NATIVE AMERICANS
LES AMERINDIENS DES ETATS-UNIS.
La présence humaine sur le continent américain remonte au Paléolithique.
Les Amérindiens ou Indiens d’Amérique sont les premiers occupants des Amériques.
On admet que l’arrivée des premiers occupants du continent américain remonte il y a moins de 23 000 ans, à la dernière ère glaciaire et se réalisa en une seule grande vague migratoire. (d'après les dernières trouvailles archéologiques, peut-être à 40 000 ans !)
À cette époque, le détroit de Béring était recouvert par les glaces et permettait un passage terrestre entre l’Asie et l’Amérique emprunté par les populations asiatiques nomades.
Il se peut également que certains migrants aient longé les côtes en bateau.
La présence humaine a été relevée en Alaska vers 20 000 av. J.-C., sur la côte est des Etats-Unis en Pennsylvanie, Virginie et Caroline du Sud vers 16 000 av. J.-C., sur le site Clovis du Nouveau-Mexique vers 13 000 av. J.-C. et en Floride vers 10 000 av. J.-C.
Les différents sites préhistoriques prouvent l’existence de groupes de chasseurs-cueilleurs nomades.
Ces Paléo-américains chassaient les animaux comme les mammouths laineux ou bisons, d'autres pratiquaient la pêche et le ramassage de coquillages sur les côtes.
Bien que les Amérindiens ne soient pas organisés en états, les guerres entre les tribus sont fréquentes.
Avant l'arrivée des Blancs, elles se manifestaient par des raids pour montrer son courage ou pour enlever des femmes.
Les conflits sont souvent des guerres de territoire, d’honneur, de pillage ou de vengeance.
Le combattant valeureux tient une place importante au sein de la tribu grâce à son courage et sa bravoure qui sont des principes fondamentaux chez les Amérindiens.
Les traités d’alliance sont discutés autour du feu du grand conseil. La paix est annoncée par le calumet, la guerre par la hache.
Aucun document n’est signé car la parole d’honneur suffit.
Les cérémonies qui précèdent la bataille consistent en des danses de guerriers en armes et des rites de purification.
Avant l’attaque, les Amérindiens se mettent la peinture de guerre et lancent leur cri de guerre qui doit effrayer l’ennemi et souder le groupe.
Après la guerre, les plus courageux reçoivent des distinctions honorifiques : collier de griffes d'ours, coiffe de plume.
L’estimation du nombre d’Amérindiens à la veille de la conquête européenne par l’historien Russel Thorntorn est d’environ sept millions vers l’an 1500.
Selon d’autres sources, la population en Amérique du Nord était d'un ou de deux millions d’habitants à douze millions au début du 16ème siècle.
Mais voilà ! « what had to happen happened », ce qui devait arriver arriva !
En 1492, l’explorateur Christophe Colomb, qui croyait avoir atteint les Indes orientales, débarqua en Amérique, en premier, aux Antilles.
À cause de cette erreur, on continua d’utiliser le mot « Indien » pour parler des populations du Nouveau Monde.
A cette période, les Amérindiens occupèrent la totalité des Amériques ainsi que les Caraïbes.
Le cartographe Martin Waldseemüller, au début du 16èmesiècle, commença à indiquer le « continent américain » en l’honneur du navigateur italien Amerigo Vespucci.
C’est alors que les habitants des Amériques deviennent les « Indiens d’Amérique » pour les distinguer des populations de l’Inde.
En absence d’appellation qui fasse consensus, on utilise parfois les expressions de « premières nations » ou « premiers peuples ».
La formule « Peaux rouges » est ancienne et n’a jamais vraiment été utilisée en Amérique française où les termes employés ont plutôt été indiens et sauvages et plus tard Amérindiens et autochtones ("natives" en anglais).
L’expression "Homme Rouge" a été utilisée dans certains échanges entre les colons français et les Amérindiens.
Les Américains, quant à eux, ont préféré les expressions comme :
Native Americans (Américains d’origine),
Native peoples (peuples d’origine),
American Indians (Indiens d’Amérique),
First Nations (premières nations),
Aboriginal Peoples (peuples aborigènes),
Indigenous Peoples of America (peuples indigènes d’Amérique),
Amerindians (Amérindiens),
Amerinds,
ou encore chez nous en Europe :
Indiens d'Amérique, Indiens, Amérindiens, Autochtones ou encore membres des Premières Nations, Aborigènes, Natifs américains ou Autochtones américains.
Mais aucun de ces termes n’est vraiment satisfaisant en raison de la diversité de ces peuples et parce que ces derniers les rejettent et préfèrent employer leur nom d'ethnie ou de tribu.
Chef Seatle Chef Red Cloud
Chef Joseph Comanches Chef Crazy Horse
À partir du 16ème siècle, les puissances européennes se lancèrent dans l’exploration et la colonisation de l’Amérique du Nord.
Ils établirent des relations plus ou moins conflictuelles avec les indigènes.
Ils se servaient des rivalités entre les tribus et cherchaient à dresser les Amérindiens les uns contre les autres.
Cette arrivée des colons européens a été un événement dramatique pour les différents peuples Amérindiens dans l’ensemble du continent américain et provoqua d'importantes conséquences sur eux.
Ils étaient souvent réduits en servitude ou en esclavage et chassés de leurs territoires.
Leur nombre s'effondra à cause des maladies et épidémies apportées par les colons, des guerres et des mauvais traitements.
Leur mode de vie et leur culture subirent des mutations car tragiquement confrontés à la disparition de leur organisation sociale traditionnelle et la transformation par les colons des paysages et de l'occupation des sols.
Avec l'avancée de la Frontière et la colonisation des Blancs américains, ils perdirent la majorité de leur territoire et furent contraints d'intégrer des réserves.
Leur situation démographique, sociale et économique ne cessa de se dégrader.
Les effectifs de leur population ne cessèrent de diminuer depuis la fin du 15ème siècle et de nombreux peuples et tribus disparurent entièrement.
Dans le Sud-Ouest des États-Unis actuels, les Espagnols colonisaient la Nouvelle-Espagne depuis le Mexique.
À partir de la fin du 16ème siècle, ils envahissaient les territoires des Indiens Pueblos qu’ils réduisirent en esclavage.
Les frères franciscains évangélisèrent les peuples de Californie, du Nouveau-Mexique et du Texas grâce à un réseau de missions.
En 1680, la révolte Pueblo, dirigée par Popé, provoqua l'évacuation temporaire de la région par les Espagnols.
Dès 1784, une politique d'extermination des Apaches est mise en place en massacrant tout Apache de plus de sept ans.
Après 1821, la région du sud-ouest passa sous la souveraineté mexicaine.
Après l'expédition d'Hernando de Soto (1539-1542), les Espagnols étendirent leur influence sur les régions du Sud-Est.
Les Amérindiens furent massacrés, réduits en esclavage avant d'être déportés dans les Caraïbes.
A partir du 17ème siècle, le long de la côte orientale des Etats-Unis, les Britanniques fondèrent les Treize colonies.
Au 18ème siècle, les Amérindiens seront refoulés vers l’ouest car les colons accaparèrent leurs terres.
Les tribus du nord-est s’allièrent avec les Blancs dans les rivalités franco-britanniques pendant la guerre de Sept Ans en Europe.
Dans les Grandes Plaines et dans la vallée du Mississippi, les Français prennent le contrôle de l’immense territoire de la Louisiane.
Ils font du commerce avec les Amérindiens et organisent la traite des fourrures.
Malgré quelques affrontements violents comme la guerre des Mesquakies, le soulèvement des Natchez et l’expédition contre les Chicachas, les relations franco-indiennes sont relativement bonnes en Louisiane, parce que les Français ne sont pas nombreux.
Côté nord-ouest, les Russes cherchent à satisfaire la demande des Chinois en fourrures.
Entre 500 000 et 600 000 Amérindiens vivaient au-delà du Mississippi au début du 19ème siècle.
Une centaine de tribus parlant 375 langues différentes pratiquait l’agriculture, la chasse et la pêche.
Dans les vallées du Missouri et de l’Arkansas, les tribus vivaient dans des villages et dans des baraques en terre.
Les Sioux, les Cheyennes et les Comanches chassaient le bison. Les Pawnees cultivaient le maïs.
Les révoltes indiennes étaient surtout provoquées parce ce que les Blancs leur firent signer des traités pour s’installer sur leurs terres, mais n’en respectèrent pas les termes.
Les Amérindiens étaient des guerriers sans pitié et ils faisaient souvent preuve de courage et d’abnégation.
Entre 1866 et 1891, ils perdirent près de 4 000 combattants et plus d’un millier fut blessé tandis que 932 soldats américains furent tués.
Contrairement aux idées reçues, les Amérindiens ne portaient pas tous des plumes.
Les Sioux qui comprenaient les Lakotas, Nakotas et Dakotas portaient de larges coiffes à plumes qu’ils mettaient lors de leurs grandes fêtes et à leurs cérémonies tribales.
Sinon ils préféraient plutôt des tenues plus pratiques de chasseur, beaucoup plus commodes pour rester longtemps à cheval.
Les bisons constituaient le principal moyen de subsistance de ces tribus nomades. L’armée américaine n’a pas hésité de procéder à des éliminations massives de troupeaux entiers de bisons afin de les affamer.
La majeure partie des Amérindiens était sédentaire, mais les Sioux faisaient exception et dormaient l’été dans les tipis, des tentes, et l’hiver dans des huttes et des cabanes.
Les Amérindiens attaquaient rarement les diligences ou les convois de chariots des colons.
Cette idée reçue nous vient essentiellement des scènes au cinéma où ceux-ci attaquaient des chariots rassemblés en cercle.
Mais ces agressions étaient rares car les tribus indiennes en révolte s’en prenaient plutôt à l’armée.
Quand les colons Blancs arrivèrent, les autochtones acceptèrent de signer des traités autorisant le passage sur leurs terres et aussi l’installation de fermiers.
Malgré leur bonne volonté, beaucoup d’Amérindiens furent ensuite emmenés de force dans des régions et territoires inhospitaliers, comme l’Oklahoma (Trail of tears).
Voir mon article : Trail of Tears
Cette situation les amenait à faire des raids en cherchant avant tout à se défendre.
Au 19ème siècle, les attaques directes des Amérindiens moins armés et souvent moins nombreux contre l’armée des Etats-Unis n’étaient pas légion car ils préféraient la guérilla aux batailles rangées.
Par exemple les Sioux Lakotas amplifièrent les escarmouches contre les Blancs quand le traité de cohabitation de Fort Laramie signé en 1868 ne fut pas respecté.
Au 19ème siècle, les guerres indiennes (en plus des maladies et épidémies) feront des ravages auprès des Amérindiens.
La cause principale des conflits est la politique expansionniste des Treize colonies britanniques puis du gouvernement américain après l’indépendance et les guerres américano-mexicaines qui en résultèrent.
Une autre raison fut la conquête de l'Ouest par des colons recherchant de nouvelles terres et de l’or.
Ceci renforça l’animosité entre les Blancs et les Amérindiens.
Ces conflits ont fait l’objet de représailles, de massacres et de pillages de la part des deux camps.
Parmi les guerres indiennes les plus connues, on peut citer les guerres séminoles en Floride entre 1817 et 1858 et la guerre des Black Hills contre les Sioux en 1876-1877.
À partir de septembre 1855, par ordre direct de l'armée des États-Unis, tout membre de la tribu des Dakota Brulés, sans distinction d'âge ou de sexe, peut être exécuté sommairement après sa capture.
En 1862, les Sioux Santees massacrèrent 1 500 hommes, femmes et enfants américains dans le Minnesota.
Le 25 juin 1876, lors de la célèbre bataille de Little Bighorn, le lieutenant-colonel Custer et ses hommes de troupe sont tués par les guerriers Oglalas de Sitting Bull et de Crazy Horse.
Le dernier épisode des guerres indiennes est le massacre de Wounded Knee le 29 décembre 1890 au cours duquel environ 250 Indiens Sioux Miniconjous et le chef Big Foot sont tués par les soldats du 7ème de cavalerie.
Au 19ème siècle, les Amérindiens sont parqués dans des réserves et leur principal gibier, les troupeaux de bisons sont exterminés pour leur fourrure mais aussi pour les affamer (avec une prime au massacre de bisons) et ceci sous les incitations du gouvernement fédéral.
La qualification de génocide de ces populations autochtones suscite le débat dans la mesure où il n’y a pas de volonté gouvernementale arrêtée d’exterminer les Amérindiens.
Ces derniers sont tout juste affamés, spoliés de leurs terres par la violence et la fourberie (non-respect des accords signés) et privés de leur liberté de culte ainsi que du droit de parler leurs langues.
Cependant les relations entre Indiens et Colons européens n’ont pas toujours été violentes.
En effet en 1805, l’expédition Lewis et Clark qui partit de Saint-Louis pour rejoindre le Pacifique, a souvent été aidée par des tribus amérindiennes sur les territoires indiens traversés.
Voir mon article : Lewis & Clark
Chef Sitting Bull Chef Geronimo Chef Red Bird Chef Wolf Robe
La Cour suprême des États-Unis a souvent défendu les droits des Amérindiens au 19ème siècle.
Plusieurs personnalités américaines ont soutenu la cause indienne comme Thomas Paine, Thomas Jefferson ou Roger Williams.
Au début du 20ème siècle, le gouvernement américain avait pris conscience de l’inégalité et du racisme qui affectait la minorité indienne.
La citoyenneté américaine sera accordée en 1924 suite à l’Indian Citizenship Act, en reconnaissance de l’effort des Cheyennes et des Iroquois pendant la Première Guerre mondiale.
Certains intègrent le mode de vie et la société américaine.
Lors de la première moitié du 20ème siècle, de nombreux ouvriers amérindiens travaillèrent sur les chantiers de construction des gratte-ciels.
En 1934, sous le premier mandat du président Franklin Delano Roosevelt, l’Indian Reorganization Act donne une plus large autonomie politique et économique aux Amérindiens.
Il met fin à la privatisation des terres amérindiennes, renforce l'autonomie des tribus et les engage à se doter d'une constitution écrite.
Cependant, ces constitutions, de même que les décisions tribales, sont soumises à l'autorisation du BIA (bureau des affaires indiennes).
À la même époque, l’Indian Arts and Craftboard est fondé afin de promouvoir l’artisanat amérindien.
En 1944 le National Congress of American Indians (NCAI) est institué et destiné à unir les tribus pour présenter des revendications communes au BIA et maintenir la spécificité culturelle amérindienne.
Toutes ces dispositions leur permettaient de récupérer un million d’hectares de terres.
Les Amérindiens jouent un rôle important pendant la Seconde Guerre mondiale : ils étaient 250 000 dans l'Armée américaine.
Des Navajos servant dans les services de transmissions américains ont élaboré un code basé sur leur langue afin d’assurer la confidentialité des messages radio.
Depuis les années 1960, les Amérindiens revendiquent encore plus d’identité politique, culturelle, sociale, linguistique… et ils interviennent de plus en plus souvent pour défendre l'environnement des petits territoires qui leur ont été laissés.
Depuis les années 1970, la communauté amérindienne connaît un certain renouveau :
Leur population augmente régulièrement, la pauvreté recule lentement, les traditions revivent tout doucement.
Si les Amérindiens sont désormais des citoyens à part entière, ils restent malgré tout en marge du développement et de la société américaine.
Date de dernière mise à jour : 31/08/2024