LE GENOCIDE AMERINDIEN AUX ETATS-UNIS 2 ème PARTIE
ARTICLE DE ROLAND ROTH
LE GÉNOCIDE AMÉRINDIEN
LES GUERRES ET EPURATIONS ETHNIQUES INDIENNES AUX ETATS-UNIS
de 1838 à 1890
INTRODUCTION
La domination progressive vers l’ouest des Anglais puis des Américains ne laisse aux Amérindiens d’autres choix que l’assimilation ou la relégation aux marges de la société américaine.
Pendant la guerre d’indépendance, ceux-ci soutiennent plutôt les Anglais en se méfiant des colons.
Dès les années 1830, au mépris des traités, la plupart des tribus sont déplacées de force vers l’ouest par les autorités et progressivement cantonnées dans des réserves.
Dans la première moitié du 19ème siècle, les États-Unis prennent possession de tous les territoires entre le Mississippi et l’océan Pacifique.
Avec l’achat de la Louisiane à Napoléon en 1803, le pays double sa superficie.
Dès 1853, le territoire continental actuel des Etats-Unis est ainsi constitué.
CHRONOLOGIE :
* La Piste des Larmes (1838) - TRAIL OF TEARS
29 décembre 1835 : Traité de New Echota : 300 à 500 des 17 000 Cherokees qui vivent à l'est du Mississippi (la délégation Ridge, menée par les Cherokees John Ridge et Elias Boudinot) signent pour l'ensemble de la nation un traité qui cède aux Etats-Unis leurs terres pour cinq millions de dollars, en violation des lois Cherokees et sans un seul élu parmi eux.
Le Congrès ratifia ce traité l'année suivante d'une voix, malgré les protestations de John Ross.
Les 465 Cherokees signataires partirent pour l'ouest en 1837.
1836 : Selon la décision du président de la cour suprême John Marshall, les nations souveraines indiennes deviennent des nations dépendantes de l'état fédéral.
mars 1838 : le philosophe Ralph Waldo Emerson proteste contre ce traité par une lettre envoyée au président Martin Van Buren.
18 mai 1838 : l'échéance du traité de New Echota étant arrivée, le général Winfried Scott commence à faire rassembler les Cherokees dans 31 forts, avec uniquement les vêtements qu'ils portaient.
Fin juillet 1838 : Ils sont ensuite rassemblés dans onze camps prévus à cet effet
(10 au Tennessee, un en Alabama). Environ 3 000 Cherokees firent route par voie fluviale à partir de juin et arrivèrent jusqu'en septembre dans le Territoire indien.
16 octobre 1838 : Départ des Cherokees restant par les chemins. Ils parcourent 1750 km, atteignent le Mississippi en novembre, mais les 5000 derniers restent bloqués tout l'hiver sur la rive est.
Les premiers groupes arrivèrent en janvier à Fort Gibson.
mars 1839 : arrivée des derniers Cherokees. Environ 4 000 d'entre eux au moins, 8 000 au plus, sont morts en chemin,
le long de la Piste des Larmes.
Voir mon article : TRAIL OF TEARS - LA PISTE DES LARMES
juin 1839 : John Ridge et Elias Boudinot sont assassinés.
Les quatre autres Nations civilisées (les Séminoles, les Creeks, les Chotaws et les Chickasaws) furent déportées de la même manière que les Cherokees et connurent aussi leur Piste des Larmes.
Ce nom vient des larmes de compassion versées par les Américains qui les voyaient passer devant eux. Quelques Cherokees réussirent à se cacher dans les montagnes et des Séminoles dans les marais des Everglades.
* Deuxième guerre Séminole (1835-1842)
Selon le même processus que pour les Cherokees, le gouvernement fit signer à une minorité de Séminoles le traité de Payne Landing en 1832, qui leur imposait de quitter leurs terres dans les trois ans.
En 1835, l'armée américaine fut envoyée pour faire appliquer ce traité.
Au plus fort de la guerre, 10 000 soldats réguliers et 30 000 miliciens affrontèrent 5 000 guerriers qui pratiquaient une guerre d'embuscades et de coups de mains, les pertes américaines se montèrent à 1 500 hommes.
1835 : Le major Francis Dade allait de Fort Brooke à Fort King
Seminole
180 Séminoles attaquèrent sa colonne et les exterminèrent en ne laissant qu'un survivant.
25 décembre 1837 : à la bataille du lac Okeechobee (à Nubbins Slough), les colonels Zachary Taylor (800 soldats) et Richard Gentry (un régiment de volontaires du Missouri), face à 380 Indiens, perdent 26 soldats et ont 112 blessés, contre 11 aux Indiens.
A Saint-Augustine, les chefs Chat Sauvage et Osceola sont capturés pendant des négociations de paix par le général Jessup. Osceola meurt en prison en 1838.
1842 : des négociations permettent une trêve, reconnaissant des territoires de chasse et de culture aux Séminoles, sans signature de traité.
De nombreux Séminoles furent toutefois envoyés vers le Territoire indien de l'Oklahoma dans les années qui suivirent.
* 1846 à 1849 : la Californie est un territoire inorganisé pris au Mexique et placé par les États-Unis
Ceci sous l'autorité d'un gouverneur militaire. Des immigrants américains et étrangers s'installent en nombre et empiètent sur les terres indiennes.
La législation du nouvel État californien prive rapidement les Indiens de nombreux droits à tel point que le kidnapping d'enfants ou encore la séparation forcée des hommes et des femmes deviennent des actes courants presque impossible à punir.
Le mot « extermination » se lit dans la presse.
Selon le premier gouverneur civil Peter Burnett hostile à la présence des Noirs et des Chinois en Californie,
« une guerre d'extermination entre les races se poursuivra jusqu'à l'extinction de la race indienne ».
On estime qu'environ 150 000 Amérindiens habitaient la Californie en 1846.
Ils étaient probablement cinq fois plus à l'arrivée des Espagnols mais les maladies européennes les avaient décimés.
Ils n'étaient plus que 30 000 en 1870. Les recenseurs en enregistrent 16 277 en 1880.
On cite souvent l’exemple de la quasi-disparition des Yukis :
Cette tribu, qui comptait entre 7 000 et 11 000 membres en 1850, vivait à Round Valley.
La faim oblige certains Yukis à retourner dans la vallée sur les propriétés de colons armés qui les haïssent.
Une longue série de meurtres, de viols, d'enlèvements, dans ou hors de la réserve où sévissent angoisse, famine et maladies, détruisent la tribu, parfois sous les yeux de militaires et d'employés fédéraux passifs.
On ne dénombre plus que 85 hommes et 215 femmes en 1864.
Dans le cas des Indiens de Californie, de nombreux auteurs reconnaissent un génocide et parfois un génocide d'État.
* Entre 1849 et 1886 : Les guerres Apaches
Les guerres apaches sont une série de conflits armés entre l'armée américaine et diverses tribus apaches qui se sont déroulées dans le sud-ouest.
* 1849 :Guerre des Apaches Jicarillas
Au début de la guerre américano-mexicaine en 1846, de nombreux chefs de tribus apaches promirent aux soldats américains un passage sûr à travers leurs terres, bien que d'autres tribus se battirent pour la défense du Mexique et contre l'afflux de nouveaux colons au Nouveau-Mexique.
En 1848, Mangas Coloradas signa un traité de paix, respectant les Américains en tant que conquérants des terres des Mexicains.
La guerre des Jicarillas débuta en 1849 lorsqu'un groupe de colons fut attaqué et tué par une force de Jicarillas et d'Utes dans le nord-est du Nouveau-Mexique.
Un deuxième massacre eut lieu en 1850, au cours duquel plusieurs colons furent tués. L'armée américaine fut impliquée en 1853 et elle participa ensuite à la bataille de Cieneguilla, une victoire importante des Apaches, puis à la bataille d'Ojo Caliente Canyon, une victoire américaine.
* A partir de 1851 : Guerres chiricahuas
En 1851, près du camp minier de Pinos Altos, Mangas Coloradas fut attaqué par un groupe de mineurs.
Ils l'attachèrent à un arbre et le battirent violemment.
Des incidents similaires se poursuivirent en violation du traité ce qui conduisit à des représailles des Apaches contre les Américains.
En décembre 1860, trente mineurs lancèrent une attaque surprise sur un campement de Bedonkohe sur la rive ouest de la rivière Mimbres en représailles du vol de nombreux animaux d'élevage. Les Apaches ripostèrent rapidement par des raids contre des citoyens et des biens américains.
Début février 1861, un groupe d'Apaches Coyotero vola du bétail et kidnappa le beau-fils de l'éleveur John Ward près de Sonoita, en Arizona.
Le lieutenant George N. Bascom fut dépêché et Ward accompagna le détachement.
Bascom partit à la rencontre de Cochise près du col d'Apache et de la station Butterfield Overland Stagecoach pour sécuriser le bétail et le fils de Ward.
Bascom accusa Cochise d'avoir été impliqué.
Bascom Cochise
Il arrêta Cochise et son groupe de famille, dont sa femme et ses enfants, sous un drapeau blanc dans la tente de négociation.
Cochise s'échappa.
Après de nouvelles négociations infructueuses, Cochise prit en otage un membre de la station de diligence après un échange de coups de feu.
Cochise et son groupe tuèrent les membres d'un convoi de chariots mexicains qui passait par là.
Les Apaches tuèrent et mutilèrent neuf Mexicains et capturèrent trois Blancs mais les tuèrent plus tard.
Ils échouèrent dans leur tentative d'embuscade contre une diligence de Butterfield Overland.
Les négociations entre Cochise et le lieutenant Bascom étant dans l'impasse, Bascom envoya chercher des renforts. Cochise tua les quatre captifs restants de la station de Butterfield et abandonna les négociations.
Sur les conseils du chirurgien militaire Bernard Irwin, Bascom fit pendre les otages Apaches dont il avait la garde.
Les exécutions en représailles devinrent connues sous le nom d'affaire « Bascom ».
Ils ont initié onze autres années de guerre ouverte entre les différents groupes d'Apaches et les colons américains, l'armée américaine et l'armée confédérée.
1848 : le Bureau des affaires indiennes passe au ministère de l'Intérieur.
Il est chargé des relations entre l'Etat fédéral et les Indiens.
La même année, la découverte d'or en Californie provoque une ruée vers l'or.
Les colons passent par la piste de l'Oregon qui traverse les territoires indiens.
1850 : Onze réserves indiennes sont créées au Québec.
Des primes sont toujours payées pour les scalps tant en Nouvelle-France qu’en Nouvelle-Angleterre.
* 1851 : septembre : Premier traité de Fort Laramie :
Neuf tribus amérindiennes, parmi lesquelles les Sioux et les Cheyennes, signent avec le gouvernement des États-Unis le traité de Fort Laramie, également connu sous le nom de traité de Horse Creek.
En échange de 50 000 dollars d'annuité versés durant cinquante ans et de marchandises, les Amérindiens voient leurs territoires délimités sur une carte, autorisent la construction de routes et de forts dans les plaines et s'engagent à ne pas attaquer les migrants Blancs et à cesser les guerres tribales.
Les colons peuvent traverser les territoires indiens moyennant un droit de passage en nature et en argent.
La culture des Indiens des Plaines, la mauvaise volonté du gouvernement américain, le Congrès rectifiant le versement des annuités de cinquante à dix ans au moment de la ratification du traité, feront que le traité ne sera jamais respecté.
* 1851 : Traité de la Traverse des Sioux (Traverse de Sioux Treaty)
Il fut signé entre le gouvernement des États-Unis et plusieurs tribus de Dakotas Sioux du territoire du Minnesota dans lequel les Amérindiens ont cédé une partie de leurs territoires ancestraux au profit des colons américains.
En échange, les Américains leur promirent le versement d'une rente annuelle et la création d'une réserve le long de la rivière Minnesota mais l'irrégularité de ces versements finit par répandre la misère et aggrava les conditions de vie parmi les Dakotas.
Le mécontentement de l'ensemble des tribus Sioux du Dakota aboutira à la guerre des Indiens des plaines qui durera une trentaine d'années.
* 18 août 1854 : épisode de la vache du Mormon
Une vache appartenant à un Mormon s'échappe et dévaste un camp des indiens Sicangus (Brulé) : elle est abattue par un Sicangu. Les soldats de Fort Laramie exigent que le responsable soit livré, et, devant le refus du chef Ours Conquérant, canonnent le village, avant d'être vaincus par une charge des guerriers Sicangus.
En représailles, en novembre, les Américains attaquent le village du chef Petit Orage, tuent ou mutilent 136 Indiens, et en font 70 prisonniers. Malgré la reddition de Petit Orage, ils sont retenus deux ans.
* Troisième guerre Séminole
Des accrochages ont lieu en 1855 entre Américains et environ 200 Séminoles demeurés en Floride.
En 1858, le chef Jambes Arquées se rend avec ses quarante guerriers.
1857 : Bataille de la Platte avec les Indiens Cheyennes.
* Guerre Navajo (1860-1864)
Kit Carson
Dans le cadre de la guerre des Navajos, le gouverneur militaire du district du Nouveau-Mexique, le général James Henry Carleton, a demandé à 18 chefs Navajos de déménager à Fort Sumner au Nouveau-Mexique.
Lorsque les Indiens refusent, le général Carleton ordonne au colonel Kit Carson de lancer une campagne simultanée contre les Mescelaro Apache et les Navajos à la suite de différents accrochages dans le Territoire du Nouveau-Mexique entre les Navajos et les troupes américaines.
Le 12 janvier 1864, Kit Carson envahit la citadelle Navajo du Canyon de Chelly dans le nord de l'Arizona actuel. Les Navajos, retranchés dans le Canyon, se défendent héroïquement contre les troupes américaines.
Mais les indiens Navajos se rendent finalement à Kit Carson qui fit détruire leurs biens.
Le 16 janvier, 150 Navajos affamés ne peuvent échapper à leur déportation dans les régions désertiques et ont rapidement rejoint quelque 8 000 indiens dans la tragique « longue marche » à travers le Nouveau-Mexique jusqu'au Bosque Rendondo à Fort Sumner en Arizona.
La longue marche de 8 000 Navajos se fait sur 620 km à pied.
Ce fut une opération réussie pour l'armée américaine et fut le dernier engagement militaire majeur entre les Navajos et les Américains.
En 1868, après quatre ans d'exil et de sous-nutrition, les Navajos ont été autorisés à retourner sur leurs terres d'origine.
* Guerre des Paiutes (1860)
Après un hiver rigoureux, les 6 000 Paiutes du Nevada décident d'attaquer les colons américains jugés responsables de leur malheur pour avoir coupé trop d'arbres.
En 1860 :
- 7 mai : raid contre le Pony Express, cinq morts.
- mai : nombreux autres raids, faisant 16 morts.
- Juin : intervention de l'armée.
- 1er juillet : Le Pacific Railway Act est signé par Abraham Lincoln :
il autorise la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale. Des chasseurs (Buffalo Bill est le plus célèbre) tuent des millions de têtes de bisons pour nourrir les ouvriers.
Ensuite, les passagers tirent du train sur les bisons.
* 1861 : Poursuite des Guerres Apaches
* Guerre des Apaches Chiricahua
Cochise
Ce conflit fait suite à une affaire dans laquelle le chef Apache Cochise a été injustement accusé. Un traité de paix permet aux Apaches de s’établir dans la réserve sur leurs terres ancestrales d'Arizona contre l’arrêt de la guerre.
Les Apaches Mescaleros attaquèrent et capturèrent un troupeau de bétail à Fort Davis le 9 août 1861 en tuant deux gardes au passage.
L'armée envoya une patrouille pour tenter de récupérer le bétail et les Apaches les tuèrent tous.
Mangas Coloradas et Cochise furent rejoints dans leur campagne par le chef Juh et le célèbre guerrier Geronimo.
Après le début de la guerre civile américaine en avril 1861, Mangas Coloradas et Cochise, son gendre, conclurent une alliance, acceptant de chasser tous les Américains et les Mexicains du territoire Apache.
Leurs campagnes contre les Confédérés furent les batailles de Tubac, Cookes Canyon, Florida Mountains, Pinos Altos et Dragoon Springs.
Les Apaches Mescaleros attaquèrent et capturèrent un troupeau de bétail à Fort Davis le 9 août 1861 en tuant deux gardes au passage.
L'armée envoya une patrouille pour tenter de récupérer le bétail et les Apaches les tuèrent tous.
Mangas Coloradas et Cochise furent rejoints dans leur campagne par le chef Juh et le célèbre guerrier Geronimo.
En janvier 1863, Mangas Coloradas accepta de rencontrer les dirigeants militaires américains à Fort McLane, près de l'actuel Hurley dans le sud-ouest du Nouveau-Mexique. Coloradas arriva sous un drapeau blanc de trêve pour rencontrer le brigadier général Joseph Rodman West.
Les Américains violèrent la neutralité du drapeau blanc.
Les soldats armés emmenèrent Mangas Coloradas en détention et West aurait ordonné à ses sentinelles d'exécuter le chef de la tribu Apache.
Cette nuit-là, Mangas fut torturé et abattu alors qu'il essayait de s'échapper.
Mangas
Le lendemain, les soldats lui coupèrent la tête, la firent bouillir et envoyèrent le crâne à la Smithsonian Institution à Washington.
La mutilation du corps de Mangas Coloradas augmenta l'hostilité du peuple Apache envers les États-Unis.
* 1862 : le Pacific Railway Act est signé par Abraham Lincoln,
qui autorise la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale. Des chasseurs tuent des millions de bisons pour nourrir les ouvriers du rail.
Voir l’article : PROMONTORY POINT (GOLDEN SPIKE).
1862 : Les Mimbrenos et les Apaches Chiricahuas,
Mangas Coloradas
sous les ordres de leurs chefs Mangas Coloradas et Cochise, stoppent en juillet l’avance des blancs sur le sol Apache.
1862 : le Homestead Act accorde 62 ha de terres à l'ouest du Mississippi à toute famille « non-indienne » qui s'engage à les cultiver pendant cinq ans.
* A partir de 1862 : Guerres Sioux
Le mécontentement des Sioux tourna à la révolte lorsque le gouvernement des États-Unis ne livre pas comme promis les marchandises dues pour l'achat de terres aux Sioux Santees (ou Dakotas) et aux tribus Sioux Sisseton-Wahpeton.
Le soulèvement des Amérindiens se généralisa bientôt dans tout le Minnesota et le Dakota voisin.
* Massacres du Minnesota en 1862
Le gouvernement des Etats-Unis ne livre pas comme promis les marchandises dues pour l'achat de terres aux Sioux Santees (ou Dakotas) pendant la guerre de Sécession.
1862 : Les Sioux de Little Crow au Minnesota chassent les Américains. Ils en tuent 500.
Little Crow
4 août : pillage d'entrepôts.
14 août : cinq Américains sont tués.
18 août : craignant les représailles, les Sioux désignent Petit Corbeau (Little Crow) comme chef de guerre.
Les Indiens attaquent l'agence de Lower Sioux.
25 miliciens sont tués dans une embuscade à Redwood Ferry.
Dans les semaines qui suivent, plusieurs centaines de colons sont massacrés.
19 août : les Sioux se séparent, entre ceux qui désirent poursuivre le combat et ceux qui ne veulent pas s'attaquer à des femmes et des enfants. Les premiers, au nombre de 400, pillent New Ulm et attaquent Fort Ridgely sans succès.
23 août : Ils attaquent de nouveau New Ulm, brûlent de nombreux bâtiments et tuent 36 Américains. Little Crow (Petit Corbeau), voulant la paix, perd tout contrôle sur ses guerriers.
3 septembre : escarmouches et bataille de Birch Coulee : les états-Uniens ont 22 tués, les Sioux deux.
18 septembre : à Wood Lake, les Sioux décrochent quand leur chef Mankato meurt avec une quinzaine de guerriers.
Un tribunal militaire prononce 303 condamnations à mort. Mis à part une quarantaine, Abraham Lincoln, clément, les commue en peine de prison.
Cette guerre fera plus d'un millier de morts dont plus de 800 Sioux et plus de 350 colons américains, hommes, femmes et enfants ont été massacrés par les Sioux Santees.
C'est une des actions les plus meurtrières de toutes les guerres indiennes.
Près de deux mille Amérindiens furent capturés et ont été jugés dans des procès de masse par des tribunaux militaires. Environ 1 500 Sioux sont détenus à Fort Snelling jusqu'au printemps 1863 et 130 meurent pendant leur détention.
303 indiens furent jugés coupable de crimes de guerre et condamnés à mort.
26 décembre : Sur ces condamnés, 38 hommes furent pendus à Mankato
Ce qui fut la plus grande exécution de masse de l'histoire des États-Unis.
Le Président Abraham Lincoln commua les autres condamnations à mort en peines de prison.
Les chefs Shakopee et Medecine Bottle, réfugiés au Canada, sont kidnappés et pendus en 1863.
* 29 janvier 1863 : Massacre de la Bear River, un des six grands massacre d'Indiens du Far West.
Les troupes de l'US Army, commandées par le colonel Connor, étaient stationnées à Camp Douglas (plus tard appelé Fort Douglas) non loin de Salt Lake City. Ses objectifs étaient d'exercer une surveillance des Indiens.
Les Indiens, sous la conduite de leur Chef Bear Hunter,
étaient accusés de poursuivre des raids pendant l' hiver 1862-1863 et de s'être appropriés des terres dans la vallée.
L'armée, sous le commandement du Colonel Patrick Edward Connor avec 200 volontaires californiens, auxquels il avait dit qu'il ne voulait pas faire de prisonniers, attaqua un camp de Northwestern Shoshone sous la conduite de leur chef Bear Hunter, situé au confluent de Beaver Creek et de Bear River dans Cache Valley.
L'attaque fit 250 Indiens, tués, hommes, femmes et enfants, les autres restaient sans munition.
Les deux heures suivantes, les soldats achevèrent les hommes, femmes et enfants qui restaient vivants. Approximativement 400 Shoshones furent tués, les soldats poursuivirent leurs exactions et mirent le feu à ce qui restait du camp, abatant également 175 chevaux. Les corps furent laissés aux loups et aux corbeaux.
Ceux qui échappèrent furent pris en charge par des mormons qui se trouvaient dans les parages.
La paix avec les Shoshones ne revient qu'avec la fermeture de la piste de l'Oregon en 1869.
1863 : le 3 juillet, Little Crow est tué d'un coup de feu par un fermier, lors de sa fuite devant les troupes américaines.
1864 : le 16 mai, un détachement commandé par le lieutenant George S. Eayre se rendant au Kansas rencontra des Cheyennes sur leur territoire de chasse aux bisons près de la Smoky Hill River. Les chefs cheyennes Lean Bear et Star vinrent au-devant des soldats pour signifier leurs intentions pacifiques, mais furent abattus par les hommes de Eayre. Cet incident déclencha des raids vengeurs des Cheyennes sur les colons du Kansas.
* 29 et 30 novembre 1864 : Massacre des Cheyennes à Sand Creek
(Territoire du Colorado).
Après des violences indiennes durant deux ans, 200 civils blancs assassinés, une expédition punitive partant de Fort Lyon est conduite sur un village par le colonel John Milton Chivington et les 800 hommes du 1er et 3ème régiment régiment de cavalerie et un régiment de volontaires du Colorado. Le massacre dure deux jours et fait 150 morts, hommes, femmes et enfants
Le 29 novembre, les soldats et miliciens commandés par Chivington attaquent le village pacifique de Black Kettle qui avait pourtant négocié et traité avec les blancs.
Un officier, le capitaine Silas Soule, refuse de suivre les ordres et demande à ses hommes de ne pas ouvrir le feu. Le reste des troupes attaque immédiatement, sans égards pour le drapeau des États-Unis flottant sur le camp, ni pour un drapeau blanc qui est brandi peu après les premiers coups de feu.
Les soldats de Chivington massacrent la plupart des indiens présents, souvent désarmés. Le massacre fait près de 600 morts dont 150 hommes mais surtout femmes et enfants. Les soldats s'empressent de prélever de grandes quantités de scalps et mutilent les cadavres.
Ceci lança les Cheyennes dans une guérilla de représailles contre les Blancs, notamment les Dog Soldiers.
* La guerre des Plaines 1865 – 1871 :
De nombreuses tribus entament alors les hostilités, conduisant des raids épars, obligeant les soldats de l'Union à stationner le long de la piste de l'Oregon pour la protéger, notamment à Platte Bridge.
26 juillet 1865 : à la Bataille de Platte Bridge, les Cheyennes de Dull Knife et les Sioux Oglalas de Red Cloud (Nuage Rouge), attaquent un détachement de soldats près de Platte Bridge et les tuent presque tous.
Septembre 1865, Expédition punitive de l’armée contre les Arapahos près de Powder River :
trois colonnes de Tuniques bleues tentent de rejoindre Rosebud Creek, deux d'entre elles échouent totalement et l'ensemble revient à Salt Lake City.
1865 : A la bataille de Platte Bridge, les Cheyennes de Dull Knife (Couteau Emoussé)
Dull Knife
et les Sioux Oglalas de Red Cloud (Nuage Rouge) attaquent un détachement de soldats près de Platte Bridge et les tuent presque tous.
En septembre, expédition indienne de la rivière Powder : trois colonnes de tuniques bleues tentent de rejoindre Rosebud Creek, deux d'entre elles échouent totalement.
Red Cloud
1866 : Les chefs Sioux Red Cloud et Tashunca-Uitco ou Crazy Horse attaque le Fort Kearny.
Juin 1866 : Le gouvernement des Etats-Unis organise une conférence de paix à Fort Laramie.
Le général William Sherman demande aux chefs l'autorisation de traverser leurs terres et de construire trois forts sur la Piste Bozeman (entre la Platte River et le Montana). Nuage Rouge refuse.
Voir mon article : FORT LARAMIE
* 21 décembre 1866 : le Massacre Fetterman
Massacre Fetterman
ou la Bataille de Fetterman également appelée massacre de Fetterman ou affaire Fetterman par les Américains ou Combat-Des-Cent-Dans-La-Main par les Amérindiens (Battle of a Hundred Slain).
Attirés dans une embuscade par une ruse des Sioux, un affrontement de la guerre de Red Cloud s'est déroulé le 21 décembre 1866 sur la piste Bozeman à 6 km au nord de Fort Phil Kearny, dans le nord de l'actuel État du Wyoming.
Elle a opposé 81 soldats américains dirigés par le capitaine William Fetterman et 500 guerriers Lakotas et Cheyennes menés par Red Cloud et Crazy Horse et s'est conclue par la mort de tous les soldats américains.
* 1867 : Les Comanches parvenaient à maintenir leur indépendance et même à agrandir leur territoire.
Mais ils passèrent près de l'annihilation à cause de la vague d'épidémies introduite par les colons blancs ainsi que de l'épuisement de leurs ressources en chevaux et bisons.
Les épidémies de variole (1817, 1848) et de choléra (1849) coûtèrent très cher en vies humaines aux Comanches dont la population chuta d'environ 20 000 au milieu du siècle à seulement quelques milliers vers 1870.
Les efforts pour déplacer les Comanches dans des réserves commencèrent à la fin des années 1860 avec le traité de Medicine Lodge (1867), qui leur accordait des églises, des écoles et un revenu annuel en échange d'un vaste morceau de terrain dépassant les 160 000 km2.
Le gouvernement promit d'arrêter les chasseurs de bisons qui massacraient les grands troupeaux des Plaines,
à condition que les Comanches, avec les Apaches, les Kiowas, les Cheyennes et les Arapahos, s'installent dans une réserve de moins de 13 000 km2 de superficie.
18 avril 1867 : l'expédition Hancock, avec la participation de Custer
Général Hancock
veut négocier avec des Indiens Sioux et Cheyennes. Mais, approchant trop du village, elle inquiète les chefs qui s'enfuient avec leurs familles.
Les Indiens ayant massacré 20 civils plus au nord, Hancok fait brûler 251 des 291 tipis, avec tout ce qu'ils contenaient.
La guerre recommence et de nombreuses attaques se succèdent dans les mois qui suivent.
1er et 2 août 1867 : Les attaques simultanées des Sioux et des Cheyennes sur la piste Bozeman sont repoussées avec succès par l'armée américaine.
* 1867 : Après la guerre de Sécession, le général Philip Henry Sheridan
devient l'adversaire impitoyable des Indiens.
On lui attribue en partie sa notoriété à la férocité avec laquelle il a mené ces guerres génocidaires.
C'est lui qui confiera à son ami, le lieutenant-colonel George A. Custer (un autre bourreau des Indiens), le soin de les poursuivre dans le nord-ouest des États-Unis, en particulier dans la région des Black Hills où a été découvert de l'or.
Ses théories sur la guerre totale envers les peuples amérindiens consistent à traquer les femmes et enfants jusque dans leurs villages et de détruire systématiquement les abris, les réserves de nourriture et les chevaux des Indiens, de préférence au cœur de l’hiver au moment où les Indiens sont le plus vulnérables.
Il insiste aussi pour la construction d'un réseau de forts qui quadrillent tout le pays.
Il ternit sa réputation acquise pendant la guerre de sécession par son racisme et goût de génocide en raison de sa politique d’extermination des femmes et enfants Amérindiens.
C'est en 1869, pendant sa campagne contre les Indiens, lors d'une rencontre avec le chef comanche Tosawi, que ce dernier lui aurait dit dans un anglais approximatif « Me, Tosawi; me good Injun » (« Moi Tosawi ; moi bon Indien »),
ce à quoi Sheridan aurait répondu « The only good Indians I ever saw were dead » (« Les seuls bons Indiens que j'ai jamais vus étaient morts »). La citation aurait été déformée en « The only good Indian is a dead Indian » (« Le seul bon Indien est un Indien mort »).
Lors de la campagne hivernale de 1868–69, Sheridan attaque les Cheyennes, Kiowas et Comanches dans leurs quartiers d'hiver, tuant ceux qui résistent et déportant les autres dans des réserves, après leur avoir pris leurs provisions et leur bétail.
Lors de sa déposition au Congrès, Sheridan encourage la chasse et l'abattage en masse des bisons des Grandes Plaines afin de priver les indiens de leur principale source de nourriture. Des chasseurs professionnels, braconnant sur les terres indiennes, tueront plus de 4 millions de bisons jusqu'en 1874.
Sheridan s’en félicite en ces termes : « Let them kill, skin and sell until the buffalo is exterminated. » (« Au nom de la paix, laissez-les tuer, dépouiller et vendre les bisons jusqu'à leur extermination »).
Sheridan suggère que le législatif offre une médaille au chasseur, portant sur une face un bison mort et sur l'autre un Indien dépité.
Sheridan avait dit de son ami personnel George Armstrong Custer tué lors de la bataille de Little Big Horn : « Custer est l'homme le plus capable de la cavalerie ».
Au début des années 1880, Sheridan est pourtant nommé Commanding General of the United States Army (Commandant général de l'armée des États-Unis.) !!!
* 29 avril 1868 : Le second traité de Fort Laramie
Fort Laramie
Il reconnaît le territoire ancestral des Sioux (entre Missouri à l'est, Platte au sud et Big Horn Mountains à l'ouest) ; des vivres et des matériels seront donnés annuellement aux Sioux ; une réserve est créée entre le Wyoming et le Dakota pour les Sioux.
Les Etats-Unis renoncent à la piste Bozeman, au droit de traverser les Black Hills et à se les approprier.
* Le 3 juillet 1868 : Révision du traité de Fort-Bridger
(datant de 1863) qui garantissait une réserve de 178 688 km² aux Shoshones. Elle est réduite à 11 097 km² (16 fois moins).
Ils conservent cependant le droit de chasse sur leur territoire.
Les États-Unis s'engagent à construire divers bâtiments (moulin, école, église) L'United States Rail Road est autorisée à construire une ligne de chemin de fer sur le territoire shoshone.
* 27 novembre 1868 : bataille de Washita River.
En représailles à des raids meurtriers d'indiens Cheyennes, le lieutenant-colonel George A. Custer mena la 7ème de cavalerie et attaque le village de Black Kettle, tue plus de 130 guerriers et environ 20 femmes et enfants, fait 53 prisonniers civils et annonce la libération de deux enfants blancs captifs et la mort d'une femme captive.
Il abat 800 chevaux dans un campement de 50 tipis situé sur la rivière Washita (Oklahoma).
Black Kettle, le chef et sa femme y perdirent la vie.
Le massacre de Washita ne fut pas une belle victoire pour Custer.
10 mai 1869 : Achèvement du transcontinental.
* 11 juillet 1869 : La Bataille de Summit Springs,
Cheyenne Dog Soldier
Elle se produit après divers accrochages, entre l'armée américaine et les Cheyennes Dog Soldiers.
Le 5ème de cavalerie du colonel Eugene Carr attaque le campement et tue 25 Indiens (il n'a qu'un blessé à déplorer).
1870 : Massacre des Indiens Pied-Noirs à Marias River.
Pieds-Noirs
3 mars 1871 : Indian Appropriation Act : le Congrès met fin aux traités signés avec les tribus indiennes indépendantes, et ne reconnaît plus que les individus.
Cependant, les 371 traités signés depuis 1776 (plus 175 entre 1607 et 1775) sont toujours reconnus.
Les règlements adoptés dans les années suivantes les vident de toute substance.
* Guerre des Modocs (1872-1873)
Les Modocs vivent dans le nord de la Californie et le sud de l'Oregon. Ils conduisent quelques raids sur les premiers trains de chemin de fer.
La colonisation commençant dans la vallée de la Lost River, les colons demandent à ce que les Indiens soient déplacés dans la réserve des Klamaths et des Snakes, ennemis des Modocs.
Cependant, les 372 Modocs finissent par s'installer dans la réserve qu'ils quittent en avril 1869.
28 novembre 1872 : sur la demande insistante des colons, l'armée envoie une colonne pour ramener les Modocs dans la réserve et incendie leur village.
Les Modocs de Jim le Crochet tuent en représailles 14 colons à Tule Lake, puis rejoignent ceux de Kientpoos (Capitaine Jack pour les Anglo-Saxons).
16 janvier 1873 : dans le champ de lave très accidenté et brumeux du Stronghold (Forteresse), 300 soldats et volontaires recherchent 50 Moldocs sans les trouver ; ceux-ci les attaquent et leur infligent de lourdes pertes, les obligeant à fuir en abandonnant armes et bagages.
11 avril : Au cours de négociations de paix, Kientpoos, influencé par Jim le Crochet et un chaman, tue le général Canby.
3 juin : Kientpoos est capturé. Il est jugé pour le meurtre de Canby et pendu le 3 octobre avec trois autres Modocs.
Les Modocs sont déportés dans la réserve Quapaw.
* 8 juin 1874 : Mort du chef Cochise, chef de la tribu Apache Chiricahua.
Son fils ainé Taza lui succède.
Regain des luttes contre les Apaches en Arizona et Nouveau-Mexique.
Les Indiens des plaines et de la prairie se battent farouchement pour s’opposer au massacre des bisons.
* Guerre de la Rivière Rouge (1874-1875)
La guerre de la rivière Rouge se déroule dans le sud des Grandes Plaines.
Elle est provoquée par plusieurs facteurs : la pression territoriale des colons, protégés par la construction de forts par l'armée, les coutumes indiennes de guérilla permanente, l'anéantissement des troupeaux de bisons par les chasseurs blancs.
Elle se déroule dans le sud des Grandes plaines.
Le général Sherman exterminait les bisons pour affamer les Sioux du Dakota et les déporter dans des réserves.
L’extermination des bisons a été commandée à Buffalo Bill, à Wyatt Earp et à bien d’autres, ceci pour nourrir les ouvriers du chemin de fer en construction, satisfaire le besoin de peaux en Europe et surtout pour affamer les Indiens des plaines.
Il y avait, en 1862 environ 9 millions et demi de bisons dans les plaines entre le Missouri et les montagnes Rocheuses. Presque tous ont été tués.
À cette même date, il y avait environ 165 000 Pawnees, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches dont l’alimentation annuelle dépendait de ces bisons.
* 27 juin 1874 : Bataille d'Adobe Walls,
qui oppose 700 guerriers Comanches, Kiowas, Cheyennes et Arapahos commandés par Quanah Parker et Isa-Tai à des chasseurs de bison américains.
Les Indiens sont repoussés avec 70 morts, contre 3 dans les rangs des chasseurs.
Quanah Parker
Cette bataille entraîna une grande campagne de l'armée, commandée par William T. Sherman et Philip Sheridan, afin de s'assurer le contrôle des plaines du sud.
Les Indiens pacifiques furent maintenus dans leur réserve avant le début de la campagne.
Diverses colonnes encerclèrent les guerriers Indiens hostiles et divers accrochages eurent lieu pendant l'été.
La plus importante action est la prise de plusieurs villages le 26 septembre avec deux tués parmi les Indiens dans le Palo Duro Canyon (Texas) par le colonel Mackenzie.
Les campagnes d'hiver de l'armée américaine, renforcées par plusieurs détachements, aboutissent à la reddition des principaux chefs au printemps 1875.
Leurs guerriers étaient affamés par le manque de bisons.
* 1875 : Mort du chef kiowa Kicking Bird.
* Guerre des Black Hills (1876) (Territoire du Dakota).
1874 : Annonce par le lieutenant-colonel Custer de la découverte d'or dans les montagnes sacrées Sioux des Black Hills. La ruée vers l'or entraîne des accrochages entre Sioux, Cheyennes et l’armée des Etats-Unis.
Général George Crook
17 juin 1876 : le général George Crook, avec 1 050 soldats et 260 éclaireurs Crows et Shoshones sont attaqués dans la vallée de la Rosebud par environ 750 guerriers de Crazy Horse (Cheval Fou).
Cette bataille est appelée par les Américains la « bataille de la Rosebud » et par les Indiens « Bataille où la fille sauva son frère », (une jeune Cheyenne vint au secours de son frère pris sous son cheval mort).
Les pertes sont faibles de chaque côté (10 tués et 20 blessés pour les Etats-Unis, 50 pour les Amérindiens), et Crook doit rebrousser chemin.
25 juin 1876 : Bataille de Little Big Horn :
Crazy Horse
Dès 1870 : Sur les conseils de Sitting Bull et de Crazy Horse les Sioux et les Cheyennes s’unissent.
On estime la population du campement des Cheyennes, Sioux Lakotas et Arapahos près du lieu de la bataille à environ 6000 dont 1500 guerriers.
Ceci en ferait le plus grand rassemblement amérindien en Amérique du Nord avant la généralisation des réserves.
Sitting Bull, chef des Sioux Hunkpapas Tetons, attise la flamme de la résistance parmi les Sioux, les Cheyennes et les Arapahos.
Les Cheyennes du Nord et quelques Cheyennes du Sud participèrent à la bataille de Little Bighorn.
Avec les Lakotas et une petite bande d'Arapahos, ils tuèrent le lieutenant-colonel George Armstrong Custer et son contingent du 7ème de cavalerie avec 260 de ses hommes près de la rivière Little Bighorn.
Ils furent tués par les guerriers Cheyennes de Two Moon et les Sioux des chefs Sitting Bull et Crazy Horse.
Cette bataille a un grand retentissement dans l'opinion publique et Custer devient une figure mythique pour les Américains.
Ce fut la plus grande victoire des Indiens, qui, pour cette fois, auront le dernier mot.
Le Little Big Horn Battlefield National Monument est le symbole du courage et de la bravoure des Indiens.
Voir mes articles : Crazy Horse / Sitting Bull
1876 : Mort de Taza, chef de la tribu Apache Chiricahua et fils de Cochise.
Taza
Son frère cadet Naiche lui succède. Il partage le pouvoir avec Geronimo.
* 9 et 10 septembre 1876 : le général Crook, poursuivant les Indiens victorieux à Little Big Horn,
surprend le campement des Indiens d’American Horse (Cheval américain).
Ses deux mille soldats brûlent le campement ; la contre-attaque des 800 guerriers Sioux Oglalas de Tashunca-Uitco (Crazy Horse) qui campaient à proximité est repoussée sans mal par le général Crook qui dispose de 2 000 cavaliers.
American Horse est tué dans la bataille.
* 7 septembre 1877 : mort violente de Crazy Horse
à Fort Robinson (Little Big Man y aurait participé), alors que les Sioux Oglalas avait fait leur reddition et s'étaient rendus dans une réserve.
Après la bataille de Little Bighorn, les tentatives de l'armée étatsunienne de capturer les Cheyennes s'intensifièrent.
Un groupe de 972 Cheyennes fut déporté dans les Territoires indiens de l'Oklahoma en 1877.
Là-bas, Les conditions de vie étaient terribles, les Cheyennes n'étant pas habitués au climat, et bientôt beaucoup furent atteints de malaria.
* Guerre des Nez-Percés en 1877
Nez-Percés
La pression des colons conduit à un premier traité délimitant le territoire Nez-Percés en 1855. Le gouvernement des États-Unis demande la révision du traité en 1863 en diminuant la surface de la réserve de 90 %.
Certains chefs dont Lawyer signent ce traité et vont dans une réserve de l'Idaho. Par contre 5 tribus refusent d'être enfermées dans une réserve dont le vieux Chef Joseph. Son fils Jeune Chef Joseph continue de refuser ce traité.
Les Nez-Percés ne trouvant pas de terrain convenable dans la réserve en Idaho, refusent toujours, jusqu'à l'ultimatum du général Oliver Howard, le 3 mai 1877.
Les Nez-Percés restants libres se divisent en trois groupes : certains rejoignent la réserve, d'autres se dirigent vers les plaines à bisons, le dernier groupe tente de s'échapper au Canada.
2 juin 1877 : Au lac Tolo, des Nez-Percés excédés, n'appartenant pas à la tribu de Wallowa, tuent 4 colons, pour venger des morts de leur tribu, ainsi que des vols de bétail.
4 juin : Un nouveau raid fait 14 morts chez les colons. L'armée intervient pour forcer les Nez-Percés à rejoindre la réserve.
15 juin : Départ vers le Canada du groupe de Chef Joseph, comprenant 800 personnes dont 200 hommes adultes.
17 juin : Bataille de White Bird Canyon : les Nez-Percés n'ont pas de pertes, le commandant de cavalerie Perry est repoussé et laisse 34 morts sur le terrain.
22 juin : le général Howard réunit 400 soldats et 100 éclaireurs et part à la poursuite des Nez-Percés.
Il est d'abord surpris quand ils lui font face, puis est dirigé par une ruse des Nez-Percés dans une vallée en impasse.
4 et 5 juillet : Escarmouches de Cottonwood : deux volontaires de l'Idaho meurent.
11 juillet : Victoire des Nez-Percés à la bataille de Clear Water Creek. Les 600 hommes d'Howard et son artillerie sont stoppés par 24 Nez-Percés qui ont élevé des barricades en profitant du terrain accidenté.
Le camp put être levé et la tribu se diriger vers les Bitteroots Mountains.
9 août : Le colonel Gibbon, prévenu par télégraphe, attend les Nez-Percés au-delà des Bitteroots Moutains.
Il surprend le campement avec deux cents hommes. La bataille de Big Hole fait 87 morts chez les Nez-Percés qui repoussent néanmoins les Tuniques Bleues.
19 août : Chef Joseph parvient à dérober 150 mules au général Howard.
Du 20 au 25 août : Combats de Camas Meadows.
22 août : Entrée dans le parc du Yellowstone.
30 septembre-4 octobre : Bataille des mont Bear Paw.
Le chef Lunettes (Looking Glas) y trouve la mort, avec environ 30 autres Nez-Percés. Sur les 400 soldats états-uniens, 23 ont trouvé la mort.
5 octobre : reddition du Chef Joseph, avec 87 hommes, 184 femmes et 147 enfants, à 70 km de la frontière canadienne.
Trois cents autres Nez-Percés parvinrent au Canada.
Le peuple Nez-Percés est ensuite envoyé dans la réserve indienne en Oklahoma, où il décline rapidement.
En 1885, après une campagne d'opinion en Nouvelle-Angleterre, Chef Joseph et sa tribu sont autorisés à se rendre dans une réserve du Territoire du Nord-Ouest où on continuait de le considérer comme un danger public.
* Guerre des Cheyennes 1878-79
Little Wolf
Après la bataille de Little Bighorn, l'armée des États-Unis capture les Cheyennes du Nord aux ordres de Dull Knife et de Little Wolf qui capitulent.
Un groupe de 972 Cheyennes fut déporté le 1er mai dans les Territoires indiens de l'Oklahoma en 1877 où ils doivent se rendre à pied.
Là, les conditions de vie étaient terribles, beaucoup de Cheyennes du Nord furent atteints de malaria.
* En 1878, les deux principaux chefs, Little Wolf et Morning Star (Dull Knife), réclamèrent la libération des Cheyennes afin qu'ils puissent retourner vers le nord.
La même année, un groupe d'environ 350 Cheyennes quitta les Territoires indiens en direction du nord, mené par ces deux chefs.
Les soldats de l'armée et des volontaires civils, dont on estime le nombre total à 13 000, furent rapidement à leur poursuite.
La bande se sépara rapidement en deux groupes.
Le groupe mené par Little Wolf retourna dans le Montana.
La bande de Morning Star fut capturée et escortée à Fort Robinson, au Nebraska, où elle fut séquestrée.
On leur ordonna de retourner en Oklahoma, ce qu'ils refusèrent promptement et fermement.
Les conditions devinrent de plus en plus difficiles à la fin de l'année 1878 et bientôt les Cheyennes furent confinés dans leurs quartiers, sans nourriture, ni eau, ni chauffage.
En janvier 1879, Morning Star et ses compagnons s'évadèrent de Fort Robinson. La plupart furent abattus en s'enfuyant du fort.
On estime à 50 le nombre de rescapés qui rejoignirent les autres Cheyennes du Nord dans le Montana.
Grâce à leur détermination et à leur sacrifice, les Cheyennes du Nord ont gagné le droit de demeurer dans le Nord près des Black Hills.
En 1884, par ordre de l'exécutif, une réserve destinée aux Cheyennes du Nord fut établie dans le Sud-Est du Montana.
1878 : Mort du chef Kiowa White Bear - Satanta.
White Bear
* 1878 : Guerre des Bannocks
Bannocks.
C’est un conflit qui opposa l'Armée des États-Unis à des guerriers Bannocks et Païutes dans l'Idaho durant l'été 1878.
* La guerre du chef Apache Victorio :
Victorio
En 1879, révolte des Apaches Mimbres, le chef de guerre chiricahua Victorio et ses partisans les Apaches Mimbres ont été contraints de quitter leur terre natale et leur réserve d'Ojo Caliente, au Nouveau-Mexique et transférés dans la réserve indienne Apache de San Carlos en Arizona. Près de 400 colons et soldats sont tués.
Le 21 août 1879, Victorio, 80 guerriers, leurs femmes et leurs enfants ont fui la réserve.
Victorio a été rejoint par d'autres Apaches, en particulier des Mescaleros et sa force a peut-être atteint un maximum de 200 guerriers.
Pendant 14 mois, Victorio a mené une guérilla contre l'armée américaine et les colons blancs dans le sud du Nouveau-Mexique, l'ouest du Texas et le nord du Mexique.
Il a mené plus d'une douzaine de batailles et d'escarmouches avec l'armée américaine et a attaqué plusieurs colonies civiles.
Plusieurs milliers de soldats américains et mexicains et d'éclaireurs indiens l'ont poursuivi alors qu'il fuyait d'un bastion à un autre.
1880 : Victorio est tué au Mexique et son groupe décimé.
Victorio et plusieurs de ses partisans trouvèrent en effet la mort le 14 octobre 1880, lorsqu'ils furent encerclés et tués par des soldats mexicains lors de la bataille de Tres Castillos à Chihuahua, au Mexique.
Un lieutenant de Victorio, Nana, continua la guerre.
Avec moins de 40 guerriers, Nana lança de nombreux raids au Nouveau-Mexique de juin à août 1881.
Nana survécut au raid et mourut de vieillesse en 1896.
* Batailles près de Fort Apache
En août 1881, des soldats de la réserve indienne de Fort Apache furent envoyés pour enquêter sur de récents rapports de troubles chez les Apaches et pour arrêter le guérisseur Nock-ay-det-klinne.
L'arrestation de Nock par trois éclaireurs autochtones se déroula pacifiquement jusqu'à ce qu'ils retournent au camp qui était déjà encerclé le 31 août par les partisans de Nock.
La bataille de Cibecue Creek commença et Nock-ay-det-klinne fut tué.
Le lendemain, les guerriers apaches attaquèrent Fort Apache en représailles.
Au printemps 1882, le guerrier Na-tio-tisha dirigea un groupe d'environ 60 guerriers apaches des Montagnes Blanches.
Début juillet, ils tendirent une embuscade et tuèrent quatre policiers de la réserve de San Carlos dont le chef de la police. Après l'embuscade, Na-tio-tisha mena son groupe de guerre au nord-ouest à travers le bassin de Tonto.
Les colons locaux de l'Arizona demandèrent la protection de l'armée américaine.
Elle envoya quatorze compagnies de cavalerie américaine depuis les forts de la région.
À la mi-juillet, Na-tio-tisha mena son groupe de guerre de Cherry Creek jusqu'à Mogollon Rim.
Remarquant qu'ils étaient suivis par une seule troupe de cavalerie, les Apaches tendirent une embuscade à sept miles au nord de General Springs.
La compagnie de cavalerie était dirigée par le capitaine Adna Chaffee.
L'éclaireur en chef, Al Sieber, découvrit le piège des Apaches et prévint les troupes.
Pendant la nuit, la seule compagnie de Chaffee fut renforcée par quatre autres de Fort Apache sous le commandement du major A.W. Evans.
Ils étaient alors prêts à commencer la bataille de Big Dry Wash.
* Campagne de Geronimo / 1876-1886 : Guerre des Apaches chiricahua.
Geronimo Geronimo
Après deux décennies de guérilla, Cochise choisit de faire la paix avec les États-Unis.
Il accepta de relocaliser son peuple dans une réserve des montagnes Chiricahua.
Peu de temps après, en 1874, Cochise mourut.
Dans un changement de politique, le gouvernement américain décida de déplacer les Chiricahuas vers la réserve de San Carlos en 1876.
La moitié obéit et l'autre moitié, dirigée par Geronimo, s'enfuit au Mexique.
Au printemps 1877, l’armée captura Geronimo et l'amena dans la réserve de San Carlos.
Il y resta jusqu'en septembre 1881.
Alors que les soldats se rassemblaient près de la réserve, Geronimo craignait d'être emprisonné pour ses activités antérieures. Il s'enfuit alors de la réserve avec 700 Apaches et retourna au Mexique.
Le 19 avril 1882, le chef chiricahua Juh attaqua la réserve de San Carlos et força le chef Loco à s'enfuir.
Au cours des hostilités, les guerriers de Juh tuèrent le chef de la police Albert D. Sterling, ainsi que Sagotal, un policier apache.
Juh ramena Loco et jusqu'à 700 autres Apaches au Mexique.
Au printemps 1883, le général George Crook avec 200 éclaireurs apaches se rendit au Mexique, trouva le camp de Geronimo et, avec Tom Horn comme interprète, persuada Geronimo et son peuple de retourner dans la réserve de San Carlos et les chefs Bonito, Loco et Nana vinrent avec Crook.
Juh resta au Mexique où il mourut accidentellement en novembre.
Geronimo ne revint qu'en février 1884.
Le 17 mai 1885, Geronimo s'enfuit à nouveau au Mexique.
Lui et son groupe tuèrent des dizaines de personnes lors du raid de Bear Valley et d'attaques similaires.
Au printemps 1886, Crook poursuivit Geronimo et le rattrapa en mars juste de l'autre côté de la frontière mexicaine.
Geronimo et son groupe s'enfuirent et Crook ne put les rattraper.
Le ministère de la Guerre réprimanda Crook pour son échec et il démissionna.
Il fut remplacé par le brigadier général Nelson Miles en avril 1886.
Miles partit avec 5 000 soldats, 500 éclaireurs apaches, 100 éclaireurs navajos et des milliers de miliciens civils contre Geronimo et ses 24 guerriers.
Le lieutenant Charles B. Gatewood et ses éclaireurs apaches trouvèrent Geronimo à Skeleton Canyon en septembre 1886 et les persuadèrent de se rendre à Miles.
L'armée a emprisonné Geronimo et de nombreux autres guerriers apaches,
Geronimo
y compris certains des éclaireurs apaches locaux, puis ils ont été transportés vers l'Est comme prisonniers de guerre.
Ils les ont détenus à Fort Pickens et Fort Marion en Floride.
Finalement, après 26 ans, les Apaches de Floride furent libérés pour retourner en Arizona, mais Geronimo fut envoyé à Fort Sill dans l'Oklahoma où il mourut.
Voir mon article : Geronimo
* Après 1887
Malgré la reddition de Geronimo et de ses partisans en 1886, les guerriers apaches continuèrent la guerre contre les Américains et les Mexicains.
Les forces américaines se lancèrent dans des missions de recherche et de destruction contre les petits groupes de guerre en utilisant des tactiques telles que la signalisation solaire, le télégraphe par fil, le partage conjoint de renseignements américains et mexicains, les éclaireurs indiens alliés et les groupes locaux de réaction rapide.
La cavalerie américaine a mené plusieurs expéditions contre les Apaches après 1886.
8 février 1887 : vote du General Allotment Act ou Dawes Severalty Act par le Congrès, autorisant le président à vendre les terres indiennes à des particuliers, en petites parcelles.
Ce lotissement est amplifié par le Burke Act de 1906. Il vise à supprimer la propriété collective des terres et à transformer les Indiens en fermiers.
Le restant est distribué aux colons et l'Oklahoma devient un état en 1907.
1889 : Janvier : le chaman Paiute Wovoka a une vision qui inspire la Danse des esprits.
Wovoka
Le message : « Laisser-faire le grand esprit » est interprété comme un appel à la révolte ou comme un appel au fatalisme.
En Avril : En application du General Allotment Act, le territoire des Cinq tribus civilisées, où les Indiens Cherokees, Séminoles, Creeks, Chickasaws et Choctaws avaient été déportés dans les années 1830, est ouvert aux colons.
1890 : 15 décembre : Sitting Bull est assassiné à Standing Rock.
Sitting Bull, chef Sioux, est tué au cours de son arrestation préventive par crainte d'une révolte suscitée par la Danse des esprits. Une quarantaine d'agents de la police indienne pénétrèrent chez Sitting Bull, dans la réserve Sioux de Standing Rock.
Celui-ci refusa de les suivre. Une bousculade s'ensuivit, au cours de laquelle un coup de feu éclata et Sitting Bull s'écroula mort.
Voir mon article : Sitting Bull & les Sioux Lakotas
29 décembre 1890, Massacre de Wounded Knee :
C’est un massacre, par les soldats du 7ème de cavalerie commandé par le colonel James W. Forsyth, de près de 300 Indiens Sioux Miniconjous Lakota à Wounded Knee Creek sur la réserve indienne de Lakota Pine Ridge dans l'État américain du Dakota du Sud dont 130 civils, hommes, femmes et enfants ainsi que leur chef Big Foot.
25 Américains sont tués dont certains par des tirs amis.
Le régiment était soutenu par une batterie de quatre canons-mitrailleuses Hotchkiss qui arrosaient de balles les malheureux indiens.
Un acte odieux, un génocide !
Voir mon article : Massacre de Wounded Knee
Après Wounded Knee en 1890, il ne reste plus que 50 000 Indiens. Le massacre de Wounded Knee met fin aux guerres.
1990 : Fin officielle des guerres indiennes
Prolongements au 20ème siècle
1904 : Mort du chef Nez-Percés Chef Joseph
1909 : Mort de Géronimo
1909 : Mort de Red Cloud
1911 : Mort du chef comanche Quanah Parker. Fondation de la Society of American Indians.
1924 : La citoyenneté est accordée aux Indiens d'Amérique du Nord.
1934 : Indian Reorganization Act : l'Etat Fédéral met fin au processus de parcellisation des terres indiennes et reconnaît aux tribus indiennes le droit à l'autonomie.
1948 : Le droit de vote est accordé aux Amérindiens par les états d'Arizona et du Nouveau-Mexique.
1953 : Début du processus visant à la suppression des réserves indiennes.
1956 : Le droit de vote est accordé aux Amérindiens par l'état de l'Utah.
Années 1960 : stérilisation en masse des femmes amérindiennes (environ 40%).
1968 : Naissance de l' « American Indian Movement » (AIM) fondé en 1968 à Minneapolis.
De 1969 à 1971 : L’occupation d'Alcatraz est l’occupation pacifique de l’île d’Alcatraz
dans la baie de San Francisco en Californie par un groupe d’activistes amérindiens.
Elle dura dix-neuf mois entre le 20 novembre 1969 et le 11 juin 1971.
Elle s’inscrit dans le contexte de la montée du « Red Power movement » et l’organisation de l’« American Indian Movement ».
1973 : Le Mouvement des Indiens d'Amérique (AIM) occupe Wounded Knee où des Sioux ont été massacrés en 1890. L'armée et le FBI les assiègent pendant 73 jours, faisant plusieurs morts.
Pendant les mois qui suivent, la répression du FBI et des groupes paramilitaires fait 65 morts.
CONCLUSION
On estime, entre 1492 et 1900, à environ 12 millions d’Indiens tués de différentes manières à l'intérieur des frontières géographiques actuelles des États-Unis depuis l’implantation sur le continent américain des premiers colons, selon Russell Thornton, anthropologue américain de la nation Cherokee et professeur d'anthropologie à l'université de Californie à Los Angeles.
L'immense majorité des Amérindiens tués sont les victimes des épidémies, des mauvais traitements infligés, des guerres comme les guerres des Indiens contre Indiens, Indiens contre Européens, guerres inter-coloniales, guerres civiles et d'indépendance, victimes indirectes.
Aux Etats-Unis, c’est l’US Army qui se chargea de l’expulsion, de la déportation et de l’extermination des Amérindiens, aidée par les milices blanches des différents États, sous les acclamations des Américains blancs qui y habitaient.
La marche forcée « The Trail of Tears » (La Piste des larmes) serait aujourd’hui considérée par la communauté internationale comme un acte de génocide.
Les actes de génocide ou d’éthnocide des peuples autochtones en Amérique, également appelés extermination suite notamment aux guerres indiennes, désignent certains meurtres collectifs, directs ou indirects, ainsi que d'autres persécutions, perpétrés contre des villages, des tribus ou des ethnies et nations amérindiennes.
Ces crimes divers et espacés dans le temps sur des siècles furent commis par des conquérants et des colons pour la plupart espagnols dès le 16ème siècle ou anglais depuis le 17ème siècle ou par des Euro-Américains surtout au 19ème siècle.
La population amérindienne a subi une régression constante :
600 000 personnes en 1800,
360 000 en 1850
230 000 seulement en 1890.
(Certains estiment qu’après Wounded Knee en 1890, il ne restait plus que 50 000 Indiens).
En 1865, elle représente 0,5 % de la population totale et en 1920 que 0,2 %.
Cette évolution est le résultat des guerres indiennes et de l'impact délétère du contact avec les Blancs.
Les Américains ont largement transformé leur rêve en réalité.
La conquête de l’Ouest fut une entreprise de colonisation réussie qui permit à beaucoup d’hommes d’accéder à la propriété en spoliant les terres des natifs amérindiens et en les exterminant progressivement.
Les Américains avaient suggéré que la fin justifiait les moyens et qu’il n’était guère utile de trop s’embarrasser de scrupules dans la réalisation de leurs desseins.
UN ESPOIR ?
En arrivant au pouvoir en 2021, le Président Joe Biden a nommé pour la première fois une native américaine à un poste de ministre :
Deb Haaland.
Debra Anne Haaland est née le 2 décembre 1960 à Winslow (Arizona).
Le 6 novembre 2018, elle fut élue représentante des États-Unis pour le Nouveau-Mexique et devient la première personne autochtone à siéger à la Chambre des représentants des États-Unis et au Congrès.
En décembre 2020, le président élu Joe Biden la choisit en tant que secrétaire à l'Intérieur des États-Unis dans sa nouvelle administration.
Elle est confirmée par le Sénat le 15 mars 2021, ce qui fait d'elle la première personne amérindienne à occuper cette responsabilité.
C’est une nomination porteuse d’espoir pour les communautés amérindiennes des Etats-Unis.
Un seul autre Amérindien avait fait partie d’un cabinet américain :
Charles Curtis, vice-président des États-Unis républicain de 1929 à 1933 durant la présidence de Herbert Hoover.
CITATIONS
Mieux que quiconque, le chef sioux Red Cloud résuma leur histoire :
« Ils (les Blancs) nous ont fait beaucoup de promesses, plus que je ne puis me rappeler, mais ils ne les ont jamais tenues sauf une. Ils ont promis de prendre nos terres et ils les ont prises. »
Sitting Bull, le chef Sioux Hunkpapa a dit en 1875 :
« Voyez, mes frères, le printemps est venu. La Terre a reçu l'étreinte du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour.
Chaque graine s'éveille et de même chaque animal prend vie.
C'est à ce mystérieux pouvoir que nous devons aussi notre existence; c'est pourquoi nous concédons à nos voisins, même à nos voisins animaux, le même droit qu'à nous d'habiter cette terre. Plus bas!
Pourtant, écoutez-moi, vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race, petite et faible quand nos pères l'ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd'hui grande et arrogante.
Assez étrangement, ils ont dans l'idée de cultiver le sol et l'amour de posséder est chez eux une maladie.
Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres.
Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent.
Ils revendiquent notre mère à tous, la Terre, pour leur propre usage et se barricadent contre leurs voisins; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures.
Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage. »
Tasunka witko (Crazy Horse ) a dit :
« Hommes blancs ! on ne vous a pas demandé de venir ici. Le grand Esprit nous a donné ce pays pour y vivre.
Vous aviez le vôtre. Nous ne vous gênions nullement.
Le grand Esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre et des bisons, des daims, des antilopes et autres gibiers. Mais vous êtes venus et vous m'avez volé ma terre.
Vous tuez mon gibier.
Il devient alors dur pour nous de vivre.
Maintenant vous nous dites que pour vivre il nous faut travailler, or le grand Esprit ne nous a pas fait pour travailler, mais pour vivre de la chasse.
Vous autres, hommes blancs, vous pouvez travailler si vous voulez.
Nous ne vous gênons nullement. Mais à nouveau vous nous dites : pourquoi ne devenez-vous pas civilisés?
Nous ne voulons pas de votre civilisation !
Nous voulons vivre comme le faisaient nos pères et leurs pères avant eux. »
Signé : Crazy Horse (cheval fou ) : illustre chef guerrier sioux oglala (1841-1877).
Crazy Horse Memorial
Le mémorial est situé dans les Black Hills, dans le Dakota du Sud, à côté des sculptures des Présidents du Mont Rushmore, doit être un hommage destiné aux tribus Native American, les Amérindiens de l'Ouest, représentant Crazy Horse ce grand guerrier de la tribu sioux Oglala à cheval et pointant du doigt avec puissance au loin les territoires de ses ancêtres.
On demanda un jour à Crazy Horse : « Où sont vos terres maintenant ? », il répondit en pointant le doigt : « mes terres se trouvent là où repose mon peuple ».
Le mémorial est toujours un sujet de controverse au sein des populations amérindiennes de la région.
Crazy Horse, de son vivant, avait toujours refusé de se laisser photographier et voulait même que le lieu de son inhumation soit un secret.
Aux yeux des Amérindiens, très respectueux des coutumes ancestrales, sculpter la montagne sacrée est un sacrilège.
La statue ne respecterait en rien la gestuelle des Amérindiens qui ne désignent jamais les choses du doigt mais utilisent plutôt le visage ou le menton pour le faire.
La construction du mémorial devait durer 30 ans, mais on estime que les travaux seront terminés aux environs de 2060.
Voir mon article : Crazy Horse & les Sioux Oglala
Date de dernière mise à jour : 16/11/2024