LE GENOCIDE AMERINDIEN AUX ETATS-UNIS 1ère PARTIE
ARTICLE DE ROLAND ROTH
LE GÉNOCIDE AMÉRINDIEN
LES GUERRES ET EPURATIONS ETHNIQUES INDIENNES AUX ETATS-UNIS
de 1600 à 1832
INTRODUCTION
Tout commence avec cette phrase : « Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492 ».
Ce qui n’est pas vrai !
Il ne fut pas le premier Européen à fouler le continent car avant lui il y eut les Vikings.
Et encore avant eux, les véritables découvreurs de l’Amérique sont les ancêtres des Amérindiens.
L'apparition des premières Nations en Amérique du Nord sont venus d’Asie, à l’époque glaciaire, il y a environ 15 000 à 40 000 années avant notre ère, quand la Sibérie et l’Alaska étaient encore reliés par une bande de terre.
Ces peuples asiatiques ont ainsi franchi à pied le détroit de Béring et colonisé les premiers l’Amérique du nord et du sud.
L’arrivée de Christophe Colomb légitime soi-disant la colonisation européenne et l’appropriation des terres indiennes.
Les Amérindiens ou Indiens d'Amérique sont les habitants du continent américain
avant la colonisation européenne des Amériques.
Lorsque les premiers explorateurs français et anglais sont arrivés sur ce continent, ils croyaient découvrir un nouveau territoire.
Ils ne savaient pas que le « Nouveau Monde » était en réalité très vieux et que le premier peuple qui y vivait, les Wabanuwok, était là depuis très longtemps.
L'histoire des Amérindiens est marquée par le contact entre les Européens et les autochtones à partir du voyage de Christophe Colomb en 1492 qui a eu pour conséquence la colonisation des Amériques.
Durant toute la conquête de l'Ouest américain, le gouvernement fédéral des États-Unis a poursuivi un expansionnisme qui se devait de protéger les natifs du pays, mais en réalité il a procédé à un génocide colonial et n’a pas su voir et condamner les spoliations et les meurtres et l’élimination systématique des Amérindiens.
Il a précipité les tribus dans un exil douloureux aux conséquences souvent tragiques.
Les Amérindiens constituaient un ensemble varié de tribus et de clans, non solidaires entre eux
et souvent avec des intérêts différents. C'est en partie ce manque d'unité qui conduisit à leur défaite finale.
Bien que le Congrès des États-Unis n'ait jamais officiellement déclaré aucune guerre aux autochtones, à partir de 1778 l'armée fut constamment en conflit contre ces Amérindiens.
La volonté expansionniste et la politique des colons anglais puis des Etats-Unis envers les Amérindiens, attirées par des terres vierges furent dans les faits, impitoyables : guerres successives, déportations, massacres, dévastations des territoires et des ressources, spoliation.
Les conflits interviennent dès lors que les colons veulent accaparer des terres ou affirmer leur domination.
Le gouvernement de chaque nouvel état membre des États-Unis peut contester les opinions du gouvernement fédéral jusqu'à nier les droits des Indiens.
Les tensions extrêmes engendrées par la politique coloniale sont souvent attisées par l'afflux de chercheurs d'or ou par l’exode des pionniers à la recherche de nouvelles terres, une nouvelle patrie !
Certains états oppriment plus ou moins sévèrement la population indigène en organisant le nettoyage ethnique systématique ou des déclenchements de guerres infondées et inutiles.
Pendant la période d'exploration et de colonisation de 1622 à 1774, les premiers contacts entre les colons européens et les autochtones furent en général pacifiques et leurs relations essentiellement commerciales.
Les tensions et conflits étaient le plus souvent résolus par la négociation de traités.
Les guerres Indiennes ont commencé en principe en 1540
quand les conquistadors de Vazquez de Coronado s'affrontèrent aux guerriers Zuni du pueblo d'Hawikuh (Actuel Nouveau-Mexique).
Des étapes de ce génocide amérindien furent, entre autres, le massacre de Sand Creek (Colorado, 1864) et le massacre de Fetterman (Wyoming, 1866).
Les guerres cessèrent trois siècles et demi plus tard, en 1890, quand les troupes de l'U.S. Cavalry anéantirent la tribu des Sioux de Big Foot à Wounded Knee.
Voir mon article : Massacre de Wounded Knee.
En quelques décennies, la population amérindienne a été majoritairement décimée.
Cette hécatombe sans équivalent dans l'histoire et ce changement a principalement comme cause d'une part les violences, les guerres et conflits contre les colons européens et entre ethnies autochtones, les mauvais traitements, les violences sociales structurelles du colonialisme, les massacres et déportations et aussi les épidémies dues aux virus des Européens et les maladies telles que la grippe, la peste bubonique ou pneumonique, la fièvre jaune, la variole, le paludisme, importées par les colons, contre lesquelles les indigènes n'avaient pas développé une immunité mais aussi aux famines liées à la chasse et extermination intensive du bison dont la population estimée à 60 millions au début du 16ème siècle n’était plus que moins d’un millier à la fin du 19ème siècle.
La plupart des spécialistes, jusqu'à la première moitié du 20ème siècle, estimaient que la population précolombienne, à l’arrivée de Christophe Colomb en 1492, s'approchait des 10 millions de personnes mais certaines estimations plus récentes au 21ème siècle s'approchent plutôt des 50 millions et n’étaient plus que 250 000 en 1890.
CONFLITS, MASSACRES, VIOLENCES ET GUERRES
L'expression « Guerres Indiennes » est le nom donné à toute une série de conflits armés entre les Indiens autochtones et les colons européens au cours de la période d'exploration et de colonisation depuis leur arrivée aux Amériques, puis aux 65 conflits armés ayant opposé ces peuples Indiens d'Amérique du Nord aux Américains, de 1776 à 1890.
En effet, à partir de 1776, l'armée américaine fut constamment en guerre contre ces nations indiennes alimentée par des violences et de nombreux massacres de la part et d’autre des deux camps.
Les gouvernements américains successifs ont signé 371 traités avec les Amérindiens depuis 1776 (plus 175 entre 1607 et 1775) et les blancs Américains les ont tous violés et non respectés.
Les Amérindiens ne formaient pas un bloc uni combattant contre les Etats-Unis. En réalité ils constituaient un ensemble varié de tribus et de clans, souvent avec des intérêts différents.
C'est en partie ce manque d'unité qui conduisit à leur défaite finale.
La volonté expansionniste des colons, attirés par des terres vierges, renforça l'animosité entre eux et les Amérindiens, multipliant donc le nombre de ces guerres qui furent épisodiques et localisées.
La politique des colons, puis des Etats-Unis envers les Amérindiens, fut impitoyable : guerres, déportations, massacres, dévastations des territoires et des ressources, spoliation.
Bien qu'aucune guerre n’ait été officiellement déclarée par le Congrès des Etats-Unis, l'armée fut constamment en conflit contre ces peuples autochtones à partir de 1778.
Elles se sont prolongées au 19ème siècle par beaucoup de violences et de massacres.
Depuis la déclaration d’indépendance en 1776, les États-Unis ont participé à 105 guerres, dont la guerre de Sécession livrée contre eux-mêmes.
L’esclavage est aboli aux États-Unis par ce conflit qui a tué 620 000 personnes, soit 2% de la population américaine.
Cette guerre, la plus meurtrière des États-Unis, a provoqué la mort de 6,4% des hommes nordistes et de 18% des sudistes, âgés de 13 à 43 ans.
À la même époque, en 1861, le tsar Alexandre II de Russie émancipa plus de 23 millions de serfs sans que personne ne soit tué !
Résumé des Guerres Indiennes en Amérique du Nord :
- Pendant la période de colonisation (1622-1774)
Powhatan War - Pequot War - King Philip's War - Révolte de Bacon - Pueblo rebellion - Révolte des Natchez - Révolte de Pontiac - Premier Traité de Fort Stanwix 1768 - Lord Dunmore War 1774.
- Pendant le conflit entre Britanniques et Américains (1775-1815)
- Alliances et combats pendant la Révolution américaine 1775-1795 :
Guerre de l'Indépendance américaine - Second Traité de Stanwix 1784 - Northwest Indian War - Bataille Fort Wayne - Bataille Fallen Timbers - Traité de Greenville - Conflits après le Traité de Greenville - Massacre d'Ywahoo - Bataille de Tippecanoe.
- Alliances et combats pendant la Guerre de 1812-1815 :
Embuscade de Brownstown - Capture de Fort Detroit -Bataille de Maumee River - Bataille de la Thames - Creek War.
- Politique d’oppression envers les Indiens 1815-1890
- A l'Est du Mississippi : déportation des Indiens vers l'Ouest.
Première guerre Séminole - Northwest Black Hawk War - La Piste des Larmes - Deuxième guerre Séminole Troisième guerre Séminole.
- A l'Ouest du Mississippi : guerres et déportations.
Premier Traité de Fort Laramie - Navajo War - Paiute Indian War - Massacre du Minnessota - Bear River Massacre - Sand Creek Massacre - Guerre des Plaines - Platte Bridge Battle - Powder River Indian Expedition - Fetterman Massacre - Hancock Expedition - Hayfield Fight - Wagon Box Fight - Second Traité de Fort Bridger de 1868 - Beecher Island Battle - Washita River Massacre - Summit Springs Battle - Guerre des Modocs - Red River War - Guerre des Black Hills - Rosebud Battle - Little Bighorn Battle - Battle of Warbonnet Creek - Slim Buttes Battle - Assassinat de Crazy Horse - Nez Percés Campaign - Bear Paw Mountains Battle - Cheyenne Campaign - Bannock Campaign - Ute Campaign - Ghost Dance - Assassinat de Sitting Bull - Wounded Knee Massacre.
CHRONOLOGIE
Entre 1600 et 1610 : de nombreux accrochages ont lieu entre les colons et les populations indiennes pour diverses raisons.
* De 1610 à 1645 : Powhatan War
* 1610-1614 : première des guerres entre les Anglais et les Indiens Powhatans qui a opposé les colons de la colonie anglaise de la Virginie à Jamestone à la confédération amérindienne des Powhatans.
Thomas West, 3ème Baron De La Warr, a envoyé ses soldats dans les villages indiens pour brûler les maisons, confisquer les provisions et détruire les cultures.
Les guerriers Indiens Pamunkey, conduit par Opechancanough, contre-attaquaient en faisant le siège de Fort James. Il faillit y parvenir lorsque le capitaine John Smith fut blessé accidentellement.
La paix fut finalement conclue en 1614, scellée par le mariage de Pocahontas et du colon John Rolfe.
Pocahontas
A la fin, les Anglais contrôlent une grande partie de la rivière James.
Les tribus Kicoughtan et Paspehegh sont définitivement décimées et les Arrohattoc et les Quiockohannock sont dispersées.
Voir mes articles : Histoire de Jamestown et Pocahontas.
* 1622-1632 : deuxième guerre Anglo – Powhatan
22 mars 1622 : Le premier accès de violence sanglant se produisit en Virginie le 22 mars 1622 quand Opechancanough attaqua des colons de Virginie, provoquant la mort de 347 personnes dont un groupe de missionnaires qui venaient d'arriver à Jamestown. La décennie qui suivit fut une période de guerre continue, suivie d'une paix fragile.
Le 18 avril 1644 : deuxième révolte et attaque du chef Algonquin Opechancanough de la confédération amérindienne Powhatan, en Virginie.
La jeune colonie compta presque 500 tués.
La guerre s'acheva en 1646, lorsque le gouverneur, sir William Berkeley, réussit à capturer le chef indien.
* En 1637 : Guerre des Pequots
Cette guerre est liée aux premiers recours à l'esclavage en Nouvelle-Angleterre et en Virginie.
En 1638 à Boston, William Pierce le capitaine du « Desire » importe la première cargaison d'esclaves de la Barbade qu'il échange contre des esclaves amérindiens établissant ainsi la première présence d'esclaves noirs au Massachusetts.
La tribu des Pequots s'opposait à la colonisation de la région de la rivière Connecticut et à partir de 1633 les relations entre les Pequots et les colons anglais s’enveniment.
En 1633, la tribu des Pequots avait vu son effectif tombé de 8.000 à 4.000 personnes à la suite d'une épidémie de variole, maladie apportée par les colons sur le nouveau continent.
En 1634, à la suite d'une rivalité avec la tribu des Narragansetts, au sujet du commerce avec les Hollandais, Tatobem le Grand Sachem Pequot est tué et remplacé par son fils Sassacus.
Les Pequots s'opposent à la colonisation de la région de la rivière Connecticut.
Les relations restèrent conflictuelles entre les Pequots et les colons anglais jusqu'à l'expédition punitive de 1637.
Par une nuit éclairée par la lune de mai 1637 les puritains anglais de la Colonie de la Baie du Massachusetts et de la Colonie du Connecticut cernent le village Pequots fortifié appelé Missituck, aidés par leurs alliés des mercenaires Mochegans et Narragansetts.
En moins d'une heure le village est brûlé et 400 à 700 hommes, femmes et enfants sont tués.
Les Pequots émigrent vers le sud de la Nouvelle Angleterre, Long Island et la région de New York.
L'emploi du nom Pequots devient hors-la-loi dans les colonies anglaises.
Plusieurs mois après, les résistants survivants qui restaient furent traqués et tués ou réduits à l'esclavage et vendus.
* 1643-1645 : guerres avec les tribus Narrangassets et Wampanoags.
* 1644-1645 : troisième guerre Anglo - Powhatan.
Powhatan
Le 18 avril 1644 : révolte et attaque du chef Algonquin Opechancanough de la confédération amérindienne Powhatan, en Virginie. La jeune colonie compta presque 500 tués.
La guerre s'acheve en 1646, lorsque le gouverneur, sir William Berkeley, réussit à capturer le chef indien et le tue.
De nombreuses tribus ont été décimées, les hommes de plus de 11 ans sont déportés sur l'île de Tangier.
Les Anglais continuent de massacrer les tribus locales et la confédération des Powhatans se désintégre.
* En 1649, les Hurons sont vaincus par la Ligue des Iroquois.
Dans la colonie néerlandaise de la Nouvelle-Hollande (actuellement les États de New York et du New Jersey), les Néerlandais se heurtèrent à plusieurs reprises aux Indiens Algonquins.
* 1655-1664 : guerres entre les Algonquins et la colonie des Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), New York et New Jersey.
En 1655, dans la colonie néerlandaise de la Nouvelle-Hollande, les Indiens attaquèrent la Nouvelle Amsterdam (New York), déclenchant un conflit qui dura jusqu'en 1664.
Les Néerlandais se heurtèrent à plusieurs reprises aux Indiens Algonquins. Au cours de cette période, les Néerlandais assujettirent la plupart des tribus des Algonquins.
* En 1670 : les colons originaires de la Nouvelle Angleterre et d'une île des Caraïbes
(La Barbade) occupèrent la région de la Caroline du Sud ; La colonie de Charleston est fondée et la traite des Amérindiens des Carolines vers les Antilles débute et représentera au total entre 24 000 et 51 000 indiens. Elle fut une des premières à pratiquer la traite des esclaves indiens.
En 1674 : Sir John Yeamans et John West autorisent le docteur Henry Woodward,
un scientifique et explorateur anglais, à signer des contrats importants pour l'achat de captifs avec les tribus des indiens Westos de Virginie.
* 1675-1676 : Guerre du roi Philip
En 1621, le chef indien Massasoit, père du chef appelé « le roi Philip », grand sachem de la tribu Wampanoag, forma une alliance avec les Pères pèlerins et les colons du Mayflower.
Mais une première guerre a lieu en 1675, appelé le roi Philip, grand sachem de la tribu Wampanoags se nommant Metacomet ou Metacam ou encore Pometacom fut couronné en 1662.
A la mort de son père en 1662, Philip devint le Sachem de sa tribu et fut obligé de déposer les armes détenues par les Wampanoags, alors que les tensions territoriales entre colons et Indiens s'amplifiaient continuellement.
L'assassinat d'un indien converti au protestantisme conduit à l'exécution de trois Indiens Wampanoags alliés aux blancs.
En juin 1675 : les Wampanoags, rejoints par les Nipmucks et les Narragansets, brûlent en représailles la ville de Swansea (Massachusetts).
Les Mohawks refusent de rejoindre le roi Philip.
Ces derniers, ex-mercenaires des colonies des Pays-Bas, sont en effet passés du côté des Anglais qui ont racheté New-York aux Hollandais.
En 1675, l'assassinat d'un Indien converti au protestantisme et qui servait d'informateur pour les anglais, conduit en représailles à l'exécution de trois Wampanoags et à la guerre.
Juin 1675 : les indiens révoltés, les Wampanoags, attaquent et brûlent par surprise les campements établis à Swansea.
Les Nipmucks et les Narragansets les rejoignent.
D'autres raids suivirent. Les villes furent brûlées, les blancs massacrés.
La cause de Philip commença à faiblir lorsque les Mokawks refusent de rejoindre le roi Philip.
Ces derniers mercenaires des colonies des Pays-bas sont passés ultérieurement aux Britanniques.
En avril 1676 : les Narangasetts sont vaincus et Leur chef Canonchet est tué.
En août 1676, le roi Philip est trahi par un Indien au service du capitaine Church et tué.
Cette guerre aura fait 600 morts du côté des colons anglais et 4 000 du côté des Amérindiens.
La guerre prit fin avec l'extermination des tribus indiennes de la Nouvelle Angleterre.
* Révolte de Nathaniel Bacon en 1676
La révolte de Nathaniel Bacon est une révolte déclenchée en 1676 dans la colonie britannique de Virginie par des Blancs rejoints plus tard par des esclaves noirs et des serviteurs blancs.
Les planteurs de Virginie craignaient une attaque générale des Indiens.
Les colons planteurs de tabac de Virginie levèrent des volontaires sans autorisation et provoquèrent une échauffourée victorieuse contre les Indiens de la tribu des Susquehannocks, qui servit de prétexte à une rébellion contre les grands propriétaires et le gouverneur William Berkeley.
Le gouverneur décréta que Nathaniel Bacon, élu à la chambre des Bourgeois de Virginie, était un traître mais le peuple était de son côté, si bien que le gouverneur eut peur de le traduire en justice. Finalement, la situation s'envenima tellement que les rebelles mirent le feu à Jamestown.
Malgré l'interdiction qui lui en avait été faite, Nathaniel Bacon, attaqua la tribu amie des Ocaneechees, puis il saccagea la ville de Jamestown en septembre 1676.
Il mourut d'une fièvre maligne un mois plus tard.
W. Berkeley put rétablir son autorité. Si Bacon n’était pas mort, bien d’autres événements se seraient produits.
* La Révolte des Pueblos en 1680
L'Espagne avait mis en place des avant-postes dans la région du Rio Grande au début du 17ème siècle avec l'intention de convertir les tribus Pueblo au christianisme, un programme plusieurs fois retardé par la rébellion des Pueblos, jusque vers 1680, qui se révoltèrent contre les missionnaires espagnols dans la région de Taos au Nouveau Mexique.
Ils reprirent momentanément leurs territoires pendant 12 ans.
* 1689 : Alliance entre les Anglais et les Iroquois contre la France.
Début de la Première Guerre inter-coloniale en Nouvelle-France (Canada et Louisiane) ou guerre franco-iroquoise. Elle se termine en 1697 avec le traité de Ryswick.
Les guerres franco-iroquoises sont une série de guerres entre les colons français implantés au Canada et la tribu des cinq nations (plus tard six), connue sous le nom d’Iroquois.
Les Iroquois sont historiquement proches de leurs partenaires commerciaux de la Nouvelle-Néerlande, néerlandais jusqu’en 1666, puis anglais.
Ces derniers entraient en guerre contre la France à partir de 1689.
Lorsque les Français arrivent, les Iroquois sont organisés en une confédération des « Cinq nations » : les tribus des Agniers (Mohawks) établies à l’Ouest de l’actuelle New York, celle des Onneyouts (Oneida), des Onontagués (Onondaga), des Goyogouins (Cayuga) et enfin celle des Tsonnontouans (Seneca).
Les guerres franco-iroquoises ont eu des motifs principalement commerciaux, les Iroquois se battant contre les Hurons et les implantations françaises de la vallée du Saint-Laurent afin de contrôler le commerce des fourrures en provenance de Nouvelle-France et des colonies hollandaises de New York et du New Jersey.
1703 : Le scalp (mot d'origine scandinave et non d'origine indienne) d'un autochtone est rémunéré 40 £.
De 1711 à 1713 : Guerre indienne des Tuscarora en Caroline du Nord.
A l'Est, les colons anglais provoquèrent des soulèvements lorsqu'ils commencèrent à vouloir s'étendre de la région côtière de l'Atlantique vers l'intérieur des terres .
Les Tuscaroras en Caroline qui protégeaient les esclaves fugitifs entrent dans la Ligue des Iroquois.
1715 - 1716 : Guerre de Yamassee en Caroline du Sud et en Georgie contre des amérindiens qui craignent d'être réduits en esclavage.
* Révolte des Natchez en 1729
Les Français du Québec et de l'actuel état du Mississippi livrèrent des guerres à leurs voisins indiens comme contre les Natchez vers 1728.
Au début du 17ème siècle, les Français s'installèrent en Louisiane où ils nouèrent d'abord des relations cordiales avec les Natchez.
Obligés de céder des terres, les Natchez se révoltèrent en 1729.
L'attaque des Français en 1731, provoqua la mort ou la réduction en esclavage de nombreux Natchez qui furent presque exterminés, les rares survivants ayant trouvé refuge chez les Cherokees et les Chickasaw.
Puis les Anglais et les Français se servaient parfois des Indiens comme alliés contre l'autre.
Au milieu du 18ème siècle les échauffourées se propagèrent des Appalaches vers la région des Grands Lacs.
Vers 1740, une révolte indienne éclata contre les espagnols chez les Indiens Pimas en Arizona.
1756 à 1757, le gouverneur déclare la guerre aux Shawnees et aux Delawares.
1750 : Le scalp d'un Indien adulte (mâle de plus de douze ans) est rémunéré 100 £,
celui d'une femme ou d'un enfant de moins de douze ans 50 £.
* 1754 à 1763 : French and Indian War.
Les Français ont pu tirer avantage de la « French and Indian War ». Mais la défaite des Français devant les Anglais en 1763 laissa ces tribus plus exposées que jamais à la puissance britannique.
Les Iroquois réussirent à contenir la progression des Européens.
La Ligue des Iroquois qui faisait le commerce de fourrures avec les Anglais se rangea à leurs côtés dans la lutte qu'ils menèrent contre les Français pour la domination de l'Amérique entre 1754 et 1763.
La Ligue conserva son pouvoir jusqu'à la guerre d'Indépendance des Etats-Unis.
Certaines tribus optèrent pour l'alliance avec les Anglais, d'autres pour l'alliance avec les insurgés, enfin d'autres encore choisirent de rester neutres.
Finalement tout le monde retourna ses armes contre les Iroquois qui ne se remirent jamais de cette épreuve.
1759 voit le massacre de paisibles Amérindiens en Pennsylvanie.
1763 : proclamation du roi de Grande-Bretagne interdisant aux colons de s'établir au-delà des Appalaches.
Cette proclamation fût une des causes de la Guerre d'Indépendance.
* 1763 : Guerre de Pontiac
L'emprise de l'Angleterre sur la région des Grands lacs fut rompue en 1763 par la révolte de Pontiac.
Pontiac, chef des Outaouais (Ottawas), une tribu des Grands Lacs, allié des Français, prend la tête d'une confédération des tribus du bassin de l'Ohio et des Grands Lacs pour chasser les Britanniques de la région.
Malgré l'occupation militaire de la Nouvelle-France, Pontiac continue le combat pour protéger son territoire contre les Britanniques, guerre qui va se propager chez de nombreuses tribus amérindiennes.
Lorsque la France dut signer la paix avec la Grande-Bretagne, Pontiac resta seul et fut vaincu.
1763 : La proclamation royale de 1763 affirmait les droits illimités des Indiens sur les terres qu'ils occupaient et interdit toute implantation de nouvelle colonie au-delà des Appalaches !
1768 : Le traité de Fort Stanwix
C'est le premier traité majeur concernant les transferts de territoires après la Proclamation royale.
Des territoires Iroquois de la vallée de l'Ohio sont donnés aux colons anglais, contre des terres de la colonie dans l'ouest de la colonie de New York.
La frontière séparant le territoire indien des colonies est repoussée vers l'Ouest.
D'autres tribus n'étaient pas d'accord avec les termes de ce traité : Les Delaware, les Lenapes, les Mingos et les Shawnees s'y opposent.
Certains autochtones croyaient que l'Ohio River serait pour toujours une frontière internationale entre les colonies européennes et les nations autochtones. En fait, ce traité donne l'impression d'encourager la poussée de la colonisation anglo-américaine vers l'Ouest.
* Guerre de Lord Dunmore en 1774
Au printemps 1774, des Shawnees tentent de se débarrasser des colons britanniques.
3 mai : en représailles, les colons tuent onze Indiens Mingos.
Le chef Mingo Logan originaire du peuple Cayuga, tue treize colons en Pennsylvanie.
Lord John Murray Dunmore, gouverneur de Virginie, soutient les colons de Pennsylvanie à la répression : sept villages Mingos sont détruits, un fort est construit à Little Kanawha River.
10 octobre : bataille de Point Pleasant, les Britanniques battent les Shawnees. Le général Amherst donne l'ordre de distribuer des couvertures infectées de variole. Plusieurs milliers d'Amérindiens Lenapes sont contaminés et infectent de la variole d'autres nations indiennes. La paix leur est ainsi imposée.
Des miliciens de Virginie détruisent pendant les négociations plusieurs villages Shwanees.
Le traité de Fort Stanwik provoque une pression supplémentaire des colons qui se dirigèrent dans la région de la vallée de l'Ohio. Au printemps 1774, la violence éclata quand des Shawnees tentent de se débarrasser des colons britanniques et les renvoyer à l'Est des Montagnes Appalaches.
3 mai 1774 : En représailles, un groupe de colons tuent onze Indiens Mingos.
Au moins deux d'entre eux étaient des parents du Chef Logan de la tribu des Mingos à Yellow Creek.
Entendant parler de ces meurtres, de nombreux Mingos et Shawnees réclamaient vengeance. D'autres, comme le chef Logan prirent deux douzaines de guerriers pour se venger contre les colons et en tuèrent treize en Pennsylvanie avant de retourner à l'ouest.
Lord John Murray Dunmore, gouverneur de Virginie, aide les colons de Pennsylvanie à la répression.
En août 1774, la milice de Pennsylvanie entra dans l’"Ohio Country" et rapidement détruisit sept villages Mingo que les Indiens avaient récemment abandonnés.
Un fort est construit à Little Kanawha River.
10 octobre 1774 : Bataille de Point Pleasant, les Britanniques, après plusieurs heures d'intense combat, battent les Shawnees.
Dunmore suivit les Shawnees au-delà de l'Ohio River et proposa aux Shawnees un traité de paix.
Mais pendant le déroulement des discussions, le Colonel Andrew Lewis et un détachement de la milice de Virginie traversèrent l'Ohio River et détruisirent plusieurs villages Shawnees.
Sir Jeffrey Amherts, commandant en chef des troupes Britanniques, donne l'ordre de distribuer des couvertures infectées de variole. Plusieurs milliers d'Amérindiens Delaware sont contaminés et répandent la petite vérole à d'autres nations indiennes.
Dans ces circonstances la paix leur est imposée.
Des miliciens de Virginie détruisent plusieurs villages Shawnees pendant les négociations.
* 1776, Année de la Déclaration d'indépendance.
1778 : premier traité des Etats-Unis avec une tribu indienne, la tribu Lenapes des Delawares.
Lenapes
1779 : Pendant la guerre d'indépendance le commandant de l'armée continentale,George Washington, ordonne que les territoires Iroquois, alliés aux Britanniques, soient conquis et dévastés.
1784 : Second traité de Fort Stanwix.
Les Shwanees donnent toutes leurs terres à l'Est et au Sud de l'Ohio
13 juillet 1787 : La Northwest Ordinance : cette ordonnance ouvre la colonisation les Territoires du Nord-Ouest, entre Appalaches, Grands Lacs, Mississippi et Tennessee. Aucun territoire indien ne leur sera retiré sans leur consentement sauf à l'issue d'une guerre déclarée par le Congrès. Mais aucune guerre ne fut jamais déclarée par le Congrès aux tribus.
1789 : la Constitution réaffirme les principes énoncés dans la Northwest Ordinance.
* 1790-1794 : La guerre de la Jeune Amérique
À la suite de l'ordonnance du Nord-Ouest, les colons ont commencé à avancer de plus en plus sur les territoires des tribus Shawnees, Outaouais et Miamis. Ces tribus se sont donc réunies pour combattre les armées fédérales.
Le chef Michikinikwa (Little Turtle), chef des tribus des Miamis, inflige en 1790 une défaite aux troupes américaines sur la rivière Miami.
4 novembre 1791 : à la bataille de la Wabash, les Indiens de Little Turtle surprennent et vainquent le major Arthur Saint-Clair qui perd 610 hommes sur un total de 1 300. Les Indiens ont 61 morts et blessés. C'est la pire défaite américaine dans les guerres indiennes.
20 août 1794 : le général Anthony Wayne bat Veste Bleue
et la coalition de Shawnees, de Delawares et de Miamis à la bataille de Fallen Timbers de la vallée de l'Ohio.
À la suite de cette défaite, les Indiens perdirent la guerre ce qui permit aux colons de s'installer dans le nouveau territoire de la Northwest Ordinance.
1795 : Avec la signature du traité de Greenville, Little Turtle et dix autres nations indiennes abandonnent leurs droits sur l'Ohio et l'Indiana. Mais Tecumseh, un chef Shawnee et son frère Tenskwatawa, refusent de signer ce traité.
Ils organisent alors une résistance contre l'expansion des colons vers l'Ouest.
Le chef Michikinikwa (Little Turtle), chef des tribus Miamis
1800 : il y avait environ 75 millions de bisons dans les Grandes Plaines.
Ils constituaient la première ressource des Sioux, Pieds-Noirs et d'autres tribus des plaines.
Pour approvisionner les ouvriers du chemin de fer, les voyageurs les tirent et les tuent depuis le train et les chasseurs blancs réduisent leur nombre à 800 en 1890.
1803 : Napoléon Bonaparte vend le territoire de la Louisiane française aux Américains :
Cela ouvre la porte aux migrations forcées pour les Amérindiens dans ces territoires.
Voir mon article : Vente de la Louisiane 1803.
1803 : Premier traité de Fort Wayne.
1804 : le Congrès autorise le président à négocier avec les tribus pour échanger leurs territoires contre des réserves.
1805 : Expédition de Lewis et Clark de Saint-Louis au Pacifique,
Au début du 19ème siècle, en 1805 : Thomas Jefferson obtint du congrès une subvention de 2 500 $ pour envoyer des officiers explorer l'Ouest sauvage avec tous ses territoires.
L'expédition avait entre autres pour objectif l'étude des tribus amérindiennes dont on connaissait déjà beaucoup de choses grâce aux trappeurs qui sillonnaient la région mais il fallait aussi examiner la faune, la flore, les montagnes, les vallées et les fleuves tels que les rivières Kansas, Platte, le petit Missouri, la rivière Yellowstone, Kooskooskee et Snake.
Lewis et Clark furent désignés par le Président pour cette aventure
Ils savaient tout de suite qu'il fallait compter sur la collaboration des Indiens pour réussir leur mission.
La tribu des Mandan leur donnait de la nourriture, la protection militaire et les informations pour pouvoir poursuivre l’expédition.
Cette expédition transcontinentale de Lewis et Clark (de 1804 à 1806) était avant tout une occasion pour faire connaissance avec des tribus amérindiennes en leurs apportant quelques cadeaux comme des pacotilles, du tabac, des couteaux, des étoffes, de l’alcool ! …..
L’expédition fraternisera avec des tribus comme avec les Otos, les Missouris, les Nez-percés, les Shoshones, les Sioux Yanktons, les Sokulks.
Un chef Shoshone sauvera même l'expédition en leurs offrants quatre chevaux.
En août 1804, ils découvrirent que le peuple Mahas a massacré tous les siens, simplement à cause d'une épidémie de petite vérole et de l'alcoolisme.
Pour subsister au froid, l'expédition passa l'hiver à Fort Mandan dans l’actuel Dakota du Nord. Ils profitèrent pour réparer et entretenir leurs équipements et matériel, à commercer avec les Indiens, à chasser et recueillir des informations sur les moeurs et coutumes des autochtones.
Le reste de l'expédition continua de remonter le Missouri avec 32 personnes affamées. Lewis sera obligé d’abattre un cheval puis les Amérindiens Nez-Percés leur donneront du poisson et des racines et les Sokulks du saumon.
Leur expédition est à l'origine de la découverte et de l'identification de plus de 50 tribus indiennes.
Voir mon article : L'expédition de Lewis & Clark.
Thomas Jefferson
1806 : Début des déportations d'Indiens. Bien qu'elles se soient effectuées quelquefois à l'issue d'un traité, les Indiens les ont toujours subies car ils étaient menacés d'expéditions punitives s'ils ne signaient pas le traité.
De 1806 à 1830 : 50 tribus sont déportées.
30 septembre 1809 : le deuxième traité de Fort Wayne (après celui du 7 juin 1803) permet aux Etats-Unis d'obtenir 11 600 km² de la vallée de la Wasbah abandonnés par les Amérindiens Delawares, Shawnees, Putawatimis, Miamis, Eel River, Weeas, Kickapoos, Piankashaws, et Kaskas.
10 août 1810 : Massacre des Chutes d'Ywahoo
Les colons des Etats-Unis massacrent des femmes et des enfants Cherokees.
7 novembre 1811 : le général Harrison inflige une défaite aux Shawnees dirigée par Tenskwatawa,
frère de Tecumseh, à la bataille de Tippecanoe, dans la vallée de la Wabash (avec 200 morts de part et d'autre) et pille la ville indienne de Prophet's town, les Indiens ayant abandonné le combat faute de munitions.
* 12 juillet 1812 : Guerre de 1812 (américano-britannique)
L'Indien Tecumseh, allié des Britanniques, tend une embuscade à Brownstown et tue 20 soldats américains.
16 août 1812 : Les Britanniques et Tecumseh prennent Fort Detroit.
13 mai 1813 : Tecumseh vainc les Américains à la bataille de la Maumee River près de Toledo.
Tecumseh
5 octobre 1813 : Tecumseh est tué pendant la bataille de la Thames River ;
les Britanniques du général Henry Proctor se sont enfuis.
27 mars 1814 : Victoire d'Andrew Jackson à la bataille d'Horseshoe Bend au Tennessee sur les Indiens Creeks.
Andrew Jackson
A la suite de cette bataille, Andrew Jackson négocie neuf des onze traités qui font abandonner petit à petit leurs terres aux Cinq tribus civilisées (Cherokees, Chickasaws, Choctaws, Séminoles et Creeks), ainsi nommées car sédentaires et pratiquant l'agriculture.
L’expression « Cinq nations civilisées » est le vocable qui sert à désigner cinq nations amérindiennes aux États-Unis, considérées comme ayant été « civilisées » par la société blanche pour avoir adopté beaucoup de coutumes occidentales (dont la possession de maisons en brique, de plantations et d'esclaves noirs et l'usage d'habillement à l'européenne) et pour avoir de bonnes relations avec leurs voisins.
De 1814 à 1824, des membres de ces nations migrent volontairement.
* Première guerre Séminole (1816-1821)
Les Séminoles sont des Indiens Creeks établis en Floride dans les années 1700, encouragés à s'établir comme fermiers par les Espagnols, qui espéraient arrêter la progression des Britanniques vers le Sud.
1816 : Le fort Séminole d'Apalachicola est rasé par les Américains.
Décembre 1817 : Les Indiens séminoles prennent les armes
lorsque Andrew Jackson envahit la Floride avec son armée. L’expédition aurait été organisée en représailles des vols commis par les Séminoles dans les plantations de Géorgie et de l’aide fournit aux esclaves en fuite.
7 avril 1818 : prise de Saint-Mark
24 mai 1818 : prise de Pensacola en Floride.
1821 : Traité de Adams-Onis : L'Espagne cède la Floride aux Etats-Unis.
Au début des années 1830, un traité sera signé pour que les Séminoles quittent l’est du Mississipi.
* LES CHEROKEES
Les Cherokees sont l'un des peuples autochtones des forêts du sud-est des États-Unis. Avant le 18ème siècle, ils étaient concentrés dans leurs terres natales, dans des villes le long des vallées fluviales de ce qui est aujourd'hui le sud-ouest de la Caroline du Nord, le sud-est du Tennessee, le sud-ouest de la Virginie, les confins de l'ouest de la Caroline du Sud, le nord de la Géorgie et le nord-est de l'Alabama.
Les Cherokees sont la plus grande et la plus puissante des nations amérindiennes. Au début de la campagne, ils sont presque entièrement encerclés par des colons venus d'Europe. Les Espagnols occupent la Floride et la Louisiane au sud et à l'ouest et les États-Unis au nord et à l'est. Malgré cette proximité, les Cherokees sont restés relativement isolés de leurs voisins en raison de la topographie montagneuse de leurs terres natales.
Ils commercent régulièrement avec les États-Unis, mais sont hostiles aux expansionnistes espagnols permettant à d'autres tribus plus petites de s'installer entre eux pour créer une zone tampon contre toute expansion européenne.
Parfois, les tensions tribales éclatent en violence car les Cherokees sont largement hostiles aux autres peuples et protègent leurs propres intérêts. Peut-être est-ce cette nature méfiante et ce besoin de rivaliser qui ont contribué à maintenir les niveaux de population cherokee élevés tout au long de leur histoire turbulente ? Ceci a certainement contribué à leur ascension vers leur suprématie dans cette partie de l'Amérique.
1821 : Le chef Sequoyah crée l'alphabet Cherokee.
Cette invention témoigne de l'avancement de la culture Cherokee, peuple d'agriculteurs et d'artisans, qui établit rapidement des écoles au début du 19ème siècle, ouvertes aux garçons et aux filles (chose qui choquait leurs voisins des états-unis).
De plus, ils accueillaient les esclaves échappés des plantations, bien qu'ils pratiquent eux-mêmes une forme d'esclavage.
11 mars 1824 : création du Bureau des affaires indiennes
Il succède au Comité des affaires indiennes créé à l'indépendance. Il dépend du ministère de la guerre et il est chargé de libérer les terres indiennes pour leur exploitation par les colons.
1827 : Les Cherokees constituent un gouvernement, adoptent une constitution et se déclarent indépendants.
Chef Cherokee
La Cour suprême des Etats-Unis d'Amérique reconnaît ce gouvernement mais déclare les Cherokees sous tutelle.
1828 :
- Début de la publication du Cherokee journal Phoenix, journal indien bilingue anglais-cherokee, qui paraît jusqu'en 1834.
- Confiscation des territoires Cherokee par l'état de Géorgie (14 000 hectares) ; ces territoires sont répartis en lots de 64 hectares distribués dans une loterie ; les Indiens ne peuvent témoigner en justice contre des Américains et ne peuvent s'exprimer publiquement contre l'immigration.
1829 : John Ross, le Chef « Oiseau Blanc »,
Cherokees
Premier chef Cherokee élu, proteste officiellement à Washington contre ces mesures. Andrew Jackson lui répond que les Cherokees doivent émigrer à l'ouest du Mississippi.
28 mai 1830 : Indian Removal Act : le président Andrew Jackson fait voter une loi déportant les Indiens vivant à l'Est du Mississippi à l'Ouest de ce fleuve, principalement en Oklahoma, afin d'exploiter l'or situé sur leurs territoires dans l'Ohio et installer les migrants venus d'Europe.
Cette loi est déclarée anticonstitutionnelle par la Cour suprême et entraîne des guerres avec les Cherokees jusqu'en 1838.
Jusqu'en 1850, 100 000 Indiens sont déportés.
1831 : la Cour Suprême décide que la nation Cherokee n'est ni une nation souveraine ni une nation étrangère résidant au sein des Etats-Unis.
1832 : Désignation d'un Commissaire aux affaires indiennes au ministère de la guerre.
La Cour Suprême décide que les lois de Géorgie ne peuvent s'appliquer aux Cherokees et que le gouvernement fédéral à obligation de faire respecter les traités conclus avec la nation Cherokee.
Cette décision n'a jamais été appliquée par le président Jackson.
* Guerre de Northwest Black Hawk (1832)
1832 : Le guerrier Sauk Black Hawk (Faucon Noir) tente de chasser les colons des terres de son peuple. Allié aux Fox, il quitte le territoire de l'Iowa où son peuple vivait depuis le traité de Saint Louis (1805) pour reconquérir ses terres ancestrales.
- 6 avril 1832 : 800 Indiens Sauk franchissent le Mississippi, provoquant la panique chez les colons.
Le général Edmund Gaines tente de négocier, sans succès.
- 14 mai 1832 : bataille de Stillman's Run, Black Hawk met en fuite les Tuniques Bleues qui subissent la perte de douze hommes, contre cinq chez les Indiens.
- 28 juillet 1832 : menacés de famine, les Sauk descendent le Wisconsin pour repasser le Mississippi.
750 miliciens des généraux James Henry les rejoignent : c'est la bataille des « Wisconsin Height », 68 Indiens y trouvent la mort.
- 1er août 1832 : Les Indiens arrivent au Mississipi et commencent la traversée du fleuve. Pris sous le feu d'un navire à vapeur de guerre, Black Hawk hisse le drapeau de la reddition, mais le feu continue, faisant 23 morts chez les Indiens.
- 2 août 1832 : Massacre de Bad Axe River : Black Hawk est attaqué par les troupes américaines qui massacrent 300 hommes, femmes et enfants Sauk.
Certains survivants qui ont réussi à traverser le Mississipi sont tués ou capturés par les Indiens Sioux.
- 27 août 1832 : reddition de Black Hawk.
Message d'un indien :
« Vous êtes comme des enfants, tout ce que vous voyez vous le voulez, vous voulez ceci, vous voulez cela. Vous avez la technologie, mais vous ne savez pas vous en servir proprement.
Vous n'aimez pas la terre parce que vous la vendez, puis vous la saccagez pour faire du profit. Pour nous, Amérindiens, nos valeurs, c'est notre mère la Terre, elle est sacrée, c'est l'esprit de nos ancêtres, c'est notre culture, c'est notre liberté, c'est notre source de vie, cela n'a pas de prix. »
Chef Seattle, Suquamish parle :
« Nous le savons : la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre.
Nous le savons : toutes choses sont liées.
Tout ce qui arrive à la terre arrive au fils de la terre.
L'homme n'a pas tissé la toile de la vie, il n'est qu'un fil de tissu. Tout ce qu'il fait à la toile, il le fait à lui-même. »
La prophétie d'un Indien Cree :
« Quand le dernier arbre sera abattu,
la dernière rivière empoissonnée,
le dernier poisson capturé,
alors seulement vous vous apercevrez
que l'argent ne se mange pas. »
de la
Date de dernière mise à jour : 07/11/2024