LES FRANCAIS EN CALIFORNIE
Il était une fois ..... les Français qui arrivèrent en Californie !
Les Français furent les premiers colons non espagnols à s'installer en Californie, bénéficiant de l'accueil des autorités coloniales espagnoles et de concessions de terres.
L’histoire franco-californienne commence au 18ème siècle à l’époque des premiers grands voyages d’exploration autour du monde par des aventuriers européens.
Le 14 septembre 1786 le Comte albigeois François Galaup de La Pérouse (23 août 1741 - disparu en 1788) atteignit la baie de Monterey en Californie où Esteban José Martínez lui vint en aide pour diriger les deux frégates dans le port.
Comte François Galaup de La Pérouse
Capitaine de vaisseau, il a été choisi par le marquis de Castries, ministre de la Marine et par Louis XVI pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes de James Cook.
Son récit du voyage et son magnifique atlas sont les premières reconnaissances qui en fut faites ; le Capitaine Cook n’étant pas passé par la Californie.
Au cours de son escale de dix jours à Monterey, La Pérouse écrivit : « Nul pays n’est plus abondant en poisson et en gibier de toutes espèces, nos cultivateurs d’Europe ne peuvent avoir aucune idée d’une pareille fertilité ». Il rajouta également avec admiration combien la baie de Monterey est « poissonneuse à l’excès, couverte de pélicans et emplie de baleines ».
À deux lieues de Monterey se trouvait la mission de Carmel (la mission San Carlos Borroméo del río Carmelo) fondée le 3 juin 1770 par le père Junipero Serra et le gouverneur Gaspar de Portolà sur le site du Presidio de Monterey.
C’est l’une des 21 missions et la deuxième que des Espagnols de l’ordre des franciscains fondèrent en Californie entre 1769 et 1823.
A côté, on trouvait aussi un village Amérindien de 50 cabanes qui abritaient 740 autochtones convertis à la religion catholique.
La Pérouse observa la vie de cette colonie ecclésiastique californienne et critiqua aussi diplomatiquement la dureté du système franciscain envers les Amérindiens.
Il disait : « Les punitions corporelles sont infligées aux Indiens des deux sexes qui manquent aux exercices de piété et plusieurs péchés dont le châtiment n’est réservé en Europe qu’à la justice divine sont punis ici par les fers ou le bloc ».
L’artiste peintre officiel de l’expédition (sur laquelle il a disparu), Gaspard Duché de Vancy (1756-1788) reproduisait la réception de La Pérouse et de ses officiers à la mission franciscaine de Carmel.
Son croquis fit ressortir l’étonnant contraste entre les nobles d’Europe dans leurs habits d’apparat et les humbles missionnaires espagnols entourés de néophytes indiens à moitié nus.
Le dessin de Vancy est la toute première vue de la mission de Carmel et aussi le tout premier croquis exécuté de la Californie.
Pendant les années 1786-1820 des Français arrivèrent en observateurs et publièrent leurs notes en France.
Mission de Carmel Presidio de Monterey Réception de La Perouse à Carmel
En 1827, El Pueblo de Nuestra Senora la Reina de Los Angeles venait juste d’être intégrée à la République mexicaine, fondée depuis seulement six ans, suite à l’obtention de leur indépendance de la couronne espagnole.
Toujours en 1827, on ne compta pas plus de mille habitants dans la région et Louis Bauchet, un vigneron français, s’y était installé.
Bauchet a d’abord vécu à la Nouvelle Orléans avant de voyager au Mexique, s’y marier et suivre un groupe de colons jusqu’à Los Angeles.
Il fut le premier des nombreux aventuriers et pionniers français qui s’installèrent à l’époque dans la cité des anges.
Au fil des années, Los Angeles voit arriver des marchands à la recherche de nouvelles opportunités.
Ils sont non seulement séduits par une population accueillante, ses vastes étendues de terre qui l’entourent mais aussi par le climat de la région propice à l’agriculture.
En grande partie de religion catholique, ces colons apprirent rapidement l’espagnol, se marièrent avec des femmes locales.
Ils s’imprégnèrent de la culture espagnole de la région à tel point que leurs noms se transformèrent en version espagnole en signe de courtoisie locale tel que Louis Bauchet qui devint Don Luis, Joseph Mascarel en tant que Don José et Charles Baric devint Don Carlos.
L’intégration se réalisa donc à un rythme étonnant.
Durant les années 1830 à 40 des vagabonds des mers et des pistes s’éprennaient de la Californie et certains s’y fixèrent alors que l’Espagne perdit le contrôle de ses colonies.
Les ports de Californie s’ouvrirent aux échanges avec le reste du monde.
Les Français, à la fois observateurs, artistes ou chroniqueurs, dépeignirent la Californie à cette époque en s’établissant dans ce territoire et en s’adaptant au style de vie des « Californios ».
Leurs descriptions étaient publiées sous forme de lettres, de rapports consulaires, de croquis ou d’aquarelles et d’huiles.
Elles comptaient parmi les très rares témoignages qui permettaient de reconstituer le paysage et la société californienne de cette époque.
Après la Révolution française, puis des guerres napoléoniennes, les explorations et le commerce français réapparaissent donc dans le Pacifique nord.
Plusieurs capitaines de la Marine Royale ou de la Marine marchande accostèrent sur les côtes californiennes.
De 1826 à 1828, le capitaine Auguste Bernard Duhaut-Cilly fit de multiples escales en Californie durant son voyage commercial.
Etant un ancien corsaire et ayant servi un temps dans la marine de guerre avant de se convertir à la marine marchande, il se lia d’amitié avec les Padres des missions et les colons espagnols l’accueillirent chaleureusement.
Il décrivit les péripéties de ses séjours comme en avril 1827 quand il accompagna ses hôtes dans une partie de chasse au milieu des ours et des serpents à sonnettes, ce qui rappela l’étonnement de La Pérouse devant l’abondance de la faune et de la flore du pays.
Dix années plus tard, les capitaines Abel Aubert Dupetit-Thouars et Cyrille Pierre Théodore Laplace découvrirent à leur tour la Californie, respectivement en 1837 et 1839, à bord des navires la Vénus et l’Artémise.
C’est au cours de sa deuxième relâche en Californie, en août 1839, que le capitaine Laplace décrivit la baie de San Francisco.
Le croquis d’Edmond Pâris, lieutenant de l’expédition de Laplace, souligna le grand déclin de la population indienne qui a déserté la mission à présent vide et délabrée alors qu’autrefois elle fut remplie de néophytes lors du passage de La Pérouse.
Durant son séjour de près d’un mois, le capitaine Dupetit-Thouars, quant à lui, admira la richesse et les décorations trouvées dans les églises primitives de Californie, des œuvres des Amérindiens.
Les aventuriers Canadiens-français et les compagnies de trappeurs arrivèrent très tôt en Californie mexicaine.
En 1821, Louis Pichette fut le premier des coureurs des bois Canadien-français à explorer cette partie de la Californie mexicaine précédant de cinq ans le premier explorateur américain.
Il s’infiltra à travers tout le territoire, ouvrant à partir de 1841 la « piste de la Californie » aux explorateurs et aux convois d’émigrants qui ne fut que l'extrémité occidentale de la future « California trail » qui débutera plus tard depuis Salt Lake City.
Vint ensuite l’intrépide coureur des bois Michel Laframboise, né à Montréal en 1797, qui fut le plus connu et actif des trappeurs et négociants Canadiens-français.
Les Canadiens-français arrivèrent par les montagnes alors que les Français et Francophones abordèrent la Californie la plupart du temps par la mer.
On trouvait parmi eux des déserteurs de navires français ou des négociants aventureux tel Joseph Yves le Limantour, le Breton qui fut pour un temps propriétaire de la plus grande partie de San Francisco ou encore le capitaine Suisse-français Jean-Jacques Vioget qui, en 1837, peignit la toute première vue de San Francisco lorsque celle-ci s’appelait encore Yerba Buena.
San Francisco San Francisco
Le tableau représente San Francisco vue d’un point d’ancrage proche de l’île de Yerba Buena.
Sur les collines de la bourgade on ne vit que deux constructions, les maisons de William A. Richardson, directeur du port et celle de Jacob Primer Leese.
On voit aussi à l’horizon la montagne de Twin Peaks et sur la gauche se trouve un ravin qui devint plus tard California Street et la rue qui devait un jour devenir Montgomery Street.
Toute une partie de cette baie sera comblée à l’époque de la ruée vers l’or.
À sa place s’élève aujourd’hui le grand quartier d’affaires de San Francisco.
Lorsqu’il revint à Yerba Buena deux ans plus tard, Vioget loua l’une des deux maisons représentées sur son aquarelle, celle de Jacob Leese.
Il devint l’une des figures du bourg dont il fit, à dos de cheval, le premier relevé officiel dont le tracé des rues situées au cœur de la ville en se servant de son sextant et de son compas de navigateur.
Il a aussi implanté la première taverne du village qui fut le quartier général des armateurs et des capitaines et marins de passage.
Ayant acquis des terres et des bâtiments, Vioget s’enrichit énormément à l’époque de la Ruée vers l’Or.
Un artiste français a immortalisé la culture mexico-californienne adoptée facilement par ces premiers pionniers français de la Californie.
Henri Pénelon (né à Lyon en 1824) s’installa à Los Angeles où il ouvrit le premier studio d’artiste.
Il créa une véritable galerie de portraits des représentants des grandes familles californiennes du sud.
Dans les années 1840, la France et l’Angleterre ouvrirent chacune un consulat à Monterey afin de protéger leurs ressortissants et de savoir ce qui se passe dans ce coin du monde.
Le premier consul français de Californie, Louis Gasquet, avait pris sa fonction à Monterey en mai 1845.
Son successeur, Jacques Antoine Moerenhout, le remplaça en 1846.
Il décrivit ses observations en Californie sous forme de récits officiels et de gravures.
Il fut surtout le témoin des premiers moments de la ruée vers l’or qui transforma la Californie.
Dans l'élan de la guerre américano-mexicaine, la République de Californie (appelée aussi « République du drapeau à l'ours ») proclama son indépendance le 14 juin 1846, interdit l'esclavage et se dota d'une Constitution en 1849, puis adhéra à l'Union américaine le 9 septembre 1850 et devient le 31ème Etat des Etats-Unis.
Les émigrés français percevaient la Californie comme une chance d’échapper à un régime indésirable en France et d’exercer les principes traditionnels d’égalité et de démocratie au sein d’une république.
Environ 30 000 autres Français arrivèrent en Californie entre 1849 et 1851 car on leur avait promis de l’or à travers une abondante littérature sous forme de lettres, de journaux de voyage, d’articles de presse, de livres et de rapports consulaires, ainsi que de nombreux sketches, huiles et aquarelles.
Le témoignage et les échantillons d’or expédiés en France par Jacques Antoine Moerenhout contribuait à répandre la fièvre de l’or en France.
La vie des « Californios » français, profondément attachés à leur pays d’adoption, se trouva complètement bouleversée par les événements de 1849.
Contrairement aux migrants italiens ou irlandais, ces arrivants Français ne fuyaient pas la pauvreté.
Il y avait beaucoup de commerçants, d‘investisseurs ou de banquiers qui saisirent les opportunités de faire fortune.
En France, environ une douzaine de compagnies d’immigration s’étaient mises en place à l’annonce de la découverte de l’or californien.
Il y avait la loterie du « Lingot d’or » dont Alexandre Dumas fils rédigea la brochure publicitaire.
La plupart des immigrants imaginèrent un climat tropical en Californie et remplissèrent leurs malles de vêtements d’été qu’ils devront jeter à leur arrivée à San Francisco.
Un caricaturiste parisien du nom de Cham faisait même paraître un dessin de la rivière Sacramento avec un crocodile !
Ces milliers de Français quittèrent leur pays pour suivre un rêve de fortune suite aux émeutes de la révolution française de 1848, parfois dénommée « révolution de février » qui fut la troisième révolution française après la Révolution française de 1789 et celle de 1830.
Elle se déroula à Paris du 22 au 25 février 1848, sous l'impulsion des libéraux et des républicains quand une partie du peuple de Paris se souleva et parvint à prendre le contrôle de la capitale.
A l’époque, les bateaux appelés cap-horniers (qui passaient par le cap Horn) amenèrent en Californie, après une longue et pénible traversée, les candidats chercheurs d’or (et parfois quelques femmes) dans l’inconfort physique et moral total entassés dans un navire pour six mois.
L’histoire de la présence française à San Francisco
Le premier Français venu en Californie en 1769 est sans doute Pedro Prat, le chirurgien de l’expédition de colonisation espagnole du père franciscain Junipero Serra.
Dans les archives, on trouve aussi la mention de Pedro Roy (de Lorient) qui aurait été le parrain d’un Amérindien.
Plus tard, en 1782, on retrouve la trace de la présence d’un autre Français en Californie notamment dans les registres de la mission San Buenaventura.
Mais c’est en septembre 1786 que le célèbre François Galaup de la Pérouse, qui fut en expédition d’exploration du Pacifique envoyé par le roi de France Louis XVI, jeta l’ancre dans la baie de Monterey au sud de San Francisco alors capitale de la Californie.
François Galaup de la Pérouse & Louis XVI
Après l’indépendance du Mexique en 1821, le nombre des Français en Californie grandit avec des trappeurs, marins déserteurs des baleiniers, artisans et marchands qui viennent apporter leurs talents à une société qui se développe peu à peu.
Dans le petit village installé dans une anse de la baie de San Francisco et qui s’appelle encore à l'époque Yerba Buena, Victor Prudon est un des premiers habitants qui possèda en 1839 un terrain et une maison qui sont bien visibles sur la première carte du village, dressée en 1840 par le Suisse francophone Jean-Jacques Vioget.
Mais Victor Prudon quitte rapidement Yerba Buena pour s’installer à Sonoma où il était devenu le secrétaire du puissant commandant de la frontière nord, Mariano G. Vallejo.
On trouva parmi les résidents français de San Francisco Abel Guy, les frères Sabatié, les frères Belloc, les frères Lazare, les frères Godchaux, Eugène Delessert, J. Lecacheux et L. Galley et François Alfred Pioche, qui avec son associé Jules Barthélémy Bayerque fonda une banque dont les capitaux étaient principalement français.
Pour favoriser le développement du quartier de la Mission Dolores, il construisit sur Market street le premier chemin de fer de Californie.
Il fut aussi un des principaux financiers et promoteurs du chemin de fer San Francisco - Folsom et avait investi dans le développement des services urbains comme le gaz et les eaux et fit construire des quais et des entrepôts.
Il finança également des oeuvres philanthropiques et culturelles et fit venir de France des chefs cuisiniers pour rehausser le prestige de la ville dans le domaine culinaire.
A sa mort en 1872 il lègua une importante collection d’art à l’université de Californie. En 1950, le consul de France assiste à la cérémonie de dédicace d’une plaque au 634 Clay street, près de Montgomery, à l’emplacement où se trouvait la banque Pioche, Bayerque et Co.
Le premier navire « La Meuse » avec ces aventuriers arrivait direct de France et atteignit San Francisco le 14 septembre 1849.
Des douzaines d’autres navires français lui succèdent chaque mois.
Ces pionniers de toutes classes sociales, épuisés par le voyage, eurent comme première vision très forte et inoubliable de San Francisco dès leur entrée dans le port, l’incroyable accumulation de plus de 300 navires à l’ancre et celle des baraques en planches, en tôle, de toutes formes et de toutes grandeurs et de tentes de toutes les couleurs qui constituaient alors la ville.
Ces logements de fortune s’étageant en amphithéâtre abritaient une population d’aventuriers, de vagabonds, de banqueroutiers, de repris de justice, de marchands, de banquiers, de marins, de déserteurs, de croupiers, de gens sans nom, sans patrie comprenant toutefois d’honnêtes chercheurs d’or, ouvriers ou spéculateurs venus de toutes les parties du monde.
Des milliers d’hommes déracinés bivouaquent côte-à-côte dans la boue, la poussière, au milieu des puces et des rats, des maladies, sans égouts, sans eau courante, sans citernes, sans les plus simples conforts, en ne rêvant que d’une chose : l’or.
Ils envahissèrent cette simple petite bourgade de 850 habitants avant le grand rush.
Un matelot venu très tôt en Californie, Auguste Lacoste, avait résumé dans le prologue de son petit guide californien destiné aux orpailleurs français de 1849, l’attachement qu’ont ressenti plusieurs générations de Français de cette Californie mystérieuse.
Environ 20 à 25 000 Français étaient venus de toutes les régions de France pour participer à ce rush d’or et la plupart partirent vers les mines.
Parmi ceux qui s’installèrent à San Francisco, beaucoup se regroupèrent dans les rues Montgomery et Commercial, dont le quartier sera appelé « French town » (le quartier français) en 1851.
Les années 1849 à 1852 furent une période impossible ou rien n’y est stable, rien n’y est permanent.
Il n’y avait pas de force de l’ordre, pas de lois, les marins désertèrent, les capitaines perdirent leurs navires.
Lors de la période de la ruée vers l’or, San Francisco brûlera sept fois entre décembre 1849 et juin 1852. En 1851, il n’en resta que des vestiges fumants et le quartier français qui la jouxte fut lui aussi réduit en cendres.
Une aquarelle française anonyme dépeint la rue Montgomery en bord de plage dans la vue de Vioget.
Elle fut en 1851, avant l’incendie, la plus belle rue de San Francisco où se construisirent de nombreuses maisons françaises telles la maison Rothschild et la maison Delessert et Cordier dont on voit les enseignes sur le mur des bâtiments de premier plan de la peinture.
La vie à San Francisco fut donc très rude pour les chercheurs d’or français car avant de trouver de l’or il fallait survivre à San Francisco et sur le chemin des mines.
Il fallait s’adapter à la situation en acceptant, pour la survie, quelle que soit leur éducation, profession ou aptitude.
Par exemple :
Albert Bénard se fit vendeur de cure-dents, un marquis fut commis de son ancien coiffeur, un ancien banquier ex-millionnaire sollicita une place de croupier dans une maison de jeu.
Mr. H., ancien colonel de hussards, lava et repassa des chemises ; un ex-lieutenant de vaisseau fut porteur d’eau ; un vicomte a été garçon de cabaret ….
On compta aussi quelques femmes qui s’embarquèrent pour le rêve américain, avec ou sans mari d’ailleurs, parties sous le signe de l’aventure et qui firent preuve d’un fort esprit d’entreprise dans les domaines du théâtre, dans les maisons de jeu ou encore dans des entreprises commerciales telles que restaurants ou encore commerces.
Dès leur arrivée à San Francisco, les Français se regroupaient nombreux dans des bivouacs français surnommés « French Camps » et ils finirent par occuper un quartier entier de la ville où la langue française y retentit du matin au soir et leurs enseignes étaient en français.
Rares sont les Français qui parlèrent l’anglais ou les Américains parlant le français, ce qui isolait ces populations.
A cette époque, les mineurs français eurent le sobriquet de "Keskydeez". Quand les Français avaient un interprète, ils lui demandaient constamment : Qu’est-ce qu’il dit ? Qu’est-ce qu’il dit ?.
A l’oreille des Américains le « Keskydee » devint le synonyme de « Parleyvoo ».
Malgré les tensions nationales et raciales, la violence, les lynchages, les incendies, les accidents, les maladies que l’on retrouvait dans la région de l’or tout comme à San Francisco, les Français bénéficiaient de la sympathie américaine fondée sur les guerres d’indépendance des États-Unis.
Leur consul, Patrice Dillon, un Irlandais naturalisé français, se battait efficacement et quotidiennement pour leur assurer le maximum de protection.
Dans cette aquarelle anonyme, le drapeau tricolore qui flotte sur la grande tente de ces orpailleurs français est révélateur de l’intense patriotisme des anciens combattants de 48.
La vie des mineurs était dure et précaire car la fortune n’était pas souvent au rendez-vous. Au bout de deux ans, ils se retrouvèrent toujours aussi pauvres qu’à leur arrivée.
Fatigués du labeur des mines et quand les filons commencèrent à s’épuiser, nombreux furent ceux qui tentèrent une nouvelle aventure : partir pour la Sonore mexicaine pour chasser les Apaches des mines de l’Arizona.
Les trois grandes expéditions françaises vers la Sonore se soldèrent chacune par un échec.
Les Français de San Francisco exerceront plein de métiers comme banquiers, médecins, spéculateurs en terrains, importateurs et courtiers en gros, marchands au détail, cuisiniers, jardiniers, artistes, artisans ou ouvriers.
La plupart des meilleurs restaurants et des plus beaux cafés de la ville furent tenus par des Français et ils avaient aussi le monopole de certaines professions telles que le négoce du vin, la coiffure etc…
Ils étaient également très présents dans les petits commerces de rues en vendant des fleurs, des fruits, des snacks etc….
Les femmes françaises qui ne représentèrent qu’une toute petite minorité s’occupèrent en tant que croupières, actrices et femmes galantes, dans la mode, serveuses dans les restaurants et commerçantes.
En décembre 1849, deux Français, Jules de France et un acteur nommé Jourdain, furent les premiers à offrir une représentation théâtrale professionnelle à San Francisco.
Les Français de San Francisco auront leur consulat à partir de 1849, leur église Notre-Dame des Victoires fondée en 1856, leur maison de santé établie en 1851 par la Société française de bienfaisance mutuelle, première société d’assurance mutuelle des États-Unis.
Dès 1850 ils ont aussi un théâtre, l’Adelphi, et de 1853 à 1866 une compagnie de pompiers, la Compagnie Lafayette des Echelles et des Crochets.
Le "City of Paris" et la "White House" sont parmi les plus prestigieux des grands magasins de la ville.
Le magasin City of Paris a aujourd'hui disparu et fut remplacé en 1981 par une enseigne Neimann-Marcus sur Union Square mais la verrière du magasin d’origine reste encore visible à l'intérieur du bâtiment.
La grande épopée de l’or prit fin entre 1852 et 1854 lorsque l’or des rivières a été épuisé.
Pour l’exploitation des filons d’or contenus dans le quartz, il fallait de gros moyens industriels, de grosses machines et de gros capitaux pour broyer ce quartz.
Les mineurs sont alors devenus des salariés de ces grandes sociétés d’exploitations.
Beaucoup de Français de Californie et particulièrement à San Francisco et à Los Angeles finirent par jouer un rôle important dans le milieu des affaires ou de la politique.
Quelques noms de rues des villes célèbrent encore ces pionniers français comme Solomon Lazard à Los Angeles qui fut durant trente ans le dirigeant du service des Eaux ou encore Alfred Pioche à San Francisco qui fut le créateur des premiers réseaux de transports en commun.
En 1851, le gouvernement français organisa une loterie des lingots d’or.
L’argent récolté devait permettre d’envoyer dans l’Ouest américain 5 000 ouvriers sans emploi.
En réalité, il s’agissait d’une escroquerie destinée à débarrasser le territoire de ces militants révolutionnaires indésirables de la révolution de 1848 (car les lingots restèrent dans les coffres de l’Etat).
Certains Français fondèrent des communautés utopiques comme celle de Coverdale en 1880 qui fut même patronnée par George Sand.
En 1851, la population de San Francisco se composait de plus d’un cinquième de Français, ces « kezkidees ».
A San Francisco baptisée le « Paris of the Pacific », furent créés deux banques, de grands magasins de nouveautés, des entreprises de viticulture, des maisons de vins, des entreprises agricoles, d’importantes blanchisseries qui occupèrent plus de vingt mille Français.
Parmi les nouveaux arrivants on trouve beaucoup de Basques, de Béarnais, d’Aveyronnais ….
Les Basques étaient très appréciés comme bergers par les fermiers californiens.
Les journaux français les plus lus furent : la Dépèche de Toulouse, la Petite Gironde ou le Petit Méridional.
À San Francisco, les riches banquiers et commerçants français, François Alfred Pioche, Raphael Weill et Émile Verdier, les éditeurs et lithographes francophones tels Edward Bosqui, Henri Payot et Jean-Jacques Rey, encouragèrent les artistes français venus de France pour peindre la Californie.
Dans les années 1870 et 1880 qui furent l’époque dite « Bohémienne » de San Francisco, Henri Roullier, Jules Tavernier, Paul Frenzeny, Ernest Narjot et Léon Trousset s’illustrèrent avec talent dans le monde naissant de l’art californien.
Souvent méconnus, ils ont fortement contribué à la création des deux grandes associations d’art de San Francisco : la San Francisco Art Association et le Bohemian Club.
A San Francisco, au 19ème et début du 20ème siècle, les Français étaient regroupés dans un quartier bien particulier (cité plus haut ) tout comme d’autre communautés avaient les leurs comme les Mexicains, les Chiliens, les Péruviens, les Catalans ou Andalous ou les Italiens.
Mais on retrouve dans chacun des quartiers de San Francisco des traces des pionniers français qui ont participé à sa naissance et à sa croissance, des noms qui évoquent la France de la Ruée vers l’Or ou encore de grands bâtiments qui rappellent la dynamique colonie française des années 1880-1960.
Là où se trouve de nos jours le Consulat de France, on peut imaginer l’ancien French Camp de 1849 avec la présence de Notre Dame des Victoires, du Café de la Presse et de nombreux autres restaurants français.
Sur les hauteurs de Chinatown se rassemblaient autrefois les orpailleurs français avec les panneaux de rues qui rappellent en langue chinoise sous le nom "Grant" l’ancien nom Dupont (Tu-Pan).
Dans la rue « Commercial » il y avait des cafés, des restaurants, des maisons de jeu où l’or était au centre des enjeux.
Cette rue fut autrefois percée dans le prolongement de la jetée appelée "Long Wharf".
Une boulangerie « Boudin » (Boudin Bakery)
a choisi de s’y installer, héritière du boulanger Boudin arrivé de France.
La boulangerie Boudin a été créée pendant la ruée vers l'or, en 1849, par Isidore Boudin, fils d'une famille bourguignonne.
Elle est située actuellement dans le quartier du Fisherman's Wharf près de la baie de San Francisco.
La « Côte de Barbarie » est l’un des rares quartiers qui n’aient pas brûlé durant le tremblement de terre de 1906.
Mais dans la ville nouvelle, après la destruction de ce tremblement, les colonies d’anciens immigrants furent disséminées ou ont fusionnées plus ou moins avec les Américains d’origine.
Seule Chinatown avait gardé sa particularité asiatique.
On trouve à North Beach, l’ex « Quartier Latin », la plus ancienne église catholique de la ville, San Francis of Assissi fondée en 1849 par deux prêtres canadiens français.
De nombreux autres bâtiments sont encore propriétés françaises tandis que dans le quartier des affaires les bâtiments conçus par des architectes franco-californiens sont parfois transformés mais toujours visibles.
De l’Embarcadero à la Mission Dolores, des bords de la baie aux bords de l’océan, la ville San Francisco est pleine de souvenirs français comme un grand voilier bordelais, le restaurant « Boulevard » dans l’édifice mansardé d’Audiffred, des tombes françaises de la Mission Dolores ou les tramways de la Market Street.
Les immigrants français ont donné incontestablement dès le début à San Francisco son cachet si singulier.
Mais la présence française à San Francisco déclina cependant considérablement à partir du début du 20ème siècle et le reste du quartier français qui restait encore n'était plus que l’ombre de lui-même.
Ses boulangeries, sont encore de nos jours très courues !
Les Français ont apporté des idéaux de la révolution de 1948 à cette dimension si particulière de la Californie, terre d’utopie !
A la différence des Italiens, des Irlandais ou des Chinois, les Français se sont fondus dans la population, ont anglicisé souvent leurs noms ou sont rentrés en France.
Au cours du 20ème siècle, le quartier chinois de San Francisco a petit à petit grignoté le quartier français au sud et North Beach au nord.
Voir aussi mon article : SAN FRANCISCO 1
L’histoire de la présence française à Los Angeles
Parmi les nombreux Français installés dans les champs aurifères de la Californie du Nord certains partirent vers le Sud et choisissent Los Angeles comme point de chute.
Ils prirent part à la vie municipale en apportant leurs connaissances et leurs compétences à l’administration des villes et des comtés.
Outre Joseph Mascarel, élu maire de Los Angeles, de nombreux Français siègent aux conseils municipaux.
Maurice Kremer, qui parla couramment quatre langues avec six années d’expérience comme secrétaire au conseil municipal, est élu trésorier du comté et excelle de par ses compétences administratives.
Au sein de la ville de LA, ces personnalités françaises avaient détenu un énorme pouvoir économique.
Celles-ci furent les membres fondateurs de la première banque importante de Los Angeles, propriétaires d’entreprises de renom ou artisans qualifiés, occupant des postes de directeurs d’hôtels, de physiciens et d’ingénieurs.
À la campagne, les Français développèrent et améliorèrent la qualité du vin de la région (voir ci-dessous « le vignoble de Jean-Louis Vignes ») et de la laine.
Leur connaissance de l’agriculture et de l’élevage du bétail contribua à la réputation croissante du comté.
La période de 1850 à 1880 fut un âge d’or pour les immigrants français à Los Angeles.
Grâce à leur niveau d’instruction, l’influence des Français à Los Angeles est énorme. En 1850, ils représentent une grande partie des 619 personnes alphabétisées (sur les 1734 habitants).
La similitude entre la langue française et espagnole, le partage de la même religion catholique et le fait que beaucoup de Français s’intégrèrent en se mariant avec des mexicaines locales, fait que ces colons français permettaient de fusionner les cultures mexicaines et européennes en transformant ainsi le petit village mexicain d’origine en une ville américaine prospère.
La majorité des pionniers et des immigrés était célibataire. Favorablement accueillis, beaucoup de pionniers français comme Louis Bauchet épousèrent des filles des grandes familles locales : les Alvarado, Lugo, Suñol, etc...
En 1852, un autre père de Picpus, Anaclet Lestrade, fonde le premier pensionnat pour garçons de Los Angeles.
Les Français se sont soutenus mutuellement en cas de décès ou de maladie et ils fondèrent la « Société de Bienfaisance Française » en 1860. Cette organisation construisit l’hôpital français, le deuxième à ouvrir ses portes à Los Angeles.
La statue de Jeanne d’Arc est toujours érigée à l’extérieur du centre médical de l’Alliance du Pacifique.
Plus tard, les agences d’immigration dans les villes françaises faisant miroiter le rêve américain, recrutèrent de grands groupes d’immigrants pour peupler Los Angeles.
Cette nouvelle vague d’immigrants et de pionniers, en quête d’emplois et de terres, était souvent moins éduquée et moins expérimentée aux voyages que les précédents arrivants.
Dans ce comté essentiellement agricole, beaucoup eurent du mal à s’intégrer et à apprendre une nouvelle langue afin de pouvoir travailler comme ouvrier agricole ou comme berger ou vacher, en plus avec l’afflux massif de migrants anglophones à Los Angeles pendant le boom des années 1880.
Les nouveaux immigrants français se répartirent dans tout le comté depuis les monts Tehachapi jusqu’à San Pedro.
Beaucoup occupèrent une vie sociale active en organisant des pique-niques, en célébrant les fêtes françaises, en créant des clubs français et en publiant des journaux français.
Vers la fin du 19ème siècle, un quartier français s’était créé à l’est de la ville de LA, abritant des habitants des classes moyennes revendiquant des biens immobiliers sur les avenues Summit et Pleasant et de Boyle Heights.
Les classes populaires se regroupaient plutôt à l’est de Plaza.
Des commerces portant des noms français tels que « Le Café des Alpes » et « L’Hôtel de Bayonne » qui rappellent les régions d’origine de la plupart des immigrants français s’établirent dans la ville.
Alors que la population de Los Angeles atteint les cent mille habitants, de plus en plus de Français trouvent un emploi dans le domaine du service et de l’hôtellerie.
La rue Aliso devint le lieu de rencontre pour les agriculteurs, les vignerons et les éleveurs de passage dans la ville avec notamment plusieurs pensions, épiceries, saloons, écuries et magasins.
L'église de la plaza du pueblo a comme premier prêtre résident un père de Picpus, Jean Auguste Bachelot.
A cette époque, Los Angeles et le comté alentour accueillaient 18 000 résidents français.
Au début du 20ème siècle, un grand boom immobilier transforma le petit pueblo mexico-californien en une grande métropole où l’on ne voyait guère autrefois que la fumée des feux de campements indiens.
Il y eu un afflux conséquent de Yankees et de colons européens et d’ailleurs où dominèrent les Irlandais, les Allemands, les Juifs.
Les purs Amérindiens autochtones ne formèrent plus qu’un insignifiant village près de la ville.
Par contre les Mexicains et d’autres tribus Indiennes arrivèrent en masse dans ce pays où la main-d’œuvre manquait beaucoup.
François de Tessan, un grand reporter entre 1909 et 1914, journaliste du journal La liberté, correspondant du journal Le Matin à New-York qui est alors très lié au milieu franco-américain de San Francisco, avait constaté la disparition progressive des grandes familles de « Californios » à Los Angeles.
En 1910, Tessan se maria avec Suzanne Verdier qui sera la dernière héritière de la « City of Paris », un grand magasin de San Francisco.
Un Français en particulier participa à ce prodigieux essor de la ville Il arriva à Los Angeles avec sa famille en 1899.
C'est :
Paul Gaston Raoul Henry Georges Maucherat de Longpré dit Paul de Longpré
Né le 18 avril 1855 à Villeurbanne et mort le 29 juin 1911 à Los Angeles, est un peintre floral français, un artiste autodidacte, qui fit carrière aux États-Unis.
Il construisit l’une des premières grandes maisons à LA et devint la première star du nouveau quartier appelé Hollywood.
La Presse le surnomma le « Roi des Fleurs »
Il créa un magnifique jardin dont il peignit inlassablement ses fleurs.
Sa renommée fut telle qu’une ligne d’autocars amena les touristes à sa porte.
Paul de Longpré n’était pas le seul artiste d’origine française à se tailler une belle place en Californie en cette fin du 19ème siècle.
A l’époque, les arts parisiens surplantaient ceux de Londres et Munich avec les peintres français qui étaient à la mode.
Les jeunes artistes américains se bousculaient pour s’inscrire dans les ateliers des maîtres parisiens.
Les habitants de la « French Colony » de Los Angeles n’oublièrent jamais leur patrie d’origine et manifestèrent leur solidarité lors d’événements tragiques et plus ou moins joyeux comme le retour de certains patriotes pour aller combattre en France en 1914 lors de la Grande Guerre avec l’Allemagne.
Progressivement, le ratio de résidents français par rapport à la population générale de L.A. diminua pour plusieurs raisons.
Après la Première Guerre mondiale, l’émigration en provenance de France diminua car les hommes jeunes furent réquisitionnés en métropole pour compenser les millions de victimes de la guerre.
En plus, les lois plus sévères de 1924 relatives à l’immigration aux États-Unis participèrent également à cette baisse de l’immigration.
Aliso Street, avec sa proximité avec les gares ferroviaires très fréquentées et ses entrepôts en expansion, perdit de son attrait en tant que centre pour la communauté française et les habitants de « Frenchtown » commencèrent à s’installer plus loin du centre-ville animé et commerçant de L.A. où la construction d’un nouveau et plus grand centre civique était en cours.
En 1927 il n’y avait plus de quartier français.
Sur un tronçon de Spring Street qui était autrefois au cœur de la communauté française, un nouvel hôtel de ville se construisit, marquant ainsi la naissance d’une nouvelle ère pour Los Angeles. Dans une autre partie des faubourgs de la ville de LA, les Francophones changèrent leurs professions en tant que bergers ou vignerons et s’installèrent dans les quartiers de Hollywood, un nouveau débouché plus lucratif.
Plusieurs mois avant le crash boursier de 1929, le petit fils de Germain Pellissier, un migrant français des années 1860, était à l’origine de la construction d’un somptueux bâtiment Art Déco au croisement de Wilshire et Western, le centre de Los Angeles à l’époque.
Le « Pellissier Green » est encore aujourd’hui un emblème de l’architecture de Los Angeles.
Beaucoup de nos compatriotes restaient attachés à la forme de gouvernement qui avait été si longtemps celle de la France, et, lorsqu’en 1880 M. Raphael Weill fonda un comité pour célébrer le 14 juillet, certains de nos compatriotes, y compris le consul de France, refusèrent d’en faire partie.
Mais en quelques années, tous les Français, sans exception, choisirent la date du 14 juillet pour fêter solennellement la fête nationale française.
La Colonie Française marqua une supériorité incontestable sur toutes les autres Colonies étrangères.
Selon le recensement de 1836, sept autres Français sont également installés dans le pueblo de Los Angeles :
Charles Baric, Jean L. Braun, Joseph Feviru, Jean Mayen, Léon Victor Prudhomme, Pierre Raumereau et Louis Tolmayes. D’autres se sont établis à Santa Barbara comme Augustin Janssens (ex-grognard, devenu boulanger-pâtissier), Lataillade (il y achète un ranch) ou Joseph Aguirre (armateur qui s’y fera construire une splendide résidence).
Parmi les Français qui sont arrivés avant 1860, il faut aussi citer :
Charles Baric (il découvre dans Placerita Canyon de l’or qui est enregistré en 1843 par la Monnaie des États-Unis comme le premier en provenance de la Californie, cinq ans avant la Ruée vers l’or),
Jean-Louis Sainsevain (frère de Pierre, ingénieur, exploitant agricole, premier grand maître de la Loge Maçonnique de Los Angeles fondée en 1854),
les boulangers Joseph Lelong, André Maneau, Amada Medlia et Auguste Ulyard,
la bouchère Salandié, les commerçants Charles Ducommun (suisse) et Maurice Kremer,
les fermiers Vincent Botiller, De La Bach, Pierre Domecq, Lemoreau, L. Perault ou Laurent Smith,
les bergers et éleveurs basques Dominique Amestoy (dans la vallée de Cahuenga), Pascal Ballade (à San Juan Capistrano), Jean Etchemendy, Bernard Etcheverry (fondateur de Ramona dans le comté de San Diego), Simon Gless, Pierre Larronde, Miguel Leonis et Gaston Oxharte,
le couple franco-suisse François Henriot - Theresa Bry (cette Genevoise ouvre en 1854 la première école privée dans First Street, l’École Henriot émigrera plus tard à Pasadena),
le pâtissier Papier, le médecin Hippolyte Blanchard, le cordonnier Jean Real, l’horloger Monnet, les charpentiers Heulme et Charles Roussillon, l’éleveur Pierre Reynier, l’artiste Henri Pénelon (il répare et redécore l’église de la Plaza en 1856-57), et le capitaine C. A. Faralle qui commande un corps de 105 fantassins français formé en mai 1857 pour protéger la communauté française des nombreux “outlaws” en cette période troublée.
C’est également le temps où le Basque Dominique Bastanchury se lance dans l’élevage bovin et ovin ainsi que dans la production intensive de raisins et d’agrumes : il sera même propriétaire de la plus grande orangeraie du monde, sise à Fullerton.
Parmi les autres Français de cette époque, il faut citer :
Emile Bordenave (restaurateur) ; Joseph Couget (planteur de coton, éleveur de moutons, associé à Louis Dartigues à San Juan Capistrano) ; les frères François et Léon Escallier (viticulteurs) ; Paul Molle (éleveur à Rancho Malibu, laitier-crémier) ; les frères Jean et Louis Sentous (éleveurs dont le ranch était au coin de Western et Jefferson, laitiers-crémiers, immortalisés par des rues à Downtown, Industry et West Covina) ; Jacques Taix (boulanger, comme ses cinq frères) ; les frères Emile et Théophile Vaché (producteurs viticoles) .....
A l’aube de 1860, 600 des quelque 5000 habitants de Los Angeles sont français ou francophones.
Les noms familiers du comté de Los Angeles s’affichent aujourd’hui sur de nombreux panneaux bleus tout autour de l’ancien pueblo :
ces rues ou avenues sont le vivant témoignage des anciens terrains ou demeures où s’étaient installés les pionniers comme Bauchet, Beaudry, Bernard, Ducommun, Fremont, Gless, Leonis, Mignonette, Mesnager, Nadeau, Naud, Prudent, Vignes, etc.
Mais nos pionniers s’établirent aussi dans toute la région comme le montrent notamment Amestoy Avenue dans la vallée de San Fernando, Robidoux Boulevard à Riverside, Bastanchury Road à Fullerton ou De Longpré Avenue à Hollywood.
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On retrouva un peu partout en Californie la trace de nos nombreux compatriotes qui en ont fait leur résidence.
Les Canadiens français donnèrent les noms de certaines rivières et montagnes comme la « Cache River », ou les « Butte Mountains », le nom de certains comtés tels que Siskiyou ou encore celui de deux petites villes, Lebec près de Los Angeles et French Camp, le rendez-vous de Laframboise.
Les "Californios" français ont aussi donné leurs noms à maints lieux géographiques comme par exemple San Pedro’s Bar pour Pierre Sainsevain ... et à des noms de rues de Los Angeles, Sacramento, Monterey, Santa Barbara, San Jose et de pratiquement toutes les villes de Californie.
Les milliers de chercheurs d’or venus de France ont également laissé de nombreuses traces de leur passage dans la région de l’or, où le mot « French » est le nom de nationalité le plus répandu dans la toponymie de la « Mother Lode » comme French Corral, French Lake, Frenchtown Road, French Bar, etc., sans compter des noms de mineurs et résidents comme Le Duc et Fricot ou de viticulteurs et agriculteurs tels Chana et Pelletier.
La petite ville de Marysville, nommée par Charles Covillaud en l’honneur de sa femme, a conservé son implantation de rues françaises.
Du côté de San Francisco, en 1853, un Français, Joseph Yves Limantour revendique une propriété de 7200 hectares (la moitié de San Francisco).
Ces terrains qui ne valaient pratiquement rien lui ont été attribués en 1843 par le gouverneur mexicain pour solder des dettes.
Mais une dizaine d'années plustard, les prix ont flambé avec l’afflux de colons suite au Gold Rush et le mètre carré a atteint des valeurs vertigineuses.
Finalement, en 1858, la Commission fédérale d’examen des titres qui enquête sur cette question, conclut à une fraude ce qui arrange bien les habitants de San Francisco.
En 1856, plus de deux cents Français participent au Comité de Vigilance de SF qui cherche à mettre un peu d’ordre dans la ville et à lutter contre la corruption.
L'immigration vers la Californie, renforcée par les Alsaciens et les Lorrains, va reprendre entre 1870-1880, suite à la défaite militaire de la France et à l'annexion de l'Alsace-Moselle par le deuxième Reich allemand.
Près de 10 à 12 % de la population migrante est juive alors que la population juive résidant en Alsace correspond à 2 à 3 % de la population générale française.
Certains villages comportent cependant de plus fortes proportions de Juifs soit près du tiers dans les villages de Grüssenheim ou de Shirhoffen.
Au total, l'émigration juive d'Alsace et de Lorraine, de 1871 à 1914, s'élève à environ 5 000 personnes mais il est difficile d'en évaluer le nombre exact avant cette date.
Dans les deux départements de l'Alsace, la population rurale va pour l'essentiel constituer la population migrante.
Elle provient, en effet, du Nord de l'Alsace, du canton de Saverne et de Wissembourg. Ces deux cantons sont des lieux de déperdition de population alsacienne en général. On retrouve des migrants provenant de Reichshoffen, d'Ingwiller, Bouxwiller, Bischwiller, Lembach, Soultz-sous-Forêts, Niederbronn, Mertzwiller.
Pour la Lorraine, les migrants viennent des villages de Moselle de Puttelange, de Forbach, de Sarreguemines, de Sarrebourg, de Grosbliederstroff, de Phalsbourg.
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Voici quelques-unes des personnalités françaises qui ont marqué
l’histoire de Los Angeles & San Francisco.
(source wikipedia)
Jean-Louis Vignes (1780 - 1862)
A l’époque de la Californie mexicaine, l’un de ces « Californios » français rebaptisé « Don Luis del Aliso », comme il était connu de ses voisins mexicains, est en fait un Bordelais au nom prédestiné de Jean-Louis Vignes.
Il était un aventurier de 52 ans qui avait amélioré très tôt la qualité des vins des missions qui étaient notoirement médiocres.
Ce viticulteur peut être qualifié de père de l’immigration française à Los Angeles.
Il a immédiatement senti le potentiel de la région pour la production de vin et fonda son vignoble « El Aliso » dès 1831.
A l'époque, Napa et Sonoma étaient encore des ranchs vides.
En 1834, Vignes plante aussi la première orangeraie de Los Angeles.
Vingt ans plus tard sa propriété comprenait également deux vergers d’orangers produisant de 5.000 à 6.000 oranges, 400 pêchers, des pommiers, des figuiers, des poiriers et des noyers.
Le vignoble de 42 hectares, situé dans ce qui deviendra le cœur du quartier de Downtown, comptait 40.000 pieds de vigne et la récolte produisait 1000 barils de vin par an.
Sur son vignoble, il valorisa les vignes locales en les greffant sur des spécimens français importés du Bordelais.
Il fut le premier vigneron à importer et planter des raisins européens « Vitis vinifera » dans l'État.
Il deviendra la première personne à expédier et commercialiser du vin de Californie à travers les États-Unis.
Avec le succès de ses vignes et de ses vergers, Jean-Louis Vignes demanda à des amis, des parents et des artisans qualifiés de France, de venir dans la région en tant qu’immigrants français.
En 1836, la future colonie française comptait onze résidents à L.A. qui étaient nés en France.
Voici sa biographie :
Jean-Louis Vignes est né de Jean Vignes et d'Elizabeth Cato le 9 avril 1780, à Béguey, un village de Gironde près de Bordeaux.
Il a grandi avec deux frères, Pierre et Pierre Esliens et deux sœurs, toutes deux nommées Marie.
La famille Vignes est artisane dans la branche des tonneliers pour l'industrie viticole locale. Ils font prospérer leurs propres vignes et transforment les lies pour fabriquer de la cendre de lies de vin utilisée pour de l'engrais.
Jean-Louis Vignes, tonnelier de métier, aventurier et entrepreneur par choix, arrive aux îles Sandwich (actuellement Hawaii) le 6 juillet 1827.
Après avoir perdu son entreprise à Honolulu en raison de l'édit de la reine Ka'ahumanu interdisant la production d'alcool, il navigue jusqu'en Californie et arrive à Pueblo de Los Angeles en 1831.
À son arrivée à Los Angeles, Jean-Louis Vignes achète 42 hectares de terrain situé entre le Pueblo et les rives de la rivière Los Angeles. Il crée son domaine en 1833.
Il a nommé sa propriété « El Aliso » d'après l'aulne centenaire trouvé près de l'entrée.
Louis Bauchet faisait partie de l'aventure du vin.
Le cépage disponible à l'époque, de la variété Mission, a été amené en Haute Californie par les frères franciscains à la fin du 18ème siècle.
La vigne s'acclimate bien et donne de bonnes quantités de vin mais Jean-Louis Vignes n'est pas satisfait des résultats.
Il décide d'importer de meilleurs cépages de Bordeaux, Cabernet Franc et Sauvignon blanc.
Les plants de vigne transitent autour du Cap Horn. Pour conserver leurs racines pendant le long voyage elles sont insérées dans de la mousse et des tranches de pomme de terre.
Jean-Louis Vignes devient le premier Californien à cultiver des vignes de qualité et le premier à produire ses vins, alors que la pratique courante à l'époque est de boire le vin dès sa fermentation.
La date exacte de son premier millésime est inconnue, probablement avant 1837, car en 1857 il publie une annonce affirmant que certains de ses vins ont 20 ans.
Le bois pour les fûts provient de terres lui appartenant dans les montagnes de San Bernardino.
En 1840, Jean-Louis Vignes effectue la première expédition connue de vin californien.
Le marché de Los Angeles étant trop petit pour sa production, il charge une cargaison sur le bateau Monsoon à destination de la Californie du Nord.
En 1842, il fait des expéditions régulières à Santa Barbara, Monterey et San Francisco.
En 1849, « El Aliso » est le vignoble de Californie le plus étendu.
Il est constitué de plus de 40 000 ceps de vignes et produit 150 000 bouteilles, soit 500 fûts de 225 litres par an.
En tant que citoyen éminent de Los Angeles, Jean-Louis Vignes rencontre des personnalités telles que le général William Tecumseh Sherman, Thomas Larkin, William Heath Davis et Thomas Catesby Jones.
Son vin est bu dans toute la Californie et des échantillons sont envoyés au Président Tyler à Washington et en France.
En 1855, Jean-Louis Vignes vend « El Aliso » à ses neveux Pierre Sainsevain et Jean-Louis Sainsevain pour 40 000 $, la plus grosse somme jamais payée à l'époque pour l'immobilier en Californie. Après sa retraite, Vignes continue à s'impliquer dans la communauté française.
En 1856, il fait un don aux Sœurs catholiques de la charité pour participer au financement du premier hôpital de la ville ouvert le 31 mai
1858.
Il contribue également à la fondation de la première école publique de Los Angeles.
Jean-Louis Vignes meurt à Los Angeles le 17 janvier 1862, à l'âge de 82 ans.
Théodore de Croix (né à Croix - banlieue de Lille en 1730 - Madrid 1791)
Il fut capitaine général des provinces du Nord-Ouest du Mexique pour le roi Charles III d’Espagne qui a recommandé la création d’un pueblo sur les rives de la rivière Porciúncula. Ce vœu sera réalisé par le gouverneur Felipe de Neve qui signera le 26 août 1781 la décision de fonder le “Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Angeles” qui sera inauguré le 4 septembre suivant.
Louis Bauchet
En 1827, les premiers immigrants français dont l’histoire a retenu les noms sont d’anciens soldats de Napoléon Bonaparte venus aider les indépendantistes mexicains et arrivés dans le pueblo de Los Angeles avec leur officier Louis Bauchet.
En effet, lorsque Napoléon est vaincu et exilé, le Mexique engage des soldats français au chômage.
Un ancien garde napoléonien qui a combattu dans la révolution était Louis Auguste Bauchet (parfois orthographié "Bouchet" ou "Bouchette"), né le 17 juillet 1785 dans la Marne en France. Le Mexique a payé ses mercenaires français en concessions de terres.
En 1827, Bauchet se dirigea vers le nord jusqu'à une petite ville d'un peu moins de 700 habitants : El Pueblo de Nuestra Señora de la Reina de los Angeles.
Bauchet a planté un vignoble en 1831 en bordure des rues Macy et Aliso faisant de lui l'un des deux prétendants comme premier vrai vigneron de Californie, l'autre est Jean Louis Vignes (voir plus haut).
Le nom de sa femme était Maria Basilia Alanis (ou Alaniz) et il se serait marié à Los Angeles en 1831 ou 1832. Le recensement de 1850 indique que Maria est née en Californie. Le fils de Louis et Maria, Luis Guadalupe Bauchet, est né le 13 décembre 1832. Il avait une sœur, Maria de Jesus Bauchet (1835-1864) et le frère Luis Rafael "Ralph" Santos Bauchet (1836-1920) qui est devenu agriculteur.
Bauchet vécut encore 20 ans, décédant le 24 octobre 1847, à Los Angeles à l'âge de 62 ans.
Léon Victor Prudhomme
Nommé en 1838 capitaine de milice et assistant auprès du gouverneur Juan Bautista Alvarado puis lieutenant-colonel rattaché à l’état-major du général Vallejo commandant l’armée mexicaine, il fut fait prisonnier par les Américains le 14 juin 1846.
Il a été nommé ensuite aide du général Jean C. Frémont, lui-même né à Savannah, de parents français.
Pierre Sainsevain a été le tout premier producteur de champagne californien en 1856 et ouvrit le premier magasin de vin californien à New York en 1860.
Pierre "Don Pedro" Sainsevain ( 1818 - 1904) était un colon français en Californie à l'époque mexicaine. Sainsevain a reçu une concession de terre mexicaine et a construit une scierie et un moulin à farine (minoterie) à Santa Cruz. Il a été délégué à la première Convention constitutionnelle de Californie
En 1855, Sainsevain a vendu Rancho Cañada del Rincon à El Rio San Lorenzo et avec son frère, Jean Louis, a acheté les vignobles "El Aliso" à Los Angeles à leur oncle, Jean-Louis Vignes (également connu sous le nom de "Don Luis Del Aliso") (voir plus haut) . La société Sainsevain Brothers a immédiatement procédé à l'expansion de l'ancien vignoble d'El Aliso.
En 1857, ils ouvrent un magasin à San Francisco et en 1858, ils dirigèrent l'exploitation avec une production de 125 000 gallons de vin et de brandy.
En 1857, les caves de San Francisco des Sainsevain Brothers produisent du champagne californien.
Cependant, ce ne fut pas un succès et du fait de leur investissement dans le vin mousseux, Sainsevain Brothers connut bientôt des difficultés financières. La société a été dissoute dans les années 1860 et seul Jean Louis Sainsevain est resté à la propriété El Aliso après sa vente en 1865.
Il arriva à Los Angeles en 1844, achèta le ranch Jurupa qui deviendra plus tard le Riverside, il y bâtit en 1846 le premier moulin à blé de la Californie du Sud.
Comme d’autres Français : son frère Antoine, Londeau, Mascarel, Perrot, etc ..., il aida le général américain Frémont à s’emparer de la Californie.
Louis Robidoux (ou encore appelé Luis Rubidoux) (1796 - 1868) ) est un trappeur, négociant, propriétaire de ranch, personnalité politique et magistrat américain. Il est le fondateur de la ville de Rubidoux et organisateur de celle de Riverside.
Louis Robidoux a participé à la guerre américano-mexicaine (1846-1848). Son ranch fut attaqué par l'armée mexicaine et incendié. Il se rendit. Il se qualifia de «prisonnier de guerre» dans une lettre qu'il écrivit à l'automne de 1846 au consul d'Espagne, Manuel Alvarez, résidant à Santa Fe.
Robidoux raconte son expérience dans le théâtre californien de la guerre américano-mexicaine. Emmené avec ses compagnons d'infortune vers Mexico, le général Stephen W. Kearny, arriva avec une escorte comme commandant en chef de l'Armée de l'Ouest. Il vainquit les forces mexicaines San Diego et permit ainsi la libération de Louis Robidoux et de ses compagnons.
Le 2 février 1848, le Traité de Guadeloupe Hidalgo met fin à la guerre américano-mexicaine. Par ce traité, le Mexique perd une partie de ses territoire septentrionaux, notamment la Californie où vit Louis Robidoux.
En 1850, Louis Robidoux est nommé juge de paix à San Bernardino et devient membre du tribunal du comté de Los Angeles.
En 1851, Louis Robidoux doit faire face à la fois à la crue de la rivière Santa Ana qui inonde toute la French Valley ainsi qu'aux raids des Amérindiens Utes qui continuent à voler les chevaux laissant une atmosphère d'insécurité avec notamment les attaques des Comanches plus au Nord.
En 1853, il est nommé président du conseil de surveillance du comté de San Bernardino.
En 1855, un tremblement de terre ravage la région et provoque la mort d'une partie du bétail.
En 1857, il agrandit son vaste domaine avec la mise en place d'un verger et d'un vignoble.
En 1860, à 64 ans, il fait une chute de cheval et se fracture la hanche. Il ne guérit pas de cet accident et doit rester au lit jusqu'à la fin de ses jours d'où il continue à diriger son immense domaine et faire face à tout problème, notamment les nouvelles inondations de la crue de la rivière Santa Ana en 1962.
Le 24 septembre 1868, Louis Robidoux meurt à Colton où il sera inhumé dans le cimetière local.
Non seulement 1859 est une année faste de l’immigration française à Los Angeles mais elle voit l’importance de la communauté reconnue dans la gestion de la ville avec l’élection de Damien Marchessault au poste de maire. Il sera réélu en 1861, 62, 63, 64 et 67.
Il est intéressant de noter que les Angelinos n’ont élu que des Français pendant toute la période de la Guerre Civile car ils représentaient la neutralité.
Marchessault et son partenaire Victor Beaudry sont marchands de glace, d’abord en gros pour les saloons, puis, au détail avec la construction en 1859 d’une glacière en ville. En 1863, il construit, avec Charles Lepaon, le premier système de distribution générale d’eau. Le succès de Marchessault tient à ses activités qui le met en contact avec une grande partie de la population. Ce qui est également le cas de nombreux Français, comme son neveu Jean Trudel qui fournit la ville en sel qu’il récolte à Playa del Rey.
André Briswalter
L’Alsacien André Briswalter prospère avec ses ventes de légumes à domicile en faisant du porte-à-porte. Son commerce marcha si bien qu’il pourra acheter d’énormes étendues de terrain dont la majeure partie de ce qui est aujourd’hui Playa del Rey.
A sa mort, il laisse notamment 25.000 dollars pour qu’une église soit érigée sur sa tombe (St. Peters à 1039 North Broadway).
Georges Lehman
Un autre Alsacien, Georges Lehman, est alors devenu le très populaire enn tant que patron d’une brasserie café-concert qu’il a aménagé en 1856 dans la “Roundhouse”, une demeure excentrique construite par le marin français Raymond Alexandre.
Celle-ci a été vendue le 28 juillet 1856 à George Lehman et à sa femme Clara Snyder.
Ses jardins qui s’étendent des rues Main à Spring, entre les 3e et 4e rues, peuvent contenir jusqu’à 2500 personnes.
Lehman était originaire d'Alsace, connu familièrement de ses concitoyens américains sous le nom de "Dutch George" ou "Round House George".
Le domaine était alors appelé le jardin d'Eden et Lehman a nommé le complexe le jardin du paradis. Le jardin public était surtout fréquenté le dimanche.
Lehman demanda un petit droit d'entrée et il vendait de la bière et des bretzels à l'ombre de ce jardin, planté d'arbres et de fleurs. Un groupe de musique était installé sur le balcon de la maison ronde et joua à intervalles réguliers.
Pendant plus de vingt ans, ce jardin fut l'une des attractions de la ville et fut utilisé lors d'occasions publiques, notamment la célébration du centenaire du pays le 4 juillet 1876.
Lehman contracta des dettes qu'il ne pouvait pas payer et le 6 mars 1879, il devait vendre sa possession hypothéquée. La haie de cactus fut abattue en juillet 1886, lorsque la ville ordonna la pose de trottoirs en ciment. Le bâtiment a été utilisé comme école après que Lehman l'ait quitté.
Un autre Français qui bénéficie d’une réputation de probité sans faille est Solomon Lazard.
Salomon Lazard est originaire de Frauenberg en Lorraine.
Il est le cousin des frères Lazard. Il est d'abord employé à New York chez les Lazard frères en 1844. Il rejoint les Lazard installés à La Nouvelle Orléans et ensuite, en 1848, navigue avec eux jusqu'à l'isthme de Panama. Il traverse ensuite l'Ouest pour rejoindre le Pacifique. Après des aventures à Sacramento et à Stockton, Salomon s'établit à Los Angeles, ville de 1610 personnes.
En 1851, sur l'enseigne de son magasin "General Store" on peut lire : " The highest price is always paid for gold dust " (" Le meilleur prix est toujours donné pour de la poussière d’or ").
Son magasin de détail et de gros sert aussi de dépôt d'argent. Il devient "Lazard et Kremer store" en 1852. En 1852, quatre ans après son arrivée en Californie, Lazard obtient la citoyenneté américaine.
Il tient cette mercerie au 53 Main Street où les élégantes trouvent le dernier cri de la mode parisienne. Comme il n’y a pas de banque à Los Angeles à cette époque, les "Angelinos" qui ne cachent pas leur argent chez eux ou ne veulent le confier aux sœurs du couvent (au coin d’Alameda et Macy) prennent l’habitude de le confier à Solomon, ce qui l’incite à fonder une banque quand son frère vient le rejoindre en 1859. La banque, qui existe toujours, aura une renommée internationale rarement égalée.
Originaire de la Bohême, la famille Lazard s'établit en Lorraine au 18ème siècle comme marchands.
Les jeunes frères Lazard, Lazare et Alexandre, puis Simon et Élie, quittent la Lorraine en 1840 pour tenter l'aventure en Amérique. Ils s'installent d'abord à la Nouvelle-Orléans et y fondent un commerce de gros spécialisé en tissus et cotonnades, rapidement devenu une adresse réputée du quartier français.
Après avoir revendu l'affaire, Lazare et Alexandre rentrent en France tandis que Simon et Élie s'installent en Californie à la suite de l'incendie de La Nouvelle Orléans en 1848. A San Francisco, Elie Lazard et Alexandre Weil suivent la ruée vers l'or et se lancent dans l'importation, puis dans les opérations financières, étendant leur réseau au sein de la communauté française.
En 1861, ils rachètent la plus importante filature lainière de Californie. Le capital de leur société passe de 120 000 en 1848 à 10 millions de francs en 1870. Ils sont rejoints par leurs demi-frères et cousins (Weill, Aron, Cahn, Lang, etc.).
Seize ans plus tard, en 1878, les frères Lazard sont propriétaires d'une banque au cœur du "Financial District" de San Francisco.
En 1886, bien que les opérations se déroulent à San Francisco, ils installent le siège de la banque Lazard Frères à Paris. L'année suivante, une succursale, Lazard Brothers, est ouverte à Londres. Au début des années 1880, Alexandre Weill réussit à implanter la banque à Wall Street, devenant ainsi la première banque franco-américaine de la place.
Louis Mesmer était un entrepreneur actif en Californie et ayant eu un impact significatif sur le développement de Los Angeles. Il est né le 20 février 1829 à Surbourg dans le canton de Soulz en Alsace.
À l'âge de 14 ans, il apprend le métier de boulanger puis se rend à Strasbourg où il crée une boulangerie. Puis, il a ouvert ses propres boulangeries dans plusieurs villes comme Colmar et Paris mais ses voyages le conduisent au Havre, puis en Amérique.
Débarquant à New York, il s'est finalement installé dans l'Ohio, ouvrant sa propre boulangerie à Tippecanoe en 1855 où il a également rencontré et épousé sa femme Katherine Forst (née Dieffenbachen Alsace) avec qui il aura cinq enfants. Joseph Mesmer, son premier fils, est né ici en 1855.
Au printemps de 1858, il chercha fortune lors du gold rush en Californie à Calaveras et Mokelumne Hill.
Lors des découvertes d'or en Colombie-Britannique au Canada, il partit via San Francisco pour Victoria et les mines fluviales Cariboo et Frazler. N'ayant pas fait fortune alors que sa famille lui manquait, il a choisi de retourner à San Fransisco.
Mais s'est finalement installé à Los Angeles avec sa femme Katherine et ses enfants
il achète la boulangerie Ulyard.
La boulangerie d'Ulyard était la seule de la région à fabriquer du pain pour la Pâque juive qui fut vendu dans toute la Californie du Sud.
En 1861, il vendit à bon prix la boulangerie Ulyard pour acheter la boulangerie à Peter Balz qu’il rebaptise “New York Bakery”.
En 1863, il fit de gros profits en faisant la navette entre Los Angeles et les camps miniers de l'Arizona en aménageant une caravane pour vendre les provisions à bon prix aux mineurs.
La boulangerie "New York" de Los Angeles était dirigée par sa femme et en 1864 et il achèta l’"US Hotel" au coin de la Main et Requena Steet et se lancera dans le développement immobilier. Il dirigera aussi la construction de la Cathédrale Sainte Vibiana de 1871 à 1876.
Il est devenu très riche au cours de sa vie et fut millionnaire. Une grande partie de sa richesse est venue des investissements dans l'immobilier en particulier suite à la croissance rapide de Los Angeles.
En 1880, il avait posé le premier trottoir régulier en carreaux de ciment pour lequel il fut arrêté pour une contrefaçon du brevet Schlinger.
En 1886, il s'engagea dans la construction d'un port au lac Ballona, avec un associé M. Myers. Bien que beaucoup d'argent ait été investi dans le projet, il a échoué suite à une mauvaise gestion. Le port du lac Ballona allait devenir Marina Del Rey.
En octobre 1891, sa femme Katherine mourut et il Il s'est remarié à San Diego quelques années plus tard à l'âge de 65 ans avec une femme d'environ 35 ans.
Louis est mort le 19 août 1900 après une longue maladie, laissant 5 enfants.
Les funérailles ont eu lieu à l'hôtel américain avec une messe de requiem à la cathédrale St Vibiana. Il a été enterré au Calvary Cemetery à Los Angeles.
Jacques-Antoine Moerenhout (1796 - 1879) né à Ekeren alors département français des Deux-Nèthes en Belgique est un commerçant, un explorateur, un ethnologue et un diplomate franco-belge. Il joua un rôle crucial dans l'établissement de la souveraineté française sur les territoires de Polynésie en 1842.
Moerenhout a servi Napoléon en Belgique. D’abord immigré au Chili où il se marie, il part en 1829 s’installer à Tahiti comme commerçant. Consul des Etats-Unis en 1835, puis de France après 1838, il oeuvre avec succès pour l’annexion des îles à la France.
Pendant ces années clés de 1845 à 1856, il assiste à l'incroyable "ruée vers l'or" en Californie dont il donne un témoignage au travers de ses notes diplomatiques officielles publiées de manière posthume en 1935.
De 1845 à 1859, il représente la France au consulat à Monterey, ex-capitale de la Californie mexicaine puis à celui de San Francisco lors du rattachement de la province aux États-Unis. Il occupe différents postes consulaires en Californie jusqu'en 1856.
Le 29 octobre 1859, il accupa le premier consulat français à Los Angeles où il resta vice-consul de France jusqu’à sa mort.
Il va fonder une société de bienfaisance française en 1859, ville où il meurt vingt ans plus tard, le 13 juillet 1879 dans sa maison de Main Street.
Rémi Nadeau (né au Québec de parents français) s’établit à Los Angeles en 1859 comme transporteur avec ses mules et chariots.
Il ouvre un corral et un atelier de maréchal-ferrant sur la 5e rue, entre Hill et Olive. Sa société de transport Cerro Gordo Freighting Co., avec ses 65 relais, s’étendra rapidement hors de la Californie du Sud. Il se lance aussi dans de nombreux projets de cultures (raisins, blé, orge, betteraves, etc) mais n’y connait que des déboires.
En 1885, il fait construire un hôtel de 4 étages au coin de First et Spring avec le 1er ascenseur de la Californie du Sud et des dizaines de salle de bains, ce qui fait son rapide succès.
L'hôtel Biltmore a été construit à l’emplacement de la demeure privée de Nadeau qui est décédé en 1887.
Tailleur de pierre lyonnais, William Declez s’installe à Los Angeles en 1874.
Le chemin de fer nouvellement construit attire un afflux d’immigrants créant une demande accrue pour tous les types de services y compris le travail de la pierre.
En 1892, Declez a tellement de commandes de pierres tombales et de monuments qu’il acquiert sa propre carrière près de San Bernardino.
Grâce à l’emplacement pratique de la carrière près de la voie ferrée, Declez remporte un contrat avec le gouvernement fédéral pour l’extension du brise-lames du port de San Pedro, un travail exigeant que 20 tonnes de roches énormes soient déversées chaque jour dans l’océan.
La pose de la première pierre symbolise une nouvelle ère pour Los Angeles.
Lorsque le Southern Pacific Railroad a construit un embranchement pour les grandes carrières de granit, il a nommé la jonction Declez et le terminal Declezville.
Simon Nordlinger, orfèvre alsacien, est né en 1845 en Alsace près de la frontière suisse.
À 13 ans, il est apprenti chez un horloger suisse.
Nordlinger est arrivé aux États-Unis en 1864 et en Californie du Sud à Los Angeles en 1869.
En 1869, Simon Nordlinger achète une entreprise horlogère au 3 Commercial Street entre la Main street et Los Angeles street et ouvre ainsi l’une des premières bijouteries de L.A.
Nordlinger a commencé avec un petit stock de montres et de bijoux bon marché exposés dans une petite vitrine à l'arrière de laquelle se trouvait son établi.
Une grande montre en bois était accrochée à l'extérieur comme insigne d’horloger.
Nordlinger vivait à l'arrière de son magasin.
Quelques années plus tard, il a déménagé au coin de la Main Street où il a employé un horloger et un vendeur, M. Abramson qui est resté chez Nordlinger pendant 20 ans.
En 1886, Nordlinger déménage vers le sud au 130 Main street et ajoute un bijoutier manufacturier à son personnel.
Son neveu, Louis Nordlinger, a rejoint le magasin.
L'entreprise s'est développée pour inclure de l'orfèvrerie, des bijoux et de l'or.
Considéré comme l'un des marchands pionniers de Los Angeles, Nordlinger a développé son entreprise.
L'entreprise a continué jusqu'à ce que ses fils fusionnent avec une autre entreprise en 1923.
Simon Nordlinger a épousé Fanny Berg en 1874, la première fille juive à être née à San Francisco.
Simon Nordlinger est décédé en 1911.
Un autre Alsacien, Marc Eugene Meyer, né le 26 janvier 1842 à Strasbourg et mort le 16 janvier 1925 à Los Angeles, est un homme d'affaires franco-américain.
D'une famille juive, il est le fils de Sephora (née Loeb) et d’Isaac Meyer.
Son père est rabbin et membre du gouvernement civil de Strasbourg ; son grand-père Jacob, également rabbin, a été nommé par Napoléon Bonaparte au Grand Sanhédrin pour aider à définir le statut juridique des juifs français.
Son beau-frère, Zadoc Kahn, est le grand rabbin de France.
Après la mort de son père en 1859, Meyer, alors âgé de 17 ans, quitte Strasbourg et émigre en Californie.
Le financier français Alexandre Lazard, de Lazard frères, le recommande à son cousin Alexandre Weill (alors représentant de Lazard à San Francisco), assurant un travail à Meyer en tant que stock boy.
Eugène Meyer a été d’abord mercier au 57 Fort Street.
En 1860, il est embauché comme comptable au magasin de Los Angeles de Solomon Lazard sur Bell's Row.
Meyer et Solomon Lazard forme un partenariat, fondant un grand magasin qui devient plus tard « La Ville de Paris » (à ne pas confondre avec le magasin du même nom à San Francisco).
En 1874, Eugène Meyer rachète la participation de son partenaire Solomon Lazard dans le magasin de « La Ville de Paris » qui devient le plus grand et le plus élaboré des grands magasins du sud-ouest des États-Unis.
Il le transfère dans un bâtiment orné de Spring Street.
À la fin des années 1880, il s’agissait du plus grand commerce au détail de L.A., spécialisé dans les articles de fantaisie importés de France et de Grande-Bretagne.
En 1884, il revend le magasin et déménage à San Francisco.
Après la panique de 1893, Meyer est réaffecté à New York pour superviser les investissements de Lazard.
Le magasin fait également office de consulat de France.
Eugène Meyer succède à Moerenhout comme consul de France de 1879 à 1884. Le propriétaire suivant, Leon Loeb est également représentants officiels du gouvernement français.
Joseph Mascarel, ancien marin marseillais en escale à San Pedro lors d’un voyage pour la marine marchande française, tombe amoureux de Los Angeles.
Il revient pour s’y installer en 1844, en tant que producteur de légumes et investit ses bénéfices dans des terrains.
En tant que maraîcher, il s'installe au nord de l’actuel Gower Street à Hollywood.
Originaire de Marseille, Joseph Mascarel émigre en Californie en 1844.
Le conseil municipal de Los Angeles étant alors en partie composé de Français, qui ne représentent cependant que 2 % de la population locale, Joseph Mascarel est élu maire de la ville le 5 mai 1865 sous les couleurs du Parti républicain pour un mandat allant jusqu'au 10 mai 1866, date à laquelle Cristobal Aguilar lui succède.
Durant sa législature, il veut notamment interdire le port d'arme dans la ville.
Lors de la campagne municipale de 1866, un journal local écrit : « Wanted: a candidate for Mayor who can read and speak the English language » (soit « Recherché : un candidat au poste de maire qui sache lire et écrire en anglais ») laissant planer le doute sur ses capacités linguistiques en anglais ou marquant une certaine rancœur dans le camp adverse. Il entre en 1871 dans le capital de la Farmers & Merchants Bank avec d'autres Français, et acquiert en 1874 le premier grand magasin de Gower Street, qui en 1886 devient Hollywood.
Fondateur du magasin " Maison Blanche ".
Raphaël Weil est arrivé à l'âge de19 ans à San Francisco, le 5 septembre 1855, de Phalsbourg en Moselle.
Il est embauché chez "Davidson and Lane", un "dry goods store" (magasin général). Il prend la direction de la société "Davidson and Lane Company", trente ans plus tard après en avoir été partenaire, trois ans après son entrée dans la société.
Elle devient "Raphael Weill Company". On y lit, dès le début, l'attachement de la société pour la langue française : "Ici on parle le français" qui se trouve affiché à l'entrée de la société.
Weill fonde en 1870 le grand magasin "White House", "La Maison Blanche", à Kearny et Post Street. ( En 1930, 700 employés y travaillent ).
Raphaël Weill soutient la création du Bohemian Club en 1872. Cinq journalistes du "San Francisco Examiner" (qui en furent exclus par la suite) sont à l'origine de ce club. Il est l'un des clubs les plus fermés du monde. Club néo-conservateur de l'élite et des personnes d'influence, il regroupe quelque deux mille membres
En 1906, le magasin est détruit par le feu. Raphael Weill le rouvre quelque temps plus tard à Van Ness Avenue, grande artère commerciale de San Francisco. Le magasin ferme en 1966.
Weill est très engagé dans les activités civiques et philanthropiques : soutien au "Board of Education" de la ville, à l'Hôpital Français, à la communauté française de San Francisco. La ville lui est reconnaissante pour avoir organisé une énorme collecte de vêtements après le tremblement de terre de la ville en 1906. Une école publique élémentaire porte son nom.
La famille Godchaux
Adolphe GODCHAUX de confession juive est né le 29 mars 1821 à Bliesbrück en Moselle, puis il habitera à Reichshoffen dans le Bas-Rhin.
Il émigre le 17 janvier 1842 en Amérique sur le Mayflower en provenance du Havre en France et il arrive à la Nouvelle Orleans en en Louisiane à l'âge de 21 ans.
Il s'y marie en 1847 avec Sophie Wellhoff (1823 - 1899) et auront des enfants : Adèle, Lucien, Joséphine, Helen, Rébecca, Edmond, Myrtle, Sylvain.
Les Frères LAZARD qui fonderont la banque du même nom, amis d'Adolphe, lui permettent de reprendre en janvier 1850 leur commerce de la rue des Français à la Nouvelle Orléans.
La famille part pour San Francisco. Arrivée à San Francisco le 6 avril 1861 après avoir quitté la Louisiane et voyagé par le canal de Panama, les parents se spécialisent dans la vente de produits français. Ils habitent au 624 Green, SFO.
En 1862, négociant, il créé la Godchaux Brothers and Co.
Mais à la suite d'effondrement des actions minières, les quatre filles Godchaux donnent des leçons de français et de musique à plusieurs générations d'enfants de San Francisco. Parmi ces derniers, il y avait Yehudi Menuhin.
Rébecca Godchaux a reçu la médaille de la légion d‘honneur du gouvernement français par le consul de San Francisco.
Adolphe Godchaux décédera le 16 août 1909 à San Francisco à l'âge de 88 ans. Il sera Inhumé au Home of Peace Cemetery and Emanu-El Mausoleum à Colma, près de San Francisco en Californie. (pas loin du cimetière et de la tombe de Wyatt Earp).
Romain Gary a été consul général de France à Los Angeles de 1956 à 1960. Diplomate, résistant, aviateur, réalisateur et écrivain, Il est le seul auteur à avoir remporté le Prix Goncourt sous deux noms.
Le diplomate écrivait aussi des scénarios notamment celui du Jour le Plus Long (1962), film récompensé aux Oscars retraçant chronologiquement les évènements du débarquement allié en Normandie du 6 juin 1944.
Les Français à Hollywood
Les premiers Français à recevoir leur emblématique étoile sur le
« Walk of Fame » ne sont autres qu’Auguste et Louis Lumière, les pionniers du cinéma.
Si les frères n’ont jamais fait carrière en Californie, de nombreux Français et Françaises sont pourtant partis tenter leur chance en Amérique avec grand succès pour nombreux d’entre eux.
Le réalisateur de films perfectionne ses compétences de construction scénographique à Paris comme acteur sur scène et assistant du sculpteur Auguste Rodin.
Il vécut aux Etats-Unis de 1914 à 1928 dont huit années à Los Angeles qu’il imaginait être la future capitale du cinéma.
Les innovations stylistiques et techniques de Maurice Tourneur vont avoir un véritable impact sur l’art du film.
Ses œuvres majeures telles que « l’Oiseau Bleu » (1917), « La Pauvre Petite Fille Riche » (1917) et « Le Dernier des Mohicans » (1920) restent des classiques du cinéma muet.
À la recherche de voix qualifiées pour les nouveaux films parlants, les studios hollywoodiens sollicitent Maurice Chevalier, célèbre crooner français.
Avec une voix jugée idéale pour la prise de son, Chevalier étant bilingue, joue dans sept comédies romantiques.
Claudette Colbert était connue pour la diversité de ses rôles allant de la comédie au drame, ce qui l’a amené à devenir l’une des stars les mieux payées de l’industrie du cinéma dans les années 1930 et 1940.
Au cours de sa carrière, Claudette Colbert a joué dans plus de 60 films. Elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice dans le film « New York-Miami » (1934), et reçu deux autres nominations aux Oscars.
Ces films notables sont notamment « Cléopâtre » (1934) et « Madame et ses flirts » (1942).
Simone Signoret est devenue la deuxième française après Claudette Colbert à remporter un Oscar pour son rôle dans
« Les Chemins de la Haute Ville » (1959).
Au cours de sa vie, elle a également reçu deux Césars, trois BAFTA, un Emmy, un prix du Festival de Cannes, un Ours d’argent de la meilleure actrice, un prix NBR et une nomination au Golden Globe.
Date de dernière mise à jour : 22/08/2020