MARY READ. - MARY TEMPÊTE.
ARTICLE DE ROLAND ROTH 
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MARY READ 
(Mary Tempête, la Pirate des Caraïbes)
Mary Read (entre 1690 et 1695 –1721) est également connue sous le nom de Mark ou Willy Read.
Elle est une des femmes pirates les plus célèbres de l’histoire avec Anne Bonny avec qui elle a navigué et combattu en se faisant passer pour un homme.
Elles sont aussi les deux seules femmes connues à avoir été condamnées pour piraterie au début du 18ème siècle.
Mary Jane Read est née vers 1695 et a vécu dans le comté du Devon en Angleterre à la fin du 17ème siècle.
La mère de Mary aurait épousé un marin et ils auraient eu un fils.
Le père aurait ensuite disparu peut-être mort dans l'exercice de son métier dangereux.
La mère serait alors tombée enceinte d'un autre homme et, n'étant pas mariée, elle aurait quitté sa maison de Londres pour faire naître Mary en secret.
À la mort de son frère Willy, sa mère, devenue veuve d’un capitaine de la marine disparu en mer, commença à habiller sa fille en garçon pour continuer à percevoir le soutien financier de la grand-mère paternelle de Mary Read. Cet argent était destiné à l’aîné et pour faire croire aux parents de son défunt mari que leur petit-fils était encore en vie.
La supercherie aurait fonctionné et la mère de Marie reçut une couronne chaque semaine en guise de pension alimentaire.
Sous son déguisement masculin, Mary trouve d’abord un emploi de valet de pied.
Apparemment insatisfaite de ce travail, elle chercha ensuite à vivre en mer. Mais comme ce métier était réservé aux hommes, elle fut à nouveau obligée de se déguiser.
C'est ainsi que Mary Read s’enrôle sur un premier navire et obtint un emploi sur ce navire de guerre britannique.

Pendant la guerre de succession d'Espagne de Neuf Ans (1688-1697), Mary Read revint sur la terre ferme et combattit dans l'armée des Flandres contre les Français sous l'uniforme de dragon.
Elle tenta de devenir officier, mais n'y parvint pas. Elle quitta donc l'infanterie et rejoignit une unité de cavalerie.
Au cours du conflit où elle fit preuve d'une certaine bravoure, elle tomba amoureuse d'un compagnon d'armes.
En effet, elle y rencontre un maréchal des logis dont elle tombe amoureuse.
Mary devant révéler sa féminité pour pouvoir l'épouser, les deux amants doivent quitter l'armée.
Ils retournèrent à la vie civile et se marient et s'occupèrent d'un débit de boissons. Ils ouvrent ensemble l’Auberge des Three Horse Shoes (les Trois Fers à Cheval) à Bréda aux Pays-Bas.
Mais quatre ans plus tard, son mari décède prématurément et l’auberge ferme ses portes.
Mary Read se fait alors à nouveau passer pour un homme et s’engage à bord d’un navire marchand hollandais en partance pour les Caraïbes sous le nom de son frère décédé Willy Read.
Ce navire est attaqué et capturé par des pirates anglais.
Elle aurait alors intégré les rangs de ces pirates qu’elle aurait accompagnés jusqu’en Amérique à New Providence aux Bahamas.
Elle tomba amoureuse d'un marin sur ce navire.
Celui-ci fut provoqué en duel et souhaitant protéger son amant, Mary Read devança ce duel en insistant pour que le challenger l'affronte d'abord.
Mary tua son assaillant avec son coutelas et lui tira dessus avec un pistolet et ainsi elle remporta le duel.
Le navire de Mary Read fut alors capturé par des pirates et elle rejoignit ceux-ci.
C'était peut-être vers 1717.
Le sort de son amant n'est pas connu, car Mary Read refusa de le nommer lors de son futur procès.
Cette première expérience en piraterie s'arrête en 1718.
Elle devient alors corsaire opérant pour l'Angleterre contre l'Espagne mais l'équipage se mutine rapidement et elle retourne vite à la piraterie.
On raconte qu’avant d’achever les hommes qu’elle venait de vaincre, Mary Read leur dévoilait son sein ou son sexe pour leur montrer qu’une femme pouvait se battre tout aussi bien qu’un homme.
Son navire a fait escale à de nombreuses reprises à New Providence dans les Bahamas et c’est au cours d’une de ces escales que Mary Read rencontre Anne Bonny, cette autre femme pirate qui se déguisait elle aussi en homme.

Les deux femmes sympathisent rapidement et on leur prête même une liaison amoureuse qui aurait rendu jaloux Jack « Calico » Rackham, le capitaine-amant d’Anne.
Il pensait alors qu’Anne était une femme et Mary Read un homme et ceci a créé un bon nombre de tensions à bord du navire « Revenge ».
Rackham aurait été jusqu’à menacer de trancher la gorge de Mary Read.
On ne sait pas exactement comment Rackham a découvert le véritable sexe de Mary Read.

Certains racontent qu’il l'aurait surprise dans des ébats amoureux un soir dans la chambre d’Anne.
D'autres disent que ce récit ne serait fondé que sur des fantasmes. Dans tous les cas, Mary Read arrête bientôt de se faire appeler Willy, mais les deux femmes restent inséparables et vivent comme un couple, s’habillant indifféremment en homme ou en femme.
La présence de deux femmes pirates à bord d’un navire était inédite. 
De nombreux capitaines de pirates interdisaient strictement la présence de femmes et de jeunes garçons à bord de leurs navires afin d'éviter toute querelle au sujet de faveurs sexuelles ou d'un comportement prédateur.
Read et Bonny portaient toutes deux des vêtements d'homme en mer et sont décrites comme portant des mouchoirs autour de la tête.
Les témoignages recueillis plus tard lors de leur procès ont révélé que Bonny et Read ne s'habillaient en hommes que lorsqu'elles se battaient au pistolet.
Le 21 octobre 1720 (ou le 15 novembre), Rackham, Anne Bonny et Mary Read et son équipage sont attaqués par le capitaine Jonathan Barnet, un ancien pirate devenu commandant dans la marine britannique et qui travaille pour le Gouverneur de la Jamaïque.
Les deux femmes pirates, Rackham et son équipe ont été emmenés prisonniers en Jamaïque pour comparaître devant un tribunal.
Lorsque la rumeur a circulé que des femmes pirates faisaient partie de l'équipage, le procès a fait sensation.
Les deux femmes devaient être jugées séparément des hommes le 28 novembre 1720, mais les deux groupes devaient répondre du même terrible chef d'accusation : la piraterie.
Mary Read et Anne Bonny sont décrites par un témoin, Thomas Dillon, comme étant toutes les deux prodigues, jurant et maudissant beaucoup et prêtes à faire n'importe quoi à bord.
Le témoin Dorothy Thomas donna la description suivante d'une attaque qui confirme que Read et Bonny étaient des membres volontaires de l'équipage pirate :
« ... les deux femmes, détenues à la barre, étaient alors à bord dudit sloop et portaient des vestes d'homme, des pantalons longs et des mouchoirs sur la tête, chacune d'elles avait une machette et un pistolet à la main et ont crié aux hommes de tuer les déposants et qu'ils devaient la tuer pour l'empêcher de s'opposer à eux. Le déposant a également dit que la raison pour laquelle elle a su et cru qu'elles étaient des femmes à ce moment-là était la grosseur de leurs poitrines ».
Un autre témoin, un Français s'exprimant par l'intermédiaire d'un interprète, confirma l'habitude de Read et Bonny de changer de vêtements pour la bataille : « Lorsqu'elles apercevaient un navire, le poursuivaient ou l'attaquaient, elles portaient des vêtements d'homme et, à d'autres moments, elles portaient des vêtements de femme ».
Tous les accusés plaidèrent non coupables des accusations de piraterie, malgré les preuves évidentes contre eux et les témoignages de témoins provenant non pas d'un mais de plusieurs navires qu'ils avaient pillés.
Aucune défense ne fut présentée et tous furent déclarés coupables.
Rackham fut condamné à être pendu et, comme le voulait la coutume, son cadavre fut suspendu dans une cage pour qu'il pourrisse à l'air libre, ceci en guise d'avertissement pour ceux qui rêvaient d'une vie de pirate.
Mary Read et Anne Bonny furent également condamnées à la pendaison, mais les deux femmes bénéficièrent d'un sursis après avoir révélé au tribunal qu'elles étaient toutes deux enceintes ce qui permit de surseoir à leur exécution.
Les lois de l'époque interdisaient l'exécution d'une femme enceinte car l'enfant à naître était innocent, tout comme la mère et Read et Bonny furent donc temporairement autorisées à vivre.
Mary Read fut inscrite dans le registre paroissial du district de Sainte-Catherine aux Bahamas comme étant décédée de fièvre jaune dans une prison jamaïcaine en 1721 et elle fut enterrée le 28 avril 1721.
En revanche le sort d'Anne Bonny est inconnu, on ne sait pas avec certitude ce qu’il advint d’Anne Bonny, bien qu'une personne de ce nom soit mentionnée dans les registres paroissiaux comme étant décédée en Jamaïque en décembre 1733.
Voir aussi mon article : Anne Bonny – Lady Pirate
Date de dernière mise à jour : 31/05/2025

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