CAJUN MUSIC

 

Cs 1     ARTICLE DE ROLAND ROTH       P1160011        

                                      

 

                                                      HISTOIRE DE LA MUSIQUE CAJUN 

 

La musique Cajun est un genre musical et une culture étroitement liés à l’histoire de la Louisiane.

 

Cp 1      UN PEU D'HISTOIRE SUR L'ORIGINE DES CAJUNS : 

 

A la Préhistoire, le bassin du Mississippi était déjà peuplé par les premiers venus au Nouveau Monde : les Amérindiens.

La Nouvelle France fut annexée en 1541 par François 1er et la partie maritime Est du Canada, l’Acadie a été fondée en 1604.

Les Acadiens sont les descendants des colons français venus de Bretagne, Poitou, Normandie.

Ce furent d’habiles cultivateurs et pêcheurs qui s’adaptèrent bien à ce rude climat grâce aux Amérindiens Mic Mac et ils vivront plus d’un siècle en autosuffisance.

En 1682, Robert Cavelier de la Salle explora le cours du Mississipi, des grands lacs jusqu’au delta, couvrant 1/3 du sol américain et il baptisa ce territoire la Louisiane en hommage au roi Louis XIV. 

Les conflits entre la France et l’Angleterre au 18ème siècle font que l’Acadie, rebaptisée Nouvelle-Écosse, devient anglaise lors du traité d’Utrecht en 1713.

Cette population acadienne vivait depuis le siècle précédent sur une péninsule et des îles, baptisées « Acadie » en référence à une terre mythique de l'Antiquité.

Cette histoire commence donc avec l’arrivée des premiers colons français en Louisiane entre 1604 et 1689.

A partir de 1755, les Acadiens, ce peuple francophone d'Amérique du Nord du Canada (de la Nouvelle-France), ont été déportés massivement suite à la prise de possession de la province par les Britanniques.

Le 28 juillet 1755, le Gouverneur anglais Charles Lawrence ordonna la déportation de plusieurs milliers d’Acadiens établis au sud du Saint-Laurent.

La raison a été un refus massif des 13 000 à 18 000 Acadiens qui ne voulaient pas prêter serment d'allégeance à la couronne britannique et le reniement de leur foi catholique avec l'éventualité de devoir prendre les armes contre la France et combattre leurs cousins de Nouvelle-France.

Leurs maisons et leurs fermes furent brûlées, leurs familles séparées.

 

                                                                           

 

Quelques milliers se réfugièrent alors dans les colonies françaises voisines comme le Québec.

Les autres seront embarqués de force par les miliciens anglais sur des bateaux et répartis dans les treize colonies anglaises, les futurs États-Unis.

 

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Sur les 7 000 à 8 000 déportés concernés par ce « Grand Dérangement », beaucoup ont péri de faim ou de maladie en cours de route et sur les océans.

Après 9 ans d’errance sur les mers ou dans les prisons sur les côtes est-américaines, les Antilles ou St Domingue, les premiers survivants gagnèrent le sud de la Louisiane, ignorant qu’elle est espagnole depuis 1763.

Dans la colonie anglaise du Maryland, les déportés ne supportaient pas la tutelle anglaise et partirent également vers la Louisiane à travers les Appalaches au péril de leur vie.

Cette vaste bande de terre qui s’étendait du Golfe du Mexique au Lac Michigan était alors encore une possession française.

La Louisiane fut revendue aux Etats-Unis en 1803 par Napoléon Bonaparte contre 15 millions de dollars.

Les Louisianais apprirent alors qu’ils étaient Français depuis 3 ans, puis la même année, qu’ils sont Américains ! 

Avec leur sens de l’humour, ils diront plus tard : « plutôt que de vendre la Louisiane, il aurait mieux fait de leur vendre la France ! ».

Les déportés s’établirent dans le sud de la Louisiane, dans les zones marécageuses subtropicales du delta du Mississippi de la région de Lafayette, l’Atchafalaya, dans les mangroves et les Bayous infestés de crocodiles et de maringoins (les moustiques).

 

                                                                           

 

Ils fondèrent leur société en assimilant les Amérindiens, les descendants d’esclaves et les immigrants européens tout en sauvegardant leurs traditions et leur religion catholique.

Pour survivre dans ce pays hostile, ils pêchent et piègent dans les marais ou cultivent la terre dans les prairies et construisent des cabanes en bois.

 

  PHOTOS ROLAND ROTH

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Ce brassage de population vivait en marge de la communauté anglophone en disant « Nous autr’ asteur (nous autres à cette heure), on est américains mais on n’est pas anglais ! ».

Ils donneront naissance à la communauté des « Cajuns » qui est une déformation du mot Acadien (Cadien).

La Nouvelle Orléans fut un grand port de commerce habité par une population aristocratique locale qui mène une vie mondaine raffinée, stylée, parlant un français châtié et guettant les dernières fantaisies de la mode parisienne.

L’accueil des habitants de La Nouvelle Orléans de ces cousins « acadiens » encombrants, eux aussi originaires de territoires français et chassés de l’Acadie du Canada par les anglais, est plus que mitigé.

Ils sont en effet considérés comme des rustres au patois incompréhensible, laboureurs, chasseurs et coureurs hirsutes des bois, maniant hache et coutelas mais aussi des bagarreurs et des ivrognes.

Ces « Cayens » ne sont guère attirés par la vie urbaine et lorsqu’on leur propose de peupler les marécages occidentaux ils acceptent sans rechigner. Ils ont autorisation de défricher et de posséder les terres et se voient attribuer un contingent d’esclaves noirs affranchis et convertis au catholicisme.

Ils s’entourent aussi de nombreux esclaves noirs qui seront très vite affranchis. On les surnomma les « Zaricots » parce qu’ils mangeaient plus de ce légume que de la viande.

Avec le temps et l’américanisation, les Acadiens deviendront les Cayens puis les Cajuns et les Zaricots deviendront les Zydecos.

Isolés dans leurs bayous surtout autour de la bourgade de Lafayette, les Cajuns ont pour idéologie de résister aux « anglais ». Ils sont farouchement anti-anglais suite à une pression considérable, linguistique et culturelle anti-francophone.

Mais la langue des Cajuns est restée ce patois français teinté par la suite d’américanisme et s’éloignant de la langue française d’origine de la France.

 

PHOTOS ROLAND ROTH

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1 14       ET LA MUSIQUE DES CAJUNS DANS TOUT CELA ! 

 

La musique a toujours accompagné ces nouveaux arrivants en Louisiane avec les vieilles chansons françaises chantées aux veillées et aux fêtes familiales, les chants religieux, les contes, les « reels de bouche » pour rythmer les danses, les rondes et les quadrilles.

Dès 1760, avec le violon, apparaissent les « bals de maison » ou « Fais-Dodo », avec les mazurkas, les polkas, les menuets, les contredanses, les gigues, les valses, les one step et les two steps.

La musique cajun trouve ses racines dans les ballades des Acadiens francophones du Canada installés en Louisiane et aussi dans la musique Country.

Le premier style de musique cajun traditionnelle s’est installé au 19ème siècle dans le sud de la Louisiane. 

Les Acadiens, déportés du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse en Louisiane au 18ème siècle, ont emmené avec eux de nombreuses belles ballades qui racontaient des histoires d'autrefois.

Un style musical bien spécifique de cette région de Louisiane et du peuple cajun, la musique des acadiens, s’est développé au fil du temps et il fut influencé par un mélange de genres musicaux différents tout au long de son histoire.

Beaucoup de ces vieilles chansons de langue française, fortes des traditions populaires de Saintonge et du Poitou, viennent à l’origine de France et sont arrivées dans les bayous via la Nouvelle-Écosse et la Nouvelle-Orléans et elles furent à la base de la musique cajun.

 

4 14         AU FAIT, C'EST QUOI CETTE CAJUN MUSIC ? 

 

La musique cajun est cette musique emblématique de la Louisiane jouée par les Cajuns et qui a ses bases dans les ballades des Acadiens francophones du Canada.

Les racines de la musique Cajun qui puisent dans le vieux folklore français se transmettent aussi dans la musique américaine, amérindienne, espagnole et africaine.

La musique cajun va souvent en tandem avec la musique créole à base de musique zydeco, les deux qui se sont influencées l’une et l’autre.

Cette sonorité de la Louisiane française s’est aussi intégrée à la musique populaire américaine sous d’autres formes en étant la base de toutes les musiques sudistes américaines comme le blues, le Gospel, la Country Music puis le Rock n’Roll et même le Jazz.

Le Blues et le Zydeco étaient les musiques des communautés « noires », la Country et le Cajun sont celles des « blancs ».

La musique Cajun est chantée en langue française, avec des expressions de patois local, de l’Acadien du Canada et une grande partie du répertoire inclut souvent des anciens classiques cajuns.

Le son cajun de Louisiane a influencé la musique populaire américaine et en particulier la Country Music, mais également la Pop Music.

Certains pensent que la musique Cajun, tout comme le Zydeco, ne sont pas à proprement parlé un véritable genre de la Country Music, mais plutôt des cousins germains. Ça se discute !

Les premiers immigrants, ces Acadiens, sont arrivés en Louisiane avec pas grand-chose, de maigres bagages dans lesquels ils emmenèrent des instruments de musique peu coûteux et peu fragiles et qui supportaient bien le voyage.

Ils ont amené avec eux de belles ballades qui racontent des histoires et des lamentations du « Bon Temps qui Roule » et aussi de vieilles chansons françaises.

Tristes de devoir quitter leur Acadie natale, ils prirent l'habitude de se retrouver entre eux le soir et se regroupèrent pour jouer de la musique et danser.

La première forme de musique cajun fut la ballade non accompagnée de musique.

Les chansons évoquent la vie quotidienne, ses joies et ses peines.

Ils accompagnèrent leurs musiques par des chants traditionnels, des berceuses et des chansons à boire, des hymnes religieux et on dansait sur les chants « a cappella » avec des frappés de mains et des piétinements de pieds pour marquer le rythme.

Ce n’est qu’après 1760 que les violons furent introduits dans les veillées et les bals.

Les chansons narratives avaient souvent des thèmes plus ou moins tristes comme la mort, la solitude ou les amours malheureux, ceci certainement suite au dur exil et à la rude expérience de la vie des Cajuns en Louisiane.

On chantait alors ces ballades lors des mariages et des funérailles et lors de différentes fêtes à la maison.

Les premières chansons étaient des mélanges de « la la », de « contre danses », de « reels » (le reel est une danse traditionnelle écossaise et irlandaise) et de « gigues » et d'autres influences folkloriques issues des traditions noires, blanches et amérindiennes.

Les premières paroles des chansons étaient entièrement en français cajun.

Bien que l'écriture de chansons en français soit encore courante, une partie de la musique cajun est aujourd'hui chantée en anglais avec des chanteurs et un public plus jeunes.

La musique cajun est devenue par la suite très entraînante avec beaucoup d'élan et avec un rythme contagieux.

 

                                                                           

 

Outre les voix, seuls deux instruments mélodiques sont prédominants à savoir le violon et l'accordéon.

Les vieux airs traditionnels poitevins se mélangeaient ainsi aux rythmes créoles et aux mélopées indiennes rehaussés de guitare mexicaine, de percussions comme le ‘tit fer (triangle), la planche à laver et les cuillères.  

À la base « française » qui était déjà longuement implantée en Acadie canadienne, il faut ajouter les sons des musiques irlandaises, écossaises, germaniques du Sud-Ouest américain durant le 19èmesiècle et aussi texane.

Les sensibilités musicales des Noirs, avec notamment une très forte influence venant du blues, se retrouvent fortement dans de nombreux thèmes cajuns.

Par la suite, on a ajouté des sonorités venues du jazz de la Nouvelle Orléans et du Rhythm & blues avec une touche de musique des Caraïbes, de musique des Mexicains du Sud du Texas ou du Nord du Mexique.

Le répertoire « Cajun » se composait de valses, de contredanses, de polkas, de mazurkas, de quadrilles.

La Louisiane devenant américaine en 1803, le peuple cajun a maintenu sa tradition musicale avec l’instrument traditionnel qui était à l’origine le violon.

A l’époque, les spectacles de ménestrels représentaient des artistes blancs maquillés au visage noir qui voulaient reproduire la culture afro-américaine, ce qui serait considéré clairement de nos jours comme étant du racisme.

Certains documents écrits pour ces spectacles ont atteint une popularité de longue date dans la musique américaine, comme par exemple la chanson du talentueux auteur-compositeur Stephen Collins Foster de « Oh Susanna ! ».

Au courant du 19ème siècle, les chansons introduites par ces ménestrels ont été absorbées par la musique populaire.

Les musiques anglo-saxonne et africaine avaient évolué vers un son typiquement américain folklorique avec un vaste répertoire de chansons.

Une variété d'autres groupes ethniques, suite aux vagues d'immigrations, a continuellement contribué au métissage musical du pays.

Les immigrés ont participé à l'émergence du vaudeville des traditions européennes et ils ont également participé à la popularité croissante de la musique de fanfare à travers le pays.

Ces traditions européennes, mélangées à la musique afro-américaine, ont engendré l'émergence du jazz et du ragtime.

Toutes ces sources musicales diverses et variées, combinées aux racines de la musique folk britannique, se sont transformées dans ce qui allait finalement être appelé par la suite la musique country.

Toujours au 19ème siècle, l’isolement des Cajuns dans les bayous n’empêcha pas les influences extérieures comme les two-steps, break down, en provenance des émigrants appalachiens et arrangés et assimilés par les Cajuns.

Les harmonies de la musique cajun sont simples et la gamme mélodique n'est que d'une octave.

 

Cv       LES INSTRUMENTS CAJUNS      2 13

 

Au cours du 19ème siècle, le banjo d'origine africaine et la guitare un instrument d'origine espagnole, venus à la fin du 19ème siècle, étaient de plus en plus utilisés pour jouer aux côtés du violon.

Les immigrants, venus d’Allemagne et de Bohême, introduisirent l’accordéon diatonique à la fin du 19ème siècle.

Les cajuns ainsi que les créoles adoptèrent l’accordéon qui devint vite l’instrument caractéristique de cette musique.

À cette époque, les styles musicaux cajuns et créoles se sont développés en parallèle.

Auparavant, le violon était l'instrument prédominant.

Par la suite, deux violons étaient d’usage, l'un jouant la mélodie tandis que l'autre assurait la seconde partie de la chanson.

Mais au début des années 1930, l'accordéon a été relégué au second plan par les cordes plus populaires de l'époque.

Le piano et d'autres instruments à cordes se sont joints au violon et à l’accordéon pour créer un rythme Jazzy Swing fortement influencé par le Western Swing du Texas.

A la fin des années 1930 et durant les années 1940, la musique country a fortement influencé la musique cajun.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'accordéon a retrouvé sa popularité dans la musique cajun.

La guitare acoustique a été ajoutée, principalement comme instrument rythmique.

Par le suite la guitare dite « espagnole », mais aussi le triangle (le ti fer), les cuillères ou le frottoir (la planche à laver) se sont intégrés dans l'orchestre typique Cajun.

Le triangle métallique devint un instrument très rythmique et très fréquent dans la musique cajun. Il est fabriqué à partir de pièces détachées de machines agricoles.

Plus tard, la batterie, l’harmonica, la mandoline, le banjo, la steel guitar, les claviers et occasionnellement le saxophone ou encore la basse électrique, la guitare électrique ou la guitare hawaïenne, des accordéons et violons amplifiés et dès fois la contrebasse, se sont rajoutés.

Le mélodéon

En français, le mot mélodéon désigne un accordéon diatonique bi-sonore.

Il comporte une rangée de 10 boutons le plus souvent pour la mélodie à la main droite et le plus souvent 2 ou 4 soupapes pour l'accompagnement à la main gauche.

À la fin du 19ème siècle, des accordéons à des prix abordables ont été introduits en Louisiane et ont été adoptés par les musiciens cajuns et créoles.

Ces styles musicaux de cette époque développèrent principalement des danses à deux pas et des valses jouées à l'accordéon et au violon.

Certains des premiers accordéons importés en Amérique étaient des marques « Lester », « Pine Tree » et « Bruno » mais ils étaient encombrants et difficiles à jouer.

C’est au début du 20ème siècle que la compagnie Buegeleisen & Jacobson de New York City a fait venir de Berlin en Allemagne le « Monarch » puis le « Sterling ».

Ils étaient un peu plus petits que certaines des marques plus anciennes et étaient tous noirs avec des garnitures en étain.

C’étaient les meilleurs accordéons de tous les temps.

De nos jours, ce sont des objets de collection.

 

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Cl     LE CAJUN & LA LANGUE FRANÇAISE 

 

L’industrialisation et la découverte en 1901 du pétrole et du gaz naturel près de Jennings sortirent la Louisiane de son isolement.

Au début du 20ème siècle, la langue française en Louisiane était interdite dans les écoles en 1916 et fut refusée officiellement dans la Constitution de l'Etat en 1921.

Le Président Théodore Roosevelt, en 1916, voulait supprimer les différences entre les Américains et la langue anglaise devint obligatoire.

Il disait : « Une seule Amérique, un seul américain » « une nation, une langue » tel est le slogan affiché dans les écoles à l’époque de la Grande Dépression.

A l’école, les Cadiens étaient punis lorsqu’ils parlaient en français : « I will not speak french on the shoolgrounds »

Leur langage était un vieux français rural du 17ème siècle émaillé toutefois de mots anglais.

Le français était considéré comme étant un facteur de sous-emploi, d’ignorance, de « non-américanisme ».

Il y a 25 ou 30 ans, à Eunice, une ville située dans la paroisse de Saint-Landry dans l'Acadiane, en Louisiane, il était courant d'entendre parler le français dans les magasins ou tout autre endroit où les gens se rassemblaient.

Les conversations se faisaient en français et en anglais.

Dans la région, de nombreux Cajuns plus âgés qui ont appris le français avant même d’apprendre l'anglais, se sentaient encore à l'aise pour parler en français.

Le problème vient surtout de la plupart des Cajuns de moins de 50 ans, qui ne parle pas très souvent le français alors qu'ils peuvent le comprendre assez facilement.

Alors que les moins de 40 ans sont moins sollicités de parler ou de comprendre le français, à l'exception de quelques-uns qui ont grandi autour de leurs grands-parents et communiqué avec eux à la maison en français.

 

                                                                           

 

Jole blon         LES PREMIERS ENREGISTREMENTS CAJUNS 

 

A partir de 1928, les compagnies de disques, suite à leurs succès avec les musiques sudistes comme le Blues, la Country Music, le Gospel ou celle des cowboys de l’Ouest, ont été influencées et ont enregistré des chansons cajuns qui avaient déjà plusieurs décennies d’existence comme « Allons à Lafayette », « Jole Blon », « Lâche pas la patate », « Le vieux saoûlard et sa femme ».

Le disque va être un facteur très important d’échanges musicaux dans tout le Sud.

La première chanson 78 tours cajun « Allons à Lafayette » ( Let's Go To Lafayette ) ( et « la valse M'a Qui porte en terre » côté B) a été enregistrée le 27 avril 1928 à La Nouvelle-Orléans par Joe Falcon et son épouse Cléoma Breaux.

 

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                                                 Joe Falcon & Cléoma Breaux

 

Des versions standards de chansons cajuns commencèrent à être enregistrées suite à l'augmentation de la disponibilité des phonographes.

D’autres, des premiers enregistrements de musique cajun, ont été réalisées en Louisiane à la fin des années 1920 par le célèbre historien et folkloriste américain Alan Lomax.

Amédé Ardoin a réalisé ses premiers enregistrements en 1929 avec Dennis McGee avec « Two Step de Eunice », « Madame Atchen » et « La Valse à Abe ».

 

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Parmi les musiciens et chanteurs cajuns de cette période figurent Joe Falcon, Amédée Breaux, Amédé Ardoin, Breaux Brothers, Segura Brothers, Wade Fruge, Sady Courville, The Hackberry Ramblers, JB Fuselier, Harry Choates, Doc Guidry, Happy Fats, Lee Miller, Leo Soileau and His Aces accompagné de l'accordéoniste Mayeuse Lafleur ou Moise Robin et Dennis McGee accompagnés du violoneux Sady Courville ou Ernest Frugé.

En 1929, Amédée Breaux à l'accordéon, son frère Orphy au violon et avec leur sœur Cleoma Breaux Falcon enregistrèrent « Ma Blonde est partie », aussi connue sous « Jolie Blonde », composée par Cleoma ou peut-être par Amédée Breaux à propos de sa première femme.

 

                                                                          

 

Dès le début des années 1930, la musique traditionnelle cajun laissa la place à des produits hybrides comme le Country Cajun, le Cajun Swing puis la Swamp Pop.

Cela permit aux musiciens cajuns de connaître un certain succès au-delà des frontières de la Louisiane francophone et certains font même carrière à Nashville.

Entre le milieu et la fin des années 1930, une importante migration de Cajuns francophones de Louisiane s'est faite vers le Texas et ses champs pétrolifères.

Beaucoup d’artistes chantaient en français et en anglais en empruntant beaucoup à la musique Country populaire et à la musique du Texas Swing.

Au milieu des années 1930, l'accordéon de la musique cajun a été menacé de disparition dans les groupes du sud-ouest de la Louisiane et des groupes comme les Hackberry Ramblers ont commencé à jouer dans les années 1935-1937 dans un style américanisé comme le Western Swing et le Bluegrass.

Pour satisfaire le public, il fallait jouer les musiques à la mode de l’époque. Lurderin Darbonne combina des morceaux acadiens et cajuns, hillbilly, ragtime, fox trot et jazz.

Ce sont les débuts du style Country-Cajun qui se développa ensuite après la seconde guerre mondiale.

Les débuts du Texas Swing cajun s’échelonnèrent en gros entre 1934 et 1941.        

Ce style cajun comprend des sonorités de la musique Country du Texas avec une suppression de l'accordéon traditionnel et reflète le genre « swing » popularisé par Bob Wills et ses Texas Playboys.

Dans ce swing cajun, on retrouve fortement le violon et le piano à la place de la dominance de l'accordéon.

Dans les années 1940, les groupes ont commencé à utiliser la steel-guitar, un instrument qui a également été utilisé dans la musique dancehall cajun.

Parmi les premiers chanteurs de ce style on trouve :

Léo Soileau , JB Fuselier , Leroy "Happy Fats" Leblanc , Harry Choates et les Hackberry Ramblers.

The Red Stick Ramblers et The Lost Bayou Ramblers sont des groupes plus contemporains jouant ce style.

 

4 14        LA MUSIQUE CAJUN TRADITIONNELLE 

 

La chanson la plus célèbre consacrée aux Cajuns des bayous en 1949 est certainement « Jambalaya (On the Bayou) » de Hank Williams, un énorme succès qui fut repris par de nombreux artistes et qui sera classé N°1 dans les charts pendant 47 semaines.

Cette chanson, qui est un hymne de la vie des cajuns évoquant les jolies femmes, la bonne humeur et les rires, la nourriture, l’alcool, propage l’idée des « bons temps qui roulent » de la Louisiane.

 

                                                                                                 

 

Les paroles de « Jambalaya » furent également revendiquées par Moon Mullican.

Moon Mullican, surnommé « King of the Hillbilly Piano Players », était un chanteur, auteur-compositeur et pianiste américain de country et western.

Il était associé au style Hillbilly Boogie qui a influencé le Rockabilly.

 

Moon mul        Moon Mullican eut un grand succès avec « New Joe Blon ».

 

On peut dire que Hank Williams et Moon Mullican furent les précurseurs du Rockabilly et du Rock & Roll.

En 1946, c’est Harry Choates qui a enregistré la première chanson nationale à succès cajun « Jole Blon » et qui classa pour la première fois un disque cajun dans les hit-parades nationaux.

Harry Choates était un violoneux cajun connu sous le nom de « Fiddle King of Cajun Swing » et « Godfather of Cajun music ».

 

Harry choates   « Jole Blon » d’Harry Choates est reconnu comme étant un des plus grands succès du genre.

 

En 1947, Roy Acuff reprend et arrange « Jole Blon » en version Nashville, faisant de ce morceau un standard de la Country Music.

Ces chansons cajuns ont suscité un intérêt régional et aussi national pour cette musique en ouvrant la porte de la musique country de Nashville pour faire carrière à des musiciens cajuns dont Jimmy C. Newman, Rufus Thibodeaux, Doug Kershaw ou Jo-El Sonnier entre-autres.

En 1948 dans la petite communauté de Pointe-Noire près de Church Point, Iry LeJeune renoue avec le style traditionnel et apprit à jouer de l’accordéon.

LeJeune enregistra « La Valse Lovebridge » et « The Special Evangeline » pour un label de Houston. Après avoir eu un grand succès régional avec l'enregistrement, LeJeune a commencé à enregistrer pour le label Goldband Eddie Shuler à Lake Charles, en instaurant le son traditionnel de la musique cajun du début du siècle.

Iry LeJeune est décédé en 1955 quand il a été heurté par une voiture alors qu’il changeait un pneu à plat.

Mais l'accordéon comme instrument principal était à nouveau adopté par les groupes cajuns avec des musiciens tels que Lawrence Walker, Aldus Roger, Austin Pitre et Nathan Abshire. 

C’était la renaissance de la musique cadienne.

Depuis les années 1940, des musiciens tels que Wayne Toups, Roddie Romero and the Hub City Allstars, Lee Benoit, Damon Troy, Kevin Naquin, Trent LeJeune et Steve Riley and the Mamou Playboys ont popularisé cette forme moderne de musique cajun.

Le swamp pop est un genre musical originaire de la région d'Acadiane, issu du mélange de plusieurs styles musicaux comme le Hillbilly de style New Orléans, le Blues, le Rhythm and Blues, la Country traditionnelle, le Boogie et le Zydeco.

Le swamp pop est apparu au cours des années 1950.

Les musiciens sont majoritairement cajuns et créoles descendants de la Louisiane française, de l'Acadie ou de Saint-Domingue.

Les paroles chantées sont un mélange de patois cadien, de français et d'anglais.

D'autres musiciens réenregistrèrent des chansons traditionnelles dans le style swamp pop, comme par Joe Barry avec sa chanson « Je suis bête de t'aimer », par Johnnie Allan avec « The Promised Land » ou encore par Randy and the Rockets reprenant « Allons à Lafayette ».

Le swamp rock est un autre genre qui rejoint davantage le rock des années 1960. On le retrouve, par exemple, chez les Creedence Clearwater Revival, Tony Joe White ou encore Delaney & Bonnie.

Les jeunes chanteurs acadiens et créoles louisianais de l’époque délaissèrent les ballades traditionnelles cajuns pour un style plus rythmé.

L'un des premiers chanteurs emblématiques de ce style musical fut le chanteur cajun Bobby Charles avec notamment le titre « See You Later, Alligator » interprété par Bill Haley en 1955.

Dans les années 1950, le Rock 'n' Roll a émergé au niveau national.

Belton Richard, qui a débuté dans un groupe de Rock 'n' Roll dans les années 1950, est passé à la musique cajun.

 

men  DL Menard et sa chanson cajun à succès remarquable en 1962 « La porte d'en arrière ».

         

 

Au fil des années, d'autres groupes cajuns ont été influencés par le son de Nashville et un certain nombre de groupes ont réalisé des versions françaises de succès country.

Des performances de Dewey Balfa, de Gladius Thibodeaux et de Vinus LeJeune au Newport Folk Festival de 1964 ont contribué au regain d'intérêt pour la musique traditionnelle cajun au milieu des années 1960.

Les organisateurs du festival de Newport ont ensuite invité à leur fête annuelle d’autres musiciens traditionnels de la Louisiane, comme Alphonse "Bois Sec’ Ardoin et Canray Fontenot qui, dans les décennies suivantes, sont devenus les plus importants musiciens créoles en conservant leur style de musique.

Les musiciens cajuns remarquables de la période classique des années 1940 aux années 1960 furent Iry LeJeune, Nathan Abshire, Lawrence Walker, Aldus Roger, Austin Pitre, Joe Bonsall, Adam Hebert, Robert Bertrand, Phil Menard, The Sundown Playboys, Badeaux et les Louisiana Aces., Rodney LeJeune, Belton Richard et bien d'autres.

En 1968, la Louisiane a enfin officiellement reconnu la valeur de son héritage français en créant le Conseil pour le développement du français en Louisiane.

Cette époque porte le nom du mouvement culturel « Renaissance cajun » qui se situe de la fin des années 1960 à nos jours et qui est une période de fierté retrouvée et d'intérêt pour la préservation de la langue française et des traditions louisianaises pour la culture cajun et créole locale.

Au cours des années 1970 et au-delà, des éléments de musique Country-Western se sont mêlés à du Rock.

Des groupes comme les Balfa Brothers, Octa Clark et Hector Duhon, le groupe créole noir Bois-Sec Ardoin et Canray commencèrent à se produire dans de prestigieux festivals folkloriques nationaux comme le Newport Folk Festival, le University of Chicago Folk Festival et le National Folklife Festival.

Ceci a permis à la musique cajun et créole en Louisiane de mettre en avant la scène musicale cajun contemporaine.

Les programmes de radio et les spots télévisés en français cajun ont contribué à faire connaître et populariser les groupes de musique cajun du sud-ouest de la Louisiane et de l'est du Texas.

En 1972, le Conseil pour le développement du français en Louisiane a lancé un festival annuel qui fut connu sous le nom de « Festivals Acadiens ».

Dans les années 1980, un nouveau son de musique cajun mélangé à des éléments de rock, de blues et de R&B a été développé dans le sud de la Louisiane avec Wayne Toups et son album « Zydecajun ».

                                                   

Un autre aspect de la culture cajun s'est développé dans les années 1990.

Un musicien cajun des plus connus en dehors de la Louisiane fut BeauSoleil, un groupe fondé en 1975 et originaire de Lafayette.

Leur répertoire est composé de traditionnels cajuns et zydeco sur des paroles en français cadien mais aussi en anglais.

BeauSoleil a rejoint plusieurs artistes de musique country dans les studios et a servi d'inspiration à Mary Chapin Carpenter pour son titre « Down At The Twist And Shout ».

 

                                                                           

 

Jimmy C. Newman de Mamou en Louisiane, dans la paroisse d’Évangéline, a été parmi les premiers membres bilingues du Grand Ole Opry chantant en anglais et en français cajun.

DL Menard, alias « The Cajun Hank Williams », en restant basé en Louisiane, s'est également fait un nom en chantant dans les deux langues.

Le 7 juin 2007, la Recording Academy ( NARAS ) a annoncé dans le domaine de la musique folk, une nouvelle catégorie des Grammy Awards, la « Best Zydeco » ou « Cajun Music Album ».

 

Vd    Voici quelques titres de chansons cajuns bien connus :

Allons à Lafayette / Joe Falcon et Cleoma Breaux  (le premier enregistrement connu de musique cajun)

Allons danser / Canray Fontenot

Bon ton roulé (laisse le bon temps rouler) / Clifton Chenier

Les haricots sont pas salés / traditionnel

Jolie blonde / Amédée Breaux

Lâche pas la patate / Jimmy Newman

Parlez-nous à boire / Balfa brothers

'Tit galop au mamou / Dewey balfa

Travailler c'est trop dur / Zachary Richard …….

 

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Les frères Lennis et Ophé Romero (décédés), des authentiques Cajuns francophones, avec leur mélodéon et le Ti-fer, ont joué pour moi près du chêne d’Evangeline à Saint-Martinville dans le sud louisianais.

Ce furent les derniers dépositaires du patrimoine de chansons cajuns transmises par leur mère à Saint-Martinville.

Sur leur étui d’accordéon on pouvait lire : « On parle français ».

Ophé chanta dans un refrain « J'tais cajun quand j'tais bébé, j'sera cajun quand j'sera mort ».

 

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                                                                                                          PHOTOS ROLAND ROTH

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En Louisiane, la musique « Hillbilly » était plus répandue dans les paroisses du nord anglophone de l'État que dans le sud francophone et la ville de Shreveport était un important centre d'activité musicale.

En 1927, la station de radio Shreveport KWKH commença à diffuser « The Jimmie Davis Show ».

Davis était un chanteur de musique country et de gospel populaire à l'échelle nationale des années 1930 aux années 1960, enregistrant et se produisant occasionnellement jusqu'au début des années 1990.

Plus tard, Davis est devenu célèbre pour avoir popularisé la chanson « You Are My Sunshine ».

Il occupa deux mandats en tant que gouverneur ségrégationniste de la Louisiane.

La radio KWKH de Shreveport a commencé sa première diffusion de l’émission Louisiana Hayride en version radiophonique le 3 avril 1948.

(Date de dernière diffusion le 27 août 1960)

Le Louisiana Hayride est une émission de musique country, radiophonique à l'origine, puis télévisée, réalisée et diffusée depuis le Municipal Memorial Auditorium de Shreveport en Louisiane.

Le spectacle était en direct et d'importance nationale comparable au Grand Ole Opry de Nashville.

Le Louisiana Hayride connut immédiatement un énorme succès et se classa pour l'audience à la deuxième place, derrière le Grand Ole Opry de Nashville.

Il conserva cette place jusqu'au lancement de l'émission « Ozark Jubilee » par ABC en 1955.

Le regain pour la musique cajun est certainement dû à la popularité de l'émission radiophonique et télévisée « Louisiana Hayride.

Le Louisiana Hayride a fortement aidé à lancer les carrières musicales de plusieurs des plus grands noms de la musique populaire américaine en l’occurrence : Hank Williams Sr., Johnny Cash et Elvis Presley ainsi que d’autres natifs de Louisiane tels que le violoniste Dobber Johnson, Webb Pierce (le honky-tonker) et le guitariste James Burton qui est devenu l'un des joueurs de session les plus prolifiques de l'industrie musicale.

Elvis Presley participa à l'émission de radio en 1954 et apparut pour la première fois dans le spectacle télévisé le 3 mars 1955.

Le Louisiana Hayride, comme ses deux concurrents, diffusait les prestations de vedettes connues de la country.

Il permettait aussi à des musiciens encore peu connus de se présenter devant un vaste public.  

Au fil des années, des grands noms de la musique country comme Johnny Cash, Floyd Cramer, Jimmie Davis, Lefty Frizzell, Johnny Horton, Sonny James, George Jones, Claude King, Jimmy Martin, James O'Gwynn, Webb Pierce, Jim Reeves, Tex Ritter, Hank Snow, Kitty Wells, Slim Whitman, Hank Williams, Faron Young et de nombreux autres participèrent à ces émissions.

Le Hayride a popularisé un certain nombre de styles de musique.

 

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Parmi la variété d'artistes qui sont apparus sur le Hayride, il y avait des musiciens du sud de la Louisiane qui ont joué des chansons cajuns pures ou des chansons country qui reflétaient leurs racines cajuns.

Jimmy C. Newman et Tibby Edwards étaient deux des artistes cajuns du Louisiana Hayride avec d’autres musiciens cajuns très respectés qui ont honoré la scène de Louisiana Hayride de temps en temps.L'un de ces musiciens du sud de la Louisiane très prospère sur le plan commercial était Jimmy C. Newman chantant principalement des chansons cajuns dans son patois français natal et qui est apparu pour la première fois au Hayride en juin 1954 et a ensuite passé 43 ans au Grand Ole Opry de Nashville.

 

                                                                           

 

Cb 1     "FAIS DO-DO"  &  DANCEHALLS CAJUNS      Cq

 

Depuis la deuxième moitié du 19ème siècle, toutes les générations de Cajuns de Louisiane se rassemblaient tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, selon leur tradition, dans des bals familiaux cadiens et les soirées dansantes du samedi soir que l’on nomme « Fais-Dodo » sur des rythmes endiablés.

Cette tradition de bals perdure et se perpétue encore jusqu’à nos jours.

Le « fais-dodo » qui sont tout simplement des soirées dansantes chez les particuliers peut être organisé soit dans une grange, soit dans la partie avant d’une grande pièce d'une maison où les meubles sont poussés à l’arrière et le bal se déroule toute la nuit.

Les couples amenèrent leurs enfants avec eux à la salle de danse.

Le terme « fais-dodo » vient en effet de l'habitude qu'avaient les mères cadiennes d'emmener leurs jeunes enfants et les bébés au bal en les mettant à l’écart dans une pièce annexe.

Elles apportaient, dans les soirées de danse, des oreillers et des couvertures afin de pouvoir coucher leurs rejetons lorsqu’il commençait à se faire tard.

Souvent une grand-mère couchait les enfants que lui ont confié les parents danseurs.

Pendant ce système de garderie, elles les faisaient s'endormir au son de la musique cajun et ceci sous surveillance d’une aïeule experte en berceuses et un peu trop vieille pour danser.

La grand'mère les encourageait à s'endormir par un « Fais Do-Do mon bébé » ou un « Fais dodo pendant que Pop et Mom ça va au bal » ou alors elle leur chantait peut-être un « Fais dodo Colas mon p'tit frère »

Le nom du début de ces phrases ou de cette chanson est resté : le Fais-Dodo.

 

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Certaines femmes couchaient aussi les enfants directement dans un coin de la salle de danse en les surveillant attentivement alors que les adultes continuaient à s'amuser et à danser jusqu'à l'aube.

Cette pratique est surtout née lors de la période des années 1940 et se poursuivit jusqu'à nos jours dans les salles de danse des petites villes.

La musique représente toute l’histoire et la vie du monde cajun qui se reflètent dans les bals du samedi soir.

 

                                                                           

 

Les danses pratiquées à l'époque (comme cité plus haut) étaient des rondes et contredanses, des reels, gigues, polkas, mazurkas, cotillons, galops, les one-steps et two-steps et la valse.

Il existe plusieurs variantes de la danse cajun : une danse cajun à un pas également appelé « cajun jig », une danse cajun à deux pas également appelée « cajun Jitterbug » et une « cajun valse ».

 

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          Le gumbo et le jambalaya, l’alcool qui coule à flots ....  et laissons les bon temps rouler !

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             PHOTOS ROLAND ROTH

 

On commença à construire de grandes salles de bals privées et publiques et ce fut pratiquement la fin des Fais-Dodo qui étaient basés sur des réunions strictement familiales.

La musique cajun se joue principalement dans les festivals et les salles de danse de la Louisiane :

A Eunice, il y a le célèbre « Rendez-vous des Cajuns » qui a lieu tous les samedis soirs au Liberty Theater.

 

P1150997    Danser au son de la musique cajun (et bien manger cajun) au : 

         Randoll’s à Lafayette

           PHOTOS ROLAND ROTH

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Prejean's à Lafayette

PHOTOS ROLAND ROTH

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Blue Moon Saloon à Lafayette

Grant Street Dancehall à Lafayette

 

Mulate’s à Breaux-Bridge, à Bâton Rouge et à la New-Orleans

PHOTOS ROLAND ROTH

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Poussière à Pont Breaux/Breaux-Bridge

Whiskey River à Henderson

The Jolly Inn à Houma  

Fred's Lounge à Mamou

Holiday Lounge à Mamou  ……

 

Cm          LES FESTIVALS CAJUNS 

 

Chaque petit village en Louisiane a son festival.

Souvent 3, 4 ou 5 festivals se tiennent à 20 ou 30 km à la ronde.

Ce sont des fêtes foraines de village comme en France, avec des stands de produits divers, de vêtements, des jeux, de la musique cajun, zydeco, blues, jazz, country mais aussi du rock et de la pop.

L’événement annuel de deux jours, à Bâton Rouge, le « Bayou Country Superfest », attire 75 000 visiteurs.

Le Festival International de Louisiane à Lafayette est gratuit et célèbre la musique, la culture, la francophonie et les traditions du peuple Cajun.

Le centre-ville de Lafayette accueille six scènes de musique, des animations de rues, des galeries d'art, des ateliers culturels et des démonstrations de cuisine locale.

Un autre festival à Lafayette, le Festival Acadien & Créole témoigne très bien de la présence forte de la culture francophone louisianaise.

Les visiteurs peuvent découvrir un folklore cajun aux accents francophones.

L'esprit de ce grand rendez-vous culturel et musical tient en quelques mots cajuns : « laissez les bons temps rouler !», autrement dit : « profitez de la vie ! ».

Parmi les autres activités se tiennent les « jam sessions » au cours desquelles tout musicien peut jouer et monter sur scène.

 

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On peut aussi goûter aux saveurs de la cuisine cajun :

boudins créoles, écrevisses (crawfish), huîtres, crabes, po-boy, crevettes, jambalaya, gumbo, étouffées, andouilles épicées .....

 

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D’autres festivals cajuns en Louisiane sont :

Festival Top-La : un pont vers la Louisiane à Pontchartrain

Louisiana Cajun-Zydeco Festival à New Orleans

Cajun Festival Music Awards à Lafayette

Cajun Music Festival à Mamou

Cajun French Music Association Festival à Lake Charles

Bayou Country Superfest à Baton Rouge (country)

Zydeco Breaux Bridge Crawfish Festival à Breaux Bridge

Zydeco Festival à Opelousas

Creole Zydeco Festival à Saint Martinville

 

Cnn     LA MUSIQUE CAJUN CONTEMPORAINE

 

Comme d’autres musiques du Sud des États-Unis, la musique des Cajuns de Louisiane représente les transformations de la société de ces Cadiens francophones parsemés au cœur des bayous.

Les Cajuns furent longtemps méprisés, rejetés et aussi ignorés par le reste de l’Amérique, surtout par les gens du Nord.

Mais la culture musicale cajun a été aujourd’hui réhabilitée et reconnue.

 

La musique Cajun est pratiquée dans le monde entier : de l’Europe à l’Australie et des groupes de jeunes musiciens sont séduits par ce style de musique populaire, simple, rythmée et dansante qu’ils interprètent avec l’accent des vieilles chansons francophones des bayous du 19ème et 20ème siècle.            

Ce style contemporain a une forte influence de Rock, R&B, Blues, Soul et Zydeco, même dès fois de Bluegrass, produisant un son moins traditionnel et plus contemporain distillé en général par l'accordéon, la guitare électrique, la planche à laver et le clavier.

Le groupe Lost Bayou Ramblers a expérimenté le mélange d'instruments traditionnels avec une technologie de pointe nommé « Heavy Cajun Psych »  qu’on peut retrouver sur leurs deux derniers enregistrements « Mammoth Waltz » de 2012 et « Kalenda » de 2017.

Doug Kershaw a enregistré « Louisiana Man », une chanson autobiographique qu'il avait écrite alors qu'il était dans l'armée.

La chanson, vendue à des millions d'exemplaires, est devenue un standard de la musique cajun moderne et fut reprise par plus de 800 artistes.

De nos jours, ce genre contemporain est très marqué par le Western Swing et il est devenu plus populaire aux Etats-Unis.

Les groupes Spade Coole, Zeke Tierney, Hi Flyers se classent dans cette catégorie dont la musique est ponctuée de solos d'accordéons.

Depuis les années 1990 à nos jours, des artistes qui ont été populaires avec un public contemporain tout en maintenant un lien avec les formes traditionnelles sont : Lee Benoit , Cory McCauley, Jason Frey, Steve Riley, Mitch Reed et Randy Vidrine, Dewey Balfa, Christine Balfa de Balfa Toujours, Ray Abshire, les Lost Bayou Ramblers , les Pine Leaf Boys et Chris Miller.

Wayne Toups, qui chante en français et en anglais, a inventé le nom « Zydecajun » pour décrire sa fusion de rock, cajun, zydeco et a influencé un certain nombre de jeunes musiciens comme Damon Troy qui ont une forte popularité parmi les jeunes Cadiens.

Geno Delafose a eu du succès tant en Louisiane et dans le sud-ouest avec des tournées nationales chantant principalement en créole français dans un répertoire cajun en utilisant ses compétences à l'accordéon.

 

                                                                          

 

Le groupe « L'Angélus » est un groupe de jeunes musiciens cajuns originaire de Lafayette, composé de quatre membres d'une fratrie de huit enfants : Katie, Paige, Johnny et Stephen Rees qui font de la musique ensemble depuis leur plus jeune âge.

Ils ont commencé à jouer avec leur mère Linda, sous le nom de « Linda Lou and the Lucky Four ».

Css  Le groupe L’Angélus a été fondé en 2005  Cjj

 

Celui-ci s'inspire beaucoup de leur région natale de Louisiane et joue un mélange de morceaux cajuns traditionnels, du Western Swing, de la Swamp Pop, du Zydeco, du Rock 'n' Roll, du Bluegrass et du R&B façon New-Orléans.

Leur musique a été saluée pour son énergie, son dynamisme et une richesse dans les harmonies vocales. Ils chantent en anglais et en français.

 

                                                                          

 

Yvette Landry de Breaux Bridge chante, à part de la Country, également du Cajun avec aisance en français et joue de plusieurs instruments dans les groupes cajuns Les Lafayette Rhythm Devils, Balfa Toujours et Bonsoir Catin.

 

                                                                          

 

Plusieurs Louisianais sont des stars de la Country Music dont par exemple Hunter Hayes de Breaux Bridge de la paroisse de Saint Martin et Tim McGraw de Delhi de la paroisse de Richland.

Il y a aussi beaucoup d’autres chanteurs country originaires de Louisiane comme :

Trace Adkins, Kix Brooks, Mickey Gilley, Sammy Kershaw, Webb Pierce, Chris Cagle, Ronnie Dunn, Andy Griggs, Lucinda Williams, Faron Young, Doug Kershaw, Eddy Raven, Jo-El Sonnier, Jordan Davis, Hank Williams Jr., Johnny Horton, Dylan Scott, David Houston, Trini Triggs, Frank Foster … etc ….

Voici quelques chanteurs et groupes contemporains de Cajun :

Spade Coole, Zeke Tierney, Hi Flyers, Beausoleil, Savoy-Doucet Cajun Band, Micheal Doucet, Joe Falcon, Waylon Thibodeaux, Jo-El Sonnier, Wayne Toups, Steve Riely and the Mamou Playboys, The Basin Boys et Atchafalya, Feufollet, les Frères Balfa, Zacharie Richard, Alfonse Ardoin, Dennis McGee, Michael Doucet, Sady Courville, Bee Deshotels, Wallace Read, Milton Molitor, Alex Broussard, Doc Guidr, Roger Morand, Blue Bayou, Cajun Express, Bélisaire, Pain d’Maïs ….. etc …..

 

A l’heure actuelle, les nouvelles générations continuent le mouvement avec talent et dynamisme.

La musique évolue, toujours avec de truculentes paroles en Cadien.

Les percussions et les basses sont plus présentes avec un mélange intime de Zarico des Créoles chanté parfois en anglais et de Western Swing teinté manouche.

Concernant l’avenir de la musique cajun, il est difficile de prévoir si ce genre va perdurer sous sa forme actuelle.

Certains jeunes musiciens, comme les membres du groupe Feufollet, parlent couramment le français, mais d'autres n'ont plus qu'une connaissance limitée de la langue au-delà de l'apprentissage des paroles de chansons.

Geno Delafose ou Keith Frank figurent parmi les jeunes chanteurs de Zydeco qui enregistrent encore quelques chansons en français, mais de nombreux artistes chantent actuellement en anglais seulement.

Il est difficile d'imaginer que la musique française cajun de la Louisiane ne disparaisse complètement.

La réponse devra venir des jeunes artistes dont les ancêtres ont créé cette musique typique de la Louisiane et qui peuvent décider maintenant s’ils perpétuent et transmettent leur héritage aux générations futures.

 

               BONUS 

 

                    

 

                  

 

                             

 

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                                                                                          THE END

 



 

 

 

Date de dernière mise à jour : 03/08/2023