2 BLACK COWBOYS

                                                                                    ARTICLE DE ROLAND ROTH 

    DES COWBOYS NOIRS CELEBRES !  

Les cowboys noirs exceptionnels représentent une minorité des cowboys afro-américains qui étaient ordinaires et avaient un accès limité à l’ascension sociale. 
Les cowboys Noirs ordinaires manquaient également de protection contre les riches éleveurs blancs. 
Pourtant les cowboys noirs ont été parmi les premiers cowboys aux États-Unis et ils ont travaillé pour les transports de bétail à travers les pistes du sud et ouest américains. 
Certains sont devenus célèbres comme Nat Love et Bill Pickett.

               NAT LOVE (1854 - 1921) 

Nat Love fut l'un des cowboys noirs et héro les plus célèbres du Far West. 

Nat, un cowboy afro-américain, est né en esclavage au Tennessee en juin 1854. Nat Love fut également connu sous le nom de « Deadwood Dick ».
Alors que la plupart des esclaves étaient analphabètes et malgré les lois de l'époque sur l'esclavage qui interdisaient l'alphabétisation des Noirs, son père Sampson lui a appris à lire et à écrire. 
Après la fin de la guerre civile américaine, Nat a pris un deuxième emploi dans une ferme locale pour aider à joindre les deux bouts. 
Après avoir travaillé pendant un certain temps dans des petits boulots supplémentaires dans la région, il a remporté un cheval lors d'un tirage au sort à deux reprises et qu’il revendit. 
Il a utilisé l'argent pour quitter la ville et, à l'âge de 16 ans, il a quitté le Tennessee et s'est dirigé vers l'ouest pour y gagner sa vie. 
Il s'est formé pour devenir un tireur d'élite expert et un cowboy avec le surnom de « Red River Dick ». 

Au cours de son parcours en tant que cowboy, il a appris à parler l’espagnol, est devenu un champion de « team roping » et a finalement publié une autobiographie en 1907. 
Il a écrit dans son autobiographie qu'alors qu'il travaillait dans les transports de bétail en Arizona il a rencontré Pat Garrett, Bat Masterson, Billy the Kid et d'autres. 

Il a conduit un troupeau de bétail jusqu’au rail à Deadwood dans le territoire du Dakota. Il participa à un rodéo le 4 juillet 1876 et a remporté les concours d'équitation de roping, des compétitions de saddle et bronco riding et d’autres …. 
C'est lors de ce rodéo qu'il prétend que des amis et des fans lui ont donné le surnom de "Deadwood Dick". 

En octobre 1877, Nat Love a été capturé par une bande d'Indiens Pima alors qu'il rassemblait du bétail errant près de la rivière Gila en Arizona. 
Bien qu'il ait affirmé avoir reçu plus de 14 blessures par balle au cours de sa carrière, Love a écrit que sa vie avait été épargnée parce que les Indiens respectaient son héritage, une grande partie du groupe eux-mêmes étant de sang mêlé. 
Estimant que le temps était venu de quitter la vie de cowboy, il se maria en 1889 et s'établit à Denver. 
En 1890, il trouve un emploi dans une compagnie de chemin de fer, la « Denver and Rio Grande Railroad », en tant que « Pullman porter », c'est-à-dire comme surveillant de wagons-lits. 
Durant sa nouvelle carrière, Love et sa famille résideront dans divers états de l'Ouest pour terminer dans le sud de la Californie.
En 1907, Love fait paraître son autobiographie sous le titre « La Vie et les Aventures de Nat Love », mieux connu au Pays du Bétail sous le nom de « Deadwood Dick ». 
Son récit n'hésite pas à embellir son parcours. Love passe la dernière partie de sa vie comme courrier et garde pour diverses compagnies de sécurité de Los Angeles. 
Il meurt en 1921, à l'âge de 67 ans.

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                     William "Bill" Pickett (1871-1932) 

Bill Pickett est né en 1871 dans la communauté de Jenks Branch du comté de Williamson au Texas. 
Il était le deuxième des 13 enfants nés de Thomas Jefferson Pickett, un ancien esclave et Mary "Janie" Gilbert. 
L'ascendance de la famille était afro-américaine et cherokee. 
Pickett a fréquenté l'école jusqu'à la cinquième année, après quoi il a commencé à travailler dans un ranch.
En 1888, la famille avait déménagé à Taylor au Texas.
En 1890, Bill Pickett épousa Maggie Turner, la fille autrefois esclave d'un propriétaire de plantation du sud. Le couple a eu neuf enfants.
Pickett et ses frères ont créé leur propre entreprise, la « Pickett Brothers Broncho Busters and Rough Riders Association », pour offrir leurs services de cowboys. Pickett gagnait également sa vie en démontrant ses talents de « bulldog » et d'autres cascades lors des foires de comtés.
Bill Pickett est crédité d'avoir créé la technique du bulldogging consistant, dans un rodéo, à saisir un jeune bouvillon par les cornes et de le faire tomber au sol, ce qui a été présenté dans un film muet « The Bull-Dogger » et « The Crimson Skull » en 1921.
Il a fait son numéro de « bulldogging », voyageant au Texas, en Arizona, au Wyoming et en Oklahoma.

En 1905, Bill Pickett rejoint le « 101 Ranch Wild West Show ».
Il a joué sous le nom de « The Dusky Demon ». 

Bill Pickett devint un cowboy de rodéo.
Il exerça son show dans des meetings spectaculaires avec la technique de cowboy qu'il avait inventée, aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique, en Amérique du Sud et en Angleterre. 

Il devint le premier acteur de cinéma cowboy noir. 
S'il n'avait pas été interdit de compétition avec les blancs, Pickett aurait pu devenir un des plus grands compétiteurs dans son activité. 
L'origine ethnique de Pickett l'empêchait de se produire dans de nombreux rodéos, il était donc souvent obligé de prétendre qu'il était d'origine Comanche pour pouvoir se produire. 

En 1932, après s'être retiré des spectacles du Far West, Bill Pickett reçut un coup de pied à la tête par un bronco.
Après un coma de plusieurs jours, il mourut le 2 avril 1932, à l’âge de 70 ans et il a été enterré au Ranch.
Sa tombe est à gauche de la propriété de Ranch 101 près de Ponca City en Oklahoma.
Pickett a été admis dans le « National Rodeo Hall of Fame » en 1972 pour sa contribution.
En 1989, Pickett fut admis au “Prorodeo Hall of Fame and Museum of the American Cowboy” à Colorado Springs au Colorado.
En 1994, US Postage émet un timbre à son effigie.

Le « 101 Ranch » au Nord-Est de l’Oklahoma où travaillait Bill Pickett, s'étendait sur 44 500 hectares de terres indiennes louées et réparties sur quatre comtés. Il a été fondé en 1879 par le colonel George W. Miller, un vétéran confédéré. 
La ranch 101 employait environ 3 000 personnes.

En 1905, Miller a lancé le « 101 Ranch Wild West Show », un spectacle de rodéos annuels qui mettaient en vedette le roping, le riding, le bulldogging, les Indian dancers, le trick roping et le shooting. 
Il y avait près de 80 000 personnes le jour de l'ouverture du ranch avec le premier Wild West Show avec des attractions qui mettaient en vedette Buffalo Bill, Will Rogers, Tom Mix, Bee Ho Gray et Zach et Lucille Mulhall, le prisonnier Apache de l’époque Geronimo ainsi qu'une chasse aux bisons et un barbecue, des sports et des danses indiennes, des concours d'équitation, des groupes et un gigantesque défilé.

Geronimo, dans le cadre de son numéro, devait tirer sur un buffle avec son arc et ses flèches et après trois essais les cowboys sont venus terminer le travail. Cette viande était ensuite cuite au barbecue, mélangée à du bœuf préalablement préparé et vendue en sandwichs pour 50 cents, ce qui représentait un prix assez élevé pour 1905.

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                 BOSE IKARD (1843 - 1929) 

Il était un cow-boy afro-américain qui a participé aux premiers transferts de bétail sur ce qui est était le « Goodnight-Loving Trail » après la guerre civile américaine et ceci jusqu'en 1869. 
Certains aspects de sa vie ont inspiré le personnage de Joshua Deets, un cowboy afro-américain, du roman « Lonesome Dove » de Larry McMurtry.
Lui aussi est né esclave vers 1847 (ou en 1843 ) à Summerville dans le Mississippi.
Il a d’abord vécu avec la famille de son esclavagiste avant la guerre civile, devenant ouvrier de ranch et cowboy et en grandissant au Texas après le déménagement des Ikards du Mississippi vers le Texas. 
Lors des collectes de bétail d'après-guerre, Ikard servait de pisteur et de cowboy et aussi de banquier à Charles Goodnight. 
Il transportait souvent des milliers de dollars en espèces avant que l'argent puisse être déposé à la banque. 
Après son dernier transfert de bétail en 1869, Bose Ikard s'installe dans le comté de Parker au Texas, devient agriculteur et élève ses enfants avec sa femme Angeline.

Après la mort d'Ikard le 4 janvier 1929 à Weatherford au Texas, Charles Goodnight a payé et érigé une plaque sur la tombe d'Ikard au cimetière Greenwood de Weatherford avec cette épitaphe :

" Bose Ikard (1859-1928)
A servi avec moi quatre ans sur le Goodnight-Loving Trail, n'a jamais évité son devoir ni désobéi à un ordre, a bourlingué avec moi dans de nombreuses échauffourées, a participé à trois engagements avec des Comanches et a eu un comportement splendide. 
C. Goodnight "

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               ISOM DART (1849 - 1900)             

Ned Huddleston, également connu sous le nom d'Isom Dart, fut un autre cow-boy afro-américain intéressant. 
Isom Dart n'était pas seulement un cow-boy habile, il était aussi un hors-la-loi. 
Semblable à Nat Love et Bose Ikard il est né esclave dans l'Arkansas. 
En 1861, à douze ans, il accompagna son propriétaire, un officier confédéré, au Texas pendant la guerre civile.
Une fois libéré à la fin de la guerre civile, il a vadrouillé entre les ranchs jusqu'à ce qu'il s'aventure au Mexique. 
Au Mexique, lui et un jeune bandit mexicain nommé Terresa ont vécu en tant que voleurs de chevaux et les revendaient au Texas. 
Au cours de sa vie, Isom Dart a occupé des emplois légaux, mais il a souvent pris la décision d'enfreindre la loi lorsqu'il a perdu une bonne partie de son argent dans des jeux de poker. 
Vers 1871, pendant un certain temps, Isom Dart a ensuite rejoint un transfert de bétail en direction du nord-ouest jusqu'à Brown's Hole, dans la région du Colorado et du Wyoming.
Isom Dart s'est dirigé vers la région frontalière sud du Texas où il a trouvé du travail dans un rodéo. 
Il est devenu cascadeur et a perfectionné ses compétences de maître cavalier.
Sa réputation de cavalier, de cordiste et de bronco-buster lui a valu les surnoms de « Black Fox » et de « Calico Cowboy ».

Après une histoire d'amour tumultueuse avec une Indienne Shoshone en 1875, Isom Dart rejoignit le tristement célèbre Tip Gault Gang, une organisation de vol de bétail et de chevaux du sud-est du Wyoming. 
Après avoir échappé de peu à la mort, il partit plus à l'ouest et commença une nouvelle vie de cowboy. 
Il a changé son nom pour Isom Dart et a gagné sa vie en tant que bronco buster. 
Isom Dart retourna plus tard à Brown's Hole vers 1890 et créa son propre ranch, mais les éleveurs locaux soupçonnaient qu'il avait constitué son troupeau à partir de bovins qu'il avait volés dans leurs ranchs. 
Les éleveurs ont embauché le célèbre détective Tom Horn pour punir Dart. Horn tendit une embuscade et tua Isom Dart le 3 octobre 1900 près de Brown's Hole. 

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                      JESSE STAHL (entre 1879 et 1883 – 1935) 

Le cowboy noir a quitté le Tennessee pour la Californie et il est devenu l'un des plus grands et rare Afro-Américains cavaliers de rodéo de l'État. 
Son spectacle le plus célèbre a eu lieu au Salinas Rodeo en 1912. 
Il a également inventé le « hoolihanding », une technique dans laquelle un taureau était projeté au sol après avoir sauté du dos de son cheval.
Jesse Stahl était un formidable artiste à cheval. 
Rapide, coordonné et très coriace, il a conquis les taureaux les plus éminents et les plus difficiles de son époque. 
Il s'est toujours classé au sommet ou près du sommet dans tous les grands rodéos comme à New York, au Round-Up de Pendleton en 1912, au « Salinas rodeo » en Californie. 
Mais il était généralement sous-classé en raison de sa couleur de peau. 
Lors d'un rodéo où il avait clairement battu ses concurrents, Stahl a obtenu la deuxième place. Pour se moquer des juges,

il a monté un deuxième bronco en faisant face vers l'arrière.                         

Jesse Stahl a néanmoins gagné le respect et l'admiration des autres compétiteurs du rodéo.
Il avait un frère Ambrose qui se classait rarement au-dessus de la troisième place dans les grands rodéos, principalement parce qu'il était noir.
Véritable champion, Jesse Stahl a pratiqué le rodéo et a pris sa retraite 1929 et il est décédé à Salinas en Californie en 1935. 
Il était probablement le cowboy noir le plus célèbre de tous les temps.
Jesse Stahl fut intronisé au « Cowboy Hall of Fame » d'Oklahoma City. 

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           BRITTON JOHNSON (ca. 1840–1871) 

Britton Johnson serait né dans le Tennessee et était un esclave de Moses Johnson qui possédait des terres dans la colonie Peters (à l'ouest de Dallas au Texas). 
Contrairement à beaucoup d’autres esclaves, Britt avait reçu une certaine éducation. Il savait lire et écrire et pouvait gérer la base d’une comptabilité.
En tant que cowboy noir devenu homme libre après la fin de la guerre civile, Britt s'est vu confier la responsabilité de trails. 
Les Indiens ont kidnappé la famille de Britt y compris sa femme et ses filles lors du raid d'Elm Creek des Comanches en octobre 1864. 
Son fils a été tué lors de ce raid. 
Certaines sources affirment que Britt Johnson a recherché sa famille et a personnellement négocié leur libération après avoir vécu avec les Comanches pendant un certain temps. 
D’autres sources affirment que des Comanches amis, en particulier le chef Comanche Esahabitu (Asa-Havey), ont aidé Britt en payant une rançon pour la libération de la famille Johnson. Quoi qu’il en soit, la famille de Britt fut libérée par les Comanches en juin 1865.
En janvier 1871, lui et ses collègues rencontrèrent de sérieux problèmes lors d'un raid des Indiens Kiowa. 

Le 24 janvier 1871, environ vingt-cinq Kiowas attaquèrent un convoi de chariots dirigé par Britt Johnson et deux accompagnateurs noirs à quatre miles à l'est de Salt Creek. 
Un groupe de coéquipiers à proximité a rapporté que Britt Johnson était mort en dernier dans une défense désespérée derrière le corps de son cheval. 
Les Teamsters qui ont enterré les corps mutilés de Britt et de ses hommes ont dénombré 173 cartouches de fusil et de pistolet dans la zone où il avait pris position. 
Il a été enterré avec ses hommes dans une fosse commune à côté du trail des chariots.

L’histoire fascinante de Britt Johnson a été décrite dans un roman par Alan LeMay en 1954 intitulé « The Searchers ». 
John Ford, le cinéaste, a ensuite transformé le roman en film, mettant en vedette John Wayne. On l’appelait aussi « La prisonière du désert ».

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           JOHN WARE ( 1845 – 1905 ) 

John Ware était le Noir le plus connu des prairies canadiennes. 
Né dans une famille d'esclaves dans une plantation de coton près de Georgetown en Caroline du Sud, le jeune John était souvent forcé par le maître d'esclaves de participer à des combats organisés entre jeunes hommes noirs. 
Lorsqu'il a obtenu sa liberté après la fin de la guerre civile, Ware quitta la Caroline du Sud pour le Texas en trouvant du travail près de Fort Worth. 
Il commença ainsi sa carrière de cowboy et devint habile avec les chevaux et le lasso.
En 1882, John Ware est arrivé dans le sud de l'Alberta au Canada,  conduisant 3 000 têtes de bétail depuis l'Idaho pour la « North West Cattle Company ». 
Après son arrivée à Calgary, Ware a continué à travailler au Bar-U Ranch au sud-ouest de Calgary. En tant qu'ouvrier de ranch, il était payé au tarif journalier, chambre et pension incluses. 
À la fin du mois de mai 1885, Ware, en tant que représentant du Quorn Ranch, accompagna une centaine de cavaliers, cinq cents chevaux et quinze chariots de Fort Macleod depuis la frontière nord du Montana à Calgary. 

En 1890, John Ware possédait sa propre exploitation sur la rivière Red Deer avec sa propre marque de bétail enregistrée. 
Ware avait presque renoncé à trouver une épouse en Alberta car il y avait peu de Noirs dans la région et lorsqu'il apprit que la famille Lewis avait emménagé avec une fille en âge de se marier, il emprunta un chariot pour rendre visite aux nouveaux arrivants. 
Il épousa Mildred Lewis, née à Toronto, le 2 mars 1892. 
John et Mildred ont eu six enfants, Amanda Janet "Nettie", 1893-1989, Robert Lewis, 1894-1980, William Henry, 1898-1934, Mildred Jane, 1898-1988, Arthur Nelson, 1900-1989 et Daniel Lewis, 1901-1904.
En 1902, sa première maison sur la rivière Sheep près de Millarville  fut détruite par la crue printanière, puis reconstruite sur un terrain plus élevé. 
Avec l'arrivée de nouveaux colons, John Ware déplaça sa famille et ses 300 têtes de bétail à 90 miles à l'est de leur ancienne maison.
Leur troupeau de bovins a prospéré et s'est élevé à 1 000 têtes. 
Sa femme Mildred mourut d'une pneumonie et de la typhoïde au printemps 1905 et John, en deuil, envoya ses enfants chez les parents de Mildred à Blairmore. 

Le 11 septembre, Ware fut tué lorsque son cheval trébucha dans un trou de blaireau et tomba sur lui. Ses funérailles, qui ont eu lieu le 14 septembre 1905 à l'église baptiste de Calgary, étaient les plus grandes que Calgary ait jamais vues. Des gens de partout en Alberta et de la noblesse britannique sont venus dire adieu au légendaire cowboy noir de l’Alberta.
Leur dernière fille survivante, Nettie, a obtenu un doctorat honorifique de l'Université de l'Alberta en 1982 pour son travail sur l'histoire des pionniers de la province. Nettie est décédée le jour de son 96ème anniversaire en mars 1989.

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            AMOS HARRIS (1852 ou 1856 - 1911) 

Il indique que son année de naissance est 1852 et que ses parents sont nés dans le Tennessee. Sa date de naissance est discutable, inconnue même de lui-même.
Amos Harris aurait été le premier cowboy noir du Nebraska. 
Il parlait 5 langues et il a été rapporté qu'il était né au sud de Galveston au Texas, sur la rivière Brazos. Il était fils de parents esclaves affranchis. 
Il n’avait que 15 ans lorsqu’il a commencé le métier de cowboy.
La légende raconte qu’en 1878 il a conduit 5 troupeaux de bovins de 15 000 têtes du Texas sur la Chisholm Trail jusqu'au Nebraska en tant que membre du célèbre équipage d'Olive.  
C'est surtout à partir de là qu'Amos Harris a commencé sa carrière de cowboy dans les comtés centraux du Nebraska. C'est lors de l'un de ces voyages qu'il a amené et vendu du bétail au « Ed Cook and Tower Ranch » à Ainsworth.
C'était un homme très joyeux et heureux. Les gens de l'époque, banquiers, avocats, bûcherons, éditeurs, agriculteurs et autres personnes avec qui il entretenait des relations de travail se souvenaient de lui comme étant pittoresque, courtois, amical et heureux.
En 1897, il épousa Miss Eliza Young, fille de R. Young de Bollus au Nebraska. Ils ont commencé leur vie conjugale dans un ranch à 18 miles au nord de Brewster sur la rivière Calamus. 
Ils ont déménagé dans un ranch au début du siècle dans le comté de Valley où Eliza est décédée en février 1903. 
Harris s'est remarié en 1908 avec Elizabeth Jane Fears. 
Il avait 38 ans et elle 20. 
Elle est décédée plus tard pendant une opération chirurgicale. Amos était dévasté. 
En 1904, Amos se rend dans le comté de Wheeler et prend possession d'une concession de 400 acres à l'ouest du lac Erickson. Il a finalement perdu son ranch au profit d'un autre fermier.

Quand Amos venait manger au Brewster Café, il passait toujours par la porte arrière et mangeait avec le cuisinier à la table de la cuisine. Amos avait été élevé dans cette tradition du Sud. 
Aucune information n'est disponible sur la manière dont Amos est mort, mais avec la violence qui règne au Far West, la rumeur dit qu'Amos pourrait être mort d'un « empoisonnement au plomb ». Mais une source déclare qu'il est mort de causes naturelles. 
Il a commencé à souffrir de petits accidents vasculaires cérébraux et il était en mauvaise santé. Il est décédé le 23.02.1911 à l'âge de 65 ans environ. Il est enterré au cimetière de Grand Island. Une pierre tombale, offerte par le peuple noir de Grand Island, a été érigée sur sa tombe.

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               GEORGE GLENN (1850-1931) 

George Glenn, traildriver (pilote de piste), noir, fils de Wash Glenn, est né esclave le 8 mars 1850 probablement dans le comté de Colorado au Texas. 
Il a grandi dans le ranch de Robert B. Johnson de Columbus et a été formé aux activités d'élevage et de cuisinier sur les pistes. 
Après la guerre civile et l'émancipation, Glenn est évidemment resté au ranch Johnson comme vacher. 
Au printemps 1870, il accompagna son patron Johnson lors d'un transport de bétail à Abilene au Kansas. 
À la rivière Rouge, lorsqu'un nouveau groupe de vachers a remplacé les premiers, Johnson et Glenn ont continué avec le nouveau groupe jusqu'à Abilene où ils ont vendu le troupeau.

Johnson tomba malade et mourut à trente-six ans à Abilene en juillet 1870. Glenn fit embaumer et enterrer dans la région son employeur dans un cercueil en métal. 
En septembre suivant, il décida de ramener le corps de Johnson au Texas pour l'enterrer et fit exhumer le cercueil et le placer dans un chariot. 
Glenn aurait voyagé seul avec le corps de Johnson pendant quarante-deux jours à travers trois états, pour arriver à Columbus en novembre 1871. 
Il n'a pas continué comme vacher mais a entretenu une amitié de longue date avec le neveu de son ancien employeur, le Texas Ranger et éleveur John Edwards Folts. 
Il épousa Lucy Conner le 25 décembre 1872 et ils eurent au moins un enfant. 
Apparemment, Glenn a résidé le reste de sa vie à Glidden où il possédait une ferme. Il y mourut d'une pneumonie le 28 novembre 1931 et fut enterré à Columbus.
Le certificat de décès de Glenn indique que son métier est « ouvrier ». Il a été honoré comme l'un des rares membres noirs de la « Old Trail Drivers Association » lors des réunions annuelles de 1924 et 1926. 

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                      DANIEL WEBSTER WALLACE (1860-1939) 

Daniel Webster Wallace, l'ancien esclave devenu cowboy, éleveur et légende du Texas est né dans la servitude. Au moment de sa mort, il avait amassé une fortune et avait gagné l’admiration de tous ceux qui le rencontraient.
Wallace est né en 15 septembre 1860 dans une ferme de 80 hectares à l'extérieur d'Inez, dans le comté de Victoria au Texas de parents réduits en esclavage. 
Sa mère, Mary Barber Wallace, avait été achetée par les propriétaires de la ferme, Mary et Josiah O'Daniel, pour servir de femme de chambre et de nourrice. 
Son père, William Wallace, travaillait comme ouvrier agricole. 
Les O’Daniel ont mis le jeune Wallace au travail dans les champs alors qu’il était un petit enfant et il n’a reçu pratiquement aucune éducation. Sa famille est restée esclave jusqu'à l'annonce de l'émancipation du 16 juin 1865.
L'année suivante, les O'Daniel ont déménagé dans une ferme plus grande près de Flatonia, emmenant la famille Wallace avec eux, cette fois en tant qu'employés rémunérés. 

Des convois de bétail traversaient souvent la région et Wallace décida de partir car la plupart des cowboys qu'il voyait passer étaient noirs. 
Un matin avant l'aube de mars 1876, il s'enfuit de la ferme O'Daniel et rejoignit une équipe transportant du bétail sur près de 450 km au nord-ouest, jusqu'à Buffalo Gap. 
Au moment où le troupeau atteignait sa destination, il possédait déjà beaucoup d’expérience de cowboy, ce qui lui a permis par la suite de trouver du travail.
Il a chevauché pour les barons du bétail les plus célèbres et les plus respectés de cette époque charnière de l'industrie bovine du Texas et il a parcouru toutes les principales pistes de bétail, du Chisholm Trail au Goodnight-Loving Trail, harcelé par les Amérindiens Comanches.

En 1878, après la mort de sa mère, Wallace est retourné dans l'ouest du Texas où il est allé travailler pour Clay Mann, un marchand blanc de roues du Texas qui possédait des dizaines de milliers de bovins et des milliers d'acres au Texas, au Nouveau-Mexique et au Wyoming et également un ranch de 243 000 hectares au Mexique.

 A la fin des années 1870, avec Clay Mann, dont les propriétés comprenaient des ranchs dans les comtés de Mitchell, Kent et Coleman que D. W., comme on l'appelait, développera un sens aigu de l'aspect commercial de l'élevage ainsi que des compétences en matière d'élevage. 

Et c’est là que Wallace gagnera le surnom qui lui est resté, « 80 John », d’après la marque distinctive « 80 » de Mann.

Les possessions de Mann étaient suffisamment étendues pour qu'il enregistre 43 marques de bovins. 
Au début de leur relation commerciale, Wallace a dit à Mann que son objectif dans la vie était de posséder une terre et un troupeau. 

Mann a commencé à mettre de côté une part du salaire de « 80 John » pour y parvenir. Petit à petit, Wallace acquiert du bétail tout en continuant à travailler pour Mann. 

En 1885, Wallace avait économisé suffisamment pour acheter 518 hectares de terrain ferroviaire au sud de Loraine, dans l'intention d'en devenir propriétaire. 
Réalisant qu'il devait apprendre à lire et à écrire avant de pouvoir devenir un éleveur prospère, il s'est inscrit en deuxième année dans une école noire séparée du comté de Navarro, à près de trois cents miles à l'est de ses terres nouvellement acquises. 

         Il a rencontré et est tombé amoureux de Laura Dee Owens 

Elle est née dans le Navarro County au Texas le 14 octobre 1870 et décédée le 28 décembre 1950 à Loraine au Texas, une beauté qui terminait ses études secondaires. Ils se sont mariés en 1888 et sont restés ensemble jusqu'à sa mort, près de 51 ans plus tard. 
Laura a sacrifié ses projets d'enseigner pour l'aider à construire un ranch à partir de zéro. Ils ont commencé leur vie en tant que couple marié dans une cabane de deux pièces dans l’un des ranchs de Mann.

En 1889, le monde de « 80 John » fut bouleversé lorsque Mann mourut. 
Wallace a pris en charge la gestion du bétail et il est devenu une figure paternelle pour les fils de Mann, leur enseignant les bases de l'élevage. 
Les familles Wallace et Mann ont établi un lien qui s'est poursuivi à travers les générations. 

Au cours des décennies suivantes, « 80 John » et Laura ont vécu aussi modestement que possible et ont économisé chaque centime qu'ils pouvaient pour acheter davantage de terres et de bétail. 
Dès 1903, Wallace fut admis à la « Cattle Raisers Association of Texas » et devint un membre très apprécié. Il était le seul homme noir à cette époque à avoir été invité à rejoindre le groupe. 

Les Wallace ont finalement vécu dans une maison de quatre pièces que « 80 John » a conçue et construite lui-même. 
Elle a depuis été déplacée sur le terrain du « National Ranching Heritage Center » et restaurée dans son état d'origine. 
Wallace dédaignait les automobiles, les avions, les téléphones, les gramophones. 

Mais il a été l'un des premiers à adopter la technologie des éoliennes dans l'ouest du Texas et a créé des abreuvoirs sophistiqués en béton que d'autres éleveurs ont copiés. 
Au fur et à mesure que le couple devenait plus riche, ils contribuèrent aux œuvres caritatives du comté de Mitchell, notamment en payant les coûts de construction d'une église baptiste à Loraine. 
Ils ont également construit l’école éponyme de Wallace, à Colorado City, qui offrait aux enfants noirs de la région leur seul accès à l’éducation.

On raconte que lors d’un déplacement de Wallace il a coulé un poteau dans le limon sableux de sa propriété et a annoncé qu'il voulait être enterré à cet endroit précis. La pierre tombale qui trône aujourd’hui au milieu du cimetière familial a remplacé le poteau il y a plus de huit décennies. 

Daniel W. Wallace est mort, à l’âge de 78 ans de la grippe et d'une pneumonie le 28 mars 1939 à Loraine, Mitchell County au Texas.
 Sa sépulture se trouve au Wallace Cemetery à Loraine.

Wallace avait construit un ranch de 3560 hectares dans l'ouest du Texas et avait amassé une fortune personnelle estimée à plus d'un million de dollars, soit l'équivalent d'environ 22 millions de dollars aujourd'hui. 
Il a apporté des innovations techniques qui sont encore utilisées de nos jours et il a consacré une grande partie de ses économies au renforcement de sa communauté tout cela à une époque où il aurait été difficile pour un homme blanc et encore moins pour un homme noir né esclave, d’accomplir tout cela.

Pourtant, rares sont ceux qui ont entendu parler de lui aujourd’hui. 

Wallace a été intronisé au « Hall of Great Westerners », rejoignant des sommités telles que Buffalo Bill et la juge de la Cour suprême des États-Unis, Sandra Day O’Connor. 

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                  ADDISON JONES (1845-1926) 

Addison Jones était un Black Cowboy et un « Range Boss ».
Il était connu et respecté dans un monde de cowboys anonymes.

Tout comme les familles blanches qui se tournaient vers l’ouest en quête d’une vie meilleure, les Afro-Américains nouvellement libérés le faisaient également. 
Environ un demi-million d’hommes, de femmes et d’enfants noirs ont déménagé au Texas et en Oklahoma au milieu du 19ème siècle. 
Dans un monde où les cowboys étaient pour la plupart des ouvriers anonymes de ranch, le fait qu'Addison Jones soit devenu une légende en dit long sur le niveau de ses compétences et le respect qu'il inspirait. 
Il est mentionné dans les mémoires d'éleveurs et d'autres cowboys qui travaillaient avec lui au Littlefield Ranch dans le nord-ouest du Texas.

On sait peu de choses sur les débuts d’Addison Jones. Sur son acte de décès, sa femme (qu'il a rencontrée tard dans sa vie) a écrit qu'il était né en 1845 dans le comté de Gonzales au Texas. 
Le comté de Gonzales a été le point de départ de bon nombre des premières collectes de bétail. 
Addison Jones est finalement devenu chef de file d'une équipe de cowboys afro-américains, travaillant pour George Littlefield. 
La famille Littlefield a commencé l'élevage dans l'ouest du Texas avant la guerre civile. 
L'un des fils, George Littlefield, rejoignit la Confédération mais fut grièvement blessé lors de la bataille de Mossy Creek en 1863. 
Il revint pour récupérer et finalement diriger le ranch familial. 
Littlefield a décidé d'investir dans son propre bétail. Son entreprise marchait bien, tout comme ses investissements fonciers. 
En 1877, il fonda le « LIT Ranch » au Texas près de Tascosa. 

Quatre ans plus tard, il vend cette propriété pour 248 000 $. George a ensuite acquis d'autres propriétés et est devenu un éleveur, banquier et philanthrope légendaire.
La fortune de Littlefield dépendait de sa capacité à disposer du meilleur bétail et des meilleurs hommes pour le gérer et Addison Jones faisait partie de cet équipage.

Addison Jones était clairement un bon cowboy. Alors que la plupart des hommes avaient leurs spécialités, Jones excellait dans tous les domaines. 
Il est devenu une légende dans tout l’ouest du Texas et l’est du Nouveau-Mexique. 
Lorsqu'il s'est présenté à un rassemblement de bétail, tout le monde était soulagé car il pouvait monter des chevaux que les autres cowboys craignaient. 
Jones travaillait toujours pour Littlefield, domptant des chevaux fougueux jusqu'à l'âge de soixante-dix ans.
Le travail nécessitait de la force, de l'habileté, de la confiance, une compréhension de l'animal et un timing impeccable.

La renommée d'Addison Jones s'est renforcée lorsque N. Howard Thorp a composé et popularisé une chanson célébrant le talent de Jones à mémoriser et à identifier plus de marques et d'attributs que la plupart des cowboys n'étaient capables de faire. 
La chanson s’intitulait « Whose Old Cow ? ».
Thorp écrivit plus tard à son sujet : « Il était l’un des meilleurs vachers de la rivière Pecos. »

Les cowboys noirs qui travaillaient sur le terrain jouissaient de certaines libertés et recevaient souvent la parité salariale avec les cowboys blancs, mais ils étaient toujours considérés comme « inférieurs ». 
Les cowboys noirs savaient d’avance que les tâches les moins agréables leur étaient toujours confiées. 

Parce que Jones occupait un poste respecté chez Littlefield, il ne rencontrait généralement aucun problème, mais un jour il visitait un ranch voisin pour vérifier quelques chevaux. 
La journée était chaude. Jones avait soif et le seau d’eau était vide. L'étiquette des cowboys était de remplir le seau pour le laisser aux autres. Dans ce ranch en particulier le tuyau qui alimentait le seau exigeait qu'un homme utilise sa bouche pour faire couler l'eau par aspiration. Addison a mis sa bouche sur le tuyau pour que l'eau coule et qu'il puisse remplir le seau. Il a été immédiatement frappé à l'arrière de la tête par l'un des cowboys blancs. Lorsque Jones a repris connaissance, il s'est levé et est retourné au Littlefield Ranch. 

Même un cowboy comme Addison Jones ne pouvait pas trop repousser certaines limites.

                Sa vie privée :

En 1899, Addison Jones rencontra Rosa Haskins, cuisinière dans une maison à Roswell au Nouveau-Mexique. 
Lorsqu'ils se sont mariés, Addison avait 54 ans et Rosa 36 ans. 
Jones a finalement pris sa retraite et le couple a vécu à Roswell au Nouveau-Mexique. 
Addison a donc vécu ses dernières années à Roswell où il est décédé le 24 mars 1926 à l'âge de 81 ans. 
En tant que cowboy, Addison Jones, dans ses dernières années, a eu le rare privilège d'être reconnu comme un citoyen digne de reconnaissance et de respect. 
Addison, connu sous le nom de « Nigger Add » ou « Old Add », était souvent mentionné dans les mémoires et les récits d'éminents éleveurs et cowboys qui travaillaient avec lui au Littlefield Ranch. 
Le shérif de Roswell a noté qu'Addison était mort en sachant qu'il avait été reconnu comme l'un des très grands cowboys du Texas et du Nouveau-Mexique.

Ses talents de cow-boy lui ont valu d'être reconnu dans l'ouest du Texas et l'est du Nouveau-Mexique comme « le cowboy noir le plus célèbre ». 

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                   ROBERT LEMMONS (1848-1947) 

Le cowboy noir texan Robert Lemmons était l'un des plus grands « mustangers » de tous les temps. 
Il est devenu célèbre à son époque en maîtrisant sa technique unique consistant à attraper des chevaux mustang sauvages.

Robert est né en 1848, esclave à Lockport, dans le comté de Caldwell au Texas. 
Il était l'esclave de John English, venu s'installer à Carrizo Springs, dans le sud-ouest du Texas. 
Il a obtenu sa liberté à la fin de la guerre civile à l'âge de dix-sept ans.
Il a déménagé en 1854 dans le comté de Dimmit au Texas, une terre peu habitée envahie par des chevaux sauvages.

Robert a ensuite trouvé un emploi chez Duncan Lemmons qui a emmené le jeune de 17 ans à Eagle Pass pour travailler pour lui. 
L'homme lui a appris à dompter les chevaux et a donné à Robert le nom de famille « Lemmons ».
Il a travaillé au ranch Eagle Pass, apprenant les techniques de l'élevage et du mustanging. 
Robert Lemmons cultivait, transportait des fournitures et participait à des collectes de bétail pour Duncan Lemmons.

À la mort de Duncan Lemmons, Bob a continué à travailler comme cow-boy et contremaître de ranch dans la région de Carrizo Springs. 
Il a finalement acheté son propre ranch près de Carrizo Springs et l'a exploité jusqu'à ce que sa vue défaillante l'oblige à prendre sa retraite. 

À l'époque des collectes de bétail dans les années 1870 et 1880, aucun autre cowboy n'a pu rivaliser avec Robert pour capturer des mustangs. 
Il faisait partie des célèbres cowboys afro-américains avec une histoire de vie palpitante. 
Lorsqu'ils travaillaient avec un troupeau de mustangs, les Lemmons vivaient de la terre, ne prenant pour confort qu'une couverture mexicaine. 
La légende de l'homme qui vivait comme un mustang et gagnait la confiance des chevaux sauvages s'est répandue dans tout le Texas, mais sa carrière de dompteur de mustangs a pris fin lorsque la population de la région de Carrizo Springs a commencé à croître et lorsque des clôtures ont surgi dans le paysage. 

Lemmons décida de vivre « seul dans les broussailles ». 

Il travaillait généralement seul, s'isolant totalement des humains pour gagner la confiance d'un troupeau de mustangs et pour pouvoir ainsi les infiltrer. 
Il a ensuite décimé la hiérarchie du troupeau en montant l'étalon principal puis en prenant le contrôle du troupeau qui l'a suivi dans un enclos d'un ranch voisin.

En 1870, à vingt-deux ans, Robert Lemmons avait gagné une petite fortune de 1 000 dollars en capturant des mustangs sauvages. 
Il a ensuite acheté son propre ranch et a appris à lire et à écrire. 
Onze ans plus tard, le 3 septembre 1881, il épousa Barbarita Rosales, une Chicana. 
Le couple eut huit enfants. 
Au cours de sa vie, Robert Lemmons avait amassé 486 hectares de terres et d'impressionnantes quantités de chevaux et de bétail. 
Une fois sa propre sécurité financière acquise, Robert et Barbarita Lemmons sont devenus bien connus pour avoir aidé leurs voisins pendant la Grande Dépression.

 En 1931, l'auteur J. Frank Dobie interviewa Lemmons pour son livre The Mustangs (1952). Lemmons avait alors quatre-vingt-quatre ans. 

Robert Lemmons est décédé le 23 décembre 1947 à l'âge de 99 ans.

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                      GEORGE FLETCHER (1890-1973) 

Le rodeo man noir le plus célèbre des Round-Up, George Fletcher, est né dans le Midwest en 1890 à St. Mary's dans le Kansas mais il a déménagé vers l'ouest à Pendleton dans l'Oregon par l'ancienne piste de l'Oregon depuis le Missouri avec sa famille au début du 20ème siècle, près de 30 ans après que les derniers pionniers ont emprunté l'Oregon Trail. 
Fletcher s’est lié d’amitié et a eu des relations avec les Amérindiens locaux de la réserve indienne d'Umatilla, dans l'est de l'Oregon. 
La tribu a adopté Fletcher comme l'un des leurs. 
Il a appris la culture et la langue de la tribu et surtout leur art de l’équitation que le gouvernement fédéral ne voulait pas que les Indiens pratiquent dans la réserve.

En 1910, Fletcher a participé à son premier rodéo lors d'une célébration du 4 juillet à Pendleton en Oregon où il s'est classé deuxième au concours de monte de broncos et il a captivé le public avec son style flamboyant et le port de jambières orange vif. 
C’était le début de ce qui allait devenir le Pendleton Round-Up.

En 1911, John Fletcher, l’Afro-américain, a affronté pour un titre mondial de rodéo, lors de la finale de Saddle Bronc au Pendleton Round-Up, un certain John Spain qui était un Américain d'origine espagnole et Jackson Sundown qui était Amérindien Nez Perce. 
Sundown a été le premier à participer à la finale et son cheval a chargé et a heurté celui du juge du Round-Up et il est tombé du cheval. John Spain a monté en deuxième et il a fait une faute car il avait touché le cheval avec sa main libre.
Fletcher fut le dernier à concourir. Il a fait une chevauchée exceptionnelle et a mis la foule enthousiaste à ses pieds, mais les juges ont demandé un autre cheval pour Fletcher. 
La foule agitée était pour Fletcher mais les juges du Round-Up ont annoncé : 
« L'Espagne en premier, Fletcher en deuxième et Sundown en troisième. »
Le shérif Til Taylor insatisfait a pris le chapeau de Fletcher, l'a déchiré en morceaux et a vendu les morceaux à des manifestants. Le shérif a attribué l'argent à Fletcher, en tant que champion et  champion du peuple et a souhaité qu'il ait une selle de championnat comme celle décernée à John Spain. 
Fletcher servira plus tard dans l'armée pendant la Première Guerre mondiale où il subit des blessures qui mirent fin à sa carrière de rodéo.
Puis il a travaillé comme cowboy dans un ranch jusqu'à sa mort en 1973.

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           ARTHUR WALKER (1930 - 2009) 

Arthur Walker faisait partie d'une poignée de cowboys noirs et portait ses chapeaux de cowboy bien-aimés même dans ses derniers jours alors qu'il se reposait au lit ou était assis dans son fauteuil roulant.
Arthur « A.J. » Walker Sr., est un cowboy noir légendaire qui a organisé des rodéos pendant des années dans son ranch de 16 hectares du comté de Liberty. 
Walker a affirmé être le premier cowboy noir à remporter une boucle pour monter un taureau au Madison Square Garden, remportant le premier prix de 800 $ à l'âge de 22 ans. 
Au cours de sa vie aventureuse, il a participé à des rodéos au Texas, en Oklahoma, en Louisiane, au Massachusetts et à New York.
Le ranch « Walker's Circle 6 », situé dans la ville de Raywood dans le comté de Liberty dans le Texas, comprend une arène de 60 mètres de long qu'il a lui-même construite et qui peut accueillir des centaines de personnes. Il organisait des rodéos mensuels dans son ranch, suivis de danses zydeco dans la salle de danse du ranch jusqu'à ce que sa maladie le mette à l'écart.
Arthur J. Walker Sr. est né à Raywood en 1930 et a des débuts modestes, travaillant de longues journées dans le ranch de son père métayer, sans électricité ni eau courante. 
Enfant, Walker portait des vêtements fabriqués à partir de sacs de farine.
Il a déclaré qu'il avait quitté l'école en neuvième année pour aider dans le ranch familial et qu'il avait commencé à faire des rodéos à l'âge de 16 ans.
Dans les années 1940 et 1950, les cowboys noirs étaient traités différemment de leurs homologues blancs. 
Alors qu'ils se rendaient aux rodéos, Walker et d'autres cowboys noirs ont dû monter à l'arrière des trains avec le bétail en raison de la discrimination. 
Les cowboys noirs devaient également se produire dans l'arène à la fin de la nuit, seulement après que tous les cowboys blancs avaient fini de concourir.
De retour chez lui au Texas, Walker a continué à promouvoir les rodéos et à organiser des randonnées annuelles au Houston Livestock Show & Rodeo. 
Chaque année, de nombreux coureurs de trail campaient la nuit dans l'arène de son ranch à Raywood en route vers Houston.
Pendant des années, il a été président de l’« Anahuac Saltgrass Cowboy Association », un groupe composé en grande partie d’afro-américains. 
Walker est décédé des complications de la démence. Il avait 79 ans.
Il laisse dans le deuil 10 enfants, trois beaux-enfants et de nombreux petits-enfants.
 

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De nos jours, les jeunes Afro-Américains ont mené des efforts pour promouvoir et protéger l'héritage des premiers cow-boys noirs dans l'Ouest américain en formant des groupes d'équitation dans de nombreux États, en organisant des défilés ou en participant à des rodéos nationaux.
La « Black Cowboy Parade » est un événement annuel populaire à Oakland, en Californie, depuis 74 ans. 

                                                               AU CINEMA                    

De nombreux héros de westerns blancs sont inspirés de modèles noirs dans des récits frelatés de la conquête de l’Ouest par Hollywood qui ont mis en scène les véritables hauts faits d’armes de héros noirs, en les faisant incarner par des acteurs blancs. 

  Dans le film « La Prisonnière du Désert », « The Searchers » de 1956 de John Ford basé sur le roman d'Alan Le May,

considéré comme le plus grand western de tous les temps par l'American Film Institute, John Wayne joue un personnage inspiré de l’histoire vraie et des exploits de Britton Johnson, cet ancien esclave et cowboy noir parti à la recherche de sa femme et de ses deux enfants enlevés par les Indiens Comanches en 1864. ( Voir ci-dessus )
L'histoire du film s'inspire en effet de ce fait réel : une petite fille, Cynthia Ann Parker, est enlevée en 1836 au Texas. Plus tard, elle deviendra la femme d'un chef Comanche et sera retrouvée des années plus tard, ramenée de force dans la communauté blanche malgré ses protestations. 

De la même manière, les aventures de Davy Crockett ressemblent exactement à celles de James Beckwourth, ce métis et ancien esclave devenu trappeur, qui vécut un temps auprès des Indiens Crows.

 Voir mon article : Davy Crockett

Quant au personnage de « The Lone Ranger », ce héros très populaire aux Etats-Unis, il était aussi inspiré d’un Noir, Bass Reeves, le premier shérif adjoint noir de l’histoire, roi de la gâchette, incorruptible et traqueur des hors-la-loi qui en a arrêtés environ 3000 au cours de sa carrière et en a tué 14. 

The Lone Ranger est un personnage de western qui a été créé par George W. Trendle et qui est apparu dans un feuilleton radiophonique écrit par Fran Striker en 1933, puis dans une série télévisée de 1949 à 1957.

Le film western oscarisé de Quentin Tarantino nommé « Django Unchained » sorti en 2012 est l'un des rares films hollywoodiens mettant en scène un cowboy noir. 

Nommé pour cinq Oscars, dont celui du meilleur film en 2013, le film est récompensé à deux reprises ; meilleur acteur dans un second rôle pour Christoph Waltz et meilleur scénario original pour Quentin Tarantino. Doté d'un budget de 100 millions de dollars, le film rapporte plus de 425 millions de dollars au box-office, ce qui en fait le meilleur succès commercial de Tarantino.

L’image la plus courante du cowboy est celle d’un blanc armé d’un colt avec ses bottes et son chapeau comme John Wayne ou Clint Eastwood qui n’est qu’une représentation hollywoodienne du Far West avec une version blanchie de la réalité. 
Dans le véritable Far West, contrairement à la représentation cinématographique, les cowboys noirs étaient monnaie courante. 

Hollywood a ignoré volontairement les cowboys noirs, mais il a également volé leurs véritables histoires pour beucoup de ses films.

          Voir aussi mes articles : 

Histoire des Cowboys américains 1                 

Histoire des Cowboys américains 2

Histoire des Cowboys américains 3