que pour aller de Philadelphie à Paris. Bizarre !
Elle fut lue dans les églises, placardée dans les villes et les villages des anciennes colonies.
Déclaration d'Indépendance Signataires de la déclaration
John Adams a dit qu’à l’avenir le premier jour des débats serait célébré en Amérique.
« Il sera commémoré comme le jour de la délivrance, par un acte solennel de dévotion envers le Tout-Puissant.
Il sera célébré en grande pompe, avec des parades, des spectacles et des jeux d’un bout à l’autre du continent, à partir d’aujourd’hui et pour toujours ».
Depuis, le 4 juillet est devenu la fête nationale des États-Unis : l'«Independence Day » (Jour de l'Indépendance).
Le 11 septembre 1776, les Américains Franklin Adams et Edward Rutledge rencontrent à Long Island les Britanniques pour des négociations de paix.
Celles-ci échouent car le général Howe exige que le Congrès renie la Déclaration d’Indépendance.
Cette Déclaration d’Indépendance va aboutir à la création de la Constitution des États-Unis d’Amérique datée de 1787.
Les dix premiers amendements de la Constitution, la Déclaration des droits (Bill of Rights) sont entrés en vigueur le 15 décembre 1791, limitant les pouvoirs du gouvernement fédéral des États-Unis et protégeant les droits de tous les citoyens, résidents et visiteurs sur le territoire américain.
Je cite :
« La Déclaration des droits protège la liberté de parole, la liberté de religion, le droit de posséder et de transporter des armes, la liberté de se réunir et le droit de pétition.
Elle interdit aussi les fouilles et les arrestations injustifiées, la punition cruelle et inhabituelle et les aveux sous contrainte.
Parmi les protections légales qu’elle accorde, la Déclaration des droits interdit au Congrès d’adopter une loi quelconque concernant l’établissement de religions et au gouvernement fédéral de priver quiconque de la vie, de la liberté ou de propriétés en l’absence d’une décision de justice.
Dans les cas de crime fédéral, elle exige la mise en accusation devant un grand jury pour tout délit capital, ou crime infamant, garantit un jugement public rapide par un jury impartial dans la région où le crime a été commis et interdit la double accusation »
Pourquoi alors n’a-t-on pas appliqué la constitution vis-à-vis des Amérindiens que l’Etat américain de l'époque a pratiquement exterminé lors d’un génocide d’Etat programmé au 19ème siècle ?
Il est vrai que ceux-ci n’étaient pas considérés comme étant Américains !!
Date de dernière mise à jour : 05/04/2020